GOOD DOCTOR MAIS PAS GOOD HEPATO…
Dans ce troisième épisode de Good Doctor, le héros Shawn Murphy accompagne une transplantation hépatique. Mais qui est Shawn Murphy ?
C’est un interne de chirurgie un peu particulier, puis qu’il est atteint d’un syndrome d’Asperger.
Le syndrome d’Asperger est un autisme sans retard mental, ni trouble de la parole, mais avec des capacités intellectuelles spécifiques et exceptionnelles : mémoire exceptionnelle, capacité de calcul extraordinaire, apprentissage du dictionnaire ou de l’anatomie… On parle parfois d’autistes surdoués.
Good Doctor raconte les aventures d’un jeune homme autiste atteint d’un syndrome d’Asperger possédant une hyper-connaissance de l’anatomie, et qui débute sa carrière d’interne en chirurgie dans un grand hôpital américain. Jubilatoire !
Bref, dans ce troisième épisode Shawn Murphy et sa collègue vont chercher une greffe hépatique (première incohérence, car c’est toujours l’équipe qui va greffer un organe qui vient assurer le prélèvement et ce sont toujours des chirurgiens hépatologues aguerris).
Pendant le retour, la température de la glacière monte, ils doivent s’arrêter dans une station-service pour remettre de la glace, mais ils préfèrent le refroidir avec un granité (deuxième incohérence).

Puis, en palpant le greffon, Shawn pose le diagnostic de thrombose intrahépatique et donc, tout naturellement, il opère le foie sur le capot d’une voiture de police à l’air libre avec succès bien sûr (troisième incohérence, car bien sûr le prélèvement n’est plus stérile et un interne de première année n’opère pas un greffon !).
Je présente mes excuses les plus plates, auprès de tous les fans pour qui je viens de casser un peu le mythe de Good Doctor.
Cependant, la deuxième partie de l’épisode est passionnante car elle nous fait toucher du doigt un problème éthique.
On découvre le patient qui va être greffé et se prépare à l’opération. Il est atteint d’une cirrhose éthylique grave (il n’a pas la tête de la situation, le casting n’a pas dû être fait chez de vrais cirrhotiques). Et voilà que dans le bilan sanguin, on retrouve des traces d’alcool !
Le patient explique avoir bu une seule et unique coupe de champagne pour fêter le diplôme de sa fille, cassant ainsi 6 mois d’abstinence totale. Et là, il perd son accès à la greffe, il n’est plus prioritaire !
Aux USA, il faut être abstinent depuis 6 mois pour être transplantable. Jusqu’à il y a peu de temps, la même règle était appliquée en France.
Il a fallu les travaux des équipes lilloise et du Pr Mathurin, qui ont prouvé qu’abstinent ou pas, la survie des personnes greffées étaient identiques, à condition que la prise en charge addictologique soit poursuivie.
La greffe du foie est finalement attribuée à un autre patient et le malade quitte l’hôpital sans être greffé en se demandant s’il aura une autre chance… Ou pas…
Cela fait réfléchir… Merci Good Doctor !
#DUBRUITCONTRELHEPATITEC
Pascal Mélin