Pour finir avec la semaine européenne de la vaccination je vous propose une histoire passée et un rêve du futur.
En Angleterre en 1998, le Dr Andrew Wakefield publie dans la revue prestigieuse THE LANCET un article évoquant le lien possible entre 12 cas d’autisme et la vaccination ROR (rougeole /oreillon/rubéole). Cette étude avait ensuite été démontée et retirée de la publication. Mais le mal était fait et la rumeur associée à la défiance ont fait le reste. Il faudra attendre 17 ans et la publication le 21 avril 2015 dans le journal JAMA. Celui-ci a définitivement tordu le cou à cette rumeur. Cette étude a été menée sur 95 000 enfants à risque élevé de trouble du spectre autistique (TSA) .
Tous les enfants avaient un frère ou une sœur plus âgés. 2% avaient un frère plus âgé atteint de TSA. 1% des enfants de la cohorte a été diagnostiqué avec un TSA au cours du suivi. Chez les enfants ayant un frère plus âgé atteint de TSA, 7% ont été diagnostiqués porteurs de TSA contre 1% des enfants issus d’une fratrie sans trouble.
Le taux de vaccination ROR des enfants avec un cas de TSA était de 73 % à 2ans et 86% à 5 ans alors que pour les enfants sans cas de TSA étaient respectivement 84% et 92%.
La différence est significative et démontre bien la crainte des familles concernées. L’analyse n’a révélé aucune corrélation. On sait que l’existence d’un premier cas de TSA dans une famille est un facteur indépendant de risque supplémentaire pour un enfant à venir. Malheureusement, dans ce groupe d’enfants la vaccination est insuffisante. Espérons que cet article de JAMA redonnera confiance à tous, face à cette problématique britannique.
Le passé à la vie dure mais on peut rêver du vaccin du futur. Depuis 2007, on a l’eau à la bouche. On cherche de longue date à pouvoir administrer des vaccins par voie orale. Des équipes indiennes avaient alors développé des modifications du virus de l’hépatite B afin de pouvoir l’intégrer dans des bananes. Mais d’autres travaux ont concerné la laitue, la carotte ou le tabac. Se vacciner en fumant, tout un programme. La banane reste un candidat idéal pour son utilisation mondiale. Le vaccaliment (mot inventé par mes soins) est à notre portée. Ce ne sera pas la première fois que l’homme modifiera son alimentation pour éviter une maladie. Par exemple, l’enrichissement du sel systématiquement en iode pour éviter les carences. Mais l’avenir commence aujourd’hui alors si vous vous opposez au vaccin contre l’hépatite B, méfiez-vous des bananes dès maintenant.
Pascal Mélin
D’UNE SEMAINE A L’AUTRE…
Nous voilà à la fin de la Semaine Européenne de la Vaccination et nous enchainons avec la Semaine Mondiale de la Vaccination.
Pour faire le lien entre les deux nous passerons par la Journée Mondiale de lutte contre le paludisme. Le paludisme tue chaque année plus de 500 000 personnes par an. A ce titre VIH/paludisme/hépatites B et C /tuberculose sont dans les maladies prioritaires pour l’Organisation Mondiale de la Santé. Le paludisme est une maladie qui se soigne malgré le développement croissant des résistances aux traitements antiparasitaires.
De nombreuses équipes travaillent sur un vaccin protecteur contre le paludisme qui serait bien sur un progrès sanitaire mondial.
Le concept de vaccination individuelle pour une protection collective doit être maintenu et réaffirmé fortement. Le vaccin contre le papillomavirus en est l’exemple criant. Le papillomavirus est responsable de la plus part des cancers du col de l’utérus. Mais c’est surtout une infection sexuellement transmissible, homme comme femme en sont porteurs et le transmettent par relation sexuelle. Comment pensez-vous que la France utilise ce vaccin ? Il n’est proposé qu’aux jeunes filles avant l’entrée en sexualité ? On a donc fait le choix d’une protection individuelle et non collective. Le Canada a lui choisi de vacciner tous les enfants avant leur entrée en sexualité. De plus il semble que lorsque l’on est contaminé par le papillomavirus, ce dernier reste définitivement au sein des muqueuses qui l’ont accueillies. Ainsi les pratiques buco génitales permettent à ce virus d’intégrer les muqueuses buccales et ORL. Plusieurs travaux scientifiques ont même évoqué la possibilité que ce virus puisse être un cofacteur de développement des cancers de la gorge avec le tabac. Alors oui il faut vacciner tous les enfants !
