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Traitements

On ne traite pas une cirrhose en tant que telle ; on traite sa cause et on prévient ses complications (hémorragie digestive, infections bactériennes, cancer…). Et, lorsque ces complications surviennent, on les traite.

Traitement de l’origine de la cirrhose

Ce qu’il faut, c’est stopper la progression de la maladie ou, à défaut, la ralentir au maximum, pour limiter le plus possible l’atteinte des cellules du foie et les complications. Ainsi, une cirrhose causée par une hépatite virale peut être traitée avec des médicaments antiviraux (voir les pages Traitements des hépatites B et C). Même à ce stade, on peut stabiliser, voire faire régresser la cirrhose et, selon le cas, éliminer ou maîtriser le virus. Et l’on réduit considérablement le risque de cancer : les antiviraux à action directe contre le virus de l’hépatite C permettent ainsi de diviser par quatre le risque de développer un cancer du foie !

Si votre cirrhose est compensée, le traitement antiviral réduira le risque de complications et de cancer. Mais même dans les formes les plus sévères, après décompensation, le traitement peut être discuté. L’efficacité des nouveaux traitements a été démontrée, même si la cirrhose est décompensée.

Traitement des conséquences de la cirrhose

Certains médicaments permettent par ailleurs de contrôler les conséquences de la cirrhose décompensée :

Les médicaments diurétiques, associés à des mesures diététiques, permettent d’éliminer l’excédent de liquide et prévenir la formation d’un œdème ou d’une ascite. Si cela ne suffit pas, on peut pratiquer une ponction d’ascite, qui consiste à retirer le surplus de liquide dans l’abdomen.

Des médicaments bêta-bloquants peuvent également vous être prescrits pour réduire l’hypertension portale et diminuer le risque d’hémorragie. En cas de saignements au niveau des varices gastriques ou œsophagiennes, il existe également des traitements locaux de plus en plus performants (ligatures).

Une greffe du foie peut enfin être envisagée, selon votre état de santé. Dans certains cas, un membre de votre famille peut vous donner un morceau de son foie. La transplantation donne de bons résultats : on peut vivre normalement et longtemps avec un foie greffé. Mais la transplantation n’élimine pas les virus, et l’hépatite virale récidivera sur le foie greffé. Des traitements antiviraux efficaces sont néanmoins accessibles après la greffe (Voir à ce sujet la page la greffe du foie).

En cas d’encéphalopathie : même à ce stade, des traitements existent en milieu hospitalier. En particulier, un médicament tout simple a montré son efficacité contre les encéphalopathies minimales : le lactulose, que les personnes constipées connaissent bien sous son nom commercial de Duphalac. Associé à un régime hypo-protéique, il agit en effet contre l’ammoniac, qui vient perturber le cerveau lorsque le foie ne fonctionne pas bien. Le lactitol (Importal) a les mêmes propriétés.
Pour prévenir les récidives, on associe parfois au lactulose un second médicament, la rifamixine (Tixtar).
Précisons toutefois qu’il est parfaitement déconseillé de vous abîmer les intestins en vous auto-prescrivant du Duphalac ! Seul le médecin spécialiste pourra vous dire si c’est adapté à votre cas.
À un stade plus avancé, l’encéphalopathie exige une hospitalisation et, parfois, une transplantation hépatique.

En cas de cancer, différents traitements peuvent être envisagés. (Voir à ce sujet la page « Traitement du cancer ».)