LA RUMEUR DE L’EXCEPTION…

C’est une rumeur que l’on entend dans les milieux autorisés. Ce n’est un secret pour personne, les chiffres de vente des nouveaux traitements de l’hépatite C s’effondrent, et ce malgré l’accès de la prescription sous condition par les médecins généralistes.

Pendant ce temps des discussions officieuses sont menées sur le mode de prescription.

Il est envisagé d’exiger que les traitements par AAD soient rédigés sur des ordonnances d’exception. Ainsi les traitements seraient mieux encadrés et mieux tracés. Mais si cette décision est prise il s’agira de façon certaine d’une opposition franche au traitement simplifié et soyons francs, ce sera même un frein à l’accès aux soins et aux traitements prescrits par les médecins généralistes.

Les malades et les associations qui les représentent aimeraient au moins participer à ce débat et ne peuvent pas accueillir cette rumeur de façon positive.

Mais probablement que ce texte dérange, alors c’est sûr j’aurai pu vous parler de la journée mondiale des toilettes qui sont toujours aussi déficitaires à l’échelon mondial mais que dire de notre service public via les toilettes publiques ou des toilettes dans les écoles.

Les toilettes avec leur défaut d’hygiène ou l’absence de toilettes sont un espace majeur de transmission des hépatites virales en particulier l’hépatite A et E.

Entre rumeur et toilettes on ne peut se taire !

Pascal Mélin

IL FAUT RÉVEILLER L’ESPRIT DE SOS…

Le haut lieu de l’hépatologie aujourdhui, ce vendredi 15 novembre cest Montpellier ! Là où SOS hépatites tient son 21ème Forum annuel. Cest devenu une rencontre incontournable dans les agendas hépatants.

Hier, on a beaucoup parlé des campagnes de sensibilisation réalisées et de laction remarquable de la ville de Montpellier qui grâce à son action de promotion du dépistage du 16 septembre au 16 décembre a déjà pu constater une augmentation de plus de 20% des sérologies réalisées par rapport à l’année dernière à la même période…

On attend avec impatience les résultats finaux dans 1 mois. Mais il semble bien que lon puisse déjà crier victoire ! En effet, lors de son lancement, le Pr Pageot avait mis lobjectif à 50 nouveaux malades dépistés pendant cette période, et en seulement deux mois on serait déjà à plus de 40 ! Pari tenu, bravo !

Les représentants de la municipalité étaient présents pour réaffirmer leur engagement dans le projet Montpellier sans hépatites. Nous avons également parlé des premiers résultats de laccès à la prescription des traitements de l’hépatite C en médecine générale, en réfléchissant à l’intérêt de mettre en place un observatoire des pratiques de prescription. Enfin, le Dr Ribard est venu partager sa vision de l’après traitement

Aujourdhui, les sujets seront multiples : Quest ce qui agresse le foie en 2020 ? Quelle est la place des compléments alimentaires ? Faut-il en avoir peur ? en est-on dans la prise en charge de l’hépatite B ? Du cancer du foie ? De la NASH ? Et bien sûr, un grand moment sera consacré à une table ronde sur les Etats Généraux de l’hépatite B qui avait été annoncés au 20ème Forum il y a un an à Dijon !

Alors vous nêtes toujours pas convaincu que cest à Montpellier quil faut être aujourdhui ? Si vous nous avez raté, vous pourrez nous retrouver prochainement en vidéo.

Pascal Mélin

POST AASLD, DE BOSTON À MONTPELLIER…

DE L’AASLD À BOSTON AU FORUM DE SOS HÉPATITES FÉDÉRATION À MONTPELLIER…

Le congrès de l’AASLD ferme ses portes et c’est celui de SOS Hépatites qui ouvre les siennes dans 48 heures.

L’édition 2019 de l’AASLD est marquée par l’explosion des NASH !

Cette pathologie connue depuis plus de 50 ans n’intéressait pas beaucoup de monde jusqu’il y a peu.

