Mis à jour le 16.08.2017
Comment évolue une hépatite C ?
La maladie peut se développer sans manifestations apparentes, et avoir au bout de plusieurs années des conséquences très sérieuses. La gravité de l’hépatite C est extrêmement variable selon les individus. On distingue deux phases de la maladie : quand l’inflammation est récente, il s’agit d’une hépatite aiguë. Si l’inflammation dure depuis plus de six mois, on parle d’hépatite chronique.
La phase aiguë survient quatre à douze semaines après la contamination. Le plus souvent, l’hépatite C aiguë est asymptomatique : la personne ne ressent rien de particulier. Parfois, une fatigue, de la fièvre, une jaunisse ou des difficultés à digérer peuvent apparaître.
Pour huit personnes sur dix, la phase chronique s’installe, souvent sans aucun signe visible dans un premier temps. Pour environ une personne sur cinq, elle évolue en cirrhose après une moyenne de vingt à trente ans d’infection. D’autre part, l’hépatite C peut générer ce que l’on appelle des manifestations extra-hépatiques, c’est-à-dire des problèmes de santé qui ne concernent pas le foie.
Est-ce forcément grave ?
Non, pas de panique ! Plus de la moitié des personnes atteintes par le VHC n’aura pas de complications médicales, et la plupart des malades ne feront jamais de formes sévères.
Soulignons cependant que la majorité des personnes ayant une hépatite C chronique se sentent diminuées dans leur vie quotidienne. En effet, le foie joue un rôle clé dans le fonctionnement du corps : c’est notamment un transformateur d’énergie. Si le foie est « handicapé », il remplit moins bien cette mission. La fatigue a ainsi tendance à s’installer durablement chez beaucoup d’hépatants.
L’hépatite C entraîne aussi des troubles de l’humeur. Ne nous voilons pas la face : l’hépatite C est une maladie chronique préoccupante. Mais on peut vivre avec et, grâce aux traitements, certains en guérissent.
Même si ce n’est pas toujours facile, il faut essayer de dédramatiser et se fixer des objectifs. L’une de nos priorités est d’avoir un suivi médical régulier pour prévenir les complications. Nous avons parfois tendance à éviter la confrontation avec le médecin : c’est une manière de nier la maladie, mais cela peut avoir des conséquences désastreuses.
Quels facteurs influencent l’évolution de l’hépatite C ?
Il existe plusieurs génotypes du VHC (ce sont différentes souches du même virus C, que l’on a nommé génotype 1, 2, 3, 4, 5…). Le risque d’évolution de la maladie n’est pas lié au génotype. En revanche, l’efficacité du traitement varie selon les génotypes.
Il n’y a pas de relation entre la charge virale, c’est-à-dire la quantité de virus dans le sang, et le degré d’atteinte du foie.
La co-infection par le virus de l’hépatite B ou le virus du sida est par contre un élément aggravant. Plus il y a d’attaquants, moins l’organisme parvient à se défendre. D’autres maladies, comme le diabète, ont aussi une influence. L’ancienneté de la contamination est une donnée importante : chez certaines personnes infectées par le virus depuis longtemps,
la maladie peut évoluer plus rapidement.
Le développement de la maladie est très différent pour chacun d’entre nous. Si nous n’avons pas vraiment de pouvoir sur certains facteurs susceptibles de compliquer l’évolution de notre hépatite C, nous pouvons jouer sur d’autres éléments en modifiant nos comportements.
La consommation d’alcool a un effet néfaste sur l’immunité : elle favorise la multiplication du virus et l’apparition de lésions du foie. Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous devons boire le moins possible d’alcool, et dans certains cas, plus du tout.
De façon générale, veiller à son hygiène de vie est un atout pour lutter contre le ou les virus : avoir une alimentation équilibrée, éviter l’excès de poids, essayer d’arrêter de fumer, pratiquer régulièrement une activité physique, ne pas prendre de médicaments sans en parler à son médecin (même des traitements homéopathiques, à base de plantes, ou des compléments alimentaires).
Quels sont les traitements ?
La combinaison la plus efficace aujourd’hui est une bithérapie (deux médicaments) associant l’interféron pégylé et la ribavirine. L’interféron pégylé s’administre par injection sous-cutanée une fois par semaine, la ribavirine est un antiviral pris sous forme de gélules tous les jours.
