La Toussaint est toujours un moment difficile que l’on soit croyant ou pas… Des journées qui raccourcissent, le temps qui devient gris et froid, la société qui se met en pause morbide pour se souvenir de ceux qui sont morts et qui nous manquent…
En 2019, alors que se faire annoncer que l’on est porteur d’une hépatite C est parfois assimilé à une guérison garantie, il faut se souvenir de tous ceux qui ne sont plus là et qui ont parfois traversé des cauchemars. Beaucoup de militants ou de proches sont partis à SOS Hépatites, c’est à eux tous qu’on pense, nous avons nous aussi notre flamme du souvenir à la mémoire de l’hépatant inconnu !
Se souvenir de Jacky qui après l’échec de plusieurs traitements a préféré se suicider plutôt que d’accéder à la greffe…
Se souvenir d’une hépatante marseillaise qui bien que guérie de son hépatite C est morte d’un cancer induit par le tabac…
Se souvenir de Gisèle cette infirmière en retraite qui après guérison de son hépatite C a donné 10 ans de sa vie pour répondre sur la ligne d’écoute et de soutien de SOS Hépatites…
Se souvenir d’un coinfecté qui se débattait comme un fou contre la stigmatisation et pour l’accès aux soins et qui est mort des suites de son tabagisme…
Se souvenir de cette représentante de Bourgogne, morte dans un accident de la voie publique, renversée par une voiture alors qu’elle portait la voix de SOS Hépatites et des malades…
Se souvenir de cette jeune militante strasbourgeoise qui est morte au bord de la transplantation hépatique…
Se souvenir de cet infirmier coinfecté militant de Charleville qui s’est battu pour créer un CAARUD dans les Ardennes, sous l’égide de SOS Hépatites, pour qui la maladie VIH était contrôlée, mais c’est son foie qui n’a pas pu attendre les nouveaux traitements…
Se souvenir de tous ces malades guéris de leur hépatite C trop tard alors que la cirrhose était déjà là, permettant le développement du cancer du foie qui leur a été fatal…
Mais se souvenir aussi que ceux qui mourront l’année prochaine de leur hépatite C, qui sont encore vivants aujourd’hui et attendent, sans le savoir peut-être, le dépistage !
C’est cette flamme que nous devons entretenir et veiller, prendre le temps de se souvenir des militants de SOS Hépatites partis, c’est leur rendre hommage mais c’est aussi prendre le temps et la puissance de l’engagement contre la maladie qui doit tous nous animer.
Pour un premier novembre où l’on ne se taira pas !
#dubruitcontrelhepatiteC
Pascal Mélin
Waouh! Merci Pascal pour cette commémoration de militants qui ont partagé notre chemin!! C’est avec l’aide de Jacky que SOS hépatites dans la Drôme a vu le jour…