DANS LE CORPS DU MONDE…

DANS LE CORPS Dans le corps du monde d’Eve Ensler dans la collection 10/18 pour 15,80 euros (paru le 18/09/2014).

Vous ne connaissez pas Eve Ensler ? Et si je vous dis  « Les monologues du vagin »,  vous connaissez peut-être ?

Des abus sexuels de son père, elle a gardé la violence de son engagement pour le combat de milliers de femmes à travers le monde.

Véritable anthropo-sociologue de la sexualité féminine et de ses organes elle a sillonné le monde en questionnant la condition féminine, la fonction de reproduction et celle de la sexualité. De tous ces entretiens elle en a tiré « Les monologues du vagin » qui sont devenus une pièce de théâtre vue par des millions de spectateurs, leur arrachant tantôt des larmes tantôt des pleurs, à voir pour un fort moment d’émotion en couple.

«  Dans le corps du monde  », ce livre est une autobiographie de son adolescence à son cancer de l’utérus. Son parcours l’a porté de la célèbre Mayo clinique aux États-Unis à l’hôpital de Panzy avec le Dr Mukwege, chirurgien gynécologue surnommé l’homme qui répare les femmes. Suite aux guerres du Congo et aux sévices portés aux femmes et à leur organes génitaux il a développé un hôpital autour de cette reconstruction chirurgicale et psychologique, ce qui lui a valu de nombreuses reconnaissances internationales.

Dans son livre on y découvre aussi que l’auteur a utilisé le cannabis pour traverser sa maladie parlant de « sa mère chimique » puis quelques pages plus loin, elle dénonce :

« Je sais maintenant que c’était une solution illusoire. Les drogues et l’alcool m’ont sauvé la vie avant de commencer à la détruire. »

Que dire encore de cette phrase :

« La véritable question ce n’est pas : vas-tu mourir ? La question c’est : quelle part de toi  doit mourir afin que ton nouveau « moi » puisse vivre et s’épanouir dans un monde nouveau plein d’amour. »

Eve Ensler est à n’en pas douter une hépatante qui défend des causes communes aux nôtres. Un livre à mettre dans la bibliothèque hépatante.

Pascal Mélin

DOCTEUR, J’AI DES GAMMA GTI…

« Docteur, on a toujours été fragile du foie dans ma famille mais moi ce n’est pas des gamma GT que j’ai mais des gamma GTI à quatre chiffres, c’est grave ? »

Je ne pouvais pas m’empêcher un sourire, alors oui il existe aujourd’hui des fragilités hépatiques familiales. Mais pour ce patient  le problème n’était pas génétique mais acquis. Car il est issu d’une famille consommateur excessif d’alcool ce qui place le problème dans l’acquis et le culturel. Mais comment expliquer cela ?blog gamma 2

Le premier temps est de ne pas tomber dans le piège de la cause alcool et de chercher une autre cause à cette souffrance hépatique. En effet, les hépatites virales sont plus fréquentes chez les malades en souffrance avec l’alcool mais nécessite des dépistages systématiques. Alors que proposer ? Un dépistage ? Oui mais pas seulement. On peut expérimenter une période sans ou avec moins d’alcool pour voir son impact sur les gamma GT. De cette expérimentation il pourra alors naitre la prise de conscience de l’effet alcool sur l’hépatotoxicité.

Les gamma GT ne sont pas avoir comme une souffrance hépatique mais comme une adaptation.  L’adaptation n’étant alors que la preuve d’une surcharge d’activité mais quelle est-elle ? La commission des permis de conduire continue de demander un dosage régulier des gamma GT pour évaluer et surveiller la consommation d’alcool. Mais l’augmentation des gamma GT n’est en lien avec l’alcool que dans 60% des cas. Alors ne tombons pas dans le piège gamma GT égale alcool. On peut avoir son permis de conduire retiré pour une consommation d’alcool et ne pas réussir à le récupérer à cause d’une hépatite virale.

Pascal Mélin

LES SALLES DE CONSOMMATION A MOINDRE RISQUE SONT DANS LA LOI …

SOS hépatites réclamait cette expérimentation depuis bientôt 10 ans, les SCMR (salle de consommation a moindre risque) sont depuis hier soir inscrite dans le marbre de la loi.

Il aura fallu 4 heures de débats acharné pour que le principe d’une expérimentation de SCMR soit adopté en France. Mais ne vous y trompez pas il ne s’agit pas d’un dispositif révolutionnaire : les SCMR existaient déjà il y a 30 ans en Suisse et 60 salles réparties dans plus de 30 pays, dont l’Espagne la Hollande et la Suisse, sont fonctionnelles aujourd’hui. Dans tous ces pays, les publications et l’analyse d’activité ont largement montré que ce dispositif, destiné a un public précaire, usager de drogues, en grande précarité, permettait un retour vers le soin et la resocialisation. La France ne sera pas novatrice, elle ne fait que rattraper son retard !

