HÉPATITE E ET TRANSFUSION

C’est maintenant certain, l’hépatite E est sur le territoire Français et l’épidémie n’est plus uniquement en Afrique ou en Inde.
La question qui se pose est : existe-t-il des risques de transmission par transfusion ?

On a tous le souvenir du VIH et de l’affaire du sang contaminé, mais aussi l’épidémie de VHC par transfusion avant 1991.

Les trois critères pour qu’une épidémie puisse se propager par transfusion sont :
1/ une maladie indétectable,
2/ une maladie chronique,
3/ une transmission possible par le sang.

Nous avons actuellement de nombreuses alertes sur des cas d’hépatite E.
L’hépatite E est très similaire à l’hépatite A.
Elle n’est jamais chronique chez les personnes en bonne santé et passe le plus souvent inaperçue.
Mais comme pour l’hépatite A la transmission par le sang est possible.

Alors la question qui se pose est la suivante : pourquoi le test n’est-il pas systématique chez tous les donneurs de sang ?

La réponse des spécialistes nous dit qu’il y a déjà les transaminases faites systématiquement et que si ces dernières sont élevées, le don de sang est refusé.
De plus, le temps pendant lequel une personne a du virus dans le sang est court, il y a donc peu de chance qu’une poche puisse passer… Mais le risque existe, il n’est pas nul !

Et que se passe-t-il si le virus de l’hépatite E est transmis au cours d’une transfusion ?
La réponse est simple : il donnerait une hépatite E aigüe dont on espère que le malade arriverait à se débarrasser sans l’affaiblir davantage… Comprenez bien ! Cette hépatite pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase…

Alors aujourd’hui on découvre au dos des bons de demande de produits sanguins une petite phrase anodine pour signaler que sur demande expresse du prescripteur on peut tester les produits sanguins pour être sûr qu’ils soient négatifs… Preuve que cela peut arriver !

La sécurité transfusionnelle est un sujet sensible qui nécessite une transparence totale, en l’occurrence dans ce cas sur la thématique transfusion et hépatite E.

Et puis dernier coup de gueule sur le sujet : on nous dit qu’il n y a pas de vaccin mais on apprend par le canal des militants internationaux qu’un vaccin a fait ses preuves et est actuellement commercialisé en Chine. Mais ce vaccin n’aurait pas encore acquis les normes CE !
Qu’attendons-nous pour l’attribuer ? Il faut rester calme pour être hépatant !

Pascal Mélin

TCHÉTCHÈNE DE VIE

Cet après-midi, la consultation était surprenante. Le foyer local des SDF accueille des réfugiés par dizaine et le CeGIDD y réalise des dépistages et de l’information. Bien sûr, en cas de résultats positifs, les patients sont rapidement vus en consultation.

Aujourd’hui, il y avait trois patients du foyer en consultation :

  • deux jeunes hommes étaient porteurs d’hépatite B chronique et originaires du Soudan,
  • le troisième était un homme d’une quarantaine d’années porteur d’une hépatite C et originaire de Tchétchénie.

Nous avons échangé en anglais, je lui ai donné des informations sur sa maladie puis nous avons cherché ensemble son mode de contamination. Il s’est alors déshabillé et m’a expliqué qu’en 2004, alors qu’il était soldat dans l’armée tchétchène, il avait été capturé par des ennemies russes, avant d’être torturé et laissé pour mort. Son corps parle de lui-même, on peut voir de nombreuses traces de coups de couteau sur son thorax et son abdomen, mais aussi les pieds et les mains. Il avait été sauvé in extrémiste, grâce à une transfusion et une opération.

Malheureusement, si en France, les dons de sang étaient systématiquement sécurisés contre l’hépatite C depuis dix ans, ils ne l’étaient pas en Tchétchénie en 2004. C’est ainsi qu’il avait été contaminé.
Aujourd’hui, il est sur le point d’être expulsé et reconduit à la frontière alors que le traitement est là, à portée de main. J’ai à nouveau réalisé des certificats pour demander son maintien sur le sol français et permettre son accès aux soins.

Dans le monde, le sang destiné à la transfusion n’est pas systématiquement dépisté contre l’hépatite C.

Le programme NO-HEP 2030 prévoit une sécurisation de plus de 90 % des poches de sang avant transfusion… Mais pour 2030…

Cette histoire montre bien que l’hépatite C prend un sens différent d’un endroit de la planète à l’autre.