Avant d’enchainer avec la Semaine Mondiale de la Vaccination, j’espère que notre vision de la Semaine Européenne aura convaincu tous les hépatants mais aussi les hépato-surfeurs.
Citons Jacques Attali, qui n’est ni médecin ni virologue, mais qui pourrait parfaitement conclure :
Dans un monde ou l’information est une arme et où elle constitue même le code de la vie, la rumeur agit comme un virus, le pire de tous car il détruit les défenses immunitaires de sa victime.
Alors devenons tous des vaccins.
Pascal Mélin
Pour en savoir plus :
http://www.papillomavirus.fr/hpv-et-lesions-orl/cancers-orl/
HEPATITE E NOUS ATTENDONS UN VACCIN …
Connaissez-vous l’hépatite E, le petit dernier de la famille?
Son histoire est intéressante car elle se rapproche de l’hépatite A par ses modes de transmission oraux fécaux.
1955, saison des pluies en Inde. Les égouts débordent et contaminent une station de pompage alimentant New Delhi. En deux mois, 29 300 habitants développèrent une hépatite aigue qui ressemblait à une hépatite A, mais sans en être une. La seule différence était le caractère sévère en cas de contamination d’une femme enceinte lors de son dernier trimestre, avec des décès par hépatite fulminante. Plusieurs épidémies d’hépatite ressemblant à l’hépatite A furent décrites. Mais aucun virus n’était découvert. Il faut attendre 1983 pour que Mikhail Balayan, un jeune chercheur russe ingère volontairement des selles d’un patient, originaire d’Asie centrale, ayant présenté une hépatite aigue non typable. Il développa lui-même une hépatite aigue et utilisa ses propres selles pour mettre en évidence une nouvelle particule virale. D’autres travaux suivirent, mais c’est en 1989 que suite aux travaux de l’équipe américaine de Daniel W.Bradeley, que le virus de l’hépatite E fut définitivement baptisé.
Mais pourquoi n’y a-t-il pas eu de recherche vaccinale ?
Parce que cette épidémie ne touchait que les pays pauvres et qu’il n’y avait pas de débouchés économiques et ce, d’autant que le plus souvent l’hépatite E était bénigne. Seuls les militaires étaient intéressés par un projet de vaccin pour protéger les troupes car une épidémie d’hépatite E pouvait mettre en échec une mission. Mais en dix ans, les choses changent, des cas autochtones d’hépatite E ont été décrits en région toulousaine et en Corse. Il semblerait que les sangliers ou l’élevage de porcs puisse être à l’origine de la transmission de cette maladie.
Maintenant que l’hépatite E est chez nous et sévit même dans les pays riches, espérons que cela va mobiliser des énergies et des capitaux pour mettre au point un vaccin qui ne semble techniquement pas difficile à obtenir.
Encore faudrait-il être convaincu du bienfait de la vaccination.
Pascal Mélin
HEPATITE DELTA. Y A-T-IL UN VACCIN ? OUI & NON !
Y a-t-il un vaccin ou n’y en a-t-il pas? Il ne peut pas y avoir un demi vaccin me direz-vous? Revenons sur le virus de l’hépatite delta, ce n’est pas strictement un virus mais plutôt un viroïde. C’est-à-dire que le virus de l’hépatite delta est un virus déficient, incapable de se multiplier seul. C’est un véritable parasite de l’hépatite B. Le virus de l’hépatite delta utilise les enzymes de l’hépatite B pour se multiplier. Donc en fait, 1% des personnes infectées par une hépatite B sont des co-infectées B-D. Les patients porteurs de ces deux virus sont donc 4,5 millions au monde et 2000 en France. Les modes de contamination sont identiques à l’hépatite B et, l’on peut contracter les deux virus dès le premier jour, ou bien, se sur contaminer par l’hépatite delta lorsqu’on est déjà porteur du virus B. Les choses sont alors plus graves, il y a plus de passages à la chronicité, plus d’hépatites fulminantes et l’on progresse plus vite vers la cirrhose et ses complications.
