« Dépistage et vaccination contre l’hépatite B » sont une entité propre. Ces deux actions sont en continuité. Elles ne devraient donc pas être séparées car l’une n’a pas de sens sans l’autre.
À l’heure où nous réclamons l’accélération de la recherche pour l’obtention d’un vaccin contre l’hépatite C, nous devrions apprendre à mettre en cohérence la vaccination et le dépistage de l’hépatite B et prouver nos capacités sanitaires.
Une bonne raison de se vacciner ?
Toutes les études le montrent dans 30 % des cas nous ne nous retrouvons pas le mode de contamination. Ce n’est pas que ceux-ci soient inconnus, c’est simplement que nous ne retrouvons pas de facteurs évidents de contamination dans l’histoire du patient. De ce fait, nous prouvons que le virus de l’hépatite B circule énormément. Nous pouvons être contaminés sans le savoir car les signes et les symptômes de la maladie peuvent passer inaperçu. Il sera alors difficile de se reconnaitre comme une personne à risque et donc de se faire dépister. Une seule réponse : être vacciné lorsque nous sommes nourrisson pour ne pas se poser cette question à l’âge adulte.
Une bonne raison de se dépister ?
Vous avez fait un voyage à l’étranger, dans un pays de forte endémie alors si vous n’étiez pas protégé vous devez vous faire dépister. Mais contrairement au VIH la réponse n’est pas oui ou non. Et principalement trois cas de figure peuvent se présenter.
Premièrement : vous êtes porteur du virus et cela nécessite des bilans complémentaires.
Deuxièmement : vous avez été en contact avec le virus. Vous en avez guéri spontanément, c’est rassurant mais prouve que vous avez eu un comportement à risque et que vous avez croisé le virus qui est peut-être au tour de vous dans votre entourage.
Troisièmement : vous avez été vacciné et vos anticorps vous protègent contre l’hépatite B (VHB).
Le dépistage ne doit pas répondre uniquement à la question « suis-je contaminé ? » Mais aux trois situations citées ci-dessus afin d’évaluer les besoins de se vacciner.
Se dépister pour mieux se vacciner voila notre véritable enjeu de santé public en matière de lutte contre l’hépatite B.
Pascal Mélin