Mort trop brutalement à 70 ans. Pour beaucoup, il incarne le père de l’addictologie moderne. Psychiatre de formation, il s’était démarqué de ses collègues qui conceptualisaient les parcours de prises en charge autour d’un produit (alcool, drogues, tabac) en mettant en avant les comportement plutôt que les produits : il apportait le concept d’addictologie…
Cela ouvrait la porte aux addictions sans substance; addiction au jeu, au sexe, au sport ou bien encore au travail.
On se souviendra du rapport Parquet Reynaud rendu en juin 2013 qui contenait toutes les alertes et les pistes de réflexions pour entrer dans une nouvelle ère de lutte en addictologie. Toutes les graines étaient là !
Avant cela, sous sa direction en 2006, plus de 150 spécialistes dont 4 hépatologues avaient écrit un traité d’addictologie qui reste, encore aujourd’hui, la bible de l’addictologie moderne.
Il comptait 785 pages, 117 chapitres avec 20 pages réparties en 3 chapitres pour traiter des maladies du foie ! Et accrochez-vous, on y parlait déjà de transplantation et alcool ou bien encore de NASH !
Michel Reynaud savait s’entourer et se nourrir de tout ceux qu’il rencontrait . Depuis quelques années, il avait mis son énergie à la reconnaissance du « patient expert » en addictologie. En effet, à travers son expérience il avait compris l’importance des pairs en addictologie.
Il était aussi de tous les combats politiques à condition que cela fasse avancer le combat addictologique.
Enfin il coordonnait une plateforme sur internet qui s’appelle le village des addictions.
Michel, il va falloir qu’on se mette à plusieurs pour continuer les chemins que tu nous a montrés.
Pascal Mélin