Mais, phénomène curieux, c’est alors que le problème de l’hépatite C semble se régler que l’on prend conscience de l’épidémie de NASH !

20 à 30% de personnes diabétiques sont concernées, les obèses et les patients stéatosiques augmentent.

Heureusement tous ne deviendront pas des NASH, seuls 10% d’entre eux ne supporteront pas leur graisse hépatique, qui deviendra alors toxique pour le foie !

Quand les gens mouraient de la peste, du choléra et du tétanos, on ne voyait pas l’importance de la maladie d’Alzheimer et on n’avait pas le temps de s’en occuper.

A travers ce Congrès de l’AASLD, il est évident que les hépatologues s’intéressent désormais à la NASH et à sa prise en charge…

Mais une fois de plus il faudra prendre en charge les malades…

Pour en savoir plus il y a le Forum de SOS Hépatites et ça commence jeudi 14 novembre.

Pascal Mélin

ANNONCES DU PREMIER MINISTRE

Communiqué de Presse

6 novembre 2019

Annonces du Premier ministre sur l’accès aux soins des personnes étrangères : la mise en danger de la santé des étrangers pour servir une politique migratoire !

Le Premier ministre a annoncé ce matin plusieurs mesures remettant en cause les dispositifs d’accès aux soins des personnes étrangères vulnérables. Ces annonces représentent des reculs sans précédent pour l’accès aux soins de ces personnes.

Les demandeurs d’asile sont directement pris pour cible. Alors qu’ils arrivent souvent en France fragilisés physiquement et psychologiquement à cause d’un parcours migratoire difficile, le Gouvernement décide de les fragiliser davantage et de compliquer encore plus leur accès aux soins. Aucun gouvernement n’avait osé aller aussi loin !

L’instauration d’un délai de carence de 3 mois à partir de l’entrée sur le territoire français pour pouvoir bénéficier de la sécurité sociale (PUMa) vient d’être confirmée. Cette mesure va aggraver l’état de santé de ces personnes. Cela entraînerait également des prises en charge à un stade plus avancé de leur pathologie qui devra être traitée par les Urgences, déjà saturées.

L’AME (Aide Médicale d’Etat) est, elle aussi, dans le viseur du Gouvernement. Alors que ce système est déjà complexe et entraîne de nombreux retards de soins, les mesures annoncées vont venir renforcer ces entraves aux soins avec une complexification administrative et une mise sous pression supplémentaire, des PASS (Permanences d’Accès aux Soins de Santé), des hôpitaux dont les Urgences, des CPAM, des travailleurs sociaux et des associations.

Parmi ces mesures, l’introduction d’une obligation d’entente préalable pour certains soins couverts par l’AME (validation par un médecin du besoin de soins pour sa prise en charge effective) et la modification de la condition de résidence en condition de résidence irrégulière sont des reculs importants qui rajoutent des difficultés déjà réelles à la prise en charge médicale des personnes en situation irrégulière.

En s’attaquant à ces systèmes, le Gouvernement va accroître le nombre de renoncements aux soins, déjà très importants chez ces personnes. Ces mesures vont impacter la santé de ces personnes vulnérables et vont reporter la charge du soin sur les hôpitaux en particulier les Urgences et les PASS, et alourdir les démarches administratives déjà compliquées.

Cette complexité des démarches se traduirait notamment par l’obligation pour toute personne demandant l’AME de se présenter physiquement lors de l’enregistrement de leur dossier auprès des CPAM. Cette mesure va venir engorger les guichets de ces caisses, qui n’ont pas les moyens d’accueillir toutes les personnes.

C’est pourquoi nos 12 associations demandent au Gouvernement de renoncer à son projet d’instauration d’un délai de carence pour l’accès aux soins des demandeurs d’asile et de mise en place de nouvelles entraves à l’ouverture des droits AME pour les étrangers en situation irrégulière. Nous appelons également les parlementaires à se mobiliser dès demain pour faire barrage à ce recul sans précédent pour l’accès aux soins de personnes vulnérables.

