Archives de catégorie : HB-Cas-Particuliers

Exposition accidentelle

Conduite à tenir en cas d’exposition accidentelle
En cas de contact accidentel avec du sang ou un liquide biologique potentiellement contaminant, suite à une piqûre, une coupure ou une projection sur une muqueuse (conjonctive, bouche…) ou sur une peau lésée (dermatose, plaie…) ou un rapport sexuel non protégé, voici la conduite à tenir.

Vérifier le statut du sujet exposé
vis à vis du VHB

  • Si le sujet est immunisé, vacciné ou hépatite B guérie : risque nul
  • Si le sujet n’est pas immunisé, non vacciné, évaluer le risque

Evaluation du risque
en fonction de la source de contamination

  • statut vis-à-vis du VHB en fonction de la source:
    Ag HBs positif = risque de 6 à 30 % en fonction du niveau de réplication virale (ADN du VHB)
    Ag HBs inconnu = risque possible
    Ag HBs négatif et ADN du VHB indétectable = risque nul
  • produit biologique en cause
    sang, liquide biologique avec du sang = risque prouvé
    sperme, secrétions vaginales, salive = risque possible
    urines et selles non sanglantes = risque nul
  • type d’exposition
    percutanée (profondeur de la blessure, volume de l’inoculum) = risque de 6 à 30 %
    contact muqueux ou peau lésée = risque connu, non quantifié
    morsure = si contact sang à sang

Mesures prophylactiques à prendre
Uniquement si le sujet source est Ag HBs positif ou inconnu, et que le sujet exposé est non immunisé :

  • dans les 72 heures, immunoglobulines spécifiques 500 UI en IM (bénéficie de l’AMM mais réservé à un usage hospitalier) associées, pour les non ou incomplètement vaccinés, à une injection de vaccin à un autre site (on poursuivra le schéma vaccinal pour les non vaccinés).
  • L’usage des immunoglobulines seules est indiqué chez une personne non répondeuse à la vaccination.

Les antiviraux, inhibiteurs de l’ADN polymérase, sont efficaces en prévention de l’infection par le VHB en post exposition (PPE) : en cas de co-infection VIH-VHB de la source, cela peut justifier le choix de l’association tenofovir + lamivudine en traitement post exposition au sang.

En cas de doute, de suspicion de risques de contamination, s’adresser au service d’urgence de l’hôpital le plus proche

VIH/VHB

Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et hépatite virale B (VHB)

Si le patient a contracté une maladie avant l’autre on commence par la première. S’il a les 2 en même temps, on met en route une trithérapie et on préconise le suivi par l’infectiologue.

L’histoire parle d’elle même . Lorsque ces patients ont été traités de leur VIH on a alors constaté un effondrement de la charge virale de l’hépatite B . Cette constatation s’est faite avec la Lamivudine  utilisée sous le nom d’ Epivir à 150 mg matin et soir. On a alors mené des études sur les porteurs simples  du VHB et on a découvert que la Lamivudine était efficace à simplement 100mg/ jour, on venait de découvrir la famille des analogues nucléosidiques pour l’hépatite B .

Comme pour la co-infection VIH-VHC les deux virus influent l’un sur l’autre dans la co-infection  VIH-VHB . Ce sont deux virus dont on reste porteur chronique sans guérison possible, mais les deux peuvent être contrôlés simultanément par les antiviraux!

Seule recommandation :  la tri-therapie VIH doit comprendre au moins deux molécules actives sur le VHB. Tri thérapie pour le VIH, bi thérapie pour le VHB  et les virus peuvent ainsi être sous contrôle, c’est une bonne nouvelle!

VHC/VHB

Hépatite virale B (VHB)  et hépatite virale C (VHC)

Sans que l’on puisse avoir d’explication scientifique claire, le plus souvent  un virus inhibe la multiplication du deuxième. Ainsi de simple porteur de l’Ag HBs  associé à une hépatite C sans aucune activité virale B  vont découvrir après guérison  de leur hépatite virale Cque l’hépatite virale B repart de plus belle et que peut être elle nécessitera un traitement .

