COMMUNIQUÉ DE PRESSE : SOINS FUNERAIRES POUR LES PERSONNES SEROPOSITIVES AU VIH OU A UNE HEPATITE : ON Y EST (PRESQUE) !

 

Communiqué de presse, 12 mai 2017

Signataires : Act UP-Paris, AIDES, Sidaction, SOS Hépatites, Elus locaux contre le sida

 

La fin de l’interdiction des soins funéraires pour les personnes vivant avec le VIH ou une hépatite est une promesse déjà vieille de six ans. Face à l’opposition de députés de droite comme de gauche, le gouvernement est passé par la voie réglementaire avec, si le prochain gouvernement finit enfin le travail, des soins funéraires possibles pour les personnes séropositives au VIH ou à une hépatite au 1er janvier 2018 !

Cela fait des années, que nous, associations de lutte contre le VIH/sida ou les hépatites, nous battons pour lever l’interdiction de pratiquer des soins funéraires de conservation en cas de décès de personnes séropositives au VIH ou à une hépatite. Bien qu’aucun cas de transmission du VIH à un professionnel des soins funéraires dans le cadre de son activité n’ait été rapporté, cette interdiction prévaut depuis 1986. Cette discrimination complique voire entrave l’accès au corps après le décès pour les proches des défunts, quitte à ce qu’ils voient un cadavre présentant des traces de décomposition, contribuant à empêcher leur processus de deuil.

Nous avions obtenu en 2011 une première promesse du ministre Xavier Bertrand : les textes étaient prêts, nous jurait-il. En 2012, nous obtenions la promesse formelle du candidat puis Président François Hollande. En 2015, cette levée d’interdiction aurait dû être rendue possible par la loi de modernisation du système de santé. Il en a été autrement : les représentations les plus datées sur le VIH et ses modes de contamination l’ont emporté à l’Assemblée nationale.

Nous avons encore patienté, alors même que cette demande de levée d’interdiction des soins funéraires est appuyée par le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), le Défenseur des droits, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) ainsi que par le Haut conseil à la santé publique (HCSP).

Depuis 2016, nous avons exploré une levée de l’interdiction par voie réglementaire, qui passe par la définition de conditions sanitaires maximales pour l’ensemble de la filière de thanatopraxie française.

Un premier décret, publié en décembre 2016, a rendu obligatoire la vaccination des thanatopracteurs contre l’hépatite B. Un deuxième décret d’encadrement des conditions d’intervention des thanatopracteurs (information des familles, renforcement des prescriptions techniques en fonction des lieux de pratique…), ainsi qu’un arrêté plus spécifique pour les soins funéraires à domicile, sont parus hier, 11 mai 2017, au Journal officiel.

Cette réforme de la thanatopraxie va dans le sens de l’intérêt général et représente d’abord un bénéfice en matière de sécurité sanitaire pour les thanatopracteurs et pour les familles des défunts-es. Ce débat n’a fait que mettre en lumière l’application plus qu’aléatoire par les thanatopracteurs des conditions de sécurité élémentaires dans le cadre de leur exercice. C’est de cela qu’ont pâti les personnes séropositives au VIH ou à une hépatite, relayé par des discours associant encore et toujours séropositivité et dangerosité et conduisant la réécriture de ces textes. Nous saluons bien sûr la publication de ces textes tant attendus, même si ces six ans d’attente nous laissent un goût amer.

Nous sommes toujours dans l’attente de la dernière pierre à cet édifice réglementaire : la signature de l’arrêté retirant le VIH et les hépatites de la liste des maladies provoquant l’interdiction des soins  de conservation sur un corps. Il en va de la responsabilité du nouveau Président Emmanuel Macron et du prochain gouvernement de garantir la parution de ce dernier arrêté, puis l’application effective de cette levée d’interdiction.

31 ans après son instauration, vous avez, Monsieur le Président, l’occasion de mettre un terme à cette discrimination gravée dans le droit français. Nous vous demandons de la saisir, sans attendre.

 
Contacts presse :

SOS Hepatites : Carmen Hadey, 06 60 97 95 38, carmen.hadey@soshepatites.fr

AIDES : Antoine Henry, 06 10 41 23 86, ahenry@aides.org

SHUTTER ISLAND…

Photo source : Office du tourisme d’Islande

Les islandais nous donnent une leçon et ce n’est pas en sport mais en hépatologie. Les résultats de leur politique ont été présenté à l’EASL 2017 à Amsterdam.

