L’HÉPATANTE N° 4 – FÉVRIER 2016

ÉDITO : ÇA BOUGE POUR LES HÉPATANTS EN CE MOIS DE FÉVRIER !


On évoquera d’abord l’arrivée de nouvelles molécules actives sur le virus de l’hépatite C, mais aussi, enfin la reconnaissance de l’hépatite C dans le droit à l’oubli.

Jusqu’à maintenant, lorsque vous aviez contracté une maladie grave, comme un cancer ou une hépatite, vous aviez alors l’obligation de le déclarer toute votre vie à vos banques ou vos assurances.

Maintenant, le cancer du sein, du col de l’utérus, de la thyroïde, du testicule et le mélanome ne doivent plus obligatoirement être signalés après guérison : c’est le droit à l’oubli sous certaines conditions.
La sixième pathologie, c’est l’hépatite C, mais attention, uniquement en cas de guérison d’une forme minime ou moyenne (score F0/F1/F2) les scores F3 et F4 ne sont pas concernés.

Il est quand même paradoxal que le droit à l’oubli s’applique uniquement en cas de guérison d’une hépatite qui n’est pas incluse actuellement dans les critères de soins (seul les F3 et F4 y ont accès).

Et les F2 sévères, on oublie ? Blague à suivre donc…

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites fédération

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ON A FAIT DES GREFFES D’ORGANES ENTRE PATIENTS VIH…

Un patient VIH jusqu’alors ne pouvait pas être donneur d’organes. C’est maintenant chose faite.

La Suisse autorisait depuis 2007 la transplantation d’organe entre séropositifs. Mais il aura fallu attendre 8 ans pour que les médecins suisses osent tenter l’aventure. Le donneur VIH positif depuis 1989 était en état de mort cérébrale, mais sa maladie VIH était sous contrôle. Le receveur était en attente d’une transplantation hépatique et séropositif VIH depuis 1987. L’aventure a débuté il y a 6 mois et a été rendue publique le 25 avril dernier dans la revue American journal of transplantation. Dans les jours qui ont suivi la greffe, il a fallu trouver un traitement actif commun aux deux souches virales VIH et compatible avec les traitements anti-rejets. Cette première mondiale est certes symbolique mais elle nous laisse imaginer la fin d’une discrimination même si on n’imagine pas encore un organe de patient VIH à un patient séronégatif.

Le 30 mars dernier, aux Etats-Unis, une première identique a été réalisée à l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore. Une patiente VIH positif sous traitement était en état de mort cérébrale. Le prélèvement d’organes a permis une transplantation de foie et de rein à deux autres patients VIH. Des transplantations de rein avaient déjà eu lieu dans les mêmes conditions en Afrique du Sud en 2015.

En 2013, la loi américaine a promulgué le programme HOPE (ce qui signifie espoir) – HIV Organ Policy Equity act. Actuellement, un tel projet n’est pas possible en France, les patients VIH en attente de greffe doivent recevoir un organe séronégatif. Mais les associations de patients réclament une évolution des critères d’attribution des greffons. Pourtant depuis 5 ans, il existe des dérogations ainsi une personne guérie de l’hépatite C peut devenir donneur d’organes pour un patient porteur chronique d’hépatite C. Et pour l’hépatite B on fait quoi ?

Les mentalités évoluent, et les possibilités techniques viennent organiser les solidarités de façons différentes.

SOS hépatites se joint aux autres associations de malades pour demander de telles expérimentations en France…

Pascal Mélin

VERONIQUE

L’orthographe et la ponctuation de l’auteur ont été respectées

« Grossesse, VHC et beaucoup de déception »

Bonjour,

J’ai 40 ans et je suis enceinte pour la première fois ! Quelle joie, n’est-ce pas?

OUI et pourtant NON aussi…

Pourquoi ? Parce que j’ai une Hépatite C – génotype 1a – depuis 20 ans, avec une charge virale élevée, donc en puissance je suis très contagieuse pour mon futur enfant, mais pas suffisamment (aux yeux du monde politique tout au moins) pour « mériter » d’être soignée.

Selon moi, j’aurais dû être soignée AVANT cette grossesse pour avoir la chance de vivre une grossesse sereine, mais lorsqu’on n’a pas de cirrhose, on ne « vaut » pas l’investissement que les nouvelles thérapies représentent.