Le traitement dure généralement de six mois à un an et peut entraîner de nombreux effets secondaires. Actuellement, seul un malade sur quatre est concerné : la prise de médicaments est envisagée lorsque le foie a déjà subi des dommages et qu’une fibrose est confirmée par des examens spécifiques (en particulier par une biopsie du foie). Nous considérons que tous les hépatants doivent pouvoir bénéficier d’un traitement s’ils le souhaitent, même s’ils ne répondent pas à ces conditions. Cet accès élargi aux traitements est l’une de nos revendications. Parlez-en à votre médecin. La possibilité et l’intérêt d’être traité méritent toujours d’être discutés en fonction de vos projets.
Le traitement est plus ou moins efficace selon les génotypes. Le taux de guérison (c’est-à-dire le fait que le virus devienne indétectable) est de 80 % pour ceux qui sont infectés par les génotypes 2 ou 3, de 50 % s’il s’agit des génotypes 1, 4 et 5. Des trithérapies (trois molécules associées) sont à l’étude afin de tenter d’améliorer ces résultats. D’autres recherches sont en cours pour développer de nouveaux médicaments.
A qui en parler et comment ? Famille – Employeur
L’hépatite C est encore un sujet difficile à aborder. Être bien informé avant d’en parler à nos proches permet de présenter la situation de façon claire, de ne pas trop inquiéter les autres sur notre état de santé et d’anticiper d’éventuelles réactions négatives.
Nous avons appris, avec le temps, à adopter des attitudes différentes selon nos interlocuteurs (pour en savoir plus, reportez-vous à la brochure « Mon hépatite C, moi et les autres »).
Vous n’êtes pas obligé de le dire si vous n’en avez pas envie. Pour votre équilibre personnel, il est cependant souhaitable de vous confier au moins à une personne. Cherchez un soutien autour de vous : ce n’est pas nécessairement un intime.
Si vous ne savez pas comment vous y prendre pour annoncer votre séropositivité au VHC, contactez SOS Hépatites pour parler avec quelqu’un qui a déjà vécu ces moments et qui pourra vous aider. Si vous le souhaitez, vous pouvez venir avec un proche dans l’une de nos permanences : votre entourage a aussi besoin de comprendre.
Est-ce que je risque de contaminer mon entourage ?
Le virus de l’hépatite C se transmet par le sang. Il n’y a donc aucun risque dans la vie quotidienne. On peut s’embrasser, se toucher, utiliser en commun toilettes et lave-linge. Il est inutile de laver sa vaisselle de façon particulière. Le virus de l’hépatite C ne peut pas se transmettre par la salive, la toux, la sueur.
En revanche, il faut éviter de partager les objets qui peuvent être en contact avec le sang, en particulier les objets de toilette : rasoir, coupe-ongles, pince à épiler, brosse à dents, matériel dentaire.
Pour l’hygiène intime féminine, faites comme toutes les autres femmes : placez vos serviettes usagées dans des sachets bien fermés et jetez-les à la poubelle.
Les usagers de drogue ne doivent jamais partager leur matériel d’injection ou de « sniff » (seringues, cotons, cuillères, pailles, etc.).
Est-ce que je peux être enceinte ?
La grossesse n’est pas contre-indiquée pour les femmes atteintes par le virus de l’hépatite C, sauf en cours de traitement (voir la brochure : “Se préparer au traitement” ). Le risque de transmission du VHC de la mère au bébé, de moins de 5 %, se situerait au moment de l’accouchement.
Vous pouvez envisager un traitement contre le VHC avant la conception pour tenter d’éliminer le virus ou de réduire le risque de transmission. Dans le cas où le bébé serait malgré tout contaminé, il faut savoir que l’évolution de l’hépatite C chez un nouveau-né est bénigne. L’enfant né d’une mère atteinte par le VHC doit faire l’objet d’un suivi médical spécifique pendant sa première année.
Dois-je modifier mes habitudes (alimentation – alcool) ?
