L’ALFAPUMP SYSTEM

Connaissez-vous l’ALFApump system ? Il s’agit d’un nouveau dispositif médical destiné aux patients atteints de cirrhose au stade de l’ascite.

Lorsque l’on est atteint d’une maladie hépatique, quelle qu’en soit la cause, l’évolution ultime est l’insuffisance hépatique susceptible d’évoluer en ascite et se traduisant par la présence d’eau dans la cavité abdominale.

À ce stade de la maladie il faut régulièrement ponctionner de plusieurs litres cette ascite et perfuser de l’albumine pour lutter contre la récidive malheureusement fréquente, nécessitant des passages réguliers en hospitalisation de jour ou traditionnelle. Une greffe du foie peut être envisagée mais cela n’est pas toujours possible et l’on se contente alors de tout mettre en œuvre pour maintenir la qualité de vie des malades essoufflés par ce liquide présent dans la cavité abdominale.

De nombreux malades finissent par réclamer, non sans humour à leur médecin, de leur « greffer » un robinet afin d’éviter de venir chaque semaine pour se faire ponctionner.

MS1238R3_Figure_1C’est peut être à partir de cette réflexion que les laboratoires suisses Sequana Medical ont imaginé, conçu et développé l’ALFApump system, dispositif implanté dans la paroi abdominale qui permet d’évacuer l’ascite en continue. De plus, depuis 2012 et sa présentation au congrès de l’EASL (congrès européen d’hépatologie) une étude a montré que grâce a l’ALFApump, on passait de 3,4 ponctions d’ascite par mois à 0,2 séance mensuelle. Ainsi, au-delà d’une diminution significative des coûts d’hospitalisation, ce dispositif permet d’améliorer considérablement la qualité de vie de ceux qui sont très avancés sur le chemin de la maladie.

Un dispositif nouveau qui ouvre de nouvelles voies pour une prise en charge différente.

Pascal Mélin

SCANDALEUX !!!

Le développement de la greffe du foie à partir de donneur vivant est une pratique qui se généralise avec un encadrement strict pour l’instant. La mise en place de cette nouvelle technique chirurgicale essentiellement développée au Japon où le prélèvement d’organe sur cadavre est interdit m’avait amené à prédire le trafic d’organe et en particulier celui du foie comme nous avons pu voir se répandre le trafic de rein.

Pour l’instant, le don d’organe du vivant pour le foie et le rein sont réservés dans nos pays aux personnes très proches des malades. Mais voici ce que nous avons reçu il y a quelques jours sur le site de notre association.

Hello,
> My name is X and I’m from Ukraine. I found your address on medical website.
> I want to be a living donor. I am ready to give one of my kidneys or part of my liver, but I want to receive a big compensation for that.
> If you need kidney or liver transplant contact me. If you don’t need it, but you know somebody who need it, please send my message or keep it.
> I am 33 years old man. I don’t smoke cigarettes and don’t drink alcohol. My blood is O+ and I have a good health.
> This is not a joke, I am ready to do it.
I will listen the offer and conditions of recipient.

Un homme ukrainien de 33 ans en bonne santé propose un de ses reins ou un morceau de son foie contre une grosse compensation financière. Il précise que son groupe est O positif et nous demande de faire circuler son message auprès de ceux qui pourraient avoir besoin d’un organe. Après réflexion, nous avons décidé de publier ce message en l’anonymisant et en ne faisant pas figurer ses coordonnées.

SOS Hépatites est attachée à la greffe intrafamilial à partir de donneur vivant mais pas n’importe comment. C’est la pénurie d’organe qui nourrit le trafic d’organe. Alors, nous devons nous tous les malades du foie être les ambassadeurs du don d’organe cadavérique ou du prélèvement sur personnes vivantes. Mais il est absolument nécessaire de dénoncer l’ébauche du trafic d’organe et la misère qui lui est associée.

La solidarité au delà  de la mort doit être le rempart au trafic d’organe.

Pascal Mélin

ON NE SE MOQUERAIT PAS… DES FOIES ?

Le 30 mai, avez-vous entendu parler de la journée nationale des hépatites ?

Le moins que nous puissions dire c’est qu’elle n’a pas fait un tabac.

La salle Laroque de la Direction Générale de la Santé (DGS) n’était pas pleine mais plus de 200 personnes étaient là pour cette journée de travail et de réflexion. Une vingtaine de militants de SOS Hépatites étaient présents et se sont fait entendre.

Quelle verrue me direz-vous ? Quoi de plus normal en ce 30 mai, journée nationale du dépistage du cancer de la peau !

D’ailleurs les médias n’ont parlé que de cet événement et non des hépatites !

La journée a mal commencé. La ministre de la santé devait en faire l’ouverture et n’a pas pu se libérer. Nous l’attendions pourtant avec nos questionnements. À savoir, ce que devenait le plan national hépatites ou bien les TROD hépatite B et C ou encore lui demander d’accélérer la mise à disposition des nouvelles molécules dans le cadre d’ATU (autorisation temporaire d’utilisation) pour sauver des malades.

