Voici une histoire entendue et constatée pendant le Road Trip Hépatant de Bourgogne Franche Comté.
Depuis quelques mois l’accès à la prescription des traitements antiviraux contre l’hépatite C est autorisé aux médecins généralistes.
Ecoutez donc l’histoire de Mathilde (ce n’est bien sûr pas son vrai prénom). Elle se présente dans un CSAPA où le Road Trip BFC (Bourgogne Franche Comté) a fait étape. Elle demande à se faire dépister car elle a eu une hépatite C censée être guérie depuis 1 an. On refait un TROD VHC par sécurité qui bien sûr revient positif puis on lui propose une PCR à la recherche d’une présence virale, et ce, avec le GeneXpert.
Et là, surprise ! La charge virale est positive !
Mathilde se serait-elle recontaminée ?
On reprend l’entretien avec elle à la recherche d’une prise de risque pour expliquer une éventuelle recontamination…. Mais on ne détecte aucune piste d’explication !
Cependant elle nous apprend que durant son traitement antiviral, elle a présenté un abcès dentaire, et a alors consulté son médecin traitant qui l’a mise sous antibiotiques en lui disant « d’arrêter son traitement pour le virus pour l’instant ».
Malheureusement le traitement n’a jamais été repris devant des difficultés digestives et il n’y a donc jamais eu de guérison.
Le traitement de l’hépatite C par AAD (antiviraux d’action directe) ne doit jamais être suspendu quand il a été commencé. En cas d’urgence pour avoir un avis spécialisé il faut prendre un avis téléphonique auprès de son hépatologue ou du centre de référence régional.
J’espère que le cas de Mathilde est isolé et que les médecins généralistes ne balayent pas d’un revers de main les AAD. Les malades doivent connaitre leur traitement et la nécessité de ne pas l’arrêter.
Pascal Mélin