Dans le dispositif sanitaire de lutte contre les hépatites virales, les SCMR représentent un dispositif intéressant. SOS hépatites continuera de demander que les SCMR soient des espaces de vaccination contre les hépatites virales, des lieux de dépistage, et d’accompagnement personnalisé. Nous sommes contre les salles de shoot (relire le blog : JE SUIS CONTRE LES SALLES DE SHOOT !, 12/04/2013) mais réclamons l’expérimentation des SCMR en publiant les résultats de façon publique.

Hier, on pouvait entendre des phrases inacceptables dans la bouche de députés de l’opposition : « aidez les toxicomanes à guérir plutôt qu’à s’autodétruire » ou pire encore « si on osait, on pourrait même les appeler ‘antichambres de la mort’ ». Quelle méconnaissance ! Vivre avec les drogues, le VIH ou une hépatite virale c’est de toute façon vivre en caressant la mort, en s’interdisant l’avenir. Alors oui à des espaces qui permettent d’aller à la rencontre des exclus. Les SCMR seront la même révolution que les restos du cœur. Vous ne saviez pas que l’alimentation est la principale addiction liée à la vie ? Oui je revendique cette provocation mais quand le besoin de substance devient aussi vital que la respiration que faut-il faire ? Si on vous demandait d’arrêter de respirer arriveriez-vous à l’envisager de façon sereine ?

Cette loi qui doit donner suite et nous faire tous réfléchir.

Pascal Mélin

DE L’EXCLUSION COMMUNAUTAIRE AUX COMPORTEMENTS À RISQUE…

Dans les années 1980, on pensait que l’épidémie de VIH était principalement due aux 4H : Haïtiens, Hémophiles, Homosexuels, Héroïnomanes. Lors de la mise en place de la sécurité transfusionnelle c’est tout naturellement que l’on excluait du don de sang les donneurs volontaires appartenant à l’une de ces quatre communautés.

À l’époque tout cela semblait normal puisque le virus du VIH était particulièrement répandu dans ces communautés. Mais cette sécurité ressemblait étrangement à une exclusion voire à une discrimination d’appartenance qui a été rapidement dénoncée par les associations homosexuelles féminines.

Lors d’un don du sang, tout prélèvement est précédé d’un entretien avec un médecin. Ce dernier doit vérifier, par un échange placé sous l’égide du secret professionnel, que le candidat au don n’a pas de contre-indication médicale, n’a pas pris de médicaments ou n’a pas eu des rapports sexuels non protégés avec de nouveaux partenaires. Ces questions  ont pour but d’écarter du don les personnes qui pourraient être récemment infectées et donc contagieuses et ce, avant même que l’apparition des anticorps spécifiques permettent le dépistage biologique. Cela s’appelle la fenêtre sérologique. Pourtant la communauté homosexuelle évolue et l’on sait aujourd’hui que de nombreux couples homosexuels sont sexuellement stables et n’ont donc pas de comportement à risque.

C’est cette reconnaissance qu’a reconnue l’Assemblée Nationale en votant un amendement ce vendredi 3 avril à l’unanimité pour ne plus exclure les homosexuels du don de sang.

Il a alors réaffirmé que :

 Nul ne peut être exclu du don de sang en raison de son orientation sexuelle.

Cet amendement a été passé sous silence mais il est l’aboutissement de 30 années de discrimination et son vote à l’unanimité, montre qu’au-delà du mariage pour tous, l’homosexualité est maintenant reconnue, admise, banalisée, et socialement et légalement inscrite.

Les mentalités évoluent et heureusement ! Pour le don de sang on ne pratique plus l’exclusion communautaire mais l’exclusion sur comportements à risque et ce, de façon identique aux hétérosexuels.

Mais osons pousser le bouchon un peu plus loin. Aujourd’hui, on a la preuve que les usagers de drogue ont les moyens, grâce à une politique de RDR (Réduction Des Risques), de ne pas se contaminer. Alors pourquoi sont-ils encore exclus du don ? Rigueur scientifique et virologique ou persistance d’une exclusion communautaire ? Sommes-nous prêts à recevoir le sang ou les organes de ceux qu’on appelle encore des TOXICOMANES.

Voilà un beau sujet de réflexion dans le cadre de la Semaine Mondiale de la Santé.

Pascal Mélin

Pour en savoir plus : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/don-du-sang-l-assemblee-vote-contre-l-exclusion-des-donneurs-homosexuels_1668195.html

DOCTEUR J’AI DÉNERVÉ VOS FOIES…

Je me rendais chez mon boucher favori pour aller chercher ma commande. J’avais réservé  2 foies gras frais pour pouvoir me faire plaisir en les cuisinant.

