Depuis plus de 12 ans maintenant, L’Association Française pour l’Etude du Foie (AFEF) invite les représentants de malades à son congrès annuel.
Cette année encore, à Nice, l’AFEF a invité SOS Hépatites à tenir un stand. Cette place symbolique rapporte la parole et la place des malades face aux hépatologues. Elle nous permet aussi d’écouter les communications, en voici 3 que nous avons retenues parmi plus de 150…
La première communication retenue émane du CHU de Rouen où 18 cas d’hépatite A aigüe ont été prises en charge de décembre 2016 à mai 2017. Tous étaient des hommes, de 17 à 49 ans, et 14/18 avaient eu des rapports sexuels entre hommes. Dans 14 cas, la souche a été typé IA VRD 521, on retrouvait 2 cas de génotype 1B en lien avec des voyages en Afrique.
La transmission oro-fécale du virus de l’hépatite A peut s’associer à des modes de transmission homosexuelles. L’équipe du CHU de Rouen propose la vaccination VHA et VHB systématiquement chez tous les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes… À suivre… SOS Hépatites veut aussi participer à la diffusion de ce message.
La deuxième communication a été rapportée par le Dr Denis Ouzan, hépatologue libéral à Saint Laurent du Var. Entre 2015 et 2017, les Alpes-Maritimes ont connu 4 campagnes d’incitation au dépistage VIH/VHB/VHC. Mais comme toujours, il est extrêmement difficile d’évaluer une campagne d’incitation au dépistage. C’est ce défi que le Dr Ouzan a relevé. Après que des affiches aient été collées régulièrement au cul des bus, dans les pharmacies, chez les médecins, et les laboratoires… On a surveillé le nombre de nouvelles ALD, le nombre de tests réalisés et revenus positifs. Pendant les quatre semestres de la campagne, les ALD aux titres des hépatites virales furent respectivement de 143/198/256. Durant l’enquête le nombre de tests réalisés pour le VIH/VHB/VHC sont passés respectivement de 40758 à 43491. Pour le VHB de 37143 à 40737 et pour le VHC de 40758 à 43491.
En ce qui concerne les tests positifs : de 96 à 151 pour le VIH, de 22 à 257 pour le VHB et pour le VHC de 307 à 420. Ce qui représente une augmentation de 20 à 25 % tout de même!
Cette campagne séquentielle a permis de doubler le nombre de demande d’ALD (mise à 100 %) en augmentant régulièrement le nombre de tests, contrairement aux départements limitrophes où faute de campagne aucune évolution n’était significative.
La dernière communication qui a retenu notre intérêt concerne le traitement des personnes porteuses d’une hépatite C de génotype 3. A l’époque des traitements par interféron ribavirine, ces malades étaient ceux qui avaient le plus de chance de guérir. Mais aujourd’hui, ils sont devenus les plus difficiles et surtout en cas de cirrhose où les chances de guérison n’excèdent pas 65 %. Le traitement de référence était l’association Sofosbuvir et Daclatasvir pendant 12 semaines. Le Pr Stanislas Pol a présenté les résultats d’une étude menée dans plusieurs pays auprès de patients non cirrhotiques infectés par un génotype 3 et jamais traités. Trois groupes identiques ont été créés.
Le premier, traité par le traitement de référence, soit sofosbuvir Daclatasvir (SOF/DAC) pendant 12 semaines.
Le deuxième traité par Glécaprévir/Pibrentasvir (GLE/PIB) pendant 12 semaines, puis, le troisième traité par GLE/PIB pendant 8 semaines. Résultats :
– SOF/DAC pendant 12 semaines : 97 % de guérison
– GLE/PIB pendant 12 semaines : 95 % de guérison
– GLE/PIB pendant 8 semaines : 95 % de guérison
Il n’y a donc pas de différence significative. Maintenant, on peut retenir un traitement de référence en 8 semaines uniquement.
Voilà les trois communications que nous avons retenues pour vous.
Un traitement pour tous, une guérison pour chacun…
Pascal Mélin
En résumé pour le génotype 3 il faut traiter avant le stade cirrhose .Pour cela il faut dépister , dépister , dépister , dépister tot !