L’alimentation : La plupart des médecins nous disent de ne rien changer à nos habitudes alimentaires. En théorie, aucune donnée médicale ne justifie en effet un régime spécifique, sauf si nous avons un surpoids. Mais si vous aviez un comportement alimentaire un peu anarchique, profitez-en pour le modifier. Les règles de diététique bénéfiques pour tous sont encore meilleures pour nous.
Il faut veiller à notre équilibre alimentaire, éviter les excès de gras et de sucre, privilégier légumes, fruits, féculents, poissons, viandes blanches, produits laitiers.
Ecoutez-vous, suivez vos envies. Selon le stade de notre maladie, il arrive que nous n’ayons plus envie de telle ou telle catégorie d’aliments. Notre mot d’ordre : ne pas se priver, mais ne pas se forcer non plus.
L’alcool : C’est un sujet important. Les spécialistes sont plutôt catégoriques : nous devons supprimer toute consommation d’alcool. En pratique, le problème est complexe. Nous devons d’abord nous interroger sur notre relation avec l’alcool : est-ce indispensable pour moi ? me semble-t-il possible de m’en passer ou de diminuer ma consommation ?
Il faut savoir que l’évolution de l’hépatite C est quatre fois plus rapide chez les buveurs excessifs, c’est-à-dire les personnes qui consomment plus de 20 grammes d’alcool par jour. Cela équivaut à trois verres de vin pour un homme, deux pour une femme. Si vous êtes plus ou moins dépendant de l’alcool, ou si vous vous sentez seulement fragile par rapport à cette consommation, parlez-en à votre médecin.
Et sachez qu’il existe des consultations d’alcoologie qui peuvent être un véritable soutien (pour connaître leurs coordonnées, vous pouvez appeler le numéro vert 113 : Drogues, alcool, tabac info service).
Si vous êtes un buveur occasionnel et modéré, la mise en place d’un nouveau comportement dépend bien sûr de votre état de santé. En cas d’hépatite sévère, l’alcool doit être prohibé. Dans les autres cas, nous devons éviter les excès. Mais, sauf contre-indication médicale absolue, nous pouvons boire un verre de vin par jour au cours d’un repas.
Un apéritif à jeun est plus difficile à supporter pour nous, de même que les alcools forts, qu’il vaut mieux éviter. Ne pas boire ne signifie pas pour autant se couper de toute convivialité. Ne refusez pas les invitations sous prétexte que vous ne consommez plus d’alcool. Il est très important de continuer à sortir, d’entretenir une vie sociale.
Que répondre aux questions sur l’origine de ma contamination ?
Dans environ un quart des cas, ni le patient ni le corps médical n’arrivent à déterminer précisément les circonstances de la contamination par le virus de l’hépatite C. Les principaux modes de transmission sont les transfusions et les opérations chirurgicales lourdes avant 1992, les examens médicaux dits « invasifs » avant 1997 (exploration d’un organe l’aide de matériel qui était autrefois réutilisable) et l’usage de drogues par voie intraveineuse ou nasale.
Nous nous sommes tous interrogés sur la raison de la présence de ce virus dans notre organisme. Peut-être avez-vous la réponse, peut-être pas. Vous n’avez pas obligatoirement envie de le dire. Or, ce sera l’une des premières interrogations de votre entourage. Vous avez le droit de ne pas répondre. Mais pour certains de vos interlocuteurs, votre silence signifiera une « faute » passée, une toxicomanie ancienne que vous voulez cacher. Cette interprétation induit un jugement de valeur, dû à la stigmatisation encore fréquente de l’usage de drogues. Il faut être paré pour assumer ces suspicions, rarement formulées ouvertement.
Vous pouvez aussi faire partie de ces personnes dont on n’a pu déterminer l’origine exacte de la contamination. Profitez-en pour rappeler à vos proches les différents modes de transmission, sans oublier le tatouage, le piercing et l’acupuncture, si les instruments ne sont pas à usage unique, ou mal stérilisés.
Comment gérer ma vie de couple ?
L’origine de la contamination peut être source de conflit avec votre conjoint. Même si vous précisez que le virus de l’hépatite C ne se transmet habituellement pas par les relations sexuelles, même si cette information est relayée par d’autres personnes ou par les médias, votre partenaire peut lier cette maladie à une infidélité supposée. Que ces doutes soient formulés ou non, le seul remède est le dialogue. Pour désamorcer ce scénario, il vous faudra sûrement faire preuve de patience et parler longuement avec votre conjoint.
