Aujourd’hui la parole de SOS hépatites a été entendue après 4 ans de demandes et de revendications.
Le pneumocoque est une infection très agressive qui peut, en cas d’atteinte septicémique, être fatale. Or, il existe un vaccin qui jusqu’alors n’était recommandé que chez les nourrissons et les personnes à qui l’on avait enlevé la rate ou encore des personnes très immunodéprimées. Les études ont montré de longue date qu’en cas de cirrhose, cette agression par un pneumocoque avait malheureusement plus de risque d’être fatale chez les malades cirrhotiques. Les recommandations pour cette vaccination contre cette bactérie ne concernaient cependant que les « patients alcooliques avec hépatopathie chronique ». Vous remarquerez que cette proposition était ambigüe puisqu’il n’était pas clairement noté que les patients devaient être porteurs d’une cirrhose.
SOS hépatites avait demandé que cette recommandation soit revue et étendue à tous les patients cirrhotiques quelle qu’en soit la cause et éventuellement aussi à toute les maladies du foie quel que soit le degré d’atteinte. Car le foie participe à l’activation des défenses immunitaires et en cas de maladie hépatique la sensibilité au pneumocoque augmente, avec parfois des complications dramatiques.
Le Haut Conseil de la Santé Publique a procédé à une réévaluation des indications de cette vaccination d’après les données de la littérature concernant plusieurs pathologies, et notamment dans le champ des hépatopathies chroniques.
Dans un avis daté du 25avril2013 et mis en ligne sur son site Internet le 17 juin 2013, le Haut Conseil de la Santé Publique décide que toutes les personnes atteintes d’hépatopathies chroniques, quelle qu’en soit la cause et leur stade, doivent bénéficier de cette vaccination et recommande donc désormais qu’elle soit pratiquée chez les patients atteints « d’hépatopathies chroniques d’origine alcoolique ou non ». Il n y a donc plus de doute possible, tous les malades reconnus avec une maladie du foie pourront être vaccinés quelle qu’en soit le stade ou la cause.
A l’heure des restrictions budgétaires où les bonnes nouvelles se font parfois rares, celle-ci devait être signalée et mise en avant devant la communauté. Le bon sens et surtout les résultats des différentes études ont donc été pris en comptes.
Un petit pas pour les hépatogues mais un grand pas pour les malades atteints d’hépatites.
Il reste maintenant à communiquer autour de ces dernières recommandations dans les CSAPA, auprès des médecins traitants ou bien encore dans les services d’hépatologie, lieux où le reflexe de proposer certaines vaccinations n’est pas toujours présent.
Alors pour une fois, faisons confiance aux malades pour réclamer cette vaccination anti pneumococcique au corps médical.
Cette vaccination est une victoire dont il faut se saisir et demander maintenant qu’elle soit intégrée dans le périmètre de l’ALD.
En attendant, faisons circuler cette information sans oublier de travailler sur la confiance en la vaccination qui est parfois perdue.
Pascal Mélin