Effet secondaire, effet indésirable, effet inattendu… Mais on oublie trop souvent qu’il y a aussi un effet primaire, désirable et attendu… Qui est l’efficacité thérapeutique et pour ce qui concerne l’hépatite C, la guérison ?
Le philosophe dirait que pour devenir indésirable il faut avoir été désiré et pour avoir un second il faut un premier…
À moins que ce ne soit le psychiatre qui tienne de tel propos… C’est du désir que nait la frustration mais de quoi peut bien accoucher l’indésirable ?
Peut-être de la guérison…
Après tout, les effets spéciaux sont là pour faire rêver, et l’illusion devient réalité.
Mais comment sont repérés ces effets ? Lors des études de test des médicaments, les traitements sont comparés à des placebos et l’on observe les effets attendus et inattendus… Ensuite, des enquêtes d’imputabilités sont réalisées pour retenir le signalement sur les notices si la preuve est apportée.
Mais cet effet doit être ressenti et verbalisé par le malade, et écouté, entendu et signalé par le médecin. Car majoritairement les signalements sont faits par les médecins, même si aujourd’hui malades ou association peuvent le faire légalement.
Pourtant, deux cas de figure se présentent aujourd’hui :
Premièrement, pour les patients en multi échec des traitements antérieurs on peut raisonnablement imaginer que des traitements simples et plus courts avec moins d’effets secondaires, amènent forcément une large sous déclaration voir de sous évaluation. Pour les hépatologues et les anciens malades (qu’on appelle familièrement les gueules cassées) ces nouvelles stratégies sont tellement bien tolérées par rapport aux anciennes drogues qu’ils déclarent tous une très bonne tolérance…
Deuxièmement, pour les nouveaux patients qui présentent des effets inattendus, lorsqu’ils en parlent à leur médecin, il leur est trop souvent répondu : « Ce n’est pas grave, votre traitement ne va durer que quelques mois, avant, c’était vraiment le parcours du combattant et, les patients enduraient des trucs autrement plus difficiles, mais vous ce n’est rien ! »
Comme c’est le médecin qui déclare les effets secondaires, vous comprendrez bien que dans ce cas aussi on s’oriente aussi vers une sous-déclaration.
Ce que vous ne savez pas c’est qu’à l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité de Médicament) tout effet suspect peut être signalé directement par un malade ou une association de patients.
C’est le chantier dans lequel s’est engagé SOS Hépatites, via une plateforme internet qui sera mise en ligne prochainement et par sa ligne d’écoute et d’accompagnement qui a pour rôle de relayer vos déclarations d’effets secondaires…
Pour mener à bien ce chantier, SOS Hépatites a réuni ce jour de nombreux militants originaires des quatre coins de l’hexagone et des DROM-TOM, des représentants de l’industrie pharmaceutique et des représentants de l’ANSM ont été invités à rencontrer nos militants pour évoquer le sujet.
La formation est faite, nous sommes tous pharmaco-vigilant maintenant.
Pascal Melin
Très juste. Top.
Je changerais juste cette phrase « C’est du désir que nait la frustration mais de quoi peut bien accoucher l’indésirable ? ».
Ma proposition « C’est de l’attente que nait la frustration, mais de quoi peut bien accoucher l’inattendu? ».
Tu laisses la porte ouverte à la quête du sens du traitement, aux effets, spéciaux ou indésirables.
Et tu le sais, une infime proportion des effets n’est pas indésirable.
Version 2 validée… 😉
Bravo.