Peu importe si je suis non-répondante à la bithérapie « classique » (tentée – sans succès – en 2010 en vue, justement, d’envisager une grossesse sereine…).

Les médecins semblent impuissants face aux nouveaux traitements, une sorte d’omerta se propage dans les hôpitaux publiques, personne n’ose plus vous dire que vous empirez.

Cette décision marquera l’histoire médicale de notre pays : au-delà du cynisme propre à ce choix politique, je voudrais rappeler – d’un pont de vue purement financier (car il n’y a que cet aspect qui semble susceptible d’être entendu) –  que soigner des milliers de personnes pour cirrhose sera bien plus coûteux que de les soigner avec les nouveaux traitements.

Ils rétorqueront : « oui, plus coûteux, mais à long terme Madame, à long terme… » il est vrai, peu d’hommes politiques et des administrations ont aujourd’hui une vision qui va au-delà de leur propre, souvent assez bref, mandat parlementaire ou administratif.

Je veux finir mon témoignage en précisant que je ne demande qu’à être contredite, qu’à être à nouveau fière de l’exception française, qu’à me sentir part d’une communauté qui place le droit des individus et leur respect au-dessus de toute logique économique.

A bon entendeur…


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

BERTRAND

L’orthographe et la ponctuation de l’auteur ont été respectées

« Nos cartes de vote seront des armes dans très peu de temps »
Nous vivons dans le pays des droits de l’Homme soit disant, en étant incapable de s’occuper de ses citoyens. Le Maroc vient de nous donner une leçon en commercialisant pour ses malades deux médicaments générique le dakasvir (declatasvir) et le ssb 400 (sofosbuvir) et tout ça au prix de 270 EUROS le traitement… De quoi être fou de jalousie et de joie pour les marocains bien sûr !
Et la France dans tout ça ???
Grand pays donneur de leçon de droits de l’homme comme à son habitude ne pense qu’à la réélection de ses représentants mais ne vous méprenez pas madame Touraine nos cartes de vote seront des armes dans très peu de temps.


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

LEA

L’orthographe et la ponctuation de l’auteur ont été respectées

« La sécu ne rembourse pas le traitement pour les personnes qui ne vivent plus. Et j’ai l’impression de ne plus vivre. »

Quand j’étais plus petite, j’ai toujours voulu avoir quelque chose de spécial.

Je voulais finir le cross du collège et monter les trois étages sans avoir l’impression que mon cœur allait exploser. Arrêter de prendre des cachets et des cachets pour mes anémies. Être moins fatiguée, aussi.
Puis cette fatigue a pris le dessus. À 15 ans, après des mois de « prends des vitamines et dors plus », mon généraliste se décide à lancer une batterie de tests :
• Mononucléose : négatif.
• Hépatite A, négatif.
• Hépatite B négatif.
• VIH négatif.
• Et puis le diagnostic est tombé : hépatite C. Mais qu’est-ce que c’est ?

Immédiatement, toute recherche de pathologie pouvant expliquer ma fatigue cesse. Une bonne nouvelle, diriez-vous ? Je file à Grenoble. Là, pas de panique : je vais être traitée dans les plus brefs délais, non ? C’est ce qu’ils ont fait pour ma mère. J’entre dans la salle d’attente. Une dizaine de personnes entre 40 et 60 ans se retournent toutes en même temps. Me dévisagent. Malaise. Qu’est-ce que je fais ici ? Mes parents restent derrière moi, je file au fond de la salle pour attendre mon tour. Je n’ose pas regarder ma mère.
Ma mère s’est faite dépister un an après ma naissance, fortuitement : après un don du sang. Transfusée en 96, c’est sûrement là qu’elle a attrapé cette cochonnerie. Elle était confiante, ma mère : interféron et ribavirine, c’est dur, mais après tout, ce n’est qu’un an dans ma vie. Mon père n’y croit pas trop, pense qu’il n’y a rien à faire.
On vient me chercher : on cherche Chloé. Je me lève, on semble surpris. C’est moi, la patiente ? Merde alors ! Qu’est-ce que je fais ici ? Je file derrière le médecin.
La nouvelle tombe : je n’ai pas le droit au traitement : il y en aura des nouveaux très bientôt. J’y aurai accès dans les 6 mois. Je pleure. Au fond de moi, je sais déjà que c’est raté. Mon père seul parle. Il savait…

