IL FAUT TROUVER LA FÉE CLOCHETTE

La fée électricité si chère à Jules Verne est omniprésente dans notre vie quotidienne. Qui pense encore à elle dans notre quotidien lorsqu’on recharge un téléphone, un ordinateur, ou allume simplement une lumière…
Lorsque notre action à commencé, nous étions arrivés avec vidéoprojecteur, ordinateurs portables, diaporamas prévus pour les élèves et les professeurs… On nous avait attribué le coin jeune pour faire notre topo et là surprise !

Une seule et unique prise… Dans les salles de classe il n’y a souvent qu’un plafonnier et pas de quoi se brancher pour être en contact avec la fée électricité. Et bien sur nos listes d’élèves étaient accessibles sur écran !!

D’un seul coup, dans l’après midi Jules Vernes rappela sa fée, ce qui nous bloqua instantanément. Heureusement, l’assistante sociale partenaire précieuse du projet, était là ! Elle prit papier et crayon, puis demanda aux élèves de se mettre en ligne, nota les noms dans l’ordre sur une feuille et distribua à chacun un ticket avec son matricule, et son prénom afin de pouvoir se diriger vers l’atelier TROD et se faire dépister.

Ouf la solution était trouvée, le dépistage pouvait reprendre car, « dépisté il suffit qu’un S vous manque et tout est dépité… » Mais adieu mon beau diaporama, je devais convaincre les élèves avec mes mots mais je savais que ma fée clochette était là et veillait sur mon topo…

Pascal Mélin

LE TAM TAM AU SECOURS DES TRODS

Dans le cadre du projet vaccination à Madagascar, SOS hépatites avait demandé à ce que des tests rapides d’orientation diagnostique pour dépister les enfants déjà porteur de l’hépatite B soient effectués. Le but de cette action était de vacciner des enfants et de les protéger avant l’entrée en sexualité mais également d’évaluer le nombre d’enfants contaminés par une probable transmission mère –enfant. En effet les enfants chez qui l’on retrouve un portage chronique de l’hépatite B avant 14 ans sont habituellement contaminés lors de leur naissance par une transmission de la mère à l’enfant qui devient alors chronique dans plus de 90 % des cas.

Nous voulions donc dépister les enfants avant de les vacciner car dans les enquêtes épidémiologiques faites à Madagascar, on retrouvait entre 3 et 20 % des enfants contaminés par leur mère. Vacciner ne sert alors à rien et peut même induire l’idée que l’on est protégé alors qu’on est porteur et donc contagieux.

Le slogan est simple : « se dépister pour mieux se protéger »

Nous attaquions donc notre mission avec des TRODs de dépistage du portage de l’Ag Hbs. Mais très vite, nous nous retrouvions confrontés au fait que chez les enfants malgaches, le prélèvement sanguin capillaire et très difficile et ce d’autant qu’il faut récupérer 3 gouttes de sang. Mais c’était sans compter sur l’inventivité des militants.

Il suffit de demander aux enfants de chanter en frappant dans les mains puis de faire du tam-tam avec les doigts sur la table de prélèvement des TROD. Et ca marche !

Voilà une façon de réfléchir nouvelle … Applaudissez, vous allez être trodé. Tiens ! Bien venu à ce nouveau verbe TRODER. A soumettre à l’Académie Française.

Pascal Mélin

LES GLOBES-TRODERS

Voici une nouvelle piste que je vous propose de prendre : celle des globe-troders. Pas étonnant que pour dépister il faille prendre une autre piste et sortir de la piste …
Le TROD a été conceptualisé pour le VIH mais il ne s’agit en aucun cas d’une invention. Le test de Guthrie permet, depuis longtemps, de dépister sur un buvard, le phényle cétonurie chez les bébés juste après leur naissance. Et,les diabétiques utilisent de longue date des tests de glycémie capillaire pour connaitre leurs variations de taux de sucre. Mais avec l’épidémie de VIH, il est apparu nécessaire de développer des tests rapides pouvant être réalisés hors les murs d’un hôpital, d’un cabinet médical ou d’un laboratoire. Nous sommes sur le point d’inventer un nouveau métier celui de « préventologue », associant un message de prévention et un dépistage par le TROD avec un accès à un outil de contrôle du risque infectieux par une mise à disposition immédiate de préservatifs ou de vaccins. En 2013 le dépistage doit aller au devant des populations les plus vulnérables et c’est le sens des nouveaux programmes d’utilisation des TRODs dans les pays riches.

Alors que nous réfléchissons en France à l’utilisation des TRODs VIH, pour aller à la rencontre de ces populations dites vulnérables et échappant aux messages habituels de prévention, nous attendons depuis 2 ans la validation des TROD VHC et des TROD VHB. A quand la mise à disposition des multi-TRODs pouvant répondre en une seule goutte de sang au risque d’avoir été exposé aux trois virus VHB,VHC et VIH ? Ces tests existent et sont en attente de validation ou d’amélioration. Mais, il est urgent de réfléchir à la façon de vouloir les utiliser dans les pays riches. Deviendront-ils des outils d’orientation et de pré-dépistage ou deviendront-ils des armes de prévention dans la guerre menée au virus ?
En attendant ce débat en France, il existe déjà un TROD permettant de diagnostiquer le portage chronique du virus de l’hépatite B avec une sensibilité et une spécificité proche de 99% et presque équivalente à une prise de sang. Il n’en fallait pas plus pour imaginer que les TROD VHB avaient leur place dans les pays pauvres à forte prévalence de l’hépatite B.

SOS hépatites rejoignait l’équipe d’Amsolid sur un projet TROD et vaccination dans un collège de Madagascar où l’épidémie toucherait une personne sur cinq. Cette mission a permis de lancer un nouveau concept celui de globe-troder, peu de gens ont cru à ce projet mais des fonds ont pu être levés et presque 500 personnes testés par des TROD et vaccinés.


Les petites poupées au bout du doigt entre TROD et vaccination

Les globe-troders sont nés, merci à tous ceux d’Amsolid et de SOS Hépatites qui ont soutenus ce projet et lui ont permis de voir le jour. C’est possible la preuve est faite, nous avons à portée de main les concepts et les moyens de juguler l’épidémie d’hépatite B et comme l’affirmait Che Guevara : « Soyons réaliste demandons l’impossible »

Pascal Mélin