À travers de l’ensemble des questions posés lors de notre campagne nutritionnelle sur http://soshepatites.org/doctinutri, nous comprenons que l’appétit et les variations de poids sont au cœur du traitement de l hépatite C et il faut être précis.
Lors d’un début de traitement les besoins en protéines sont tel que l’amaigrissement initial se fait au dépend de la masse musculaire, expliquant en partie la fatigabilité à l’effort. La limite au-delà de laquelle il faut prendre en charge de façon draconienne le problème se situe à 10% de perte de poids, par rapport au poids initial. Il devient alors urgent de mettre en place des compléments nutritionnels et une prise en charge en diététique adapté car l’organisme rentre le plus souvent en zone de carence.
À la fin du traitement, lors de la récupération de l’appétit, en quelques semaines ou en quelques mois les patients retrouvent leur poids initial, mais que se passe-t-il en fait ?
Le corps n’est pas en capacité immédiate de refaire du muscle et même si l on reprend les kilos perdus se sont essentiellement des reprise de graisse que l’on constate avec des dépôts qui se font hors des zones musculaires. Ce changement de répartition de masse est très souvent responsable de désordres musculo-squelettique : sciatique, lombalgie, tendinite etc. L’équilibre du corps se modifie. Dans mon expérience les patients s’en plaignent régulièrement. Ils ont repris leur poids, le virus a le plus souvent disparu, mais pour autant, que peut on faire pour éviter de se retrouver dans cette situation ?
Avant le traitement, il est nécessaire de faire un bilan nutritionnel et de carence, pour maintenir son poids et sa masse musculaire mais aussi sa qualité de vie car les deux sont corrélés.
Après le traitement, il est absolument nécessaire de se faire accompagner par un kinésithérapeute pour régénérer la masse musculaire. Peu de travaux ont été réalisés sur ce sujet mais ils sont courants en cancérologie et le plan cancer à venir prévoit de renforcer les prises en soins post traitement. Il est donc nécessaire d’écouter, d’entendre et de prendre soins de son corps tant au niveau nutritionnel que physiologique avant pendant et après le traitement. Lors de vos prochaines consultations n’hésitez pas à demander à votre médecin spécialiste une consultation diététique et un bilan kinésithérapeutique.
Pascal Mélin