Pâques chez les condés Noël en zonzon. Un dicton de la cité pourquoi pas ? Pendant la trêve des confiseurs, il est un sujet que les médias s’interdisent d’évoquer : les prisons françaises.
Mais comment fait le Père Noël pour y aller les cheminées sont toutes sécurisées et les filets anti évasion empêchent son traineau d’atterrir. Mais oui comment cela se passe-t-il ? Y a-t-il un repas amélioré, une messe spéciale, une soirée spectacle ?
Les prisonniers ont-ils le droit de recevoir plus de colis ?
Actuellement la pratique du dépistage et de la vaccination s’est répandue mais elle ne reste qu’une proposition faite aux entrants, sérologies VIH/VHB/VHC et mise à jour des vaccinations. Le système carcéral français est très décrié parmi les observateurs internationaux, en effet, on compte en moyenne 140 détenus là où il y a 100 places. Le taux de suicides dans les prisons françaises est le plus élevé d’Europe un décès tous les trois jours. Les lois répressives continuent et le nombre de personnes incarcérées est passé de 48000 en 2002 à 69000 en 2014 alors que la population n’a pas évoluée dans la même proportion. Sous le mandat de monsieur Busch, on pouvait trouver plus d’1 noir américain sur 10 agé de 20 à 34 en prison. Les USA on le record d’incarcération avec 0,76% de la population incarcérée contre 0,07% dans les pays scandinaves. Que dire de la Louisiane qui fait mieux que bon nombre de dictatures avec 1,14% !
La surpopulation carcérale et la promiscuité deviennent un facteur majeur de transmission des maladies que ce soient la grippe, le SIDA ou les hépatites virales. La réponse technique est simple, il faudrait construire de nouvelles prisons, respectant mieux les normes d’hygiène et d’accueil. Oui mais voilà les caisses sont vides et certains commencent à évoquer la nécessité de construire des prisons privées où l’état payerait un prix de journée par prisonnier, le groupe Accor serait intéressé, de l’hôtellerie à la prison il n’y aurait qu’un pas ? Mais quid de la formation des gardiens, quels contrôles, quel niveau d’exigence quant au risque infectieux ? Et si on réfléchissait autrement, si les lois en cas de non-respect ne sanctionnaient pas iniquement de manière financière ou par une peine d’incarcération. J’en veux pour preuve l’hypocrisie du législateur. Le peuple et les politiques réclament une transparence financière de nos élus. Le 11 octobre 2013 les députés ont adopté une loi relative à la transparence de la vie publique, mais dans son article 26 il est précisé que le fait de publier ou de divulguer de quelque manière que ce soit la situation patrimoniale d’un député sera puni d’un an d’emprisonnement.
Alors le Père Noël passera-t-il en prison ? Moi j’ai une pensée pour ceux qui vont rentrer dans le monde carcéral et qui peut être auront une double peine en apprenant, suite à un dépistage, qu’ils sont atteints d’hépatite virale. Je voudrais juste leur dire en 2014 en France, nous avons les moyens de vous soigner que vous soyez en prison ou non. Le Père Noël n’est pas toujours une ordure.
Pascal Mélin