Liste des associations signataires

Médecins du Monde
AIDES
Emmaus France
Gisti, groupe d’information et de soutien des immigrés
La Cimade
La Ligue des droits de l’Homme
UNIOPSS
Médecins sans frontières
Fédération des acteurs de la solidarité
Sidaction
France Assos Santé

TOUJOURS ECOUTER, POUR GARDER LA FORCE DE LA PAROLE

Nous entrons dans un moment fort de l’hépatologie puisque le Congrès Américain d’hépatologie vient d’ouvrir ses portes du 8 au 12 novembre. L’autre grand moment fort est le Congrès Européen en avril.

Mais il y a un troisième temps majeur en hépatologie c’est celui du Forum de SOS hépatites qui se tiendra la semaine prochaine à Montpellier.
Cette ville emblématique qui s’est donnée comme objectif de contrôler ces deux virus que sont le VIH et le VHC. Les représentants politiques de la ville seront là pour évoquer les actions misent en place. Quelle richesse pour nous tous !

Mais peut-on être riche d’une infection et d’une expérience de malade ? C’est un vrai débat, débat que nous aurons également avec tous ceux qui voudront bien se joindre à nous (entrée gratuite, programme ci-joint).

Mais être malade c’est aussi, parfois, une précarité et une pauvreté !
Alors quand on constate la disparition de l’Observatoire de la pauvreté et la remise en cause de l’AME (Aide Médicale d’Etat) on se doit de se poser des questions.

Quel système de santé voulons-nous pour quelle maladie et vice versa, quelle maladie pour quel système de santé car c’est bien cela vers quoi on tend.
Alors nous allons continuer d’écouter et de répandre les informations, les connaissances et la parole…
Car on ne peut pas se taire !

Pascal Mélin

IL SUFFISAIT D’ATTENDRE LE ROAD TRIP…

On me dit souvent que les histoires de ce blog sont inventées, cest faux ! Elles sont toutes vraies et issues de ma pratique professionnelle ou militante.

Voici la dernière, du Road Trip de Bourgogne-Franche-Comté.

Une des structures dans lesquelles le Road Trip faisait étape avait affiché l’évènement pour prévenir les usagers.

Une jeune femme suivie dans le centre a invité son compagnon à venir ( il est suivi par son médecin traitant) car il se sait porteur dune hépatite C depuis 2001… Et voici ce quil nous a raconté :

« Je sais depuis 2001 que jai une hépatite C, elle a été confirmée par prise de sang même si cest difficile de me piquer, je suis content de ne pas avoir contaminé ma compagne. Au début, les spécialistes n’ont pas voulu me traiter car je voulais avoir des enfants et il mont dit avec la ribavirine cest pas top. Alors on a fait notre petit dernier et coup de bol c’étaient des jumeauxJe suis retourné les voir là ils mont dit que le traitement n’était pas pour moi car avec des jumeaux je risquais de déprimer. Là, j’ai jeté l’éponge !

Plusieurs années après, je décide de me reprendre en main.

Mon médecin ma envoyé voir un spécialiste à l’hôpital qui me refait un bilan complet et me dit que mon hépatite est moyenne, F2 je crois, et que les nouveaux traitements ne sont pas pour moi, mais réservés à ceux qui ont une hépatite plus grave.

Alors jattends et chaque année je vois des affiches qui disent de se soigner alors je redemande à mon médecin et il me dit non pas encore, il faut attendre ou je vais rappeler le spécialiste pour voir, mais on est en octobre 2019 et jai toujours mon hépatite C ! »

En une heure de temps il a eu son FibroScan® et sa charge virale, a rencontré un médecin et cest avec une ordonnance pour traiter son hépatite C quil est reparti, il affichait un grand sourire et une pêche d’enfer.

