Les hépatites virales dans tous les États…
Les hépatites virales font parties des plus importantes épidémies planétaires : une personne sur douze est porteuse d’un virus, alors que nous pouvons en prendre le contrôle. Le 28 juillet ne doit pas être simplement la journée mondiale de lutte contre les hépatites mais l’engagement de tous les pays pour lutter contre ce fléau.
La lutte contre une épidémie virale repose sur trois principes : protection, dépistage et traitement.
La protection passe par des programmes de vaccination contre l’hépatite B, des programmes de réduction des risques, et par l’accès universel aux seringues à usage unique. Chaque année en France, 2700 à 4400 personnes s’infectent par l’hépatite C car ils ignorent que l’on peut se contaminer en utilisant du matériel souillé.
Pour ne pas se contaminer, il faut être informé.
Il faudrait soutenir la recherche d’un vaccin contre l’hépatite C car c’est le seul moyen qui nous permettra de contrôler cette épidémie. On peut bien sûr en douter quand on constate en France le faible niveau de personnes vaccinées contre l’hépatite B, et sa traduction par des milliers de nouvelles contaminations, de cirrhoses, de cancers et de décès chaque année, malgré des bénéfices individuels et collectifs, sanitaires et économiques, scientifiquement démontrés. Une nouvelle infection par l’hépatite B sur trois en France serait évitée si les recommandations vaccinales étaient simplement respectées.
Pour nous protéger, il nous faut nous vacciner.
Le dépistage, au nord comme au sud, est en panne, voire inexistant. En France, nous réalisons chaque année près de 7 millions de tests de dépistage des hépatites B et C mais nous n’arrivons pas à trouver les 250 000 personnes qui ne se savent pas infectées. Proposer un dépistage à toutes les femmes enceintes permettrait par exemple de protéger nos enfants et de les suivre médicalement en cas de d’infection par l’hépatite B.
Il existe des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) pour le VIH, l’hépatite B, l’hépatite C, la syphilis, etc., mais qu’attendent les autorités sanitaires françaises pour les valider et diffuser le plus largement possible ?
Pour pouvoir guérir demain, il faut se dépister aujourd’hui.
Les traitements de l’hépatite B et du VIH-sida sont très proches (ils permettent de contrôler la multiplication du virus et limitent la transmission mère-enfant à l’accouchement). Cependant, le coût du traitement contre l’hépatite B fait que peu de malades dans les pays du sud peuvent y avoir accès, contrairement aux malades infectés par le VIH où le nombre de personnes en traitement augmentent chaque année. Trouvons ensemble des solutions et ce d’autant que bon nombre de médicaments sont communs.
La révolution des traitements de l’hépatite C permet d’envisager d’ici deux ans des traitements de 12 semaines (contre 24 à 48 aujourd’hui), avec une gélule par jour (contre 1 à 6 et une injection hebdomadaire actuellement) qui permettra de guérir les malades dans plus de 95% des cas. L’interféron, qui est à l’origine de nombreux effets indésirables très gênants, devrait alors être abandonné. Il n’y aurait plus de contraintes de conservation et d’injections.
Pour réduire l’épidémie, il faut avoir accès au traitement.
Pendant ces deux ans, il nous faut donc mettre en place une stratégie globale tant au niveau de chaque nation qu’à l’international. Pourtant les paradoxes ont la vie dure. Alors que de nombreux pays demandent le développement d’un plan de lutte contre les hépatites, la France décide d’arrêter le sien. Alors que la conscience politique prend forme au niveau mondial, nous continuons de réclamer à nos parlementaires de créer une commission « hépatites et maladie du foie » a l’assemblée nationale.
Le 28 juillet doit être un temps de mise en cohérence des actions de dépistage, de prévention et de traitement. Contrôler les hépatites en 2013 c’est possible et c’est maintenant.
Pascal Mélin,
Président de la Fédération SOS hépatites
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