Mais comment entendre cette phrase « Docteur, j’ai dénervé vos foies ».

Cela partait d’un bon sentiment mais je me lançais dans une explication pour faire la démonstration à mon boucher qu’il n’y avait pas de nerfs dans le foie. Combien se sont déjà fait sauter un nerf, mais ce qu’on appelle les nerfs du foie sont en fait les canaux biliaires qui se regroupent pour faire le cholédoque et éliminer la bile. Il est important de les enlever car il donne un gout acide au foie.

Mais il n’y a pas de nerfs dans le foie, seule la capsule de Glisson qui entoure le foie est innervée ainsi que la vésicule biliaire sous le foie et le cholédoque. Ainsi des cailloux dans la vésicule ou le cholédoque donne des douleurs. Elles peuvent également être déclenchées par une augmentation brutale du volume du foie qui vient alors mettre en tension la capsule de Glisson. Par contre le foie n’ayant pas de nerfs, l’apparition d’une tumeur à l’intérieur même de cet organe ne déclenche pas de douleurs ce qui malheureusement  ne donne aucun signe pour un dépistage précoce.

Alors par pitié, ne dites plus que vous achetez des foies dénervés car c’est une erreur anatomique.

Mais le foie gras c’est quand même bon.

Pascal Mélin

LA PAROLE DES MALADES. TÉMOIGNAGES DU FORUM

 

Pendant notre Forum annuel  de nombreux malades adhérents ou non, sont venus nous retrouver pour participer à un événement de démocratie sanitaire directe. Deux femmes ont apporté des témoignages qui m’ont marqué et que je voudrais vous faire partager.

La première prend la parole lors des échanges avec la salle sur l’importance dans la prise en charge des malades atteins d’hépatite C, de poursuivre et d’intensifier le dépistage.

Je travaille aux Hôpitaux de Paris je suis en arrêt de travail depuis 9 mois, on m’a dit de me faire dépister, c’est ce que j’ai fait on m’a alors découvert le virus de l’hépatite C puis on m’a dit il faut faire un bilan, j’étais angoissé mais on m’a rassuré en m’expliquant qu’il y avait des traitements très efficaces. J’ai fait tous les examens et on m’a dit que j’avais la chance d’avoir une hépatite minime, et que cela ne nécessitait pas de traitement car en 2015 on ne traite que les personnes atteintes d’une forme grave !

Alors pourquoi m’avoir dit de me dépister ?

Le dépistage n’a de sens que si on peut proposer d’être actif non ? C’est injuste car je ne me fais pas à l’idée d’être malade et infectée, je me sens sale.  Avant je ne comprenais pas ma fatigue maintenant je suis toujours incomprise mais en plus je suis prisonnière de mon savoir. Vous les professionnels pensez à cela avant de proposer un dépistage.

La deuxième patiente a pris la parole lors du débat sur l’accès au soin et le coût du traitement.

Pour mois les règles du jeux ont changées et c’est inacceptable. En effet, il y a quatre ans puisque j’étais infecté par un génotype 4,  le spécialiste qui me suivait m’a proposé  un traitement par interféron pegylé et ribavirine. J’ai dit oui et j’y ai cru. Car après quelques mois de traitement, le virus était indétectable dans mes prises de sang. Le traitement a duré 1 an et ça n’a pas été une partie de plaisir tous les jours. Mais quelle ne fut pas ma déception lorsque quelques semaines après l’arrêt de mon traitement le virus réapparaissait, faux espoir. Mon spécialiste m’a dit qu’il ne fallait pas baisser les bras et que je devais me faire suivre car de nouvelles molécules plus efficaces arrivaient bientôt. Je l’ai encore écouté et lors de ma dernière visite, en début d’année, il m’a dit que  les nouveaux traitements sont disponibles, ils sont simples, plus de piqures, et ne durent que quelques mois et ont plus de 9 chances sur 10 de vous guérir !

J’étais heureuse et reprenais espoir.

On a réalisé tout le bilan et c’est alors que la sentence est tombée, j’avais  un score de lésion à 2 sur une échelle de 0 à 4  et le traitement était réservé aux personnes en stade 3 ou 4.

Je n’en revenais pas le médecin me disait que je n’étais pas encore éligible mais moi je ressentais que je ne le valais pas, que je ne le méritais pas. C’était trop injuste. On n’osait même me dire que j’avais de la chance que ma maladie ne soit pas plus grave.

Mais ce n’est jamais une chance d’être malade personne n’a le droit de dire ça !