Quelle satisfaction pour nous, car cette histoire illustre parfaitement la magie du Road Trip et notre conviction quil ne suffit pas de décréter laccès universel et la libre prescription (sous conditions) par les médecins traitants pour que cela marche ! Il y a encore du chemin à faire jusqu’à l’élimination mais maintenant cest sûr, on a notre place.

Pascal Mélin

POUR UNE TOUSSAINT HÉPATANTE…

La Toussaint est toujours un moment difficile que l’on soit croyant ou pas… Des journées qui raccourcissent, le temps qui devient gris et froid, la société qui se met en pause morbide pour se souvenir de ceux qui sont morts et qui nous manquent…

En 2019, alors que se faire annoncer que l’on est porteur d’une hépatite C est parfois assimilé à une guérison garantie, il faut se souvenir de tous ceux qui ne sont plus là et qui ont parfois traversé des cauchemars. Beaucoup de militants ou de proches sont partis à SOS Hépatites, c’est à eux tous qu’on pense, nous avons nous aussi notre flamme du souvenir à la mémoire de l’hépatant inconnu !

Se souvenir de Jacky qui après l’échec de plusieurs traitements a préféré se suicider plutôt que d’accéder à la greffe…

Se souvenir d’une hépatante marseillaise qui bien que guérie de son hépatite C est morte d’un cancer induit par le tabac…

Se souvenir de Gisèle cette infirmière en retraite qui après guérison de son hépatite C a donné 10 ans de sa vie pour répondre sur la ligne d’écoute et de soutien de SOS Hépatites…

Se souvenir d’un coinfecté qui se débattait comme un fou contre la stigmatisation et pour l’accès aux soins et qui est mort des suites de son tabagisme…

Se souvenir de cette représentante de Bourgogne, morte dans un accident de la voie publique, renversée par une voiture alors qu’elle portait la voix de SOS Hépatites et des malades…

Se souvenir de cette jeune militante strasbourgeoise qui est morte au bord de la transplantation hépatique…

Se souvenir de cet infirmier coinfecté militant de Charleville qui s’est battu pour créer un CAARUD dans les Ardennes, sous l’égide de SOS Hépatites, pour qui la maladie VIH était contrôlée, mais c’est son foie qui n’a pas pu attendre les nouveaux traitements…

Se souvenir de tous ces malades guéris de leur hépatite C trop tard alors que la cirrhose était déjà là, permettant le développement du cancer du foie qui leur a été fatal…

Mais se souvenir aussi que ceux qui mourront l’année prochaine de leur hépatite C, qui sont encore vivants aujourd’hui et attendent, sans le savoir peut-être, le dépistage !

C’est cette flamme que nous devons entretenir et veiller, prendre le temps de se souvenir des militants de SOS Hépatites partis, c’est leur rendre hommage mais c’est aussi prendre le temps et la puissance de l’engagement contre la maladie qui doit tous nous animer.

Pour un premier novembre où l’on ne se taira pas !

#dubruitcontrelhepatiteC

Pascal Mélin

LE GOUVERNEMENT S’APPRÊTE À DÉGRADER LA SANTÉ DES PERSONNES ÉTRANGÈRES : LE CRI D’ALARME DES ASSOCIATIONS

Communiqué de Presse

31 octobre 2019

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Alors même qu’Agnès Buzyn réaffirmait début octobre devant les députés-es « le droit à la santé pour tous-tes », son audition devant les parlementaires le 30 octobre laisse présager la mise en place de nombreuses entraves à ce droit. La couverture santé des personnes étrangères est gravement menacée par l’instauration d’un délai de carence pour les demandeurs-ses d’asile et d’un accord préalable aux soins pour les personnes sans papiers.

Un double discours inaudible et dangereux.

