COMMUNIQUÉ DE PRESSE : MONOPOLE DANS LE TRAITEMENT DE L’HÉ PATITE C ?

Communiqué de presse : 6/12/2014

Pourquoi risquons-nous d’assister à l’organisation d’un monopole dans le traitement de l’ hépatite C ?

L’arrivée de nouveaux traitements contre l’ hépatite C permet d’espérer l’éradication du virus chez la quasi-totalité des malades. Mais nous assistons aujourd’hui à la mise en place d’une véritable stratégie de rationnement, créant ainsi une inégalité d’accès aux soins intenable dans la durée. Cette organisation, ce qui est un comble, crée une situation de monopole pour un laboratoire qui a pratiqué des prix exorbitants,  qui a été fustigé pour son comportement non responsable et à qui on octroie encore une ATU de 48 000 euros. Où sont les concurrents ? L’état français vient ainsi de créer et de favoriser un environnement anti concurrentiel au détriment des patients et de ses citoyens.

Rappel des faits :

En mai 2014, le médicament Sovaldi accède au marché français sous le régime des ATU.…au prix de 56 000€.

Le premier rapport d’experts coordonné par le Pr. Dhumeaux, permet de réaliser que les recommandations qu’il contient ne pourront pas être appliquées en raison du poids financier que le Sovaldi fait peser sur les comptes de l’Assurance Maladie.

C’est la première fois que des arguments économiques l’emportent sur les arguments scientifiques et thérapeutiques. Clairement, nous ne pourrons pas traiter tout le monde si nous ne voulons pas faire exploser les comptes sociaux.

Les premières recommandations de la HAS, plus restrictives que celles du rapport Dhumeaux, viennent tristement confirmer la tendance.

Marisol Touraine déclare que son intention est de permettre un accès le plus large possible aux nouveaux traitements et que tous les moyens seront employés pour faire plier Gilead, y compris en faisant jouer la concurrence dans un contexte d’arrivée de nouvelles molécules en 2014 et 2015.

Et en effet, nous apprenons qu’en juillet 2014, AbbVie dépose une demande d’ATU pour son association Viekirax/ Exviera et propose de fournir gratuitement le traitement dans le cadre de cette ATU.

Parallèlement, Gilead dépose une autre demande d’ATU : cette fois pour Harvoni, sa propre combinaison thérapeutique.

Mais toutes ces nouvelles demandes d’ATU sont bloquées par le gouvernement pendant l’examen parlementaire du PLFSS et notamment de la clause établissant une enveloppe budgétaire fermée pour le remboursement des nouveaux médicaments dans l’hépatite C.

Elles restent toujours bloquées pendant la négociation des prix des médicaments de Gilead.

Il y a 10 jours enfin, le prix commercial du Sovaldi est fixé à 41000 euros, et l’ATU d’Harvoni est accordée pour un prix de 48000 euros !

Mais que se passe-t-il pour l’AbbVie ? « Nous attendons,… nous ne savons pas, … »   ! Personne n’est capable de nous répondre.  Incompréhensible alors que tous les experts interrogés demandent à pouvoir utiliser ces molécules, qui, en plus, sont gratuites pendant plusieurs mois, permettant ainsi à l’Assurance Maladie d’économiser des dizaines de millions d’euros.

Ce n’est pas un problème d’efficacité : Viekirax/Exviera affiche entre 96 et 100% de guérisons avec un plan de développement très solide y compris pour les populations de patients les plus difficiles à traiter.

Il va falloir que les autorités nous expliquent pourquoi elles ont accordé une ATU à Harvoni à un prix de 48000 euros, alors qu’elles pouvaient estimer les besoins thérapeutiques couverts grâce aux associations Sofosbuvir/Daclatasvir ou Sofosbuvir/Siméprévir.

Il va falloir aussi qu’elles nous expliquent alors, pourquoi elles n’ont toujours pas statué sur l’ATU gratuite d’AbbVie. Deux poids, deux mesures ? Y-aurait-il des accords secrets ?

Là où les arguments thérapeutiques ne tenaient plus, nous pensions que les arguments financiers l’emporteraient. Et bien non ! C’est d’une incohérence totale.

Madame la Ministre, aidez-nous, expliquez-vous parce que là, nous sommes perdus !