Ces deux témoignages m’ont  ému  et résument à eux seul le sens de notre engagement. Quelle est la place du désir du malade ? Pourquoi se faire dépister si on ne peut traiter tout le monde? L’annonce de devoir vivre avec son infection est véritablement une double peine (pour ne pas dire une double épine) et nécessite alors un renforcement des compétences et des réseaux d’accompagnement spécifique. Qu’il est dur d’avoir faim devant une vitrine de nourriture et de ne pouvoir manger. Pourquoi les patients en échec d’un premier traitement ne seraient pas prioritaires pour accéder aux nouvelles molécules quelques soit leurs score de fibrose et de lésion ? N’est-ce pas comme cela que ça fonctionne dans d’autres domaines, comme la cancérologie ?

Merci à ces deux personnes qui ont eu le courage de prendre la parole  pour dire MOI …

Ces témoignages ont éclairé nos débats et sont venus nourrir les recommandations que nous ferons et porterons.

Merci.

Pascal Mélin

LES DISCOURS D’OUVERTURE… AVANT LA VIDÉO DU FORUM

PASCALBonjour à tous & bienvenue au 17 ème Forum de SOS hépatites.

Je voudrai d’abord excuser notre Président Michel Bonjour qui est souffrant et ne pourra être des nôtres, nous essayerons de pallier au mieux. Nous sommes accueillis pour deux jours dans les locaux de Médecin du Monde (MDM) pour moi ça n’est pas rien, et je souhaite vivement remercier son Président monsieur Thierry Brigaud (à qui je vais donner la parole) et toute son équipe qui nous a accueilli et nous aidera pendant ces deux jours, avec un remerciement tout particulier aux techniciens .Merci aussi à tous les bénévoles et salarié de SOS hépatites qui ont participer à la réussite, car je n’en doute pas que ce forum sera une réussite . Cette année il prendra une forme particulière car de tous nos débats et nos échanges nous aurons le souci d’établir des recommandations que nous porterons au Ministère de la Santé, mais aussi auprès de nos partenaires comme le Collectif Inter Associatif des Associations de  Santé (CISS), dont nous sommes membres.

Merci MDM de nous accueillir car pour nous, vous êtes l’exemple du lien entre l’exclusion et la maladie et de son nécessaire combat conjoint. Vous êtes aussi les fers de lance des programmes d’échange nord/sud permettant la diffusion du savoir et des soins. Je voudrai puiser mes exemples dans la réalité internationale. Dimanche dernier le 22 mars, on célébrait la journée mondiale de l’eau. Mais savez-vous que presque 2 milliards de personnes n’ont pas accès couramment à de l’eau potable ? Savez-vous que pour cette raison 30% des hépatites (particulièrement la A & la E) sont dues à l’utilisation d’une eau contaminée? Il en est de même pour les seringues quand en France nous évoquons la seringue à usage unique, nos pensées se tournent naturellement vers les usagers de drogue. Mais savez-vous que les seringues sont également réutilisées et mal décontaminées dans des mains de soignants. C’est encore une cause de transmission du VIH, du VHB ou du SIDA. L’OMS estime entre 3 et 5 millions le nombre de personnes qui chaque année contractent l’hépatite C par l’utilisation de seringues mal nettoyées.

chier-dans-de-l-eau-potableL’accès à l’usage unique des seringues à l’échelon planétaire, que l’on soit toxicomane ou soignant, est une lutte commune comme l’est celui de l’accès à l’eau potable ou aux toilettes.

L’actualité c’est aussi le conseil constitutionnel qui, il y a quelque jours, a du se prononcer sur le caractère légal ou non  du principe de vaccination. La France et l’Italie garde des obligations légales de vaccination. Pour la France le DTP (Diphtérie Tétanos Polio) est obligatoire. On savait déjà que les vaccins n’avaient plus le vent en poupe dans l’hexagone, pourtant, pour la première fois on ose remettre en cause le principe même de la vaccination. On a tremblé, mais heureusement le Conseil Constitutionnel a confirmé que les vaccins devaient rester dans la loi. Pourtant l’actualité nous révèle que de nombreux vaccins sont en rupture d’approvisionnement, est- ce acceptable ?

Le défaut de vaccination contre l’hépatite B  en France amènera 6000 enfants à naitre d’une mère porteuse de l’hépatite B. Combien de contaminations y aurait-il ? Est-il acceptable en 2015, alors qu’un vaccin existe depuis 40 ans, de se contaminer simplement en naissant !

Que dire de l’accès aux soins de l’hépatite C. En septembre dernier SOS Hépatites associée à d’autres associations à porté dans les locaux de la DGS la réflexion sur l’accès et le coût des nouvelles molécules. Pour autant, en étant plus que jamais capable de guérir d’une maladie chronique, l’hépatite C induit des changements de repères. Il ne faut pas opposer les anciens aux modernes. Les nouveaux malades dépistés en 2015 pourront vivre l’hépatite C comme une maladie aiguë, entre l’annonce et la guérison, il n’y aura plus que quelques mois. Par contre, les anciens informés depuis de nombreuses années vivront forcément différemment leur maladie.

