La greffe de foie a eu 50 ans en 2013 car c’est en 1963 que cette aventure chirurgicale a été tentée, bien avant les greffes de visage ou de mains. Mais chaque jour, sur 8 personnes qui sont en situation de pouvoir donner leurs organes, l’autorisation et le prélèvement ne peut se faire que pour 3. Quel gâchis et quelle pénurie engendrons-nous ! Comment expliquer que l’Espagne, pays catholique s’il en est, fait beaucoup mieux que nous ? Peut-être est-ce lié au manque d’information ? Alors faisons, avec cette journée nationale de réflexion sur le don d’organe, plus de bruit que toutes les fêtes de la musique réunies !
Les chiffres sont éloquents : le nombre d’organes à greffer augmente plus vite que les dons. Pour le foie, on sait pertinemment que les besoins vont augmenter jusqu’en 2020. En 2010 ce sont 273 personnes qui sont décédées en France, en situation d’attente de greffe et cela ne représente que celles qui étaient inscrites sur une liste d’attente ! Pour le foie se sont 1000 greffes annuelles qui sont réalisées, soit presque 3 par jour, alors qu’il faudrait atteindre 1400 greffes dans les années à venir. Des solutions existent pourtant comme les greffes à partir de donneurs vivants qui n’ont représenté que 19 prélèvements en 2010. Bien que mises à l’honneur par le film de Patrick Timsit « Quelqu’un de bien » en 2002, cette technique reste pourtant encore balbutiante en France, alors qu’elle fait référence au Japon où les prélèvements sur patient en coma dépassé ne sont pas culturellement autorisés. Le Pr Samuel, dans une interview qu’il avait accordée à notre journal, expliquait que cette technique devait se développer avec toute la sécurité possible car il n’est bien évidemment pas question de faire courir le moindre risque aux donneurs vivants. Il faut en France relancer le débat sur la greffe à partir de donneur vivant et pas uniquement pour le rein ou en cas de temps d’attente sur liste, trop long. Ce type de greffe doit faire partie de l’arsenal de première intention et être évoquée bien avant que le besoin soit là. Tous les malades porteurs de maladies du foie sont potentiellement des sujets qui seront en attente d’une greffe un jour et pourraient donc se faire ambassadeurs du don d’organe auprès de leur famille en lançant la réflexion sur le don intra familial à chaque fois que cela est possible avec leurs proches.
Pour sauver une vie il faut avoir dit OUI.
Un million de personnes au monde vit grâce à une greffe car un autre million de personnes avait dit OUI.
L’homme est sa propre réserve de pièces détachées. Apprenons à la gérer de façon durable en ayant tous une carte de donneur dans notre portefeuille.
Vous pouvez télécharger cette carte de donneur sur le site de l’agence de bio médecine ou France transplant.
La solidarité, ça se vie, ca s’apprend, ça se donne, ça s’offre… Car aider à revivre ce n’est déjà plus mourir tout a fait.
Pascal Mélin