Contact Presse

Michel Bonjour : michel.bonjour@soshepatites.org          tel 06 84 29 00 95

HARVONI VIRE le LEDIPASVIR

Nous connaissions le SOFOSBUVIR déjà accessible, en une prise par jour de 400 mg, premier inhibiteur de NS5B du VHC. Mais depuis hier le LEDIPASVIR, premier inhibiteur de NS5A dosé à 90 mg arrive sur le marché. Bien qu’efficace le ledipasvir ne sera jamais commercialisé seul et c’est directement sous la forme d’un combo qu’il serait disponible : l’ HARVONI. Il associe de façon fixe dans un seul comprimé 400 mg de sofosbuvir et 90 mg de ledipasvir.

Nous vous avions déjà parlé de l’harvoni dans nos colonnes en octobre dernier lors du congrès de l’AFEF : (http://www.soshepatites.org/2014/10/17/) du combivir/harvoni et pendant l’AALSD ou le Pr Marc Bourlière avait présenté l’intérêt de cette association pour traiter les cirrhotiques : http://www.soshepatites.org/2014/11/09/en-direct-boston-aasld-french-touch/).

Pour la première fois de l’histoire un médicament n’aura pas de développement seul mais directement en combinaison thérapeutique. Depuis hier soir, nous avons obtenu en France une ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation) qui sera réservé aux patients pré-cirrhotiques ou cirrhotiques qu’ils soient infectés par des génotypes 1 à 3 ou 4, naïfs de tout traitement ou en échec thérapeutique.

Pour les patients non cirrhotiques et naïfs (même au stade de cirrhose) le traitement devrait être de 3 mois et les traitements longs de 6 mois seront réservés aux patients cirrhotiques en échec d’un premier traitement.

Nous devrions ainsi obtenir des taux de guérison virologique de plus de 90 %. Deux questions restent en suspens, quel sera le prix de cette association ? Permettra-t-elle de revoir le prix du sofosbuvir ? Et comment va-t-on accompagner ces nouveaux traitements pour lesquels la compliance est primordiale, même si nous lui trouvons très peu d’effets indésirables, nous devons adapter nos programmes d’éducation thérapeutique.

Mais pour bien se traiter, attention aux interactions médicamenteuses. En effet, la prise concomitante de traitement antiacide pour l’estomac diminue l’efficacité des antiviraux et les deux doivent être pris à une distance d’au moins 4 heures. De la même façon il existe des interactions avec les traitements antiépileptiques ou anti VIH.

Harvoni peut se prendre avec ou sans repas mais attention aux associations avec d’autres médicaments.

Nous espérons que ce progrès verra rapidement arriver la concurrence avec le combo des laboratoires Abbvie.

Pascal Mélin

UN DEMI-MILLION D’EUROS… PARCE QUE VOUS LE VALEZ BIEN…

C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé lors d’une consultation.

Début août, c’est le retour des vacances, et comme chaque lundi la consultation est réservée aux malades atteints d’hépatites virales, reçus dans le cadre du programme d’éducation thérapeutique (ETP), par le médecin mais aussi par l’infirmière référente du programme d’éducation thérapeutique.

Ce lundi nous avions prévu de recevoir 5 malades avec une hépatite C sévère, en échec de tout traitement antérieurs. Ces cinq anciens combattants de l’hépatite virale pouvaient tous bénéficier des nouvelles molécules via une demande d’ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation). Nous avions remplis les dossiers de demandes et avions convenu avec les patients de nous revoir après les vacances (vacances des soignants, car les malades et les virus ne prennent pas de vacances…). Toutes nos demandes avaient reçues un avis favorable, il ne restait plus qu’a faire les ordonnances de nouveaux traitements, et décider de la date de mise en route auprès de l’infirmière d’éducation thérapeutique.

Ce jour là entre 14 et 16 heures, je me suis vu signer 5 ordonnances en quelques minutes, et engager par la même 500 000 euros de traitement ! J’étais replongé dans mon enfance, » tous les malades sont des “ Steve Austin “ et ce sont des “ hommes qui valaient 3 milliards“.

Plusieurs malades ont eu le vertige en voyant le montant du traitement, d’autres se sont demandés s’ils le valaient bien ?