Les premiers temps, tout semble irréel. La fatigue continue de progresser. Je vais docilement faire des prises de sang. L’ARN augmente rapidement, mais ce n’est pas significatif, dit-on. ALAT et ASAT normaux, normal selon les médecins, je suis un enfant. Mais alors, maladie active ou inactive ? Un cardiologue me trouve un important manque de sodium après m’avoir fait trimballer une machine à électrodes toute une journée au lycée. Pas de gros problème cardiaque en plus, c’est déjà ça. Je prends maintenant du fer, des vitamines et un supplément de fer. S’ajoutent à ça des cures pour les défenses immunitaires : j’ai toujours été un peu fragile.

Je finis par confier mon état de santé à ma meilleure amie, au lycée. Elle ne me questionne pas. Elle parle avec ma bande d’amis. De semaines en semaines, je les vois me tourner le dos. Elle refuse même de me regarder, même si je l’entends discuter derrière moi. Je ne comprends pas.
L’année se passe tant bien que mal, plutôt mal que bien.
Je me renseigne sur ma maladie : d’un côté, je vois que mes proches ne risquent rien. Et de l’autre, j’en parle un peu, surtout sur internet. Je pensais pouvoir trouver du réconfort. C’est tout le contraire. « Est-ce que tu penses une seconde à ce que tu infliges à ton copain ? Tu ne te sens pas coupable de lui faire courir tous ces risques ? » Et sans compter les insultes. Dégueulasse, crade, pxte, sxlope, nid à MST. Je n’irai pas plus loin.

Quand j’ai eu la confirmation du diagnostic, j’étais avec mon chéri depuis quelques mois seulement. Je lui demande s’il souhaite me quitter. Il ne voit pas pourquoi.
Bien sûr, je n’ai pas mis sa famille au courant. Pourquoi faire ? 6 mois, m’avait dit l’hépato. 6 mois après, elle m’annonce que ce ne sera pas possible. Pas avant plusieurs années.
Qu’est-ce que je fais avec ça, moi ? Je pleure, je crie, je hurle, je tape dans les murs ?
Non, en fait, maintenant, j’ai une seconde famille qui m’aime et l’impression de leur cacher quelque chose de puant, quelque chose qui ressemble très fort à une trahison. Je culpabilise.
À la fin de l’année scolaire, je me débrouille pour changer de lycée : je le rejoins. Ouf. Mais arrive la première S et les TPE.
Ne connaissant personne, on me met avec deux filles à l’air sympathique. Mais voilà : elles veulent faire un TPE sur les hépatites. QUELLE POISSE ! Après quelques semaines à esquiver le sujet, à faire des recherches dans tous les sens, une prof me change de groupe. Elle me demande des explications. Je les lui donne. Elle ne sera plus jamais aussi bienveillante avec moi. « Du mal à travailler en groupe » annotera-t-elle sur mon bulletin. J’aimerais bien l’y voir.
Entre-temps, j’ai réussi à me faire quelques amis, et j’ai fait un choix : accepter et respecter ma maladie est une condition sine qua non pour me fréquenter.
Dès que je mets quelqu’un au courant, mille questions fusent. Je me sens à chaque fois agressée, mise à nu. « Est-ce que je peux encore te faire la bise ? » « Est-ce que je dois prendre des médicaments ? » J’aimerais déjà bien les avoir pour moi, ces médicaments. Mais certaines personnes restent. Aujourd’hui, en plus de mon petit ami, j’ai deux très bons amis dans ma classe : qui datent de ma première.

Je finis l’année tant bien que mal, encore. Mais plus très mal que bien. Je suis très fatiguée, vraiment.
Mon nouveau généraliste, oui, nouveau, j’en ai changé parce que je ne supportais plus l’autre qui avait raté un VHC pendant 15 ans, et pense que la fatigue est dans ma tête. Dans ma tête, parce que je sais que j’ai un virus. Mais alors, ma fatigue d’avant, celle qui a provoqué mon dépistage, c’est quoi ? Mon ARN continue d’augmenter. Grandes vacances. Je passe deux mois formidables à me moucher malgré plus de 30°C, à tousser, à avoir de la fièvre.

