EASL 2019 BON CRU

La version 2019 du congrès européen d’hépatologie EASL était un bon cru…

Hépatite B, alors que depuis plusieurs années on ne voyait pas arriver de nouvelles molécules, en voici plusieurs qui frappent à la porte dont certaines qui pourraient agir directement sur la partie du virus de l’hépatite B intégrée dans le génome hépatocytaire… Comme le ABI-H3733 ou l’inarigivir de l’étude achieve, le JNJ 4964, le lenvervimab, ou le pradefovir !
Il y a 10 ans, peu de gens rêvaient qu’un jour on pourrait guérir 100 % des malades porteurs de l’hépatite C. En 2019, nous sommes peut-être à l’aube d’un temps où tous les malades porteurs d’hépatite B pourraient être guéris. Nous l’avons rêvé ils sont en train de le faire.

Hépatite Delta, le bulevirtide a été évoqué dans plusieurs communications comme la révolution thérapeutique ouvrant une aire au traitement efficace. Des échanges sont en cours en France pour permettre l’accès aux soins le plus rapide des malades porteurs via notre système pionnier au monde d’Autorisation Temporaire d’Utilisation, ATU (à suivre). SOS Hépatites va œuvrer pour l’accès au dépistage et aux soins.

Hépatite C, 2019 sera l’année où pour la première fois le nombre de communication concernant de nouvelles molécules est presque nulle ! Oui l’enjeux n’est plus dans le traitement d’ailleurs les projets de recherche sur des nouvelles molécules ont été abandonnées. Non, en 2019 les communications traitant de l’hépatite C concernaient les cascades de soins dans de nombreux pays ! Tout le monde se demande comment améliorer le dépistage de la Géorgie à l’Islande en passant par l’Allemagne, l’Italie, la Grèce, la Belgique ou l’Australie. Tout le monde y va de sa proposition. Dépistage en pharmacie, dans les centres de soins pour SDF, en médecine générale toutes les pistes sont à considérer.

La NASH est la nouvelle maladie hépatique à la mode qui verra d’ici 2 à 3 ans les premières molécules arriver sur le marché des médicaments comme le Lubiprostone mais aussi l’acide obéticholique (utilisé pour la cirrhose biliaire – étude régénérante). Mais des dizaines d’autres molécules ont été présentées, les pistes de prise en charge sont l’insulino-résistance, le stress oxydatif, la lipotoxicité ou bien encore le métabolisme lipidique. Nous ferons dans les mois à venir une publication spécifique. Mais avant l’arrivée des nouvelles molécules c’est la prise ne charge transdisciplinaire que nous devons imposer (cardiologue, diabétologue, hépatologue, diététicienne, moniteur éducateur sportifs etc.)

Coté addictologie, notre attention a porté sur une étude visant le lien entre Fibroscan® et CSAPA. Le Fibroscan® pourrait être un formidable outil prédictif de survie présenté par l’équipe allemande de Mueller : la survie d’un malade alcoolique à 10 ans est corrélée à la mesure de son élastométrie hépatique. A moins de 6 kPa la survie était de 90%, de 6 à 12,5 kPa à 78% et au-delà de 12,5 kPa de 64%.

La cancérologie aussi a présenté de nouvelles molécules et stratégies.
Au vu de toutes ces communications, SOS hépatites va définir sa ligne d’action et d’engagement pour 2019 et 2020, mais ça c’est pour notre prochaine newsletter en mai.

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