Comment d’un côté défendre le droit de toutes et tous à être soigné et de l’autre annoncer des mesures qui empêcheraient un accès aux soins déjà difficile à des personnes déjà très précarisées ? Nos associations s’inquiètent de cette incohérence et de ses conséquences. Les mesures proposées par la ministre portent gravement atteinte à la santé individuelle des personnes et vont à l’encontre de tous les principes de santé publique.

La couverture de santé des personnes demandeuses d’asile ou sans papiers est primordiale. Elle permet à ces personnes aux conditions de vie très dégradées et très exposées aux risques de santé un accès à la prévention et aux soins.

Ces personnes sont déjà confrontées à des multiples barrières pour accéder à leurs droits et aux soins. Porter atteinte à leur couverture santé, que ce soit par la mise en place d’un délai à l’entrée, ou en restreignant le maintien de droit à la fin d’un titre de séjour, c’est pousser les personnes vers une prise en charge encore plus tardive ou plus restreinte, et donc dans une situation dangereuse pour elles, et pour leur entourage en cas de maladies transmissible ou contagieuse. Cela aurait également des conséquences majeures sur les soignants de ville ou hospitaliers, pourtant déjà en souffrance, ainsi que sur les finances hospitalières déjà fragilisées.

Un accès déjà très contrôlé.

A entendre certains arguments, les abus seraient nombreux et cette couverture santé serait « un luxe ». Cependant, pour les demandeurs d’asile, cet accès n’est en réalité pas totalement effectif en raison des difficultés majeures et croissantes de l’accès même à la procédure de demande d’asile (structures d’accueil saturées, rendez-vous tardif en préfecture, etc.). En ce qui concerne les personnes sans titres de séjour, un délai de carence de 3 mois est déjà en place, et le panier de soins à laquelle la couverture donne accès est déjà limité. Ces droits sont par ailleurs attribuées sous condition de ressources (les revenus doivent être inférieurs à 746 € par mois) et de nombreux rapports successifs ont salué leur bonne gestion et confirmé la part infime des cas réels de fraude.

De plus, certaines mesures antifraudes qui pourraient être déployées, tel le contrôle du lieu d’hébergement pour les bénéficiaires de l’AME, paraissent irréalisables et potentiellement facteur de rupture de droits pour des personnes connaissant une mobilité forcée en matière de lieux de vie.

Pourquoi, dès lors, montrer un tel acharnement à détricoter ces dispositifs essentiels ? C’est un non-sens en termes d’accueil, de la lutte contre les inégalités devant la maladie, de la santé publique de l’ensemble de la population, et de dépenses de santé pour la collectivité.

Nos associations seront intransigeantes : le gouvernement ne peut pas toucher à la couverture maladie des personnes migrantes.

SIGNATAIRES :

Emmaüs Solidarité

Fédération des acteurs de la solidarité

France Assos Santé

ODSE (Observatoire du droit à la santé des étrangers-ères) : ACT UP Paris, ACT UP Sud-Ouest, AFVS (Association des familles victimes du saturnisme), AGS (Alliance pour une gestion solidaire), AIDES, ARCAT, LA CASE DE SANTE (Centre de santé communautaire – Toulouse), CATRED (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits), CENTRE PRIMO LEVI, CIMADE, COMEDE (Comité pour la santé des exilés), CoMeGAS, CRETEIL-SOLIDARITE, DOM’ASILE (Domiciliation et accompagnement des demandeurs d’asile), DROITS D’URGENCE, FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s), FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), GAIA Paris, GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), la LIGUE DES DROITS DE L’HOMME, MEDECINS DU MONDE, MEDECINS SANS FRONTIERES, MIGRATIONS SANTE ALSACE, le MOUVEMENT FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL, MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), RESEAU LOUIS GUILLOUX, SIDA INFO SERVICE, SOLIDARITE SIDA, SOS HEPATITES, SIDACTION, UNIOPSS (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux)

PARCOURS SIMPLIFIÉ, CE N’EST PAS SI SIMPLE…

Voici une histoire entendue et constatée pendant le Roadtrip Hépatant de Bourgogne-Franche-Comté.