Seule dans ma chambre, ou sur la plage, je fais le point. Qui je suis ? Qui, qu’est-ce que le virus ? Fait-il partie de moi ? Est-il un envahisseur ? Pourquoi ne m’autorise-t-on pas à m’en débarrasser ? Est-ce que cette envie est légitime ? Est-ce que JE suis légitime ?
Est-ce que je serais une personne différente sans lui ? Est-ce que je vais m’en sortir ? Quelle est cette sale douleur que je ressens depuis maintenant plus d’un an ? Une colique, comme me dit le médecin ? Malgré les médicaments ? Et une colique au foie ? Ksss.
Et puis, qu’est-ce qui m’autorise à vouloir ce traitement alors qu’il coûte si cher ? Est-ce que c’est NORMAL de dépenser autant d’argent pour rendre une vie plus supportable ? Est-ce que les autres n’auraient pas raison, finalement ? Peut-être que je me mens, peut-être que je suis sale, malfaisante et dangereuse. C’est pour ça qu’on ne fait rien pour moi, non ?

Rentrée. L’été ne m’a pas reposée. Après analyses, on apprend que mon ARN a été divisé par deux. Quoi qu’on en dise, je pense que ça explique mon état estival.

Pour vous parler franchement, je ne me sens pas bien. Rester impuissante me bouffe littéralement. J’ai mis deux profs au courant, elles l’ont bien pris. Mon prof principal s’en fiche éperdument et ne fais rien pour m’aider. Je n’ai pas tenté de dialoguer avec les autres. J’ai été absente presque deux mois, parce que j’ai été malade comme un chien tout l’hiver. Pourquoi ? Vous le savez bien. Je n’arrive pas à rattraper tous les cours. Je suis fatiguée. J’ai mal. J’ai été dispensée de Bac de sport, heureusement : j’ai du mal à monter trois étages, alors courir…
On a fini par me perfuser du fer, les cachets me faisaient trop mal, je refusais de les prendre.
Je suis toujours avec mon copain. Je refuse qu’il me touche ou m’embrasse. J’ai les lèvres effroyablement, étrangement sèches, et qu’il puisse avoir ce genre de contacts avec moi me dégoûte. À ce point.
Je ne me sens pas femme. Je sais que plus tard, j’ai des risques de contaminer mes enfants. Je n’ai pas envie d’être un bourreau. Malgré la quasi-absence d’activité intime, je prends religieusement ma pilule. J’aimerais être moins prudente, avoir le choix. Garder, ne pas garder ? Même si la réponse est évidente, c’est une liberté qu’on me refuse.
Je ne suis plus une bonne élève. En cours, je m’endors, presque tout le temps. Sans pouvoir me contrôler. Tout exercice de plus de 5minutes m’assomme aussi. Et le soir, quand je rentre, je m’écroule sur mon lit. Après, bien sûr, être rentrée chez moi, avoir fait 10 minutes à pieds en me tenant le foie. Qui fait mal.
Je veux faire médecine. Hépatologie, pour être plus précise. Ce matin, j’ai appris que j’étais acceptée à la fac de Genève. Ça me fait une belle jambe. J’ai peur, parce que je ne sais même pas si j’aurai mon bac. Je suis fatiguée.
Ma vie est remise sans cesse en question à cause d’un misérable petit virus et de misérables petits pourris qui se font du blé sur le dos des malades.
J’ai la haine. Je suis triste. Je me sens mal. Le soir, je soupire, et je me mets à pleurer. J’ai l’impression qu’on m’a volé ces 17, 18 premières années de ma vie. On ne pourra pas me les redonner, on ne me permettra pas de recommencer ma vie pour exprimer pleinement tout mon potentiel. J’aurais aimé continuer à être la première de la classe, en sauter une, pourquoi pas. Être spéciale, mais aussi exceptionnelle.

La seule chose que j’espère, maintenant, c’est un traitement. Chaque journée est difficile à supporter. Je ne supporte plus non plus les autres, parce qu’ils sont sains. C’est idiot dit comme ça, mais essayez quelques secondes de vous mettre à ma place. Comment faire comprendre aux autres que notre fatigue ne s’en ira pas après une longue nuit de sommeil ? Qu’une sortie en ville ne nous redonnera pas durablement le sourire ? Qu’on peut péter les plombs à la simple évocation de « lobbies » dans un cours de géo, ou de l’ « éthique » en philosophie ? Pourquoi je dois cacher tout ce que je ressens, ma peine, ma fatigue, et même ma douleur physique ?