Le rapport d’experts est un progrès, nous l’avions appelé de nos vœux et nous avons largement participé à sa réalisation. Pourtant la première recommandation que nous ferons lors de ce forum, c’est bien de tenir compte des recommandations des experts. L’accès préférentiellement des malades incarcérés n’a pas été retenu tout comme le développement des SCMR (Salle de Consommation à Moindre Risque) qui est pourtant un outil important de contrôle de l’épidémie. Pourtant, seuls les malades les plus graves seront traités cette année et pour contrôler et réguler l’accès au traitement on a inventé les RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) qui sont décriés par bon nombre de malades et de médecins. Mais ces RCP, sont-elles un garant de l’excellence ou une organisation de la limitation. Les nouveaux traitements : une puissance impuissante. Les fiches de RCP sont critiquables car elles ne résument que l’état  hépatique, abandonnant les informations sur l’éducation thérapeutique, le social et le psychologique : nous ne pouvons être résumé à l’état de nos foies. L’épidémie change et  évolue nous devons accompagner les espaces de prise en soins des patients de demain. Les CSAPA et les CAARUD. Il nous faut des programmes d’éducation et d’accompagnement spécifique, il nous faut aussi développer l’accompagnement de la guérison, faire des programmes qui prendront mieux en compte l’entourage  ou qui seront adapté à l’hépatite B. L’amélioration des résultats des traitements ne peuvent s’associer à la diminution du dépistage, ou à la mise en panne de la vaccination contre l’hépatite B ou bien encore, à l’effondrement des programmes de protection comme la RDR qui plus que jamais doit s’adapter. L’enquête que SOS hépatite avait faite en 2012 montrait bien la difficulté à vacciner dans les CSAPA ou bien encore à s’approprier de nouveaux outils comme les TRODs.

Pendant ces deux jours nous oserons aussi une réflexion économique  n’est-il pas temps de repenser notre système de santé et oser d’autres modes de financement ? Pourrait-on imaginer des coûts de traitement variables en fonction de la maladie, pourrait-on payer le traitement qu’en fonction du degré de fibrose ?

Enfin, il y a deux jours à travers la nouvelle loi de santé le DROIT A L’ OUBLI a enfin été reconnu. C’était une demande que les malades guéris de cancer formulaient depuis longtemps. La possibilité de ne pas être attaquer pour dissimulation lorsqu’après 5 ans de guérisons, ils n’étaient plus obligé de décliner leur passé et payer ainsi des sur taxes. Nous aussi dans l’hépatite C, après guérison virologique, réclamons le droit à l’oubli ! Mais n’oublions pas en cette veille de SIDA action que nous réclamons toujours l’accès à l’assurance pour tous.

Deux jours de travail, d’information et de réflexion, pour émettre les recommandations des malades et les attentes des soignants.

Bon travail, merci à tous soignants, malades, entourage d’être présents.

Pascal Mélin, Vice-Président de SOS hépatites.

 

Thierry BRIGAUD, Président de Médecins du Monde

Portrait-Thierry-Brigaud_largeBonjour à toutes et à tous,

C’est pour Médecins du Monde une fierté et un honneur d’accueillir le 17ème FORUM NATIONAL SOS HEPATITES.

J’aimerais pour commencer vous parler de Tanzanie et de notre programme d’échange de seringues. L’héroïne est bien présente en Afrique. Désormais ce sont des habitants des rues qui s’injectent. Nombreuses sont les personnes co-infectées par le VIH et le VHC. Il nous faut donc réaliser un travail de prévention, un travail de dépistage, un travail d’orientation vers des services qui pourront mettre en route des traitements antiviraux.

En Birmanie, ce sont aussi les usagers de drogue qui sont massivement infectés par le virus de l’hépatite C. Deux travailleurs pairs sont en prison parce qu’ils sont usagers de drogue. Mais en Birmanie, nous continuerons à soigner et à témoigner.

La question de l’hépatite C est donc centrale pour Médecins du Monde. C’est pour cela que nous avons fait un plaidoyer en faveur des salles de consommation à moindre risque qui, je l’espère, ouvriront prochainement.

Notre campagne sur le prix des antiviraux était aussi une obligation. Le prix, que je dois bien qualifier d’exorbitant, du Sofosbuvir met notre système de protection social en danger en France. Ce prix pourrait demain nous conduire à rationner des soins ou, pire encore, à trier des malades. Vous le savez, constatant que le prix de cette molécule était établit plus sur des considérations financières que sur le cout réel de la recherche médicale, nous avons décidé en dernier recours d’attaquer en justice. Et la justice passera.

Cette campagne est aussi l’occasion d’interpeler nos sociétés sur le mécanisme de fixation du prix des médicaments et de leur remboursement par nos systèmes de protection sociale.