L’Islande est une île qui compte 334 300 habitants avec une prévalence de l’hépatite C à 0,3%. Ce qui fait 800 à 1000 malades porteurs de l’hépatite C. Les responsables politiques ont mis en place le programme TRAPE HEP C. L’accès universel a été proposé avec les nouveaux traitements à disposition dès janvier 2016 et ce pour une durée de 36 mois. L’objectif consiste à dépister tous les malades en moins de 3 ans et de traiter tout le monde avant fin 2018.

Quelle leçon !

À mi-chemin du programme ce sont déjà 480 patients qui ont été dépistés et traités que cela soit en prison ou chez des toxicomanes actifs. Le programme TRAPE HEP C a été particulièrement bien accompagné et donc a été parfaitement bien accueilli par la population. Le caractère insulaire se prête à ce genre d’étude en limitant les brassages de population et donc de réinfection. On attend les résultats définitifs mais il n’y a aucune raison que ce type de programme ne soit pas possible à plus grande échelle comme sur des territoires français.

Test and treat for a newlife 

Le concept du « test and treat » développé dans la gestion de l’épidémie VIH prend toute sa puissance dans l’hépatite C. Dépister et traiter c’est l’universalité de l’action que nous soutenons : le dépistage, la confirmation, l’accès à la consultation spécialisée, le traitement et la guérison. Cette séquence doit être organisée et coordonnée en France comme cela se fait en Islande. Il faut mettre tout cela EN MARCHE et pour cela nous attendons la nouvelle équipe au ministère de la santé.

Pascal Mélin

19E FORUM NATIONAL HÉPATITES VIRALES ET MALADIES DU FOIE

 À VOS AGENDAS :
À MARSEILLE
Les 16 et 17 novembre !

En France, environ deux millions de personnes ont une maladie chronique du foie. Il existe plus de 100 formes de la maladie du foie causées par divers facteurs : des substances toxiques (dont l’alcool et les médicaments), les hépatites virales (notamment B et C), le diabète, l’obésité.  Les évolutions de toutes ces maladies conduisent principalement à l’insuffisance  hépatique, la cirrhose et le cancer du foie.

Les cohortes françaises des hépatites virales B et C permettent d’identifier certains déterminants individuels, virologiques, environnementaux et sociaux transposables à la prise en charge d’autres maladies hépatiques comme  la NASH (Non-alcoolic steatohepatitis en anglais, stéatohépatite métabolique ou non-alcoolique en français) ou la NAFL (non-alcoholic fatty liver en anglais, stéatose métabolique ou non-alcoolique en français).

Notre Forum constituera un temps d’échange et de formation entre personnes concernées, hépatologues, addictologues et professionnels engagés dans des actions d’accompagnement et d’éducation thérapeutique.

Le programme sera communiqué ultérieurement.

 

MES ÉTATS D’AME…

Oui, je suis médecin et je m’en excuse. Voici ce qu’a dit une malade à propos de mon blog lors d’un groupe de parole : « Les états d’âme des médecins ne devraient pas être destinés aux patients ».

Madame, je vous remercie à plus d’un titre : premièrement, je voudrais vous remercier de me lire.

Particulièrement d’avoir réagi car ils sont encore rares les patients qui s’expriment sur notre site. Je voudrais également vous remercier de me donner l’occasion de réfléchir à ma place.

Oui madame, il y a des médecins hépato-concernés !

Les médecins ne sont ni des exemples, ni des donneurs d’ordres. D’ailleurs, pourquoi font-ils des ordonnances ? Il est drôle de constater que les deux dernières professions à faire des ordonnances sont les juges et les médecins !

Oui, je revendique le droit d’avoir des états d’âme mais, avec qui les partager ? Avec les médecins ? Cela devrait être le choix naturel pour parler et exposer mes réflexions…

Mais, j’ai tellement souvent entendu les malades dire que les médecins étaient loin d’eux et de leurs préoccupations…

Alors oui, en tant que malade, que médecin et comme représentant d’une association, je fais le choix de partager mes états d’âme avec des malades…

Non dans un but de fragilisation, mais dans un but de proximité. Car pour moi, questions, peurs, inquiétudes et souffrances doivent pouvoir passer du malade au médecin. D’ailleurs, n’est-ce pas cela l’empathie ?

