On imagine souvent que les sujets migrants sont isolés, c’est faux !
Un migrant est le plus souvent dépositaire de l’espoir et des économies de toute une famille ou toute une tribu. Car pour qu’un migrant arrive sur notre sol il a dû donner de l’argent à de nombreux intermédiaires avec l’objectif ultime de s’insérer puis de trouver du travail et renvoyer de l’argent auprès des siens pour les aider !
Les migrants à leur arrivée sur le sol français se voient proposer un dépistage des 3 virus B/C/VIH.
Comme leur pays d’origine est le plus souvent dans une zone de forte endémie il est fréquent de les découvrir porteurs chroniques de l’hépatite B. Le plus souvent, c’est la première fois qu’ils apprennent ce qu’est l’hépatite B et qu’ils en sont porteurs.
Alors notre système de santé les amène à des consultations de bilans plus poussés.
C’est là que j’ai rencontré hier un migrant arrivant du Tadjikistan, on l’a découvert porteur de l’hépatite B, on lui explique de façon aussi claire que possible les modes de contamination et surtout le dépistage et la vaccination de l’entourage. C’est alors que l’on découvre qu’il a laissé au pays, une femme et un enfant de 3 ans…
Nos regards se croisent, je sais qu’il a compris,sa femme est-elle contaminée ? Comment la prévenir ? Cela coûte cher un dépistage et après comment la protéger ou pire, la faire accéder au traitement ?
Il accepte le reste du bilan comme quelqu’un de résigné qui a compris que pour lui l’hépatite B est une double peine !
Pascal Mélin