Ne vous méprenez pas, je ne parle pas des centres experts de l’hépatite C ni même des réunions de concertation multidisciplinaire.
Je veux parler de l’épisode 3 de la saison 15 de la série culte « Les Experts ». Dans cet épisode intitulé avec beaucoup d’originalité « Le virus dans le sang », deux inspecteurs arrivent sur une scène de crime face à une victime décédée d’une fièvre ictéro-hemorragique. La scène est mise en quarantaine par le CDC (Centers for Disease Control : Centre de Contrôle des Maladies) qui a été appelé à la rescousse. Bien sûr les deux agents se déshabillent et sortent en combinaisons étanches pour être emmenés en isolement et placés sous surveillance car il n’existe pas de traitement. On apprend alors qu’il s’agit bien d’une fièvre ictèro- hémorragique due à un virus cousin d’Ébola, à savoir le virus ibare ou virus de la fièvre bolivienne ou bien encore le typhus noir. La mortalité de ce virus varie de 5 à 30% et non de 80% comme l’annoncent les experts, mais c’est émotionnellement plus vendeur.
Pourtant, l’histoire de ce virus est intéressante par ses enseignements historiques. Ce virus à ARN de la famille des arena viridae a été observé pour la première fois dans le village de San Joachim en Bolivie (d’où son nom de fièvre bolivienne) et mis en évidence un an après en 1963. On pensait alors que le vecteur de ce virus n’était autre que certains moustiques, on a donc utilisé des quantités massives de DDT et la maladie a disparue confirmant ainsi l’hypothèse. Pourtant, quelques années plus tard, une nouvelle épidémie explosait et permettait alors de comprendre que le vecteur était finalement une souris. Le DDT avait certes tué les moustiques mais il s’était accumulé tout le long de la chaine alimentaire faisant disparaitre les souris et les chats. Ce qui avait induit en erreur les scientifiques. Mais le chat ayant disparu, les souris purent se multiplier rapidement et faute de prédateur, une nouvelle épidémie apparaissait alors. L’homme pense toujours pouvoir maitriser les choses… Restons humbles.
Encore une série qui utilise le chiffon rouge des virus pour mettre de l’intrigue et du drame, rassurez-vous les héros ne meurent pas. J’en viendrais presqu’à regretter les séries de mon enfance, les Laurel et Hardy, Fifi Brindacier, Zorro, L’homme qui tombe à pic, La croisière s’amuse, Les mystères de l’Ouest, Les Envahisseurs, Les têtes brulées, Les brigades du tigres ou bien encore les Arsène Lupin. Au fait, si vous avez vu plus de la moitié de ces séries, vous ne devez pas avoir loin de 50 ans ou plus mais avez-vous déjà pensé à vous faire dépister pour l’hépatite B & C ?
Pascal Mélin