Le 20 mai 2019, le Ministère des Solidarités et de la Santé déclarait possible la prescription de traitement antiviral contre l’hépatite C par l’ensemble des médecins, et notamment par les médecins généralistes, sous conditions (communiqué de presse).
SOS Hépatites a lu et relu la fiche mémo de la HAS. Il persiste des zones d’ombre que nous voudrions partager :
1/ L’évaluation de la fibrose ?
Nous voici revenus 20 ans en arrière, à la grande époque ou c’est la biopsie hépatique qui décidait de l’accès aux soins. Certes, l’évaluation de la fibrose a progressé dans son évaluation non invasive (FibroScan® ou tests sanguins), pourtant l’étape limitante est à nouveau l’évaluation de la fibrose, ce qui signifie comment va se faire l’accès rapide à l’évaluation, au FibroScan® ou aux tests non invasifs ?
Bien sûr, la problématique en médecine générale sera différente de celle des CSAPA.
2/ Le contrôle de la fibrose ?
Imaginons que la fibrose a pu être évaluée par FibroScan® ou autres tests non invasifs, on peut alors définir que le patient n’a pas une fibrose sévère ou une cirrhose et le médecin généraliste peut alors prescrire un traitement antiviral.
Mais qui va contrôler que l’on est bien dans le cadre d’un parcours simplifié. Cette tâche incombera-t-elle au pharmacien ou bien le médecin conseil ? Mais cela serait un nouveau frein ?
3/ Les comorbidités mal contrôlées ?
Qu’est-ce qu’une comorbidité mal contrôlée ? Cette notion mérite des informations complémentaires. Elle embête déjà les médecins généralistes et les acteurs impliqués dans le sujet du parcours simplifié.
Voilà quelques questions, mais ne nous trompons pas SOS Hépatites se félicite de cette extension de prescription.
En 2016, nous avons eu l’accès universel au traitement pour tous les malades, en 2019 nous voici avec un accès universel aux traitements pour tous les prescripteurs.
Notre prochaine victoire est l’accès universel au dépistage de l’hépatite pour toute personne sur le territoire français !