Alors, je vous le demande, acceptez-vous à votre tour que le médecin se mette à nu devant vous et s’expose ?

De la proximité au partage d’états d’âme, je le préfère avec des malades plutôt qu’avec des médecins, car je pense qu’il n’y aura pas de jugement et que cela pourra être constructif pour tous.

« Je suis conscient d’avoir pu heurter certains. Je le regrette sincèrement, car dans ce blog il n’y a aucune volonté de nuire aux malades. »

Pascal Mélin

LE RETOUR DES UP 2017…

C’est à Obernai le 29 et le 30 avril que se sont tenues les Universités de Printemps de SOS Hépatites.

Organisées dans le VVF d’Obernai, par toute l’équipe de SOS hépatites Alsace Lorraine ce fut le point de rencontre pendant deux jours de plus de 40 personnes militants et salariés.

Pendant ces deux jours, une partie du temps a été dédiée à la formation continue. Nous avons présenté une synthèse des principaux résultats présentés lors du dernier congrès de l’EASL et débattu autour ensuite : dernières études épidémiologiques, nouveaux traitements, recherche sur le cancer et développement de nouvelles stratégies de prise en charge.

Toutes ces nouveautés vont nous aider à sortir le nouveau projet d’accompagnement, de représentation et de revendication de SOS Hépatites.

Nous avons échangé, tous ensemble et recherché ce que SOS Hépatites pouvait apporter aux personnes porteuses de NASH.

Nous avons aussi réfléchi aux nouveaux espaces de représentation des usagers dans le système de santé et partagé les différents outils de communication et d’accompagnement développés au sein de SOS Hépatites.

On a parlé, échangé… On a même fait des quizz pour tester nos connaissances et trouver notre « Champion Hépatant » et cette année, la coupe hépatante a été remise à Gigi qui vient de Bourgogne.

Cela fait 20 ans que les militants de SOS portent la parole des usagers aussi fort que possible. Mais le clou de ces UP fut le concert privé de la chanteuse Jewly, nouvelle marraine de SOS Hépatites qui épouse la cause de SOS Hépatites et a même créé une chanson pour appeler au dépistage.

Toute la soirée, l’artiste et les militants furent dans le partage.

La musique et la chanson comme vecteur du dépistage, nous, on y croit. Un grand merci à Jewly pour s’être laissée convaincre par l’équipe alsacienne.

On est reparti regonflé à bloc et on attend la sortie de l’album.

Le rock n’est pas mort, SOS Hépatites non plus.

Pascal Mélin

L’HÉPATANTE N°18 – AVRIL 2017

ÉDITO : UN AVRIL DIFFICILE POUR SOS HÉPATITES

En avril ne te découvre pas d’un fil, dit le dicton populaire. Et pourtant chaque année en avril pour SOS c’est de plus en plus difficile. Ce mois ci nous avons partagé les temps forts du congrès européen d’hépatologie à Amsterdam (EASL), nous nous sommes mobilisés autour de la semaine de la vaccination dans le contexte de la pénurie en vaccins contre les hépatites A et B et mené les universités de printemps de SOS Hépatites en Alsace. Ces universités sont consacrées à l’orientation de notre projet associatif en faisant un focus sur les nouveautés de l’EASL et la NASH, cette épidémie qui arrive …. Vous pensez que nous allons souffler en mai ? Sûrement pas car mai c’est le mois du dépistage avec de nombreuses actions de nos militants régionaux.
Enfin, SOS attend un nouveau gouvernement et une nouvelle équipe au ministère de la santé pour reprendre les échanges et mettre en avant nos propositions.

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites fédération

RETROUVEZ L’HEPATANTE DU MOIS D’AVRIL ICI

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LES UNIVERSITÉS DE PRINTEMPS 2017, EN MARCHE…

En ces temps présidentiels, je ne parle pas d’un mouvement politique, mais simplement des universités de printemps de SOS Hépatites qui se tiendront ce week-end, à Obernai, dans la région Alsace.

Mais, c’est quoi les universités de printemps de SOS Hépatites ?

Il y a une dizaine d’années, l’ensemble des militants de SOS hépatites, constatant que les progrès de l’hépatologie s’accéléraient, ont décidé de se réunir à chaque printemps, pour faire le point sur l’actualité des connaissances et la poursuite des engagements de notre association de malades.