Si nécessaire, proposez-lui de vous accompagner chez le médecin pour mettre un terme à ses fantasmes. D’autres différends peuvent survenir au sein du couple. L’hépatite C peut provoquer, de façon cyclique, des troubles de l’humeur, une baisse de la libido et une fatigue importante. À certains moments, spécialement pendant le traitement, nous pouvons être totalement épuisés, dans l’incapacité d’accomplir la moindre tâche domestique. Si votre conjoint vous soutient, il ou elle prendra le relais. Mais ce n’est pas toujours le cas. Même si votre partenaire est particulièrement attentionné, il a aussi ses soucis, sa lassitude, son angoisse par rapport à l’avenir de votre couple. Par moments, il peut être dépassé par les événements, ne pas supporter vos réactions ou votre comportement, être impatient ou simplement inquiet, bref, ne plus assumer votre hépatite C. Ne laissez pas s’installer une incompréhension mutuelle. N’occultez pas le problème, n’agissez pas comme si tout allait bien : discutez-en ensemble et faites-vous aider.
Matériellement, selon votre état de santé et vos revenus, vous pouvez peut-être bénéficier d’une aide ménagère, prise en charge par la sécurité sociale. Renseignez-vous auprès de votre médecin, d’un travailleur social ou d’une association.
Un soutien psychologique peut aussi être bienvenu, pour vous et pour votre couple. Ne négligez pas l’importance et le bénéfice de cette démarche.
Je suis célibataire : que dire à mes partenaires ?
Le problème est délicat pour les personnes seules qui tentent d’établir un rapport intime avec un nouveau partenaire. Difficile en effet d’annoncer au cours d’un tête-à-tête amoureux qu’un intrus
pourrait s’immiscer dans la relation en train de se construire.
Au départ, vous pouvez vous accorder le droit de ne rien dire, tout en prenant vos précautions. En dehors d’une relation de couple stable, le préservatif est toujours recommandé pour vous protéger d’une contamination par d’autres infections (hépatite B si vous n’êtes pas vacciné, sida, maladies sexuellement transmissibles).
Par la suite, si l’aventure se prolonge, essayez de choisir le meilleur moment pour aborder le sujet. Ce ne sera peut-être pas simple, mais nous pouvons aussi vivre de belles histoires d’amour.
Comment me comporter avec mes enfants ou mes petits enfants ?
Les enfants sont capables de comprendre beaucoup de choses. Pour ne pas les inquiéter, pour les préserver, nous préférons parfois ne pas évoquer notre hépatite C. Nous avons constaté que cette attitude leur est néfaste, car ils ressentent une angoisse diffuse sur laquelle ils ne peuvent mettre de mots. Ils s’inventent alors parfois des histoires bien plus dramatiques que la réalité. Dites à vos enfants ce qui vous arrive, en employant un langage simple et adapté. Selon leur âge, vous évoquerez ou non les détails de l’évolution de la maladie et ses conséquences sur la vie quotidienne.
La fatigue et les troubles de l’humeur liés à l’hépatite C nous rendent souvent moins disponibles pour nos enfants ou nos petits-enfants. Nous pouvons être irritables et impatients avec eux. Il est important de leur expliquer que ces comportements sont dus à la maladie et que nous les aimons toujours autant.
Essayez de répondre à toutes leurs questions et précisez que vous avez des chances de guérir. Vos enfants vous seront reconnaissants de la confiance que vous leur accordez : ils deviendront un soutien pour vous au lieu d’être un sujet d’angoisse supplémentaire. Soyez cependant attentifs aux signaux d’alarme bien connus.
Si votre jeune enfant recommence à faire pipi au lit, si votre adolescent se replie sur lui-même, s’il a des difficultés scolaires, cela dénote un problème qu’il n’arrive pas à gérer. Ce n’est pas forcément lié à votre hépatite C (nos enfants n’échappent pas à la crise d’adolescence !), mais il peut être utile de consulter un psychologue ou un pédopsychiatre.
Choisir de ne pas le dire. Pourquoi ?
