EN FRANCAIS : « LES HÉPATITES B ET C… ET NOUS, TOUT LE MONDE PEUT ȆTRE CONCERNÉ »

Cette brochure est le fruit d’un travail collectif, mené par des groupes ‘publics’ et ‘professionnels’ sous la coordination de Prométhée, Réseau des Hépatites en Isère. Rubrique ‘En langues étrangères’ : découvrez la brochure en Albanais, Allemand, Anglais, Arabe, Arménien, Chinois, Espagnol, Français, Géorgien, Italien, Macédonien, Mongol, Farsi, Polonais, Portugais, Roumain, Russe, Serbo-croate, Thaïlandais et Turc.

L’HÉPATANTE N°13 – NOVEMBRE/SPECIALE « FORUM 2016 »

ÉDITO : 20 ANS, MAIS IL Y A ENCORE TANT A FAIRE…

Je m’en souviens comme si c’était hier de ce 11 novembre 1996 : quelques malades, des infirmières et un médecin décidaient autour d’une crêpe party de créer SOS Hépatites.
Qu’avaient-ils donc en tête ? Quand j’essaye de me souvenir, je me rappelle que le quotidien des malades porteurs d’hépatites virales était insupportable que l’on n’en parlait pas, que personne ne défendait les malades.
Il y avait alors une injustice flagrante, les malades contaminés par transfusion étaient des victimes alors que les usagers de drogue étaient des coupables. On rêvait alors d’un traitement universel, mais on n’imaginait pas encore des salles de consommation à moindres risques.  On pensait que l’interféron utilisé trois fois par semaine serait plus efficace en journalier, mais on ne pensait pas qu’un jour un comprimé pris chaque jour pendant 3 mois permettrait de guérir 97 % des gens.

En 1996, les gens avaient peur du vaccin contre l’hépatite B, on n’imaginait pas non plus qu’en 2016, on en serait toujours au même point. On voulait que les centres de dépistage qui ne faisaient alors que le VIH se mettent à faire des tests hépatites, mais on n’imaginait pas que cela devienne aujourd’hui des centres de dépistage et de traitement du VIH, des hépatites et des infections sexuellement transmissibles. On demandait l’accès libre aux préservatifs, on n’imaginait pas qu’un jour, on parlerait de Prep.
En 1996 encore, on essayait de rassurer les personnes qui devaient faire une biopsie hépatique, ce qui en effrayait plus d’un, on n’imaginait pas qu’en 2016, nous aurions des tests non-invasifs comme le Fibrotest, le Fibromètre ou le FibroScan (tiens, c’est drôle, ils commencent tous par fibro). On mettait en place les premiers états généraux de l’hépatite C en revendiquant une conférence de consensus, on n’imaginait pas que l’on en aurait 2, suivies de plans, puis de rapports d’expert. On défendait l’accès à la greffe du foie sans deviner qu’en 2016, on serait au début du don de foie intra familial. L’hépatite B, la cirrhose, les cancers du foie, les autres maladies hépatiques, il y a encore tellement à faire dans les 20 ans à venir.

Mais qu’est-ce que la guérison ? Il faut rêver l’hépatologie de demain pour mieux-vivre sa maladie aujourd’hui. Que de chemin parcouru, mais comment fêter ces 20 ans ? Nous voulons d’abord rendre hommage à tous ceux qui ont rendu cela possible et qui nous ont quittés, disparus pour certains, guéris pour d’autres…
Et ensuite, merci à tous les intervenants qui participent à cet anniversaire en ayant la gentillesse de venir à notre forum.

Merci à tous.

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites fédération

 

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RATIONNEMENT DES TRAITEMENTS ET SÉCURITÉ SANITAIRE

Depuis 30 mois, nous  nous mobilisons pour l’accès aux nouveaux traitements contre l’hépatite C pour tous les malades. Les prix des traitements exigés par les laboratoires ont poussé les pouvoirs publics à « réserver » les traitements  à certains malades, notamment en fonction du stade de dégradation du foie et-plus récemment- des manifestations extra-hépatiques ou des risques de transmission.

30 mois, c’est autant de temps de vie gâchée pour les malades privés de traitement.

L’arrêté du 10 juin 2016 constitue une avancée notable (notre article) , cependant l’accès universel aux traitements n’est toujours pas une réalité. Nous continuons à nous mobiliser sur cette grave violation de nos principes d’accès aux soins.

Ce rationnement a enclenché  :

  • un tourisme médical de personnes se déplaçant à l’étranger se faire soigner ou acheter leurs médicaments (témoignage)
  • le développement d’achat de traitements VHC en ligne
  • un marché parallèle de médicaments sur le sol Français (témoignage). SOS Hépatites -au même titre que certains professionnels de santé a été » approchée » par de très nombreux vendeurs de traitements contre l’hépatite C.

Nous alertons également depuis plusieurs mois les autorités sanitaires sur les risques sanitaires d’un tel rationnement.