Cette année, nous allons travailler à partir des dernières données du congrès européen et faire un point sur la NASH. De là, nous pourrons définir nos actions et notre programme pour l’année en cours.

Ces universités de printemps seront aussi un temps pour refaire le point sur l’évolution de nos différentes associations régionales. Nous travaillerons également le premier mai, en nous réunissant pour notre Assemblée Générale annuelle.

SOS Hépatites est toujours en marche.

Pascal Mélin

SEMAINE DE LA VACCINATION OU SEMAINE DE LA PÉNURIE ?

Nous ne sommes pas que dans la semaine entre les deux tours de l’élection présidentielle, nous sommes aussi dans la semaine européenne de la vaccination…

Difficile de l’entendre à ce jour sur nos médias. Pourtant,  difficile de faire face à la pénurie d’information qui s’associe à la pénurie de vaccin, mais aussi la pénurie d’engagement, pénurie de volonté, pénurie d’action politique .

On nous annonce que la pénurie de vaccin contre l’hépatite B, chez les adultes risquerait de durer plus d’un an ! J’ai honte !

Ce lundi, les chercheurs marchaient partout en France et à l’étranger pour dénoncer la mise en panne de la recherche et le manque de moyens.

Mais, souvenons-nous que l’invention qui a sauvé le plus de vie, ce fut la vaccination et non les antibiotiques. La vaccination, contrairement à ce que l’on croit, n’est pas une protection individuelle, mais une protection collective pour empêcher une maladie de se répandre dans une population.

Alors, comment soutenir le principe d’une vaccination recommandée ?

Et comment accepter une pénurie ou alors la vaccination que de la moitié de notre population (c’est le cas du papillomavirus et sa vaccination réservée aux filles) ?

La semaine européenne de la vaccination doit trouver sa déclinaison en France, en réaffirmant fortement le principe de la vaccination.

Pascal Mélin

 

SEMAINE DE LA VACCINATION 2017 : SOS HÉPATITES SUR VIVRE FM

Face à une importante pénurie, les vaccins contre l’hépatite B sont uniquement dispensés en pharmacie hospitalière. Il est important de ne pas baisser la garde de la prévention face à une épidémie comme celle de l’hépatite B.

Dans le cadre de la Campagne européenne de sensibilisation à la vaccination, SOS Hépatites s’est prêtée au jeu d’une interview sur VIVRE FM.

Les invités de cette interview  : Pascal Melin, président de SOS Hépatites Fédération, Michelle Sizorn, vice-présidente, Carmen Hadey, vice-présidente de SOS hépatites Alsace.

Un observatoire de la vaccination est donc mis en place par l’association SOS hépatites. Il concerne malades, proches de malades ou professionnels qui n’ont pas réussi à obtenir le vaccin de l’hépatite B.

L’ABÉCÉDAIRE DES HÉPATITES, MAIS QUI A EU CETTE IDÉE ?

De nombreux virus comme le VIH, l’herpès, le cytomégalovirus, le virus d’Epstein Barr ou bien encore, des parasites comme le paludisme qui attaquent le foie et s’associe à une inflammation aigue du foie (une hépatite).

Même si certains se multiplient dans le foie, tous n’ont pas eu le droit au titre de virus des hépatites. On a longtemps parlé de deux formes d’hépatites.

La première était appelée l’hépatite des camps. On la retrouvait en cas de promiscuité importante et de conditions d’hygiènes défectueuses. Hippocrate la décrivait déjà quatre siècles avant J-C. La jaunisse, maladie des camps suivait les armées. Ainsi en 751, lors du siège de Mayence, l’Archidiacre Boniface informe le pape Zacharie d’une épidémie de jaunisse. En réponse, le pape avec 1200 années d’avance sur les experts de l’OMS ou CDC d’Atlanta proposait de mettre les malades atteints de jaunisse à l’isolement. Visionnaire, le Pape Zacharie ! On parlait d’hépatite appelé l’hépatite infectieuse de contamination orale, d’incubation courte en 3 ou 4 semaines et lié a de mauvaises conditions d’hygiènes.

