Au 1er avril 2019, il restait en France métropolitaine un peu moins de 98 000 porteurs chroniques du virus de l’hépatite C, selon les derniers chiffres publiés par le Baromètre de l’élimination de l’hépatite C. Pour la première fois, le nombre de personnes restant à traiter pour éliminer l’hépatite C passe ainsi sous la barre symbolique des 100 000.
Le premier trimestre de l’année a été marqué par une autre évolution encourageante : après avoir baissé en 2018, le rythme des guérisons s’accélère à nouveau. Depuis le 1er janvier 2019, 1 400 personnes ont guéri chaque mois en France, contre un peu plus de 1 000 en 2018. Faites le compte : toutes les heures, 2 personnes se sont débarrassées du virus de l’hépatite C !
S’il est difficile de dire avec précision ce qui a provoqué cette accélération, SOS hépatites se réjouit d’y avoir contribué en multipliant les actions de terrain pour dépister les personnes contaminées. La campagne collective de sensibilisation “Du bruit contre l’hépatite C”, à laquelle participe SOS hépatites avec l’Association française pour l’étude du foie (AFEF), a probablement joué un rôle important dans cette évolution positive : l’hépatite C est une maladie silencieuse que cette campagne innovante a sortie du silence.
Pour autant, nous ne sommes qu’au milieu du gué ! Il reste 75 000 personnes à dépister en France, porteuses du virus de l’hépatite C sans le savoir. Et il reste aussi à convaincre les milliers de personnes qui se savent contaminées mais renoncent à se soigner, ignorant les progrès récents des traitements, aujourd’hui à la fois très efficaces et très bien tolérés.
Pour que la France respecte son objectif d’élimination de l’hépatite C à l’horizon 2025, pour éviter à des milliers de personnes de découvrir trop tard une cirrhose ou un cancer du foie, la mobilisation de tous est nécessaire. SOS hépatites appelle tous les médecins généralistes, désormais autorisés à prescrire directement les traitements à leurs patients à relever le défi, en proposant un dépistage du virus non pas aux seules personnes dites “à risques” (personnes transfusées avant 1992, usagers et anciens usagers de drogues par voie intraveineuse, etc.), mais à tous leurs patients adultes qui n’ont pas encore été dépistés.
De son côté, SOS hépatites continuera son action pour que chaque malade guéri devienne un ambassadeur de ce combat collectif contre la première maladie chronique dont il est possible d’envisager la disparition. Éliminer l’hépatite C : une grande cause nationale, un défi mondial !
Télécharger l’infographie du baromètre au 1er avril 2019
A propos du Baromètre de l’élimination de l’hépatite C
Le Baromètre, mis en place à l’initiative d’un groupe d’hépatologues et de SOS Hépatites, soutenus par le laboratoire Gilead, est un outil original de suivi épidémiologique intégrant à la fois le nombre de guérisons et le nombre de contaminations nouvelles. Ses chiffres sont mis à jour chaque trimestre. Il est piloté par un comité scientifique, qui se réunit régulièrement pour valider les données à partir du nombre de patients traités et de l’évolution des taux de guérison.
Le comité scientifique est composé de : Dr Marc Bourlière, hépatologue à l’Hôpital Saint-Joseph de Marseille ; Pr Victor de Ledinghen, hépatologue au CHU de Bordeaux ; Dr Pascal Mélin, hépatologue au CH Saint-Dizier et président de SOS hépatites fédération ; Dr Françoise Roudot-Thoraval, hépatologue au CHU Henri-Mondor de Créteil.