Médecins du Monde résonne aussi avec votre forum. Dans le prochain numéro de la revue Humanitaire consacré à la lutte contre les infections, il y aura tout un article consacré à l’hépatite B. La lutte contre l’hépatite B n’est pas assez prise en compte dans les politiques de santé publique internationales :

Quelles stratégies de vaccination ?

Comment protéger les acteurs de soins dans les pays dits du Sud ?

Donc beaucoup de sujets pour vos deux jours de forum.

Je voudrais vous souhaiter un grand succès dans vos travaux qui seront j’en suis certain fructueux et de parvenir à l’élaboration de recommandations déterminantes.

Et je tiens aussi à vous redire que notre maison vous est ouverte.

 

 

AVEZ-VOUS DES COMPETENCES PSYCHOSOCIALES ?

Le concept a été développé dans les années 1980 en matière d’éducation scolaire. Puis, ce même concept a été adapté aux programmes d’éducation thérapeutique, pour enfin être reconnu par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en 1993 avec la définition suivante : « Les compétences psychosociales sont la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement. »

Pour être plus précis on considère qu’il y a 10 compétences à acquérir :                                                                                              BLOG COMPETENCES

1/ Savoir résoudre les problèmes.

2/ Savoir prendre des décisions.

3/ Savoir une pensée créative.

4/ Savoir une pensée critique.

5/ Savoir communiquer efficacement.

6/ Être habile dans ses relations interpersonnelles.

7/ Avoir conscience en soi.

8/ Avoir de l’empathie pour les autres.

9/ Savoir gérer son stress.

10/ Savoir gérer ses émotions.

Vous, je ne sais pas, mais moi je ne suis pas certain de les avoir toutes ! Et ce ne sont là que les compétences psychosociales à acquérir pour être un citoyen standard. Ce que l’école a fait avec chacun de nous normalement ! Maintenant, imaginez mettre tout cela à la sauce maladie chronique. Pour être autonome avec une maladie chronique il vous faudra acquérir ces différentes composantes. Qui peut prétendre avoir tout bon ? Je ne suis même pas sûr que les soignants que l’on nous présente en éducation thérapeutique puissent eux-mêmes avoir toutes ces compétences. Être malade ce n’est pas être parfait, d’ailleurs si nous étions parfaits nous ne serions pas malades.

L’éducation thérapeutique c’est prendre une personne dans l’état dans lequel elle se présente et lui  faire acquérir les compétences psychosociales pour accéder aux soins et, éventuellement à une guérison, en lui permettant de trouver des outils ou des leviers extérieurs si elle n’a pas l’ensemble des capacités nécessaires à sa prise en soins. Bon nombre de personnes aujourd’hui sont en déficit de compétences psychosociales et on peut même dire que lorsque l’on n’arrive pas à entrer en communication avec une tierce personne c’est parce que nos compétences psychosociales sont trop différentes. Voilà un débat à porter concernant les patients en échec d’éducation thérapeutique.

Pascal Mélin

NOTRE 17EME FORUM S’EST TENU LES 26 ET 27 MARS DERNIERS À PARIS…

 

… dans les locaux de Médecins Du Monde et il a tenu toutes ses promesses. Plus de 200 personnes étaient présentes, malades, entourage ou professionnels.

Le Forum a été clôturé par Madame Françoise Weber, Directrice adjointe à la DGS, mandatée par la Ministre et le Directeur Général de la Santé.

Durant ce Forum, nos échanges nous ont amenés de nombreuses recommandations mais nous avons souhaités mettre trois  axes plus particulièrement en avant. Ces trois recommandations ont étés remises à Danièle Déclerc-Dulac  Présidente de SOS hépatites Centre Val de Loire  et à Madame Weber. Les voici.

1/ Les UTEP et les programmes d’éducation thérapeutique doivent être renforcés et diversifiés.

En ces temps de contraintes budgétaire il serait tentant de supprimer les équipes d’éducation thérapeutique au vu des progrès apportés aux traitements de l’hépatite C, avec plus de 95 % de guérison en 3 mois. Plus que jamais les malades et les soignants demandent que les programmes d’éducation ne se résument pas uniquement à  accompagner le temps du traitement pharmacologique. Il faudrait donc développer des programmes sur trois temps, celui  du  dépistage à l’évaluation, puis de la surveillance ou du traitement et enfin l’après traitement. Il faudrait de plus développer des programmes spécifiques à certaine situation. Programme pour les patients addicts, pour les porteurs de l’hépatite B ou de co-infection, mettre le dépistage de la l’hépatite B chez la femme enceinte au premier trimestre pour pouvoir ensuite  dérouler un programme d’accompagnement. Pour les malades au stade de la cirrhose et enfin  des programmes post-guérison ou pour les usagers de drogue, des programmes d’accompagnement à la non recontamination.