L’autre type était nommer hépatite liée à la seringue ou bien l’ictère des 100 jours ou bien encore hépatite sérique. Les descriptions en étaient différentes. En 1883, un officier de santé publique, le Dr Lurman (c’est ainsi qu’on nommait les médecins vaccinateurs) publia son expérience à Berlin en 1885. Il avait vacciné 1289 ouvriers d’un chantier naval de Brème contre la variole. Le protocole était simple, il se passait de bras à bras, on prélevait de la lymphe issue d’une pustule d’un seul et même donneur et l’on scarifiait plusieurs personnes que l’on souhaitait ainsi protéger en les vaccinant. Le Dr Lurman constata 191 jaunisses après un délai de quelques semaines à huit mois…

La description était parfaite…

Mais, il faudra attendre 1947 pour que Mac Callum propose d’appeler hépatite A l’hépatite des camps et hépatite B ou hépatite sérique ou « des seringues ». Ces deux entités furent confirmées comme liées à des virus différents quelques années plus tard, puis les hépatites liées à la seringue s’enrichir de l’hépatite C et Delta quant aux hépatites des camps on devait découvrir l’hépatite E.

L’histoire nous rappelle qu’elle s’est nourri du doute et que nous devons nous méfier des certitudes d’aujourd’hui…

Pascal Mélin

EASL 2017 – 2e JOUR : FORMATION CONTINUE

 

 

 

 

 

 

 

1/ Cancer du foie

Le cancer du foie est responsable de plus d’1 million de morts chaque année dans le monde, ce qui le place dans le TOP 5 des cancers.

1-1/ Histologie entre tumeurs bénignes et cancer

La biopsie hépatique reste l’examen de référence et de plus en plus, elle permet en plus d’une analyse histologique, une analyse moléculaire qui permettra une adaptation des stratégies thérapeutiques.

On arrive ainsi à mieux comprendre les mécanismes de biologies moléculaires, qui permettent de passer d’une tumeur bénigne à un cancer. Plus que jamais donc, la biopsie a toute sa place pour un traitement à la carte.

1-2/ Radiologie entre tumeurs bénigne et cancer

Les IRM dynamiques sont supérieures aux scanners pour leurs sensibilités et par leurs spécificités.

Pour les patients avec un foie normal, une lésion hyper-echogène, correspond le plus souvent à un haemangiome et l’écho est suffisante. Pour Les Hyperplasies nodulaires focales, l’IRM à 100 % de spécificité.

Pour décrire une tumeur suspecte de cancer, c‘est encore l’IRM la plus performante. Très souvent on ne peut confirmer une suspicion de cancer, alors, on prescrit un suivi avec une écho à 6 mois pour voir si la taille a augmenté. Actuellement pour caractériser une lésion, on a recourt au critère appelé RECIST.

1/3 Pour les cancers avancés, le SORAFENIB, le REGORAFENIB et les nouveaux traitements.

Chez 50% des personnes à qui l’on diagnostique un cancer du foie, cela se fait à un stade avancé et le Sorafenib est le traitement de référence.

Le Regorafenib a un mode d’action similaire au Sorafenib en plus puissant, mais pour l’instant, il est réservé aux patients qui progressent sous Sorafenib. De nombreuses molécules sont en phase 3 (avant lancement) tel que le Nivolumab ou le pembrolizumab ou le lenvatinib ou le tivantinib ou encore le cabozantinib, des molécules en développements que l’on attend.

De plus en plus, on s’oriente vers des traitements de cible moléculaire à suivre donc, mais surtout comme nous l’avions dit il y a 3 ans, il faut maintenant oser les combinaisons thérapeutiques. Pour cela, il faut aujourd’hui toujours en passer par la preuve histologique et demain par l’analyse des gènes de la lésion… D’où la nécessité de la biopsie systématique.

 

2/ la NASH

La NASH prédit le diabète de type 2. Tous les patients avec une NASH devraient avoir dans leur bilan une glycémie veineuse à jeun et une hémoglobine glyquée (HBA1C), particulièrement si la glycémie est entre 5,6 mmol et 6,9 mmol.

Les antidiabétiques oraux ont un effet sur les NASH, mais présentent parfois des effets paradoxaux. La NASH a un effet sur la maladie cardio vasculaire. On pourrait résumer cela en disant qu’il faut toujours penser diabète pendant la gestion d’une NASH.

