Les co-infections

Vous étiez peut-être déjà porteur de façon chronique d’un virus et vous en avez attrapé un ou plusieurs autres. Ou bien vous avez contracté en même temps plusieurs virus (comme les modes de contamination sont souvent semblables) et ils sont passés ensemble à la chronicité .
Dans un cas comme dans l’autre, pour faire simple, les deux virus (et leur maladie correspondante) agissent l’un sur l’autre.

 

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C’est pourquoi ces différents virus sont donc à rechercher impérativement en cas d’hépatite B : VIH, VHC, VHD.

Hépatite B et hépatite Delta (co-infection VHB/VHD)

Le virus de l’hépatite Delta est un virus défectif, c’est-à-dire qu’il a besoin d’un autre virus (dit « auxiliaire »), pour se répliquer et se propager.
En pratique, ce virus auxiliaire est celui de l’hépatite B (VHB).
Une personne vaccinée contre l’hépatite B ne peut pas contracter cette hépatite delta.
Transmission : le VHD a les mêmes modes de transmission parentérale (autrement que par la voie digestive), sexuelle ou materno-foetale que ceux de l’hépatite B. Il ne peut infecter que des sujets porteurs de ce virus.
Le virus Delta aggrave la maladie hépatique. Il doit donc être recherché systématiquement chez un porteur de l’hépatite B.
Actuellement, seul le traitement par interféron pegylé (Peg-IFN) est recommandé, sur une durée de 48 à 96 semaines.

Hépatite B et hépatite C (co-infection VHB/VHC)

Sans que l’on puisse avoir d’explication scientifique claire, le plus souvent un virus inhibe la multiplication du second. Ainsi, un simple porteur de l’Ag HBs associé à une hépatite C, sans aucune activité virale B, peut découvrir après guérison de son hépatite virale C que l’hépatite virale B repart de plus belle, et qu’elle nécessitera peut-être un traitement .
À l’inverse, la mise sous contrôle du VHB chez un patient contaminé avec les deux virus VHB/VHC, et qui jusque là avait une hépatite C peu active, peut amener une reprise d’activité de cette dernière.
L’accès universel au traitement du VHC doit nous amener à faire disparaître le VHC. C’est ce que nous devons faire aussi lorsque les deux virus répliquent simultanément !

Virus de l’immunodéficience humaine et hépatite B (con-infection VIH/VHB)

Si le patient a contracté une maladie avant l’autre, on commence par la première. S’il a les deux en même temps, on met en route une trithérapie et on préconise le suivi par l’infectiologue.
L’histoire parle d’elle-même : lorsque des patients ont été traités de leur VIH, on a constaté un effondrement de la charge virale de leur hépatite B. Cette constatation s’est faite avec la lamivudine, utilisée sous le nom d’Epivir, à 150 mg matin et soir. On a alors mené des études sur les porteurs simples du VHB et on a découvert que la lamivudine était efficace à simplement 100mg/jour. On venait de découvrir la famille des analogues nucléosidiques pour l’hépatite B…
Comme avec la co-infection VIH-VHC, les deux virus influent l’un sur l’autre. Ce sont deux virus dont on reste porteur chronique sans guérison possible, mais les deux peuvent être contrôlés simultanément par les antiviraux !
Seule recommandation : la trithérapie VIH doit comprendre au moins deux molécules actives sur le VHB. Trithérapie pour le VIH, bithérapie pour le VHB: les virus peuvent ainsi être sous contrôle, c’est une bonne nouvelle !