De la même façon,  la mise sous contrôle du VHB chez un patient contaminé avec les deux virus VHB / VHC et qui jusque là avait une hépatite C peu active, peut amener une reprise d’activité de cette dernière .

En tout cas l’accès universel au traitement du VHC doit nous amener a faire disparaitre le VHC . C’est ce que nous devons faire aussi  lorsque les deux virus répliquent simultanément .

Hépatite Delta

Virus défectif
Le virus de l’Hépatite Delta est un virus défectif, c’est-à-dire qu’il a besoin d’un autre virus ( dit « auxiliaire »),  pour se répliquer et se propager.
En pratique ce virus auxiliaire est celui de l’hépatite virale B (VHB).

Transmissions
Le VHD a les mêmes modes de contamination que ceux de l’hépatite B (sang, sexuelle ou materno- fœtale).
Le virus Delta aggrave la maladie hépatique.

Actuellement seul le traitement par Peg-IFN est recommandé (48 à 96 semaines)
Il doit donc être recherché systématiquement chez un porteur de l’hépatite B, mais une personne vaccinée contre l’hépatite B ne peut pas contracter cette hépatite delta.

Hépatite B et grossesse

Pendant la grossesse
Le dépistage de l’Ag Hbs chez la femme enceinte est obligatoire depuis mars 1992 au 6ème mois de grossesse, ce qui permet le diagnostic du portage de l’hépatite B.
Il n’y a pas d’excès de prématurité ou de mortalité périnatale en présence de Ag Hbs excepté en cas d’ hépatite aigüe.
En cas de charge virale élevée, un traitement sera mis en place au dernier trimestre de la grossesse pour diminuer la quantité de virus au moment de l’accouchement et donc les risques de transmission au bébé.
Il n’y a pas de bénéfices prouvés avec la césarienne.

 

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Après la naissance
On injecte des immunoglobulines au bébé pour le protéger immédiatement et en même temps le vaccin protecteur qui prendra le relais une fois l’action des immunoglobulines épuisée.

  •  Sérovaccination=Ig anti-HBs ‘(immunoglobulines ): 30 UI/kg à la naissance (dans les 48 heures éventuellement renouvelées)ainsi que la 1ère dose de vaccin. Injections faites en même temps à des endroits différents.
  • Vaccin recombinant (dose enfant) protocole classique, 3 injections : 1ère dose à la naissance , 2ème dose à 1 mois et 3ème dose à 6 mois .

Efficacité
La protection est efficace chez 95% des nouveaux nés.
On fait un contrôle de l’efficacité de la vaccination par un dosage des Ac anti HBs 1 à 4 mois après la dernière injection.

Allaitement
L’allaitement n’est pas contre indiqué, mais il est préférable d’attendre que la sérovaccination soit faite. Le virus étant présent en faibles quantités dans le lait maternel.

Hépatite chronique chez la mère
La même procédure est faite pour le nouveau né que celle décrite plus haut si la maman est contaminée avant sa grossesse, et est porteuse de l’hépatite chronique. S’il y a un traitement en cours, il peut être modifié  pour être moins toxique pour le fœtus. Le suivi de l’hépatite sera dans ce cas là  plus intense durant toute la grossesse.

De même qu’une personne guérie peut réactiver l’ hépatite au cours de la grossesse. Une surveillance rapprochée des  marqueurs de  l’hépatite B  est indispensable pour pouvoir agir au cas où le virus apparaîtrait. La vaccination du nouveau né est fortement conseillée également.

Hépatite B chez le père
Lorsque le père est porteur d’une hépatite B, il n’y a pas de risque de contamination ni pendant la grossesse ni au moment de l’accouchement.

Mais il est bien sûr conseillé de vacciner tout de même le bébé à la naissance avec la 1ère dose, puis la 2ème dose à 1mois et la 3ème dose à 6 mois avec le contrôle de l’efficacité 4 mois après la dernière injection.

Dans tous les cas de figures, il est fortement recommandé de vacciner le nouveau né, l’hépatite B devient plus souvent chronique chez les jeunes enfants.