2/1 NASH et syndrome métabolique

Le développement de test d’insulino-resistance est nécessaire pour prédire l’état pré-diabétique comme le test de HOMA par exemple.

Si l’insulino-resistance est déjà présente, il faudra alors compléter par un bilan lipidique complet.

La NASH est prédictive de diabète de type 2. A chaque fois que les transaminases (ALAT) augmentent de 5 UI, le risque de voir apparaitre un diabète augmente lui, de16% ! Le point commun est bien sûr l’insulino-resistance. En cas de co-existence d’un diabète et d’une NASH, il faut choisir avec précaution le traitement.

Tous les antidiabétiques ne sont pas efficaces sur la NASH. Les médicaments comme le GLP-1 semblent efficaces. La metformine n’est pas efficace, mais la pioglitazone l’est, et d’autres molécules comme le liraglutide sont prometteuses.

2/2 NASH et gestion de risques cardio-vasculaires

Il ne s’agit plus de risques, mais d’association de principe pathologique, surtout si l’on imagine l’association avec l’alcool ou le tabac.

La NASH via l’hyper insulinisme provoque les maladies cardio-vasculaires. Pour calculer ce risque, les Anglais ont développé un calculateur en ligne appelé QRISK2. (htpps://qrisk.org/2016/index.php)

Attention ce calculateur a été développé pour une population anglaise et caucasienne. Pour 10 années de facteur de risques, on a une augmentation de 20% de risques cardio-vasculaires qui nécessiteront l’introduction d’une statine. De la même façon, il faut être très vigilant sur l’équilibre tensionnel.

2/3 Mode de vie et gestion du surpoids comme prise en charge de la NASH, du syndrome métabolique et des risques cardiovasculaires.

La gestion sera différente entre un simple surpoids et une obésité. Le mode de vie est le premier est le plus important traitement de la NASH. La perte de chaque kilo apporte une amélioration de la NASH. Les conseils hygiéno-diététiques ne doivent pas être prescrits mais adaptés avec chaque patient pour avoir des objectifs réalisables.

Le régime méditerranéen semble particulièrement adapté à la NASH. L’évolution positive du mode de vie a un effet positif sur la réduction du risque de cancer du foie et sur les risques cardiovasculaires. Aujourd’hui, seuls 10% des patients arrivent à perdre plus de 10 % de leur poids. Mais une simple perte de 3% du poids a déjà un effet bénéfique.

L’activité physique est très importante aussi, ainsi on a montré qu’ une activité modérée de 15 minutes par jour ou de 90 minutes par semaine réduit de 15 % les risques de mortalité ou fait gagner 3 ans d’espérance de vie. Un slogan : Prenez l’escalier plutôt que l’ascenseur.

Pour réaliser cette prise en charge, l’éducation thérapeutique est au premier plan et la prise en soins doit être transdisciplinaire.

2/4 des chirurgies bar iatriques (chirurgie de l’obésité) comme traitement de l’obésité ou du syndrome métabolique

La chirurgie permet une perte majeur de poids et réduit considérablement l’insulino-résistance (diabète, dyslipémie, HTA, NASH, syndrome d’apnée du sommeil…) on peut aujourd’hui dire que le diabète peut s’opérer mais il faut absolument maintenir une prise en charge global et une évolution du mode de vie.

2/5 nouveaux traitements à l’horizon

Il n’y a pas aujourd’hui de médicament spécifique surtout dans les formes agressives de NASH. Le médicament idéal devrait être facile à prendre, bien supporté, être actif sur l’insulino-résistance, réduire la stéatose, réduire l’inflammation hépatique et avoir un pouvoir antifibrosant.

Les traitements qui ont montré leur efficacité en plus du changement de style de vie sont la vitamine E, les pioglitazone, l’acide obeticolic, l’elafibranor et le liraglutide.

Plus de 20 drogues sont actuellement à l’étude comme les agoniste de PPAR (le glitazar par exemple) ou le glucagon like peptide, mais aussi des pistes sur des hypolipemiants ou le métabolisme des acides biliaires ou la réponse inflammatoire hépatique sans oublier les traitements antifibrosants comme le Galectine 3 ou le FGF-21. A suivre …

Mais de toute façon, une prise en charge multidisciplinaire restera indispensable car même si un traitement pourrait être efficace sur la NASH , aucun traitement ne permettra de continuer de fumer sans risque !