Aujourd’hui le laboratoire algérien Beker, producteur de traitements génériques VHC vient en France inciter les malades privés de traitements à venir en Algérie. SOS hépatites ne soutient pas cette démarche qui instaurerait un régime à deux vitesses entre les personnes qui ont les moyens de faire le déplacement et les autres. Cependant, les génériques sont un élément à considérer pour une solution globale et la démarche de Beker est un élément supplémentaire au débat.

 

Voir les articles du 15 novembre du Parisien (concernant Beker et SOS Hépatites)et le journal de RTL 

SOS HÉPATITES : VINGT-ANS, FAUT-IL CONTINUER LE COMBAT ?

sos-hepatites-20-ansJe m’en souviens comme si c’était hier, ce 11 novembre 1996, quelques malades, des infirmières et un médecin décidaient autour d’une crêpes party de créer SOS Hépatites.

Qu’avaient-ils donc en tête ?

Quand j’essaye de me souvenir, je me rappelle que le quotidien des malades porteurs d’hépatite virale était insupportable, que l’on n’en parlait pas, et que l’on n’entendait pas les malades.

Il y avait alors une injustice, les malades contaminés par transfusion étaient des victimes, alors que les usagers de drogue étaient coupables.

On rêvait d’un traitement universel, mais on n’imaginait pas des salles de consommation à moindre risque.

On pensait que l’interféron utilisé trois fois par semaine serait plus efficace en journalier, mais on ne pensait pas qu’un jour un comprimé pris chaque jour pendant 3 mois permettrait de guérir 97 % des gens.

En 1996, les gens avaient peur du vaccin contre l’hépatite B, on n’imaginait pas qu’en 2016, on en serait toujours au même point.

On revendiquait que les centres de dépistage qui ne faisaient que du dépistage du VIH s’occupent aussi des hépatites, mais on n’imaginait pas qu’ils se transformeraient aujourd’hui en centres de dépistage du VIH, des hépatites et des infections sexuellement transmissibles (IST) et de traitement PrEP du VIH.

On demandait l’accès libre aux préservatifs, on n’imaginait pas qu’un jour, on parlerait de PrEP (prophylaxie pré-exposition).

En 1996, on essayait de rassurer les personnes pour faire une biopsie hépatique qui en effrayait plus d’un, on n’imaginait pas qu’en 2016, on aurait des tests non-invasifs comme le FibroTest, le FibroMetre ou le FibroScan (tiens c’est drôle, ils commencent tous par fibro).

On mettait en place les premiers états généraux de l’hépatite C pour alimenter la conférence de consensus, on n’imaginait pas que l’on en aurait 2 suivis de plans, puis de rapports d’experts.

On défendait l’accès à la greffe du foie sans imaginer qu’en 2016, on serait au début du don de foie intrafamilial.

L’hépatite B, la cirrhose, les cancers du foie et les autres maladies hépatiques, il y a encore tellement à faire dans les 20 ans à venir, mais aurons-nous encore l’énergie.

Que de chemin parcouru !

Comment fêter ces 20 ans ?

On ne pouvait rêver plus belle façon de fêter cet anniversaire, que de synchroniser cet anniversaire avec le premier jour d’ouverture du congrès américain d’hépatologie l’AASLD.

Il faut rêver l’hépatologie de demain pour mieux vivre sa maladie aujourd’hui.

Pascal Mélin

LES AUTOTESTS À TOUT VA…

auto-testsIl y a quelques mois, la mise en vente libre des autotests VIH, dans toutes les pharmacies, avait fait couler beaucoup d’encre.

Faire un test seul, génère une angoisse et prive l’autotesteur de la rencontre de l’autre et de l’échange possible et donc de la verbalisation de ses questions. Il est privé aussi de l’accès possible à une expertise médicale.

Voilà une expérience datant de quelques jours, je me rendais dans une pharmacie pour retirer mon traitement. Je découvrais alors sur le comptoir de la pharmacie une gamme complète d’autotest produite par le laboratoire Mylan (génériqueur bien connu).

Comme vous pouvez le voir sur la photo, pour un prix unique de 12 euros l’autotest, vous pouvez en 10 minutes, à partir d’une simple goutte de sang connaître :

 – votre taux d’albumine,

 – votre bilan thyroïdien,

 – votre taux de fer ou de cholestérol,

 – votre statut vis à vis de la ménopause,

 – votre statut vis-à-vis de la maladie de Lyme,

 – ou encore doser vos marqueurs du cancer de la prostate.

Bref, cette multitude d’autotests était une véritable panoplie pour un hypochondriaque. Bien sûr, ces autotests valent 12 euros et ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.

Nous venons d’obtenir la reconnaissance des TROD pour le VHC, ce qui comprend :

 – un test rapide,

 – mais aussi la rencontre d’un « questionnant » et d’un « répondant », rencontre entre deux personnes permettant d’obtenir un échange.

Alors, que faut-il penser de cette vague d’autotest ?

Pour certains, on ne manque pas de dire qu’en cas de doute il faudra rencontrer un médecin et faire des contrôles en laboratoire. Au final, vous en conviendrez que cela risque de générer de l’angoisse, de coûter cher au aux usagers, et de perturber la relation médecin-malade lors de la demande de contrôle.