Depuis quelques mois l’accès à la prescription des traitements antiviraux contre l’hépatite C est autorisé aux médecins généralistes.

Ecoutez donc l’histoire de Mathilde (ce n’est bien sûr pas son vrai prénom). Elle se présente dans un CSAPA où le Roadtrip BFC (Bourgogne-Franche-Comté) a fait étape. Elle demande à se faire dépister car elle a eu une hépatite C censée être guérie depuis 1 an. On refait un TROD VHC par sécurité qui bien sûr revient positif puis on lui propose une PCR à la recherche d’une présence virale, et ce, avec le GeneXpert.

Et là, surprise ! La charge virale est positive !

Mathilde se serait-elle recontaminée ?

On reprend l’entretien avec elle à la recherche d’une prise de risque pour expliquer une éventuelle recontamination… Mais on ne détecte aucune piste d’explication !

Cependant, elle nous apprend que durant son traitement antiviral, elle a présenté un abcès dentaire, et a alors consulté son médecin traitant qui l’a mise sous antibiotiques en lui disant « d’arrêter son traitement pour le virus pour l’instant ».

Malheureusement, le traitement n’a jamais été repris devant des difficultés digestives et il n’y a donc jamais eu de guérison.

Le traitement de l’hépatite C par AAD (antiviraux d’action directe) ne doit jamais être suspendu quand il a été commencé. En cas d’urgence, pour avoir un avis spécialisé il faut prendre un avis téléphonique auprès de son hépatologue ou du centre de référence régional.

J’espère que le cas de Mathilde est isolé et que les médecins généralistes ne balayent pas d’un revers de main les AAD. Les malades doivent connaitre leur traitement et la nécessité de ne pas l’arrêter.

Pascal Mélin

LA CAMIOTHÉRAPIE…

LA CAMIOTHÉRAPIE… OU LE ROAD TRIP DE BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ

Vous ne connaissez pas la camiothérapie ?

On avait déjà l’équithérapie où les soins passent par la découverte du milieu équin, l’auriculothérapie où le soin du corps passe par l’oreille ou encore la luminothérapie où l’on soigne par la lumière. Maintenant voici la camiothérapie, qu’est-ce que c’est ?

On soigne par le camion… Ainsi en Bourgogne-Franche-Comté se déroule pendant 10 jours le Roadtrip de SOS Hépatites Bourgogne-Franche-Comté. L’équipe se rend de structure en structure pour y proposer TROD, FibroScan®, mais aussi Cepheid Xpert en cas de sérologie VHC positive. Et pour réaliser cette action, l’équipe se déplace avec le camion de la campagne bruyante, celui-là même qui a été utilisé cet été pour le Tour de France.

Donc notre camion se promène et il est bien visible de tous… Ce qui nous amène à cette histoire de camiothérapie.

Une personne s’approche et demande ce que l’on fait avec ce camion, un membre de l’équipe lui explique le principe du Roadtrip et lui demande pourquoi il est intéressé ? La personne répond qu’elle est concernée par l’hépatite C mais n’a jamais voulu se traiter vue la lourdeur des traitements …

L’équipe relève le défi et lui explique en long, en large et en travers, que les choses ont bien changé, ça n’a plus rien à voir ! Les traitements sont maintenant simples, rapides, sans effets secondaires et très puissants. On lui indique même que sous certaines conditions cela peut être le médecin traitant qui met en place la séquence thérapeutique.

Le patient repart après échange de numéro de téléphone et d’adresse de spécialiste si besoin, il nous dit être convaincu de se traiter et se donne comme priorité de guérir de son hépatite C !

C’est ça la camiothérapie !

Pascal Mélin

LE CANCER DU FOIE C’EST DÛ À QUOI ?

Le cancer du foie est le deuxième cancer le plus meurtrier dans le monde, heureusement beaucoup de cancers se traitent et guérissent. C’est la cinquième cause de cancer chez lhomme et la septième chez la femme. Mais le cancer du foie, quelle est sa cause propre ?