2/ les RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) officialisées depuis fin décembre 2014.

Elles sont décriées car centrées sur les centres de référence. Lors du Forum, il a été rappelé la nécessité d’étendre les lieux de RCP pour mieux mailler le territoire, en restant au plus près des patients, en reconnaissant des centres dans les hôpitaux généraux mais aussi  auprès des spécialistes libéraux. Les RCP devraient pouvoir bénéficier des nouveaux modes de communication telle la visioconférence. Mais il nous semble  fondamental, en cas de transmission de données, que les communications soient sécurisées. On pourrait même réfléchir à un guide méthodologique sur la tenue et l’organisation d’une RCP sous l’égide de l’HAS. Que dire du contenu de la fiche ? Le mode de contamination ne devrait pas figuré, et pourquoi demander la présence d’un professionnel de l’éducation et du travail social alors qu’aucune donnée propre à ces deux champs ne figure sur cette fiche ? Pourquoi n’est-il pas prévu la présence obligatoire d’un addictologue ou d’un psychiatre, pourquoi les professionnels présents ne figurent- ils pas sur la fiche? Pourquoi l’information du patient et son accord ne figurent-t-ils pas? Et pourquoi n’y aurait-il pas  un représentant des usagers dans les RCP? Pourquoi n’est-il pas possible d’étendre les RCP au domaine des infections virales B? Il y a de nombreuses adaptations de ce nouveau dispositif qui semblent pour le moins bâclé à moins qu’il ne s’agisse simplement d’un contrôle budgétaire?

3/ Le droit à l’oubli.

La loi de santé qui est en débat à l’assemblée, reconnait le droit à l’oubli qui vient d’ailleurs  d’être signé à l’Elysée en présence du Président de la République et de nos représentants d’usagers. Ce droit à l’oubli est réclamé par les malades guéris d’un cancer qui sont d’abord déclarés en rémission puis après quelques années sont dits guéris. Mais cette guérison n’est pas toujours sociale ou sociétale. Les patients ne peuvent pas contracter d’assurance ou de prêt bancaire. S’ils ne signalent pas leurs antécédents, ils peuvent alors être accusés de faux et rendre ainsi leur contrats caduques et non avenus. En 2015 le droit à l’oubli permet aux malades, sous certaines conditions, de ne plus signaler leur cancer. Il semble évident que ce progrès doit très rapidement s’appliquer aux patients guéris d’une hépatite C qui n’étaient pas en stade grave. Le droit à l’oubli de l’hépatite C semble évident.

Nous avons élaboré d’autre recommandations lors de ce Forum, mais ces trois axes principaux nous semblent des plaidoyers de la plus haute importance et qui ont le mérite de n’engager que des  décisions politiques sans beaucoup de moyens.

Mais faut-il être économe pour être entendu ?

Pascal Mélin

POUR DES HOMMES FORTS, UN FORUM !

Cette semaine sera celle de notre Forum 2015. Le dernier s’était tenu en novembre 2013 et nous avions décidé de le déplacer au printemps. C’est chose faite.

Mais qu’est-ce qu’un forum ? Etymologiquement, le forum dans la Rome antique, c’est la place du marché où l’on peut se retrouver pour débattre et échanger des idées. C’est toujours ce que font nos hommes politiques avant les élections. Pour nous notre Forum Annuel, c’est un moment d’échange et de partage, un espace de confrontation pour construire ensemble et définir une ligne politique qui émane de tous.

Pour la session 2015, nous voulons rassembler les réflexions des malades et des soignants car il nous semble que si les mots et la souffrance sont différents, les revendications sont identiques.

Pour permettre au plus grands nombre de participer à cette construction, deux points essentiels sont à rappeler :

Premièrement, malgré les difficultés financières de notre association nous avons voulu rendre notre Forum le plus accessible possible.

Deuxièmement, ce forum se tiendra dans les locaux de Médecins du Monde avec qui, nous partageons beaucoup de valeurs dont l’accès aux soins pour le plus grand nombre. Nous tenterons de tirer de ces échanges quelques idées fortes qui seront nos recommandations pour l’année à venir.

Nous partageons votre quotidien, ce qui nous motive à défendre vos idées.

Pascal Mélin

ET LES EXPERTS AUSSI…

Ne vous méprenez pas, je ne parle pas des centres experts de l’hépatite C ni même des réunions de concertation multidisciplinaire.

