LE VACCIN DE L’HEPATITE B EST PROTECTEUR AU MOINS 30 ANS !

C’est ce qu’ont démontré le Dr Bruce et son équipe dans l’abstract 187 présenté à l’AASLD.
Aux USA c’est l’État d’Alaska qui a toujours été le plus touché par l’épidémie d’hépatite B, c’est donc là que dès les années 1980, de grandes campagnes de vaccination contre le VHB ont été mises en place et suivies.
Ainsi, en 1981, 1578 personnes âgées de plus de 6 mois, réparties sur 16 villages, particulièrement exposés ont bénéficié d’un schéma à 3 injections vaccinales ; Le taux d’anticorps protecteur a été suivi par prise de sang :
A 5ans, le nombre de personnes avec un taux d’anticorps protecteur était de 81% pour être à 74% à 7 ans et devenir 66% à 15 ans puis 60% à 22 ans.
Au bout de 22 ans, une dose de booster a été administrée aux personnes ayant moins de 10 unités d’anticorps anti BS protecteurs.
Une réévaluation de 435 patients de 13 des 16 villages a été réalisée à la date anniversaire des 30 ans dans le cadre de l’enquête VAX DEMO 30. Trois groupes ont été constitués :

Groupes1 : 63 patients (soit 14%) ont reçus le booster
Groupe 2 : 129 patients (30%) avaient des anticorps suffisant à 22 ans
Groupe 3 : 243 patients (56%) n’ont pas été testé

Les résultats retrouvaient des anticorps protecteurs dans respectivement chacun des groupes. Dans les groupes 2 et 3 les patients à moins de 10 UI ont reçu une dose de booster. Au final plus de 90 des patients sont protégés efficacement contre l’hépatite B
La vaccination est efficace et durable, il faut simplement organiser et recommander le suivi vaccinal ; Encore une justification de l’utilisation des TRODs pour permettre enfin une vaccination universelle contre l’hépatite B.

Pascal Mélin

SEXUALITE ET HEPATITE C : TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR

Depuis plusieurs années, les malades dénonçaient que l’hépatite C altérait leurs libidos et leurs sexualités. SOS hépatites demandait la réalisation d’un travail sociologique pour faire un état des lieux et faire le point entre l’action de l’infection et les facteurs psychogènes.

Un coup de chapeau à l’équipe du Dr Vergniol qui a présenté les résultats de leur travaux au congrès de l’AASLD .
On savait déjà que les traitements et la greffe altéraient la sexualité des patients mais qu’en est-il pour les personnes simplement infectées?
De 2011 à 2013, ce sont 209 patients qui ont été enquêtés et comparés à 969 donneurs de sang. Les enquêtes utilisaient pour les hommes l’IIEF (International Index of Erectile Function) et pour les femmes le FSFI (Female Sexual Function Index). Seulement 10 patients ont refusé de répondre. Les deux groupes n’étaient malheureusement pas identiques. Les patients atteints d’hépatite C étaient en moyenne plus âgés, plus hyper tendus et plus diabétiques et étaient plus souvent au chômage. Malgré cela, cette enquête démontre une sexualité moins fréquente et de moins bonne qualité. Nous espérons que d’autres enquêtes et travaux vont suivre car la santé sexuelle est un champ primordial de la santé trop cachée et sous-estimée… Pourtant, nous appelons de tout nos vœux à la poursuite de tels travaux avec en particulier des suivis de santé sexuelle avant, pendant et après traitement, en comparant les patients guéris et non guéris, avant l’annonce des résultats virologiques pour évaluer la part du virus de l’hépatite C dans ces troubles.
A quand la même enquête pour évaluer la santé sexuelle des personnes vivant avec une hépatite B ?
On notera comme clin d’œil que cette enquête a montré l’absence de corrélation entre la santé sexuelle et l’élasticité… Nous parlons du foie bien sûr! Par contre, ce que les femmes de SOS hépatites dénoncent depuis des années, a été prouvé, à savoir que lorsqu’on est atteinte d’une hépatite C, il existe plus souvent des problèmes de sécheresse vaginale. Médecins et malades doivent apprendre à parler et évaluer la santé sexuelle au quotidien.
SOS hépatites souhaite que les malades et les associations soient partie prenante dans ce travail de réflexion et d’évaluation sur les futures études.
Sexualité et maladies chroniques : Il faut aider le malade à prendre la parole!

Pascal Mélin