Le monde entier a eu peur de la dernière épidémie de virus Ébola qui a touché les pays pauvres de l’Afrique de l’Ouest. Elle avait débuté en décembre 2013 en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. C’est en mars 2016 que l’épidémie a été déclarée sous contrôle, après 11 000 morts.
Pendant le temps de cette épidémie les pays riches ont mis en quarantaine tous les pays pauvres de l’Afrique de l’Ouest. Embargo de circulation des biens et des personnes et aussi blocage économique. Pendant ce temps, des équipes médicales ont été envoyées avec des hôpitaux de campagne et des hordes de virologues ou de spécialistes en épidémiologie.
On a même accueilli dans nos pays riches les élus des élus pour les admettre en chambre d’isolement et bénéficier des soins les plus pointus. Même l’ANRS a travaillé sur l’épidémie. Tous nos chercheurs ont travaillé d’arrache-pied pour mettre au point un vaccin contre le virus Ébola et cela a été fait en moins de 1 an. Des nouveaux traitements antipaludéens ont été testés avec une certaine efficacité, tout comme les vaccins, mais la plupart des personnes infectées sont mortes.
Ce qui a permis de contrôler l’épidémie c’est l’obligation d’isolement et de quarantaine dans les régions les plus touchées. Les pays riches se sont félicités et sont vite passés à autre chose, oubliant de tirer les leçons de cette épidémie.
Pourtant aujourd’hui, chacun des pays touché est retourné à ses difficultés sanitaires. On a pu enregistrer une nouvelle épidémie dont personne ne parle en dehors de quelques ONG : des poussées de viols, d’agressions sexuelles et de violences envers des femmes et de toutes jeunes filles, au sein des maisons, engendrant une épidémie de grossesses.
L’histoire nous a appris que c’est souvent le cas après un drame comme une guerre mais là, cette épidémie est toute autre. Les autorités locales sont en grande difficulté pour reconnaître ces crimes survenus dans une ambiance si particulière. Mais nous, pays riches qui avons notre part de responsabilité dans les décisions qui ont été prises, allons-nous encore faire semblant de ne pas être au courant et regarder le foot ? Combien de victimes indirectes d’Ébola faudra-t-il encore ? Entre ces jeunes filles traumatisées, voire orphelines, et les enfants à naître.
Moi, je le dénonce et au nom de la science je demande pardon !
Si vous en avez le courage, regardez un film qui n’a pas eu les autorisations pour passer au cinéma ou sur les chaines télévisuelles : La leçon de e-bola, réalisé par Christian Marazziti. Il sera disponible gratuitement en streaming sur un site dédié à partir du 15 juillet.
La vaccination c’est l’apprentissage de la mémoire, alors face à de telles épidémies n’oublions rien.
Pascal Mélin
Pour en savoir plus : http://www.slate.fr/story/117047/ebola-epidemie-viols
tout ça se passe loin de nous et l’on n’y pense pas tous les jours…j’ai été bouleversée par le reportage de Yasmin Seeman, que pouvons-nous faire à notre niveau, sinon dénoncer? mais il y a un autre problème, l’hépatite B sévit en Afrique surtout dans ces régions pauvres, ces femmes et adolescentes violées sont peut-être contaminées et qui s’en préoccupe? je n’ai rien lu à ce sujet, notre rôle est d’alerter, non?
Janine
oui complétement d’accord
il y a deux ans nous avons déjà rapporté des hépatite B transmise sur viol.
et qui contrairement au VIH n’amène pas la justice sur un statut de viol aggravé
pascal
Un an pour un vaccin ? Si c’était aussi rapide pour d’autres pathologies ! 😀
Je rejoins Janine, erk. :c