Est-ce que je suis censée supporter ça à mon âge ? Ce poids, cette charge, ce fardeau ? Est-ce que, comme je l’ai entendu, je l’ai mérité ? Est-ce moral de gâcher ma vie comme ça ? Non, bien sûr que non.
Est-ce que c’est quand j’aurai abandonné qu’on viendra m’aider ? Non plus. La sécu ne rembourse pas le traitement pour les personnes qui ne vivent plus. Et j’ai l’impression de ne plus vivre.


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

JEANNE

L’orthographe et la ponctuation de l’auteur ont été respectées

Témoignage d’une rechuteuse : « C’est l’insulte pour quelqu’un qui a déjà 40 ans de cotisations »
Jeanne, mariée, une enfant étudiante à charge, 57 ans

Résultat d’une vie sage sans alcool, ni tabac : insuffisamment malade, je ne suis qu’un tout petit F2

Malgré un régime raisonnable et une prise régulière de mon traitement le diabète et la tension augmentent. Mon état nerveux s’aggrave, j’ai beaucoup d’insomnies et d’angoisses. Pour les douleurs musculaires intercostales, j’ai pris un RDV en Juin avec le rhumatologue.

J’attends « im-patiente » ma prochaine visite auprès du Docteur

Dans son dernier bilan : « Je reverrai la patiente avec l’ensemble de ses résultats et nous verrons s’il existe des signes objectifs d’atteinte systémique du virus C qui nous permettraient éventuellement de faire un demande d’accès au traitement. D’ici là, nous verrons s’il est possible de lui proposer de participer à un essai thérapeutique même si peu d’essais sont actuellement disponibles. »

Pourquoi dois-je attendre pour obtenir un traitement ? Je dois me débarrasser de cette trop longue maladie. Depuis 2008, en 7 ans j’ai appris comment évolue la maladie si on ne me soigne pas. J’ai peur d’une évolution subite car si le traitement supprime le VHC il ne guérit pas les cirrhoses installées.

Je suis encore en bonne santé, je fais attention à la préserver et je ne veux pas que les « méfaits » secondaires s’installent. C’est du bon sens, je veux le traitement avant que…

Je me prépare à l’après avec le psychologue pour la gestion du syndrome de Lazare et par mon réseau professionnel j’ai des perspectives d’emploi en animation au Musée de la Marionnettes.

J’ai un avenir, aidez-moi ! Je dois me débarrasser de ce VIRUS.

La pire violence que je subis, c’est le refus de droit aux soins !

Pour décrire au mieux l’origine de mon parcours de malade, j’ai choisi un extrait de courrier de mon docteur hépatologue :

06/2012, « Les antécédents de Mme sont assez réduits. Elle a présenté à l’âge de 16 ans (05/1973) une hépatite aiguë symptomatique peut-être au détour d’un épisode transfusionnel. Il est probable qu’à cette époque elle ait rencontré le virus B et le VHC. L’évolution clinique a été favorable et c’est en 1992 à l’occasion d’un examen endoscopique, des stigmates d’infection virale B ont été décrits et qu’une sérologie VHC est revenue positive. Cette sérologie à l’époque a été considérée comme le stigmate d’une infection ancienne et aucun bilan n’a été réalisé… En 2008 dans un contexte d’asthénie important un nouveau bilan a été réalisé. A ce moment le caractère évolutif de l’hépatite C a été confirmé. Il s’agit d’une infection liée à un virus de génotype 1a et la biopsie hépatique réalisée en 2008 retrouvait des stigmates d’hépatite chronique actifs avec une fibrose peu intensive (f0- f1) l’évaluation élastométrique était elle aussi rassurante… »

2008-2009, « Un traitement antiviral par PEGASYS et COPEGUS, une réponse lente avec un ARN viral négativé après plus de 9 mois. Le traitement a été conduit pendant 72 semaines (au lieu de 48) malheureusement une rechute virologique est survenue à l’arrêt du traitement… La tolérance du traitement a été marquée par des phénomènes anxio-dépressifs (médicaments et psychiatre) et une asthénie importante. »
Sur 18 mois de traitement. J’ai dû m’arrêter environ 8 mois ALD.
J’ai fait des analyses multiples en Neurologie. Effet de la maladie des traitements ? Rien n’a été probant mais j’ai toujours ces douleurs, prochain RDV en Juin 2015 en rhumatologie