En dehors des proches auxquels vous avez envie d’en parler, il est absolument légitime de ne pas dire que vous êtes atteint du virus de l’hépatite C. Cela concerne votre santé : au niveau juridique, cela relève de la vie privée et du secret médical. Ainsi, votre patron et vos collègues n’ont pas à savoir de quelle maladie vous souffrez, même si votre médecin vous prescrit des arrêts de travail répétés. Ne cédez pas aux pressions éventuelles, ne répondez pas aux questions pernicieuses : le droit du travail vous protège, quelle que soit votre profession. Des enseignants ou des infirmières se sont crus obligés de révéler leur hépatite C et ont ensuite subi une discrimination dans leur vie professionnelle.
Pour un enfant atteint par le VHC, il n’y a aucune obligation de prévenir les enseignants ou l’établissement. Si vous souhaitez cependant que quelqu’un soit informé, vous pouvez parler au médecin ou à l’infirmière scolaire : ils sont soumis au secret médical.
Il est conseillé de mettre au courant les professionnels de santé amenés à vous soigner. En principe, pour se prémunir des risques de contamination par le VHC, ils doivent adopter les mêmes précautions avec tous les patients, sans exception. Mais les informer permet aussi de vous
protéger. Le professionnel de santé pourra ainsi vérifier que ses prescriptions sont compatibles avec votre état (certains médicaments sont contre-indiqués avec l’hépatite C).
Comment savoir si mon organisme a éliminé le virus ?
À la suite d’une hépatite C aiguë, qui passe souvent inaperçue, une personne sur cinq élimine naturellement le virus. Pourtant, le test de dépistage reste positif chez les personnes qui ont guéri spontanément, car des anticorps demeurent dans l’organisme. Après un test positif, il faut donc vérifier si le virus est toujours présent dans le sang : on recherche soit le génome (ARN) du virus, en utilisant une technique dite “d’amplification génomique” (PCR), soit l’antigène du virus (Ag VHC), grâce à une autre technique. Si la recherche du virus est négative deux fois à plus de trois mois d’intervalle, cela signifie que votre organisme s’est débarrassé du virus : vous êtes guéri. Si cette recherche est positive, le virus est toujours présent. Un bilan complet et un suivi médical adapté sont indispensables.
“ Attention aux faux négatifs ” Chez une personne immunodéprimée, le résultat du test Elisa peut être négatif alors que le VHC est présent. De même, si une personne séropositive au VIH avait une faible immunité (peu de T4) au moment de sa contamination par le virus de l’hépatite C, il est possible que l’organisme n’ait pas produit suffisamment d’anticorps contre le VHC pour qu’ils soient détectés par le test de dépistage.
En cas de séropositivité au VIH, même si le test de dépistage de l’hépatite C est négatif, il faut faire une PCR.
Quels sont les examens nécessaires pour mon suivi, et à quoi servent-ils ?
Le dosage des transaminases : Des enzymes, appelées transaminases, sont présentes dans les cellules du foie et des muscles. On distingue les transaminases ALAT (ou SGPT) et ASAT (ou SGOT). Lorsque des cellules du foie sont détruites, des transaminases sont libérées dans le sang. Tout le monde a des transaminases dans le sang. Mais au-delà d’une certaine norme, cela révèle une atteinte du foie. L’augmentation des transaminases ALAT est significative d’une hépatite C virale.
En revanche, l’élévation des transaminases ASAT indique souvent une intoxication du foie par l’alcool ou les médicaments. Au cours d’une hépatite aiguë, c’est-à-dire dans les quatre à six semaines qui suivent la contamination, l’augmentation des transaminases est très importante : entre 10 à 50 fois la norme.
Lorsque l’hépatite devient chronique, l’élévation des transaminases dans le sang peut varier de 1 à 5 fois la norme. Chez les personnes atteintes d’une hépatite C dite minime (la moitié d’entre nous), le taux de transaminases s’élève le plus souvent à environ deux fois la norme. Ce dosage est normal pour une personne atteinte d’hépatite chronique sur quatre. Or, parmi ces personnes, une sur cinq a déjà des lésions importantes du foie. Même si votre taux de transaminases est normal, mieux vaut toujours consulter un spécialiste et envisager des examens complémentaires (biopsie ou marqueurs de fibrose).
