LES PREMIERS COMBOS

Les premiers combos arrivent dans le traitement de l’hépatite C.
Mais qu’est-ce qu’un combo ? Un combo est un comprimé unique regroupant au moins deux principes actifs.

Cette association est habituelle dans le traitement de l’hypertension et l’on se souvient aussi du premier combo dans le VIH, le combivir associant AZT et lamivudine puis de l’atripla regroupant une trithérapie dans un seul comprimé. Pour qu’un combo voit le jour, l’obstacle majeur est plus souvent administratif que technique puisqu’il s’agit de regrouper des molécules appartenant à des firmes pharmaceutiques différentes.

Les problèmes techniques sont la plupart du temps susceptibles d’être réglés rapidement alors que les problèmes juridiques entre laboratoires sont d’une complexité majeure.
Une autre situation est d’imaginer que les deux molécules appartiennent au même laboratoire, ce qui serait alors facilitant. C’est le cas pour les laboratoires Abbott et Gilead qui possèdent des couples de futures molécules actives contre l’hépatite C. Un premier combo a été mis au point visant à faciliter la prise et une meilleure adhérence des patients au traitement. Mais ce combo, avec très peu d’effets secondaires, est victime de sa facilité de prise et de sa tolérance dans le cadre des études d’évaluation.

En effet un médecin participant à l’une de ces études, nous confiait en marge du dernier congrès que des patients en échec avec des tri-thérapies avaient dans un premier temps du mal à croire en l’efficacité de ce nouveau traitement composé d’UN seul comprimé. Puis, le doute initial laissant rapidement la place à une certaine satisfaction liée à l’amélioration de leur qualité de vie, les patients refusaient alors de se rendre aux trop nombreuses consultations prévues dans le cadre du protocole d’étude.
Pour toute maladie chronique, l’objectif est bien d’améliorer la qualité de vie des patients et de les aider à vivre au mieux avec leur maladie. Or l’hépatite C est une pathologie chronique à part puisque l’on peut désormais en guérir.

Néanmoins, cette guérison passe par une adhérence au traitement la plus optimale possible et concernant les combos contre l’hépatite C, le (légitime) bénéfice lié à l’absence d’effets secondaires peut faire craindre des oublis de prises médicamenteuses plus fréquents.
Dans le cas des traitements contre l’hépatite C, une meilleure tolérance serait elle antinomique avec la compliance ? Si l’amélioration de la qualité de vie est susceptible d’aider les malades à oublier la maladie, il n’en demeure pas moins que l’adhérence à ce nouveau traitement doit être la meilleure possible pour augmenter les chances de guérison.
Il est urgent que les équipes d’éducation thérapeutique se sentent interpellées par cette problématique qui semble bien à l’opposé de nos préoccupations actuelles puisque cette fois-ci, il s’agit de ne pas oublier sa maladie pour mieux l’oublier après.

SOS Hépatites sera présent pour accompagner ce progrès pour qu’il puisse bénéficier au plus grand nombre, car notre devise est et reste :« Préparer l’avenir pour vous, pour mieux vous préparer à l’avenir ».

Pascal Mélin

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