Non ! blog expert 4

Je veux parler de l’épisode 3 de la saison 15 de la série culte « Les Experts ». Dans cet épisode intitulé avec beaucoup d’originalité « Le virus dans le sang », deux inspecteurs arrivent sur une scène de crime face à une victime décédée d’une fièvre ictéro-hemorragique. La scène est mise en quarantaine par le CDC (Centers for Disease Control : Centre de Contrôle des Maladies) qui a été appelé à la rescousse. Bien sûr les deux agents se déshabillent et sortent en combinaisons étanches pour être emmenés en isolement et placés sous surveillance car il n’existe pas de traitement. On apprend alors qu’il s’agit bien d’une fièvre ictèro- hémorragique due à un virus cousin d’Ébola, à savoir le virus ibare ou virus de la fièvre bolivienne ou bien encore le typhus noir. La mortalité de ce virus varie de 5 à 30% et non de 80% comme l’annoncent les experts, mais c’est émotionnellement plus vendeur.

Pourtant, l’histoire de ce virus est intéressante par ses enseignements historiques. Ce virus à ARN de la famille des arena viridae a été observé pour la première fois dans le village de San Joachim en Bolivie (d’où son nom de fièvre bolivienne) et mis en évidence un an après en 1963. On pensait alors que le vecteur de ce virus n’était autre que certains moustiques, on a donc utilisé des quantités massives de DDT et la maladie a disparue confirmant ainsi l’hypothèse. Pourtant, quelques années plus tard, une nouvelle épidémie explosait et permettait alors de comprendre que le vecteur était finalement une souris. Le DDT avait certes tué les moustiques mais il s’était accumulé tout le long de la chaine alimentaire faisant disparaitre les souris et les chats. Ce qui avait induit en erreur les scientifiques. Mais le chat ayant disparu, les souris purent se multiplier rapidement  et faute de prédateur, une nouvelle épidémie apparaissait alors. L’homme pense toujours pouvoir maitriser les choses… Restons humbles.

Même les experts !blog expert 2

Encore une série qui utilise le chiffon rouge des virus pour mettre de l’intrigue et du drame, rassurez-vous les héros ne meurent pas. J’en viendrais presqu’à regretter les séries de mon enfance, les Laurel et Hardy, Fifi Brindacier, Zorro, L’homme qui tombe à pic, La croisière s’amuse, Les mystères de l’Ouest, Les Envahisseurs, Les têtes brulées, Les brigades du tigres ou bien encore les Arsène Lupin. Au fait, si vous avez vu plus de la moitié de ces séries, vous ne devez pas avoir loin de 50 ans ou plus mais avez-vous déjà pensé à vous faire dépister pour l’hépatite B & C ?

Pascal Mélin

HÉPATITE C ET CIRRHOSE : IL FAUT LUTTER CONTRE LE DIABÈTE…

CERCLE BLEU 2C’est la conclusion d’un travail réalisé par l’équipe de l’INSERM 149 de Beaujon. Quand le diagnostic de cirrhose est posé, l’espérance de vie est significativement diminuée par les complications induites, sensibilité aux infections, insuffisance rénale, ascite ou cancer du foie. Mais il semble bien que l’existence d’un diabète associée à une cirrhose augmente significativement les complications induites.

Pour cette étude, 348 patients atteints d’une cirrhose due au virus de l’hépatite C ont été suivis de 2006 à 2008. Lors de l’entrée dans l’étude, les patients ont été analysés selon leur co-infection VIH ou VHB, leur âge, leur poids, la gravité de leur cirrhose et leur consommation d’alcool. Ensuite, pendant 2 ans les patients ont été suivis et surveillés selon l’apparition de complication ou de décès ou encore de greffe. À l’entrée dans l’étude, 30% des malades présentaient déjà un diabète et la moitié de ces patients sont décédés pendant les deux ans de surveillance. L’analyse des données a prouvé que l’existence préalable d’un diabète était un facteur à part entière de décès.

Le professeur Dominique Valla co-auteur de cette étude déclare : « Si la cirrhose n’est pas encore trop grave mais que le patient est diabétique, ses chances de survie sont réduites par rapport à un non diabétique ».

Cette preuve étant acquise, se pose maintenant la question du dépistage du diabète chez les cirrhotiques et de prouver que la prise en charge correcte et optimale du diabète permettrait une réduction significative des complications et donc de la mortalité.

Ce travail montre à quel point l’entrée dans une cirrhose n’est pas la fin d’une histoire mais le début d’une autre et qu’il faut alors adapter les stratégies de dépistage et de surveillance. Mais cette étude qui portait sur des patients cirrhotiques avec une hépatite C est-elle généralisable à tous les patients atteints de cirrhose ? Voilà une question hépatante mais qui nous amène à dire à tous les cirrhotiques de surveiller de près leur diabète.

Pour en savoir plus : L. Elkrief et coll. Diabetes mellitus is an independent prognostic factor for major liver-related outcomes in patients with cirrhosis and chronic hepatitis C. Hepatology, édition en ligne du 20 mai 2014.

Pascal Mélin