Notre taux de transaminases peut augmenter entre deux prises de sang. Cela ne signifie pas forcément une aggravation de notre hépatite C. Un bon repas, une activité physique intense ou la prise d’un médicament peuvent aussi faire monter les transaminases.
En l’absence de traitement, le dosage des transaminases, effectué à partir d’une prise de sang, reste un élément essentiel de la surveillance des hépatants : nous recommandons de le réaliser tous les trois à six mois.
La détermination du génotype du virus : Il existe plusieurs génotypes du VHC : ce sont différentes souches du même virus. Cet examen, effectué une seule fois, permet de déterminer la durée du traitement éventuel.
La mesure de la charge virale : Elle indique la quantité de virus présente dans le sang. Cet examen n’est pas nécessaire si un traitement n’est pas envisagé : en effet, dans l’hépatite C, la charge virale n’a pas d’incidence sur la gravité de la maladie et l’évolution des lésions du foie.
L’échographie du foie : L’échographie permet de mesurer le volume de l’organe (un foie malade peut être plus petit ou plus gros que la normale), de vérifier l’état des voies biliaires et de détecter des anomalies : cirrhose, tumeurs bénignes (kystes) ou malignes (cancers). L’échographie du foie est très souvent normale en cas d’hépatite C. Une échographie est systématiquement effectuée avant une biopsie.
En cas de cirrhose, cet examen doit être renouvelé tous les 3 à 6 mois pour déceler les premiers signes d’un éventuel cancer.
La biopsie : La biopsie est actuellement le seul examen qui permette de connaître précisément les lésions du foie (fibroses) et d’évaluer la gravité de l’hépatite. Elle donne au médecin des indications précieuses pour discuter avec vous de la mise en route d’un traitement.
La biopsie, appelée aussi “ponction biopsie hépatique (PBH)”, consiste à aspirer avec une aiguille un tout petit fragment de foie : du diamètre d’un demi-vermicelle, celui-ci se reconstitue en quelques heures.
Pour une biopsie intercostale (la plus fréquente), vous êtes allongé sur le dos ; l’aiguille, très fine, est glissée entre deux côtes, sur le flanc droit. La piqûre ne dure quelques secondes. Après la biopsie, une douleur peut être ressentie au niveau du foie ou de l’épaule : les médicaments anti-douleur permettent de la supprimer.
La biopsie transjugulaire, plus rare, est réalisée chez les personnes dialysées ou ayant des problèmes de coagulation : le fragment de foie est alors prélevé en faisant passer un tube fin dans une veine.
La biopsie est le plus souvent pratiquée sous anesthésie locale. Si vous êtes très angoissé, votre médecin peut vous prescrire des médicaments contre l’anxiété (anxiolytiques) à prendre avant l’examen. Si vous le souhaitez vraiment, vous pouvez demander à être endormi totalement. Si c’est le cas, pensez à le signaler à l’avance.
Nous appréhendons tous la biopsie, surtout la première fois, et c’est bien normal. Certains négligent même leur suivi médical parce qu’ils ont peur de subir cet examen. Pourtant, la biopsie est généralement peu douloureuse et n’entraîne aucune complication si l’on suit les recommandations d’usage :
- Ne pas prendre de médicaments anticoagulants ou d’aspirine
dix jours avant et une semaine après la biopsie ; - Arriver à jeun (vous pouvez cependant prendre vos médicaments
habituels, sauf s’il s’agit d’aspirine et ses dérivés) - Rester allongé pendant six heures après la biopsie ;
- Ne pas pratiquer d’activité physique intense pendant les trois jours
suivant l’examen ; - Prévenir son médecin en cas de douleur ou de grande fatigue
dans les jours qui suivent.
La biopsie intercostale nécessite une hospitalisation en ambulatoire, c’est-à-dire pour la journée. Il est impératif d’être accompagné pour rentrer chez vous le soir et de ne pas rester seul (e) la nuit suivante. Souvent, pour assurer une bonne surveillance, les médecins recommandent de dormir à l’hôpital après l’examen, surtout si vous habitez à plus de trente minutes d’un centre hospitalier.