2010-2013 reprise d’emploi malgré des souffrances handicapantes, et des séances de kinésithérapie. Je suis comédienne professionnelle.
L’Hépatite C et ses effets secondaires : état grippal, douleurs intercostales, grande asthénie m’handicapent de plus en plus pour monter les spectacles. Le matériel, les répétitions, les représentations à jouer les bras en l’air, porter les caisses pour les chargements et déchargements dans les structures culturelles est devenu bien difficile.
Professionnellement ces 72 semaines de traitement m’ont éloigné des collègues et des diffuseurs. Je ne peux plus tenir le rythme des festivals. Mon élocution n’est plus aussi fiable, perte de mémoire, bégaiements ou un mot pour un autre de plus en plus souvent. L’orthophoniste n’a rien décelé. Jusqu’en 2013, je tiens mon boulot un nouveau spectacle l’écriture la construction jusqu’à l’annonce d’un diabète de type 2, aucun de mes parents n’ont cette pathologie.
D’autres analyses médicales
« Sur le plan biologique il existe une cytolyse modérée prédominant sur les ASAT… Il existe un ferritinémie à un peu plus de 300. Recherche du gène hémochromatose est restée négative Le poids est globalement stable » je participe aux recherches de l’INSERM et fait le test de l’IL 28 b, toujours dans l’espoir d’un accès aux essais.
Déprimée, exténuée et souffrant d’asthénie constante. Mon médecin généraliste m’arrête et me propose du repos

Mai 2013 à juin 2014 arrêt Maladie Longue Durée
Puis une convocation du médecin de la sécurité sociale me dirige vers l’invalidité à 50 %.
Salarié sous le statut d’artiste, l’indemnité d’invalidité n’est calculée que sur les revenus et non sur notre « privilège » de statut d’intermittent. Calculé sur la base des revenus des 10 meilleures années j’obtiens une moyenne à 8000 €uros soit 50 % = 4000 €uros d’où aujourd’hui une indemnité de 380€uros par mois.
C’est l’insulte pour quelqu’un qui a déjà 40 ans de cotisations. Mariée, je n’ai droit qu’à cette somme rien de plus, me voici en dessous d’un RSA et je suis invalide.
En septembre 2014 j’apprends par un collègue syndiqué que j’ai peut-être un petit reliquat de mes droits Assedic acquis avant l’arrêt. L’indemnité d’invalidité est déduite de mes allocations Assedic, donc un revenu mensuel autour de 750 €uros, ce statut me convient mieux actuellement, je suis incapable de faire 507 h en 10 mois pour l’Assedic ou 600 h réclamées par la sécurité sociale pour être ayant droit.
Je fais au mieux, ce statut mixte me permet de patienter tout en cherchant une reconversion ou un débouché pour après le traitement.

Janvier 2015 : Le nouveau traitement est arrivé. Trop cher il n’est pas pour tous !
Epuisée et démunie, je me fais aider par l’équipe de l’hôpital ville. Un accompagnement du psychologue, le point avec l’infirmière (dossier RCP) et vais aux réunions de soutien des malades avec SOS hépatites.

En mars 2015 RDV avec le Docteur pour envisager le RCP.
Extrait du compte rendu du 24/03/2015.
« La patiente est revenue en consultation plus tôt que prévu avec une forte demande de traitement antiviral le plus rapide possible. Les manifestations cliniques sont centrées par une asthénie qui fluctue et des arthromyalgies diffuses sans stigmate inflammatoire à l’examen.
Cette symptomatologie peut tout à fait être en lien avec l’infection chronique virale C mais jusqu’alors, en l’absence d’éléments très objectifs et dans la mesure où les marqueurs de fibrose restaient très rassurants. Il est difficile sur ces seuls symptômes d’avoir accès aux nouveaux antiviraux qui pour l’instant restent réservés aux pathologies les plus sévères… La patiente accepte très mal cette situation et elle revenait donc pour une nouvelle évaluation et rediscuter des perspectives thérapeutiques. »


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

AGNES, SOIGNANTE

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« Philippe a requitté le soin »
Philippe Co-infecté, depuis 2 ans, nous lui parlons des nouveaux traitements. Rendez-vous pris auprès de l’hôpital où il est suivi. Il présente une fibrose f2, prend du crack, de temps en temps, compte rendu de la consultation, pas assez malade, a requitté le soin.


