Nouvelles données épidémiologiques au sujet des hépatites virales dans les CSAPA en 2015.
Nous dénoncions l’absence de données épidémiologiques récentes et cela a été repris et noté dans le rapport d’experts Dhumeaux, alors félicitons nous maintenant.
Depuis plusieurs années l’équipe bordelaise menée par le Pr Deledinghen et le Dr Faucher coordonne l’observatoire « CSAPA SCAN » et lors du dernier congrès des Journées Francophones Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive (JFHOD) qui s’est tenu à paris du 19 au 22 mars 2015 ils ont présenté les résultats de deux travaux (abstract 403 et 406).
La première communication portait sur la période de janvier 2012 à mars 2013 et concernait plusieurs CSAPA ayant à leur disposition un fibroscan. Ce qui permettait de débuter la prise en charge de nouveaux patients par un fibroscan. 860 usagers ont été inclus (dont 663 hommes) 62 % avaient un traitement de substitution, 447 avaient des antécédent d’usage de drogue par voie intraveineuse, SDF 16%, antécédent d’incarcération 43%. Le fibroscan permettait un dépistage de la fibrose et facilitait l’acceptation des dépistages sérologiques même si la majorité avait un fibroscan dans les valeurs normales, 16,4 % avaient une fibrose significative avec des chiffres supérieurs à 7,6 kPa et 4,8% une cirrhose avec des mesures supérieures à 13 kPa. La prévalence de l’hépatite C était de 34 %, le VHB de 1 ,2% et le VIH de 2 %.
La leçon que nous retiendrons est que 20% soit 1 patient sur 5 a une fibrose significative lors d’une nouvelle prise en charge dans un CSAPA. De plus, le taux de contamination des usagers serait en baisse et évalué à 34% contre les 70 % que les études épidémiologiques vieilles de dix ans donnaient. Le VIH et le VHB semblent sous contrôle bien que l’on puisse regretter l’absence de donnée sur la vaccination.
Il faut noter, dans cet observatoire, que dans 94% des cas cela a pu aboutir à une consultation médicale spécialisée.
La deuxième communication concernait la période de 2005 à 2013 et concernait 971 patients de CSAPA dépistés de l’hépatite C. La sérologie n’était retrouvée positive que chez 172 usagers soit 17% dont 120 étaient virémiques. Pour 50 patients le traitement a été instauré et suivi au CSAPA même. La guérison virologique a pu être obtenue dans 69 % des cas et il y a eu 7 non répondeurs (dont 2 par arrêt sur décompensation psychiatrique), 4 rechutes et une re contamination confirmée. Les auteurs concluent à la faisabilité des traitements dans le CSAPA mais appellent à une plus grande vigilance sur les co morbidités hépatiques (NASH, alcool, cirrhose) car il n y a pas que les virus et il faut travailler à la non recontamination.
Ces deux travaux multicentriques confirment des données déjà remarquées par d’autres équipes. Mais on peut souligner plusieurs points.
1/L’épidémiologie de l’hépatite C évolue et il semble qu’en 2015 moins de 25 % des usagers de drogue soient porteurs du virus de l’hépatite C. Comment expliquer ce résultat ? Il ne faut pas y voir la preuve de l’efficacité des traitements chez les toxicomanes, car les traitements n’ont pas été si nombreux. La seule explication est que les porteurs historiques ne sont plus dans les CSAPA ou sont morts ! Par contre il semble évident que la nouvelle génération d’usagers est moins contaminée prouvant ainsi l’effet positif des messages d’information et des stratégies de Réduction Des Risques.
2/ On confirme à nouveau que les recontaminations sont exceptionnelles mais il est absolument nécessaire de mettre en place des programmes d’accompagnement post traitement spécifiques.
3/Les traitements sont efficaces bien qu’encore insuffisamment utilisés, mais ces observatoires ont porté sur un temps ou les traitements ne comportaient que de l’interféron et de la ribavirine.
On peut imaginer que l’arrivée des nouveaux traitements avec moins d’effet psychiatrique puisse favoriser l’accès aux traitements et les guérisons. A moins que le prix du traitement soit le nouveau frein au traitement des toxicomanes en 2015.
Pascal Mélin
Bonjour j’ai l’hépatite c en chifre 7 pourkoi j’ai pas droit au medicament ke apartir de chifre 9 après se kil ma dit mon docteur