En France, il ne suffit pas de déclarer UNIVERSEL, pour tous, l’accès aux traitements. Il faut faire en sorte qu’il le soit vraiment.

Ce patient pourra-t-il rester sur le sol français et guérir ?

À SUIVRE…

Pascal Mélin

CINQ CHOSES À SAVOIR SUR LA TRANSFUSION SANGUINE

A l’occasion de la Journée mondiale du don du sang qui se tient tous les 14 juin, le site d’actualité en ligne metronews.fr a publié un article très intéressant sur la transfusion sanguine que vous pouvez consulter ci-dessous:

La transfusion sanguine, ce geste qui sauve des milliers de vies chaque jour. Mais pas assez puisque, encore aujourd’hui, la possibilité de recevoir une transfusion de sang qu’elle soit sécurisée ou non varie énormément d’un pays à l’autre.
Le sang possède plusieurs composants
Le sang est composé de trois principaux composants : les plaquettes, le plasma et les globules rouges. Les globules rouges sont les cellules les plus nombreuses dans le sang. Appelés érythrocytes ils donnent au sang sa couleur car c’est eux qui contiennent l’hémoglobine. Leur rôle est d’assurer le transport de l’oxygène dans l’organisme. Les plaquettes sont fabriquées par la moelle osseuse et jouent un rôle « colmatage » : elles permettent la coagulation sanguine et à la cicatrisation des plaies. Enfin, le plasma est un liquide indispensable pour le transport des cellules sanguines et des substances nutritives dans l’organisme.

Une seule unité de sang peut servir à plusieurs patients

En fractionnant le sang en ses différents constituants, on peut traiter plusieurs patients avec une seule unité de sang et ne lui administrer que les constituants dont il a besoin. Ainsi, les globules rouges issus d’un don serviront à un patient souffrant d’une hémorragie après un traumatisme ou d’une maladie génétique (drépanocytose), les plaquettes auront toute leur importance auprès des personnes qui souffrent d’une maladie (leucémie, cancer) ou d’un traitement (chimiothérapie, radiothérapie) qui empêchent la fabrication de cellules sanguines par la moelle osseuse, et le plasma sera utilisé pour traiter un défaut de coagulation.

Le sang sert aussi en complément d’autres traitements

Dans les pays à revenu élevé, les patients les plus transfusés sont ceux plus de 65 ans, ce qui représente jusqu’à 76 % des transfusions. Elles sont le plus souvent utilisées en cas de chirurgie cardiaque, transplantations d’organes, maladie du sang et de grands brûlés. Le sang contenant également des globules blancs, il peut être utilisé pour aider à traiter des infections résistantes à des antibiotiques. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, on y a davantage recours pour les complications liées à la grossesse, les crises de paludisme qui entraîne la destruction des globules rouges et les traumatismes.

Les volontaires sont les principaux donneurs de sang

Un constat qui n’est pas valable dans tous les pays. L’Organisation mondiale de la santé estime qu’en 2012, 73 pays indiquaient collecter plus de 90 % de leur approvisionnement en sang auprès de donneurs volontaires non rémunérés, dont 60 pays collectaient 100 % de leurs besoins. Mais, dans 72 pays, moins de 50 % de l’approvisionnement en sang provient de ces personnes, une grande partie de celui-ci étant encore tributaire des donneurs familiaux et, surtout, des donneurs rémunérés. La fréquence moyenne des dons de sang volontaires est de 9 fois plus élevée dans les pays à revenu élevé que dans les pays à revenu faible.

Les dons de sang sont toujours soumis au dépistage

Tous les dons de sang doivent toujours être soumis à un dépistage de l’infection à VIH, de l’hépatite B, de l’hépatite C et de la syphilis avant toute transfusion. Même avant le prélèvement des questions sont posées oralement par le personnel pour juger si l’état de santé actuel du donneur lui permet de donner son sang. Cependant, dans 25 pays, il apparaît encore que les dons ne sont pas testés à la recherche d’une ou plusieurs de ces infections. Par ailleurs, les tests de dépistage ne sont pas fiables partout en raison de la pénurie de personnel, d’un approvisionnement irrégulier des kits de dépistage ou encore de l’absence de services de laboratoire de base.

Alexandra Bresson
metronews.fr