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

CHRISTOPHE

L’orthographe et la ponctuation de l’auteur ont été respectées

« Pas prioritaire ! »

Bonjour,

Je voudrais faire part de mon désarroi, car je suis porteur du VHC génotype 1 asymptomatique depuis 1992 date officielle suite à des erreurs de jeunesse. Je suis suivi depuis cette date par l’hôpital Cochin.

Cela fait maintenant 3 ans qu’on me dit que je ne suis pas prioritaire, pourtant, je vais avoir 50 ans dans quelques mois et cela m’inquiète fortement. En vous remerciant de la démarche que vous entamez pour un accès direct et total à tous ceux qui souhaitent continuer à vivre sans cette épée de Damoclès !!!


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

LA SEMAINE EUROPÉENNE DE LA VACCINATION EST TERMINÉE…

La Semaine européenne de la vaccination est terminée ! Vous en avez entendu parler ? Moi non !

Rien dans les médias nationaux ou alors si peu ! On nous annonce un débat citoyen sur la vaccination, mais on vient de rater une formidable occasion de débattre ! Ne me dites pas qu’il n’y a rien à dire sur les vaccins car il suffit de regarder notre newsletter d’avril pour comprendre la modernité, l’actualité, les problèmes éthiques et judiciaires liés aux vaccins.

Mais je voudrais attirer votre attention sur un autre point : le carnet de vaccination, où en est-on ?

C’était le thème de cette année pour cette Semaine européenne de la vaccination avec la question: « Où en êtes vous avec votre vaccination? »

Alors si comme moi vous avez perdu votre carnet de vaccination depuis longtemps et que vous avez du mal à savoir quel vaccin est à refaire ?

Une bonne façon de s’y retrouver ! Le site : mesvaccins.net !

Faites-vous un carnet de vaccination dématérialisé ! Pour vous et votre famille ! Sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique, ce site apporte bien plus qu’un simple carnet de vaccination en ligne, il vous aidera à préparer vos voyages, vous tiendra informé, vous indiquera les rappels nécessaires et si vous le souhaitez vous pourrez même autoriser le médecin de votre choix à y accéder et le consulter.

Mes vaccins.net, une vraie bonne idée !

https://www.mesvaccins.net/cve/cveid/index.php

Pascal Mélin

SPÉCIAL « SEMAINE DE LA VACCINATION » : SAMEDI

Cirrhotiques, de l’importance de la vaccination

En cette, Semaine européenne de la vaccination, le thème retenu cette année était: « Où en êtes-vous avec vos vaccins ? »

Lorsqu’on est porteur d’une cirrhose, quelle qu’en soit la cause, on est dans la catégorie des personnes immunodéprimées donc particulièrement vulnérables aux infections diverses.

Lors d’une infection, le foie est en première ligne car c’est à lui que revient le rôle d’éliminer les déchets des bactéries ou des toxines. Ce travail supplémentaire demandé au foie est le plus souvent responsable d’une augmentation des transaminases.

De plus, pour lutter contre les infections, le corps médical a souvent recours à des traitements antibiotiques ou autres, traitements également toxiques pour le foie.

Vous vous rendez compte du travail à accomplir pour un foie déjà malmené par un virus ou autre ? Donc il est primordial d’éviter le plus possible les infections et donc de se faire vacciner et d’être à jour de ses vaccins.

Il faut protéger le patient atteint de cirrhose de toutes les infections possibles.

Les vaccins doivent être à jour, anti diphtérique et polio, sinon il faut revacciner. Hépatite A et B bien sûr, pour ceux qui ne sont pas immunisés (SOS hépatites avait d’ailleurs obtenu le remboursement du vaccin contre l’hépatite A pour les patients porteurs de cirrhose).