Toutes ces questions et ces angoisses sont légitimes, et notre devoir est donc d’accompagner les patients dans leurs réflexions. Par contre ce qui est difficile à entendre, c’est la parole des soignants : « monsieur X mérite t-il que notre société dépense une telle somme pour le guérir ? ». Certains appellent cela une réflexion éthique pour moi c’est de l’eugénisme ! Ce débat a le droit d’être, mais il doit avoir lieu au grand jour et sur la place publique avec tous les intervenants : laboratoires, malades, médecins, financeurs, politiciens et économistes de la santé.

Il ne faut jamais oublier que les rumeurs et les préjugés se transmettent plus vite et plus facilement que les virus ! Et pourtant il y a un vaccin : il faut en parler…

Pascal Mélin

NORMIX, VOUS CONNAISSEZ ?

Début 2014, nous avons tous vu les ATU (autorisation temporaire d’utilisation) prendre le devant de la scène hépatologique avec le sofosbuvir. En ATU, depuis quelques mois seulement, le sofosbuvir a obtenu. C’était au début janvier 2014. Et sa commercialisation à 660 euro le comprimé a été validé par l’obtention d’une AMM (autorisation de mise sur le marché).

Le corps médical et les malades se félicitent de ces progrès qui permettent d’envisager les guérisons pour un plus grand nombre de malade.

Même si les études, les attentes et les demandes ont permis cet accès rapides à une nouvelle molécule, il n’en est pas toujours de même.

Prenons l’exemple du Normix en ATU, en hépatologie depuis plusieurs années maintenant ! À quoi sert cette molécule ?

Le Normix est un antibiotique efficace sur la flore intestinale et a une place prépondérante dans l’encéphalopathie chronique. Une des complications des cirrhoses n’est autre que l’encéphalopathie chronique. La flore intestinale produit de l’ammoniac qui doit être éliminé par le foie. Malheureusement, en cas de cirrhose, l’élimination d’ammoniac est insuffisante et cette dernière s’accumule dans le sang et son accumulation dans le cerveau ralenti son fonctionnement. Le patient est alors en encéphalopathie d’origine hépatique et le traitement de base est de provoquer une diarrhée grâce à l’utilisation de laxatif dont le plus courant est le Duphalac.

Malheureusement, dans certains cas, les laxatifs sont insuffisants et ont demande alors une ATU de Normix qui est un antibiotique qui permet de faire diminuer la quantité de bactérie dans l’intestin. Cela est alors souvent efficace. Le Normix a donc toute sa place dans l’arsenal thérapeutique hépatologique. Mais voilà, il n’y a pas d’enjeu financier autour du Normix ni de lobby… Le Normix reste en ATU depuis trop longtemps alors que plusieurs centaines de malades vivent mieux grâce à son utilisation.

Reconnaitre le Normix et le sortir de son ATU pour être reconnu. Voici une nouvelle bataille pour SOS HEPATITES…

Pascal Mélin

COMMUNIQUÉ DE PRESSE : SOFOSBUVIR: DU RȆVE A LA RÉALITE…

Indiqué dans le traitement de l’hépatite C, le sofosbuvir, antiviral à action directe, développé par le laboratoire Guilead semble prometteur. Il serait puissant et mieux toléré.
Pourtant, le sofosbuvir va rester hors de portée de la majorité des personnes vivant avec le VHC… Son prix de vente est estimé aux environ de 58000 euros.

Ci-dessous, le communiqué de presse de médecins du monde:

sofosbuvir médecin du monde

COMMUNIQUÉ DE PRESSE : TRAITEMENT DE L’HÉPATITE C – UNE REVOLUTION DANS LES NOUVEAUX MÉDICAMENTS BLOQUÉS PAR LA LOI!

Communiquée de presse

19 novembre 2013

 

TRAITEMENT DE L’HÉPATITE C – UNE REVOLUTION DANS LES NOUVEAUX MÉDICAMENTS BLOQUÉS PAR LA LOI!

 

Cela a été confirmé la semaine dernière lors du congrès américain sur les maladies du foie. Il existerait bien des nouveaux traitements extrêmement efficace pour traiter les patients atteints d’hépatites C.

Mais, il semblerait que la loi ne puisse pas permettre d’y accéder.

Ci-dessous, le lien du communiqué de l’AFEF (Agence française pour l’étude du foie), histoire de cerner davantage cette affaire.

CP AFEF article 39_V 131113 matin