Le Congrès Européen d’hépatologie s’intéresse de plus en plus au comportements addictifs ! Et c’est tant mieux. En addictologie, le premier organe qui souffre c’est le cerveau, puis vient tout de suite après le foie… on rappellera que 80% des nouvelles hépatites C sont liées à l’usage de drogues.
Donc la recherche fondamentale, derrière des microscopes c’est bien, mais il faut aussi aller au-devant des malades pour les dépister et mieux les accompagner vers le soin. C’est ce que nous propose l’équipe australienne de Melbourne dont les travaux ont été présentés par Sally Von Bibra.
Cette étude TAP (Treatment and Prévention) s’adressait aux bien connus PWID (Persons who Inject Drugs) nous, on dirait simplement les injecteurs. Pendant une année, un bus est allé à la rencontre des usagers sur leur lieu de consommation, une infirmière pouvait y faire des tests de dépistage, des prélèvements sanguins mais aussi des FibroScan, et mettre en route des traitements par Sofosbuvir et Ledipasvir.
En mars 2016, on comptait 172 usagers ou partenaires d’injection qui étaient porteurs d’une sérologie positive. 52 personnes ont refusé de participer à l’étude, mais leur données sociodémographiques et leur parcours étaient comparables aux PWID dépistés.
Cette étude est particulièrement intéressante car elle a permis aux usagers de prendre conscience de leur maladie et de la stigmatisation liée à celle-ci.
L’infirmière, au-delà des bilans de dépistage a pu délivrer des messages de prévention et depuis le début de l’étude on a pu voir diminuer les cas de transmission de l’hépatite C. Maintenant, on attend avec impatience la suite de l’expérience pour monter que les traitements antiviraux sont pris correctement et que les résultats sont comparables à une population standard.
Bravo à l’étude TAP « Traitement et prévention ! » Ca me rappelle quelque chose… Il me semble qu’il y a 15 ans lors de mes premières participations à des congrès d’addictologie au THS (Toxicomanie Hépatites Sida) je tenais ce discours : l’hépatite C chez les usagers de drogues il faut la traiter pour faire entendre et rendre cohérent les message de prévention.
Que c’est bon de ne pas être seul à hurler.
Pascal Mélin