Auteur/autrice : Pascal
PRENDRE UN TRAITEMENT
TRISTE OU VIVANT ?
A.T.U.
ÉPIDEMIE COMMUNAUTAIRE D’HÉPATITE A DANS LE DÉPARTEMENT DU NORD, FRANCE, 2008-2009
Épidémie communautaire d’hépatite A dans le département du Nord, France, 2008-2009
Héloïse Lecocq et al. Sylvie Haeghebaert; Cire Nord, Institut de veille sanitaire, Lille, France
En 2008 et 2009, une épidémie communautaire d’hépatite A s’est propagée dans le département du Nord. Un suivi épidémiologique a permis d’identifier les facteurs favorisant la transmission et d’adapter les mesures de contrôle.
Au total, 492 cas confirmés ont été notifiés, dont 157 en 2008 et 335 en 2009. Cinq foyers épidémiques ont été observés. L’âge médian des cas était de 9,5 ans [min – max : 1,5-87] et le taux d’hospitalisation était de 28%.
L’origine de la contamination était liée à une transmission active de personne à personne dans les familles ou l’entourage proche (45%), dans des communautés vivant en situation d’hygiène précaire (26%), au sein de collectivités d’enfants (17%). L’enquête virologique a mis en évidence la circulation intriquée, durant l’épidémie, de souches de génotype IA appartenant à 3 regroupements phylogénétiques.
Outre le renforcement des mesures d’hygiène, le contrôle de l’épidémie a nécessité la mise en oeuvre de stratégies collectives (campagnes de vaccination dans les populations vivant en situation d’hygiène précaire) et individuelles (vaccination de l’entourage familial des cas), suivant les recommandations du Haut Conseil de la santé publique du 13 février 2009.
Cet épisode illustre le risque épidémique du virus et l’intérêt de la vaccination autour des cas.
FINIR SON TRAITEMENT
Gilles est en bithérapie interféron et ribavirine depuis plus de 10 mois. Le traitement est lourd et difficile mais il arrive à son terme dans 3 semaines.
Comme le virus n’a disparu qu’après cinq mois de traitements nous ne savons pas encore si nous nous orientons vers une guérison ou vers une rechute.
Un jour, un médecin du service des urgences m’appelle pour me prévenir que Gilles y a été admis, fatigué, dénutri et que son état nécessite une hospitalisation. Je donne mon accord pour que Gilles soit orienté dans le service où j’interviens avant de me rendre à son chevet.
Arrivé près de lui, je constate sa grande fatigue, une tension artérielle basse, qu’il ne s’alimente plus depuis quelques jours et je comprends très vite que son moral est au plus bas.
Après l’avoir examiné longuement je ne retrouve rien qui puisse expliquer son état : rien à l’examen clinique, les premiers résultats de laboratoire sont normaux et pourtant il n’est vraiment pas en forme le garçon !
Les jours suivant je retrouve Gilles prostré dans son lit, fuyant les échanges. Je renouvelle son traitement jusqu’à ce qu’une infirmière m’interpelle pour m’apprendre que Gilles, fatigué de son traitement, a en fait pris toute la dose des trois semaines restantes ! Je reste stupéfait car c’est la première fois que je suis confronté à une telle situation. Gilles épuisé par la bithérapie a voulu respecter son engagement et aller jusqu’au bout du traitement mais en choisissant de s’en débarrasser plus vite. Je comprends mieux son désarroi quand il a constaté, une fois hospitalisé, que la première prescription que j’avais mise en place était de reprendre la bithérapie !
Gilles est encore resté quelques jours en hospitalisation le temps que son organisme élimine les doses colossales prises en une seule fois. L’histoire s’est terminée sans complication, il a quitté le service et j’ai pu constater au fil des consultations, l’amélioration de son état général. Six mois plus tard les résultats des analyses sanguines montraient que « virologiquement », Gilles était guéri.
Depuis je le vois en consultation chaque année, il va bien et il se demande parfois quel a été l’impact de son geste final. Je l’ai entendu dire en souriant que c’était peut être ce geste qui l’avait guéri.
Cette histoire si elle nous fait rire tous les deux maintenant nous a fait progresser dans notre rapport médecin-malade à travers l’interprétation différente de la notion d’engagement, le respect de chacun, la volonté de communiquer efficacement ensemble…
Les livres et mes maitres ont bien tenté de m’enseigner tout cela mais ce sont les malades qui me font comprendre à quel point tout ceci est essentiel.
SUIS-JE PROPRIÉTAIRE DE MON VIRUS ?
JAMAIS SANS MA FILLE
VACCINATION INCOMPLÈTE CONTRE L’HÉPATITE B : INTERȆT D’UN RATTRAPAGE TARDIF ?
Christophe HOMMEL, Centre de vaccinations internationales, Centre hospitalier régional universitaire, Strasbourg, France
Objectif – Évaluer l’efficacité d’un rattrapage tardif chez les patients n’ayant pas terminé la vaccination contre le virus de l’hépatite B
Conclusion – Malgré un délai de retard pour la 3e dose de plus de 6 ans en moyenne, plus de 90% des patients mis à jour de leur vaccination contre l’hépatite B et contrôlés sérologiquement obtenaient un résultat positif en anticorps anti-HBs. Le sexe masculin, le délai de retard ainsi que l’âge au début de la vaccination semblent jouer sur la réponse immunitaire. L’absence de rappel semble principalement liée à la polémique qui a suivi, en France, l’importante campagne de vaccinations de 1994-1998.
L’ANNIVERSAIRE DES TRITHÉRAPIES
ALEXANDRE JOLLlEN
Un livre pour faire réfléchir…
Voila comment je présenterais Le petit traité de l’abandon d’Alexandre JOLLIEN, 14,5 euros aux éditions du Seuil 2012.
Alexandre JOLLIEN est un philosophe qui, handicapé de naissance a vécu 17 ans en institution spécialisée avant que l’on ne découvre qu’il pouvait « apprendre » et qu’il était même plutôt brillant.
Il a rattrapé tout son retard scolaire, décroché brillamment une agrégation de philosophie et a depuis écrit plusieurs livres : L’éloge de la faiblesse (1999), Le métier d’homme (2002), La construction de soi (2006) et Le philosophe nu (2010).
Dans son dernier livre, très facile de lecture et vendu avec un CD audio, Alexandre JOLLIEN nous invite à vivre tout ce que la vie nous offre et redémontre à tous les matérialistes qui l’ont oublié, que le bonheur n’est pas « accumulation » mais « dépouillement ».
Il nous invite à faire un chemin en chacun de nous. La lecture de ce livre ou son écoute est susceptible d’amener chaque Hépatant à revoir la place de sa maladie dans son parcours de vie.
Je vous offre cette phrase pour méditation si vous le voulez bien : « Le mot bienveillance vient du latin bene volens. Le bénévolat, c’est d’abord le bien des autres. On ne fait pas de bénévolat pour se redorer le blason mais parce que l’on veut le bien de l’autre ».
Voila une maxime pour les bénévoles et militants de SOS hépatites.
Osez ce livre, lisez-le, offrez-le, ce n’est que du bonheur et validé philo !