Voilà les mots que j’ai entendu ce matin à la radio : « il faut ouvrir des vaccinodromes ». Voilà le néologisme du jour, on en comprend aisément le sens. Il faut intensifier la vaccination en accueillant toujours plus de monde et ce, pour quoi de plus naturel, transformer un vélodrome, en un espace de vaccination de masse.
Oui, mais voilà, il y a des néologismes qui font mal aux oreilles et nous renvoient aux heures les plus sombres de notre pays.
Est-ce que le mot vaccinodrome est suffisamment explicite et sous-entend l’acquisition du libre arbitre de chacun pour se faire vacciner, ou au contraire évoque à demi-mots l’obligation ou la contrainte ?
On peut accepter l’obligation en refusant la contrainte. Je m’explique, on peut souhaiter la vaccination obligatoire des soignants et demander le droit au refus pour tout citoyen…
On pourrait rêver avec les mêmes remarques à l’ouverture de dépistodromes…
En tout cas, la mise en lumière d’une infection virale comme celle due au Covid-19 ne doit pas faire oublier les autres virus qui nous rongent à petit feu depuis des dizaines d’années : hépatite B, hépatite C ou VIH !
Vaccination, dépistage, tout cela n’a de sens que s’ils permettent l’accès aux soins et la rencontre face à face avec un médecin.
Car le traitement reste encore quelque chose qu’il semble difficile de faire entrer dans un vélodrome.
Pascal Mélin