Je reviens d’un congrès portant sur l’hépatite C.
Celui-ci était très bien organisé et les échanges intéressants. Mais, le militant que je suis a senti la moutarde lui monter au nez. Car j’y ai entendu des dérapages sémantiques. Je ne voudrais pas être le Maître Capello de l’hépatologie, loin de là, mais quand même.
Rappelons qu’à l’heure du dépistage ciblé, tout ceux qui ont connu Maître Capello doivent être dépistés (ou Hélène et les garçons), mais je digresse, car aujourd’hui, mêmes ceux qui n’ont pas connu l’époque où les téléphones étaient attachés aux murs par des fils doivent aussi se faire dépister au moins une fois.
Universalité, je t’oublie.
Bref, un des thèmes était : « Comment faire avec les malades difficiles ? »
On estime que 3 % de patients ne pourront pas être guéris, avec un traitement de base et que malgré un deuxième traitement renforcé, il y aura encore des échecs, ce qui amène à cette qualification de « malade difficile ».
Bien sûr, les raccourcis verbaux oublient de dire « malades difficiles à traiter », ce qui n’est pas la même chose.
Il m’est revenu mon combat d’il y a 10 ans, où l’on parlait de « répondeurs virologiques soutenus » et de « non-répondeurs ».
Quand les traitements étaient efficaces, c’est le virus qui répondait au traitement et en cas d’échec, c’était le malade qui était non-répondeur.
Dix ans après, on refait la même chose. L’échec du traitement par des AAD (antiviraux à action directe) qualifie le patient de malade difficile.
On pourrait comme pour les enfants que l’on qualifie volontiers de difficiles ou de turbulents, proposer la qualification de malade turbulent ou hyperactif ou qui n’écoute rien…
Messieurs les Hépatologues, soyons vigilants, les malades peuvent être difficiles à guérir, mais comme les enfants, ils sont rois.
Pascal Mélin