Cette possibilité de s’autotester est symptomatique de l’évolution et des souhaits des malades. L’espace et l’équilibre de la relation médecin-malade évolue très vite.

De plus en plus souvent, la connaissance n’est plus uniquement du côté des médecins.

L’accès au savoir évolue, mais la réponse ne peut être uniquement l’autotest.

L’amélioration de la connaissance de soi par des tests quels qu’ils soient n’est pas suffisante pour définir une personne. Les comportements sont tout aussi importants pour définir un individu  que ses examens biologiques.

Alors, si on réfléchissait au rôle que l’on veut donner à ces autotests ?

Pascal Mélin

HÉPATITE C ET SIDA : N’OUBLIONS PAS LE TABAC…

hiv-vhc-et-tabacLa nouvelle est tombée hier et a fait grand bruit.

Une équipe Américaine publiait les résultats de suivi d’un groupe de malades vivant avec le VIH. La conclusion était édifiante : les malades avaient deux fois plus de risque de mourir des conséquences du tabac que de leur virus du VIH.

Mais comment en est-on arrivé là ?

Il faut pour comprendre, reprendre l’histoire. En 1990, date à laquelle les malades du VIH tombent comme des mouches, on compte alors plus de 5 000 morts par an. La courbe des décès s’inverse en 1996 (toute ressemblance avec une formulation politique ne serait que pure coïncidence).

Les malades arrêtent de mourir puis survivent et apprennent à vivre avec leur VIH. C’est le moment où les médecins s’aperçoivent de l’importance de la régularité de la prise médicamenteuse. L’éducation est en route, on parle d’observance, de compliance, de pardonnance ou bien encore d’adhérence au traitement.

Mais pendant ce temps, face aux malades survivants, les médecins deviennent compatissants et ils en oublient les bases même de la prévention médicale.

Ainsi, ils acceptent la prise de poids, les tensions artérielles un peu élevées et surtout ils ne disent rien face à un tabagisme souvent supérieur à celui de la population sans VIH : « On ne peut pas tout leur enlever quand même ! »

Progressivement, les gens ne meurent plus de leur SIDA mais des maladies cardiovasculaires ou des cancers induits par le tabac ou bien encore de leur foie quand ils ont une hépatite virale ou consomment de l’alcool plus que de raison.

Aujourd’hui, les malades vivant avec le VIH ne meurent plus de SIDA et les personnes vivant avec une hépatite C ne meurent plus de cirrhose. Voilà un point commun : il faut maintenant s’occuper du tabac !

L’étude qui prouvera qu’avec la guérison de l’hépatite C, les risques liés au tabac reprennent le dessus, n’est pas encore faite !

Mais n’attendons pas pour réagir. La guérison de l’hépatite C ne doit être que la première étape de la prise en charge d’une santé globale.

Au fait novembre n’est-il pas le mois sans tabac ?

Alors si vous êtes guéri de votre hépatite C, restez hépatant, occupez-vous de votre consommation de tabac, parlez-en à votre médecin ou sur notre ligne d’écoute et de soutien.

Pascal Mélin

AN APPLE A DAY KEEPS THE DOCTOR AWAY…

Que l’on pourrait traduire par : « Une pomme par jour garde le médecin éloigné » et ce n’est pas un slogan de la campagne présidentielle de Chirac.

La pomme est pourtant un symbole fort : Adam et Eve, Chirac, New-York, Apple ou Monsieur Newton.

On dit que, dans chaque dicton il y a une part de vérité.

En quoi une pomme mangée chaque jour permettrait de rester en bonne santé ?

Risible ? Peut-être pas !

En effet, de nombreuses études démontrent que les microbiotes intestinaux ont une action directe sur l’hépato-sensibilité de chaque individu.

Ainsi, certains d’entre eux protégeraient contre l’agression du foie.

Plusieurs études ont montré que des souris exposées à l’alcool, pourraient être protégées d’une hépatite alcoolique aiguée (HAA) grâce à ces mêmes microbiotes hépato protecteurs, qui sont associés à des ingrédients spécifiques et en particulier des pectines (une de ces expérimentations a été présentée à l’AFEF et est rapportée dans notre newsletter spéciale AFEF 2016 ICI).

Et savez-vous dans quel fruit il y a le plus de pectines ? Je vous le donne en mille : LA POMME !

Alors oui ! Une pomme par jour pourrait protéger et éviter de voir le docteur. Mais on est bien d’accord, il faut ingurgiter le fruit, et non un produit dérivé à base de pomme, comme le calvados ou le cidre…

Ces études innovantes sont passionnantes et viennent éclairer les concepts du « bien manger » et l’importance de l’hygiène alimentaire. Mais surtout, les nouveautés d’aujourd’hui éclairent et valident les dictons d’hier.

An apple a day keeps the doctor away…

Même si Churchill ajoutait, ironique : pourvu que l’on vise bien !

Pascal Mélin