Merci à l’infirmière qui m’a permis de rencontrer un traducteur et qui m’a convaincu d’écrire mon histoire.
Je suis géorgien et j’ai fui mon pays avec ma femme et mes deux enfants.
Cette décision n’a pas été facile à prendre. Après plusieurs semaines sur les routes nous sommes arrivés en France. Dans le premier foyer où nous avons été accueillis, nous avons rencontré un éducateur, une infirmière et un médecin. On nous a fait réaliser une radio des poumons pour voir si on n’avait pas la tuberculose puis une prise de sang dans un centre gratuit pour voir si nous n’étions pas porteur d’une autre maladie.
Nous pensions être en bonne santé, je ne me suis donc pas opposé. Mais quand on nous a rendu les résultats, on m’a appris que j’avais une hépatite C. J’ai tout de suite demandé une vaccination pour ma femme et mes enfants mais on m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas de vaccin.
Pour répondre à mes questions, on m’a envoyé avec un interprète auprès d’un professeur des maladies du foie. Il m’a fait faire plein de bilans et quand je suis retourné à la consultation il m’a expliqué que je ne pouvais pas être traité parce que je n’étais pas assez malade.
J’étais en train de lui expliquer ma difficulté à comprendre quand il m’a déclaré : « Mais si vous voulez être traité vous n’avez qu’à retourner en Géorgie où il a été décidé d’un accès universel aux traitements pour tous les malades. »
Moi j’ai trouvé ça scandaleux et vous devez le faire circuler !
Pascal Mélin