Longtemps, le suivi de la transplantation hépatique était doublement problématique. Il fallait non seulement surveiller la réussite de la greffe en tant que telle, mais aussi, lorsqu’il s’agissait d’une greffe pour hépatite virale, suivre la maladie hépatique qui récidivait systématiquement sur le greffon.
Avec les nouveaux traitements contre l’hépatite C, il est la plupart du temps possible d’éradiquer le virus avant la greffe, et donc de supprimer ce risque de récidive virale. Dès lors, en l’absence de cancer, les principaux risques liés à la greffe sont liés aux médicaments immunosuppresseurs. En cas d’hépatite B, le problème de la récidive demeure. Pour limiter les risques, on cherche à stopper la réplication du virus avant la greffe (voir la page Traitements).
En cas de greffe motivée par un cancer du foie, il faut surveiller de très près l’éventuelle apparition d’une nouvelle tumeur.
Avant la greffe
Toute une batterie d’examens est nécessaire, à la fois pour confirmer que les indications sont respectées et pour évaluer au mieux l’état de santé global du futur greffé.
À la différence du rein et du cœur, la compatibilité génétique n’est pas indispensable pour une greffe hépatique. En revanche, les groupes sanguins du donneur et du receveur doivent être compatibles.
Après la greffe
Le suivi d’un transplanté est global. Il faut à la fois surveiller les risques de rejet, mais aussi l’éventuelle réactivation de l’hépatite, lorsque le risque existe, ainsi que la survenue de nombreuses maladies rendues plus fréquentes par les traitements immunosuppresseurs (antirejet), qui réduisent les défenses immunitaires.
Le suivi médical dépend de chaque cas et de chaque équipe médicale, mais il répond toujours à la même logique : il est intensif dans les semaines qui suivent la greffe, et s’allège au fil du temps.
Les trois premiers mois, vous aurez sans doute à passer une journée par semaine à l’hôpital : vous y ferez des bilans (prise de sang) et y verrez le matin.
A partir du quatrième mois, les rendez-vous s’espacent s’il n’y a pas de problème. Petit à petit, l’équipe hospitalière passera le relais à votre médecin de ville (tout en continuant à venir régulièrement en consultation à l’hôpital).
Après un an, on peut entrer dans une phase de suivi plus espacée (un rendez-vous médical tous les trois mois, puis tous les six mois par exemple).
- Toute fièvre supérieure à 38,2 °C, confirmée par deux prises de température à une heure d’intervalle, justifie un appel au médecin, ainsi que tout autre signe d’infection (rhume, infection urinaire, boutons sur la peau, perte de poids…). Chez un patient greffé, il est important de prendre le plus tôt possible en charge une éventuelle infection. Elle pourra être traitée par antibiotiques (pas n’importe lesquels, attention aux compatibilités avec les médicaments antirejets) ou par traitement antiviral (infection au cytomégalovirus, par exemple).
- Les risques cardiovasculaires étant accrus après la greffe, il faut également consulter un cardiologue tous les ans.
- Les risques de cancer, eux, justifient de consulter un dermatologue une fois par an également. Chaque année, les femmes doivent également avoir un suivi gynécologique, et les hommes de plus de 50 ans un toucher rectal avec dosage de la PSA. Tous les 5 ans, la réalisation d’une coloscopie sera demandée.
Être transplanté hépatique, c’est bel et bien signer un bail à vie avec la médecine. Mais plus on sera dans une logique de prévention, plus grandes sont les chances de vivre de longues années en bonne santé !