En 2015, il y aura 3 000 à 4 000 nouvelles contaminations par le virus de l’hépatite C. Il y aura certes quelques contaminations nosocomiales mais 80% de ces nouvelles contaminations seront dues à l’usage de drogue. L’hépatite C chronique fait la une de l’actualité médicale. N’y aurait-il plus d’enjeu de santé publique à trouver et prendre en charge les personnes atteintes d’hépatite C aigüe ? Cela est-il acceptable ou non ?
Lors d’une hépatite aigüe, moment du contact de l’organisme avec le virus de l’hépatite, dans 30% des cas le patient présente une guérison spontanée et dans 70% des cas le virus reste présent au-delà de 6 mois, on parle alors d’hépatite chronique. Les études sont formelles, un traitement par interféron pégylé et ribavirine permet d’obtenir 90% de guérison en phase aigüe alors que les résultats chutent à moins de 50% (en moyenne) si on attendait le passage en chronicité. Il y avait donc un intérêt à découvrir et traiter les hépatites aigües.
Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! Puisque les nouveaux traitements permettent d’obtenir 90% de guérison. Il n’y a donc plus de perte de chance à attendre ! Traquer les hépatites aigües ne serait plus un enjeu de santé publique ? Et majoritairement, ce ne sont que des usagers de drogue, non ? Les hépatologues ont d’autres chats à fouetter.
Les personnes face à une situation d’hépatite aigue, doivent-elles attendre ou pourraient-elles bénéficier de traitement hyper court ?
Nous espérons que cette question sera abordée lors des recommandations de l’AFEF ce 29 mai : faut-il être toujours à l’affût des hépatites aigües ? Comment les dépister et comment les prendre en charge?
Pascal Mélin