Dans 90% des cas le cancer du foie trouve sa cause entre hépatite B, hépatite C et alcool.

Dans cette publication de 2018 on peut voir d’énormes variations en fonction des différentes régions du globe. On découvre ainsi que l’hépatite B est le problème originel dans lAfrique de louest mais aussi en Amérique latine et en Asie.

En Europe de l’ouest, la première cause de cancer du foie reste l’hépatite C dans 44 % des cas, l’alcool dans 32 %, et l’hépatite B dans 12 % des cas. En France cest toujours lalcool qui est en première ligne de cancer du foie. Mais ça change, avec les guérisons de l’hépatite C et larrivée de l’épidémie de NASH. Aux USA, la première cause de cirrhose cest la NASH et l’obésité.

Si vous regardez les résultats du cancer du foie en Amérique du nord, vous verrez quil survient dans 23 % des cas en dehors des virus VIH/VHB/VHC ou de l’alcool ! C’est probablement le poids de la NASH !

Quand je pense quil y a un vaccin contre l’hépatite B ! En rendant la vaccination universelle cest presque un demi-million de personnes à qui l’on éviterait le cancer du foie chaque année !

Pascal Mélin

HÉPATITE C – QUELLES SONT LES MISES À JOUR DE LA FICHE MÉMO HAS ?

Recommandation de bonne pratique Hépatite C : prise en charge simplifiée chez l’adulte
Publication en mars 2019, mise à jour en septembre 2019.
La nouvelle Fiche mémo a été mise en ligne le 8 octobre 2019. Découvrez aussi le Rapport d’élaboration – Hépatite C !

QUELLES MISES A JOUR ONT ÉTÉ APPORTÉES ?

Préambule, page1/2 :

« … Pour répondre à cet objectif de santé publique, une prise en charge adaptée à chaque patient doit pouvoir être proposée. La prise en charge simplifiée doit pouvoir être réalisée au plus proche du lieu de vie du patient ou dans un lieu où le patient est déjà suivi. Elle s’adresse aux patients ayant une infection chronique par le VHC en l’absence de co-infection VHB et ou VIH, d’insuffisance rénale sévère (débit de filtration glomérulaire estimé DFGe < 30 ml/min/ 1,73 m²), de comorbidité (consommation d’alcool à risque, diabète, obésité) mal contrôlée, de maladie hépatique sévère (cf. infra), d’antécédent de traitement de l’hépatite C. Elle peut conduire en fonction de données cliniques ou paracliniques listées dans cette fiche, à une prise en charge spécialisée avec si nécessaire une concertation pluridisciplinaire. »

Bilan initial d’une hépatite C nouvellement dépistée, page 2/2 :

« … En cas de co-infection VHB et/ou VIH, d’insuffisance rénale sévère (DFGe < 30 ml/min/1,73 m²), de comorbidité (consommation d’alcool à risque, diabète, obésité) mal contrôlée selon le médecin, de maladie hépatique sévère, ou de traitement antiviral C antérieur, une prise en charge spécialisée est nécessaire avec une concertation pluridisciplinaire dans les cas prévus par la réglementation**.

* Il existe d’autres techniques d’élastométrie ultrasonore associées à des échographes. Cependant, ces techniques n’ont pas été évaluées par la HAS et elles ne sont pas remboursées.

** Voir l’arrêté du 2 mars 2018 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques (ministère des solidarités et de la santé).

SOS HÉPATITES TIENT PARTICULIÈREMENT À SOULIGNER QUE :

• La prise en charge simplifiée proposée doit être adaptée au quotidien de chaque patient

• Les personnes guéries de leur hépatite C doivent être sensibilisées aux comportements à risque (usage de drogues actifs, comportements sexuels à risque) et aux comorbidités hépatiques (consommation d’alcool à risque, syndrome métabolique)