Pour se protéger de l’hépatite delta, les choses sont simples si vous êtes vacciné et protégé contre l’hépatite B, vous ne pouvez pas contracter l’hépatite delta.
UN VACCIN QUI PROTEGE CONTRE DEUX VIRUS !
Par contre, il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite delta pour les personnes déjà porteuses du virus B, la mise au point d’un tel vaccin est difficile et les débouchés semblent insuffisamment intéressants.
Il n’existe pas non plus de traitement efficace contre l’hépatite delta, les médicaments contre le virus B sont inefficaces contre le virus delta. Seul l’interféron à forte dose, et pendant longtemps, a prouvé sa faible capacité à améliorer l’état des malades ou à les guérir.
Dans ce contexte, on ne peut que se réjouir de l’arrivée de l’annonce de la semaine précédente. La FDA américaine accorde une désignation de procédure accélérée pour le lonafarnib du laboratoire Eiger développé en cancérologie urologique mais, qui a montré son efficacité contre le virus delta.Pour se protéger contre le virus de l’hépatite D, vaccinez-vous contre l’hépatite B.
Pascal Mélin
VACCINATION CONTRE L’ HEPATITE C : PAS DE RAPPEL!
Et bien non, il n’y a pas de rappel nécessaire pour la simple raison qu’il n’existe aucun vaccin contre l’hépatite C en 2015. Et bien non, il n’y a pas de rappel nécessaire pour la simple raison qu’il n’existe aucun vaccin contre l’hépatite C en 2015.
Il s’agit d’un véritable enjeu de la recherche scientifique à ce jour. Mettre au point et développer un vaccin contre le virus C. Même si en moins de 20 ans nous sommes passés de 10% à plus de 95 % de patients guéris grâce à un traitement plus court et moins contraignant, le contrôle complet de l’épidémie lié à l’hépatite C ne sera possible que lorsqu’un vaccin sera disponible. Cette remarque vaut pour tout le monde. Rappelons que 3% de la population mondiale est concernée et que les traitements sont encore loin d’être accessibles partout. La vaccination est donc un formidable espoir. Car même si l’interféron nécessitait un respect scrupuleux de la chaine du froid, cela en faisait un traitement difficile à rendre accessible dans bon nombre de pays. On pourrait croire que les antiviraux à action directe permettent maintenant de régler ce problème, et bien, non car c’est leur coût qui les rend maintenant inaccessible. Alors point de salut sans développement d’un vaccin. Pour contrôler une épidémie, l’idéal est de pouvoir la prendre en tenaille entre un vaccin et des traitements actifs. Au passage nous avons ces deux outils contre l’hépatite B mais pour autant l’épidémie est loin d’être sous contrôle. Il est important de synchroniser nos efforts contre l’hépatite B pour pouvoir être prêt lors de la découverte d’un vaccin contre l’hépatite C. Apprenons aujourd’hui à mieux se protéger et traiter l’hépatite B, pour pouvoir se préparer à lutter activement contre l’hépatite C et tout cela, à l’échelon planétaire.
Pascal Mélin
HEPATITE B. IL FAUT BATTRE LE RAPPEL.
Dans le monde, 350 millions de personnes vivent avec le virus de l’hépatite B et se sont plus d’ 1 milliard de personnes qui ont été en contact avec le virus B.
En 2015, tout nouveau cas d’hépatite B était une infection évitable. Faut-il se satisfaire des enquêtes présentées dans le cadre de la semaine de la vaccination ? En 2014, 79% des 18-25 ans déclaraient adhérer au principe de vaccination alors qu’ils n’étaient que 61% en 2010 selon les enquêtes « baromètre santé de l’INVS ». De la même façon, la vaccination contre l’hépatite B des nourrissons est de nouveau en augmentation depuis quelques années.
Pourtant depuis hier, on a entendu sur les médias uniquement parler des 20% de la population qui est réticente ou opposée à la vaccination. Pour les vaccins recommandés, soyons pédagogiques et expliquons, mais expliquons bien. Lorsqu’on a débuté la vaccination contre l’hépatite B il y a 30 ans, on pensait que pour maintenir le taux d’anticorps protecteurs, il fallait refaire un rappel tous les 5 ans, puis il y a quelques années on s’est rendu compte que l’immunité était persistante et qu’après les trois premières injections aucun rappel n’était nécessaire. Malheureusement, l’annonce de l’abandon des rappels a été interprétée comme une preuve indirecte de la dangerosité du vaccin. La simplification du schéma vaccinale contre l’hépatite B s’est retournée contre ce dernier. Pourtant toutes les études ont discriminé le vaccin.