Il faut également réaliser la vaccination contre le pneumocoque, le pneumo 23, car cette infection peut être gravissime. Enfin, chaque année on recommande aussi fortement la vaccination antigrippale. Malheureusement, la sécurité sociale ne possède pas toujours la liste des personnes en ALD au stade de cirrhose et il n’y a donc pas d’envoi systématique d’invitation à cette vaccination.

Toutes ces données sont confirmées par le guide de recommandation de la HAS rédigé en accord avec les sociétés savantes. La vaccination est donc fondamentale dans la prise en charge d’un patient cirrhotique mais cette protection doit être prescrite et réalisé dans le cadre des programmes d’éducation thérapeutique avec l’accord du malade.

Alors et vous ? À jour de vos vaccins ?

Pascal Mélin

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/surveillance_cirrhose_-_recommandations_2008_02_13__17_41_31_104.pdf

calendrier vaccinal 2

 

MARIE

L’orthographe et la ponctuation de l’auteur ont été respectées

« Faut-il aller en Inde, au Maroc, commander le traitement sur internet ? »

Bonjour,

Mon compagnon souffre d’une VHC depuis au moins 20 ans de génotype 4, il a toujours refusé le traitement à l’interféron et ribavirine ayant vu plusieurs de ses amis en grande détresse suite aux effets secondaires et nombreux d’entre eux sont morts après 4 ou 5 échecs !!!
Depuis deux ans, il tente d’accéder aux nouveau traitements, mais on lui refuse… sa fibrose est insuffisante !!!
Il souffre de dépression, troubles du sommeil, irritabilité, désordre intestinaux, maux de tête et j’en passe !!!
Ce virus lui gâche la vie !!! Un remède existe !!! Il a 52 ans et veut voir grandir notre fils de 2 ans, nous ne savons plus vers qui nous tourner.

Faut-il aller en Inde, au Maroc, commander le traitement sur internet ???

Aidez-nous s’il vous-plaît !!!
Qui puis je contacter ?

Merci de votre aide


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

SPÉCIAL « SEMAINE DE LA VACCINATION » : VENDREDI

Vaccinée mais pas protégée…

Ce titre est provocateur, mais il correspond à une réalité.

J’ai rencontré il y a deux ans une aide-soignante dans le cadre des consultations post accidents de travail. En effet, comme tous les soignants, elle avait bénéficié d’une vaccination systématique contre l’hépatite B au début de ses études.

Mais lors d’une piqure accidentelle et le contact avec le sang d’un malade, elle bénéficia d’un bilan de dépistage VIH/VHC et du contrôle de sa protection contre l’hépatite B. Et là, surprise ! On découvre qu’elle n’est pas protégée contre le VHB, qu’elle n’a pas les anticorps protecteurs. Le protocole professionnel prévoit que l’on refasse une nouvelle séance de vaccination, ou des injections, ou des injections de rappel si le taux d’anticorps n’est pas suffisant.

Avant de reprendre la vaccination, on décide d’approfondir le bilan, et là, on découvre que la patiente est porteuse chronique d’une hépatite B. Comment en est-on arrivé là ?

Deux hypothèses sont possibles :

1. La patiente fait partie des rares patients chez qui le vaccin n’a pas été efficace, elle a été contaminée et n’a pas guéri spontanément et est devenue porteuse chronique.

2. Lors de sa vaccination, la patiente était déjà porteuse de l’hépatite B de façon chronique, ce qui explique l’inefficacité de la vaccination.

En poursuivant les explorations et devant l’origine géographique de la patiente, on décida de réaliser un dépistage familial. On découvrit alors que sa mère était porteuse chronique tout comme sa sœur. L’explication était là, nous étions en présence d’une hépatite B dont l’origine était maternelle, sa mère l’avait contaminée au moment de sa naissance…

Cette histoire nous rappelle un point important.

Lorsqu’on va vacciner des adultes, il est possible d’arriver après l’hépatite B et de vacciner des personnes de bonne foi en espérant les protéger, alors, que l’on arrive déjà trop tard. Seuls les nourrissons nés de mère non porteuse d’hépatite B (dépistage obligatoire au cours de la grossesse) peuvent être vaccinés sans aucune hésitation. Chez les ados, on se retrouve dans les programmes de vaccination de rattrapage  avant l’entrée en sexualité. Chez les adultes, il faut se poser la question de l’intérêt d’un dépistage préalable.

Pascal Mélin