Une alternative à la biopsie : Aujourd’hui, de nouveaux tests biologiques (les marqueurs de fibrose) permettent d’estimer l’activité de l’hépatite et le degré de fibrose à partir d’un échantillon de sang. Une personne sur deux peut ainsi éviter la biopsie. Ces tests ne sont pas totalement remboursés par la Sécurité sociale. SOS Hépatites demande la prise en charge complète de ces examens.
Que signifient les résultats d’une biopsie ? Les résultats de la biopsie du foie sont disponibles entre trois semaines et deux mois après le prélèvement ; ils sont donnés sous la forme d’un score appelé Métavir.
Quels sont les symptômes extra-hépatiques ?
Les problèmes les plus courants sont :
- La fatigue.
- La dépression.
- Les douleurs articulaires.
- Le purpura.
- La sécheresse de la peau.
- Les démangeaison (prurit).
- Le lichen plan.
- La sécheresse de la bouche et des yeux (syndrome sec).
- Les affections thyroïdiennes.
Qu’est-ce qu’une cirrhose et quelles en sont les conséquences ?
Il s’agit d’une maladie grave du foie, qui s’accompagne de lésions irréversibles si elle n’est pas traitée. Une cirrhose correspond au stade F4 du score Métavir (voir brochure n°5, “Je surveille mon hépatite C”).
La cirrhose se caractérise par un dépôt de protéines, qui sont des fibres de collagène synthétisées par le foie. Dans le cas de la cirrhose, il y a surproduction de ces fibres et/ou diminution de leur dégradation naturelle. L’excès de fibres s’accumule autour des cellules du foie, les empêchant d’être en contact avec le sang et de fonctionner correctement. Ces groupes de cellules, isolées du reste du foie par la fibrose, forment des amas, appelés nodules de régénération, qui sont parfois visibles à l’échographie. Le phénomène de constitution de la cirrhose provoque un durcissement du foie, qui devient rigide et difficilement perméable à la circulation sanguine. En bref, la cirrhose désorganise la structure du foie et modifie l’organisation de ses fonctions.
La perturbation de la circulation du sang : Normalement, le sang venant des intestins et de la rate parvient au foie par la veine porte. En cas de cirrhose, la circulation sanguine dans le foie se trouve bloquée, ce qui peut provoquer le gonflement du foie et parfois de la rate. Le sang venant des intestins est alors forcé de trouver un autre chemin autour du foie, et il emprunte des veines qui ne sont pas adaptées à cette circulation. Ces vaisseaux sanguins saturés se transforment en varices gastro-œsophagiennes, qui peuvent éclater et entraîner des hémorragies dans l’estomac ou l’œsophage. Le sang peut aussi s’accumuler dans les veines du tube digestif : c’est l’hypertension portale. Les personnes atteintes de cirrhose peuvent également saigner et avoir facilement des bleus, à cause de la diminution de fabrication des éléments intervenant dans la coagulation du sang.
La perturbation des fonctions du foie : La cirrhose entraîne une perturbation de plus en plus importante des fonctions du foie (insuffisance hépatique). Comme le foie ne joue plus correctement son rôle, les protéines, entre autres l’albumine, sont produites en quantité insuffisante, ce qui induit une accumulation de liquide dans les jambes (œdème) ou dans l’abdomen (ascite) : les jambes et le ventre peuvent gonfler. On peut également ressentir d’intenses démangeaisons, parfois associées à une coloration jaune du visage et des yeux (jaunisse). Le mauvais fonctionnement du foie peut aussi avoir des répercussions sur d’autres organes (rein) et engendrer d’autres maladies (diabète, cholestérol).
Le tatouage et le piercing sont-ils des pratiques à risque ?
Le réseau Ville-Hôpital Hépatite C de Franche-Comté (avec la participation de la DRASS, SOS Hépatites Franche-Comté…) édite un flyer sur les pratiques du piercing et du tatouage.
INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé) édite un dépliant sur les mesures élémentaires de prévention.
Implications techniques et médicales en body-piercing et modifications corporelles.
Guide des règles d’hygiène du piercing à l’usage des professionnels (par l’Assistance des Hôpitaux de Paris) Consulter le guide ici
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