Pourtant les rappels restent dans la stratégie thérapeutique chez les soignants qui ont une obligation légale de se vacciner et de se protéger contre le virus de l’hépatite B. Les soignants doivent avoir un taux d’anticorps anti-hépatite B supérieur à 100 UI/ml, sinon, ils auront une injection de rappel.
Pour le grand public, le problème de l’hépatite B n’est pas le rappel du vaccin mais l’appel à la vaccination. L’hépatite B est la principale maladie infectieuse transmissible en Europe et elle est évitable par un simple vaccin totalement sécurisé.
SOS Hépatites appelle et rappelle que la lutte contre l’hépatite B passe par ce vaccin.
Pascal Mélin
Pour en savoir plus : http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1528.pdf
VIRUS DE L’HEPATITE A…
Le virus de l’hépatite A reste une épidémie qui sévit dans le monde entier mais qui reste corrélée aux conditions d’hygiène. Pour exemple, on pourra rappeler que dans les années 60, lors de la guerre d’Algérie, l’armée a dû faire face à une épidémie d’hépatite A car les appelés du contingent se sont brutalement retrouvés dans des conditions d’hygiène précaire. On pourrait prendre aussi l’exemple des pays développés ou les conditions d’hygiène se sont largement améliorées au cours du siècle dernier, aboutissant au constat que moins de 20% de la population en 2015 a été en contact avec le virus de l’hépatite A.
Dans les pays à faible niveau d’hygiène, 95% des enfants ont fait une hépatite A avant l’âge de 5 ans, mais ce n’est pas une maladie grave car on en guérit dans 100% des cas. Ce n’est pas tout à fait vrai car même si il y a toujours une guérison dans de rares cas, il y a une hépatite fulminante ou dite sur aigue qui peut être mortelle une fois sur deux. Chez les enfants, cette forme survient dans 1 cas /1000 alors que chez l’adulte elle peut atteindre 1/100 voire 1/50 après 50 ans, ou être gravissime en cas de cirrhose pré existante. Il est donc simple de comprendre que les flux de population en ce 21 ème siècle entretiennent des épidémies comme celle de l’hépatite A. En France, le niveau d’hygiène est tel, que moins de 25% de la population adulte a rencontré le virus de l’hépatite A. En cas de voyage dans un pays à niveau sanitaire au notre il est important de se vacciner, de faire les rappels et de se protéger.
Le vaccin contre l’hépatite A n’est pas remboursé (sauf si vous êtes en ALD pour une maladie hépatique), une injection coûte environ 25€ et il faut réaliser un rappel 6 à 12 mois, voire dans les 5 années suivant la première injection. Les personnes vaccinées seront alors comme ceux ayant contractés et guéris de l’hépatite A, protégées à vie.
Si vous avez eu la première injection, avez-vous eu votre rappel ?
Il y a 3 ans nous avions demandé et obtenu le remboursement du vaccin contre l’hépatite A et plus particulièrement pour les porteurs de maladie chronique comme une hépatite B ou C ou tout autre maladie du foie ou bien encore, les personnes en difficulté avec l’alcool. Il s’agissait là d’une victoire, mais combien se sont fait dépister pour savoir s’ ils étaient protégés contre l’hépatite A ? Trop peu et encore moins se sont fait vacciner correctement !
Alors si vous êtes hépatant prenez le temps de refaire le point avec votre médecin sur l’hépatite A .
Pascal Mélin
Pour en savoir plus : http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/vaccination/guide-vaccination-2012/pdf/GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_hepatite_A.pdf
Pour en savoir plus : http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/vaccination/guide-vaccination-2012/pdf/GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_hepatite_A.pdf
nous n’avons pas encore trouvé le remède miracle pour éradiquer la B chez un malade atteint par la maladie , la seule arme que nous possèdons est le vaccin; si j’avais été vaccinée je n’irai pas de traitement en traitement depuis 25 ans et mon mari contaminé lui aussi serait encore là (cancer du foie dù à l’hépatite B) , alors n’hésitez pas!
Jala
voila un commentaire on ne peut plus claire merci