Nous avions tous en tête la parole de l’état. Nous nous souvenons de sa présence lors de notre forum national annuel à Lyon en novembre 2011. La ministre de la santé de l’époque nous avait demandé d’être patients, justifiant que les TROD seraient validés et mis sur le marché avant fin 2012. Nous attendons toujours. On nous a aussi expliqué qu’il fallait finir les études pour être sur que les nouvelles molécules soient complètement sûres alors que les médecins et les malades présents ont réaffirmés être prêts à se lancer dans les ATU avant l’été.

Quand aux TROD il faut encore être patient. Nous avons encore parlé d’éducation, de vulnérabilité et nous avons évoqué l’évaluation du plan national hépatites en nous expliquant que les contraintes économiques nécessité sa suppression même si le représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous expliquait vouloir généraliser l’existence de plan spécifiques dans tous les pays.

Alors, vous imaginez bien que  le 31 mai au matin, journée nationale de lutte contre le tabac, lorsque j’entends la ministre de la santé annoncer des décisions pour lutter contre le tabagisme et le projet d’un plan tabac, la moutarde m’est montée au nez.

De qui se moque-t-on ? La bataille contre les hépatites n’est pas gagnée mais qui cela intéresse-t-il ? En dehors de la poignée d’irréductibles présents à la Direction Générale de la Santé (DGS). Nous ne voulons plus être des malades mais nous ne serons pas patients. Il y a une urgence de santé publique et ne me dites pas qu’il n y a pas de moyen, nous aussi nous pouvons faire un tabac !!!

Pascal Mélin

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – JOURNÉE NATIONIALE DE LUTTE CONTRE LES HÉPATITES VIRALES

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11 000 000 € d’argent public dédiés à la lutte contre les Hépatites détournés à d’autres fins ?

En France, encore 2600 personnes meurent chaque année d’une hépatite C et 1300 de l’hépatite B. Toutes les deux heures une personne meurt d’une hépatite virale en France.

Les nouveaux traitements de l’hépatite C ont obtenus leur AMM il y a 18 mois. Afin d’accompagner la dispensation de ces traitements, la Direction Générale de l’Organisation des Soins (DGOS) a débloqué onze millions d’euros entre 2011 et 2012.

Cet argent était attendu notamment pour permettre de renforcer l’animation des réseaux et pôles de références, l’éducation thérapeutique des patients, et les équipes de soins. Ces financements aurait dû permettre de faire face à l’accroissement de travail et de technicité que nécessitent ces nouveaux traitements. Pourtant, sur le terrain, plusieurs centres experts et pôles et réseaux de références nous apprennent ne jamais avoir reçu un euro de ces crédits.

Des crédits engloutis dans le déficit structurel des hôpitaux ?

Pourtant, cet argent peine à parvenir dans les réseaux et les services concernés. Plusieurs n’en avaient pas entendu parler. D’autres n’ont retrouvé qu’une dotation très partielle de ces crédits qui semblent avoir été engloutit dans les déficits structurel des hôpitaux.

Autre illustration de la non-application des décisions nationales sur le terrain, on apprend par le bulletin épidémiologique hebdomadaire paru le 21 mai que la moitié des hépatites B aigues était évitable si les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) en matière de vaccination avaient été appliquées.

Les malades se sentent outragés.

Combien de morts des hépatites faudra-t-il avant que les malades soient traités avec dignité?

SOS hépatites demande un rapport circonstancié de l’utilisation de ces crédits dédiés à la lutte contre les hépatites et l’affectation effective des crédits à leur objet.

Contacts Presse :

Pascal Mélin            07 85 62 91 69

Patrick Favrel         06 14 81 33 74

 

Dossier de presse en ligne : http://cmaintenant-campagne.fr/

Site internet : www.soshepatites.org

LE 30 MAI, JOURNÉE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LES HÉPATITES VIRALES

Le 30 mai sera la journée nationale de lutte contre les hépatites virales mais nous aimerions que l’on en parle au delà du ministère de la santé.

Pendant des années la France organisait sa journée nationale de lutte contre les hépatites virales en mai. On assurait alors une communication à grande échelle et des actions de sensibilisation de dépistage et d’information. Mais ça, c’était avant !

Depuis l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a décidé qu’il y aurait une journée mondiale et celle-ci a été positionné le 28 juillet. Une mobilisation plus difficile durant la période estivale.

Alors l’OMS a laissé à chaque pays la possibilité d’organiser une journée nationale à sa guise et chez nous c’est demain ! L’année dernière, il n’y a pas eu de journée nationale pour cause d’élection trop récente, on ne pouvait pas s’organiser car en effet la manifestation principale est une réunion dans les locaux de la Direction Générale de la Santé (DGS) dans la salle Laroque, 250 places que l’on a déjà du mal à remplir même si la participation y est gratuite.

Les leaders se réuniront pour se congratuler pour dire qu’on n’a déjà fait beaucoup mais qu’il reste encore plus à faire, on réfléchira sur comment faire les choses sans budget. La ministre de la santé assurera l’ouverture de cette journée de travail  et le directeur général de la santé la clôture.

Durant cette journée nous parlerons de la vaccination, des nouveaux traitements, de l’éducation thérapeutique  et du patient vulnérable puisqu’il n’y a plus de précaires. La vulnérabilité n’est plus un état mais un statut en devenir… Mais au-delà du ministère qu’en dira-t-on ?

Surveillez les média et vous nous direz, en région nos trop rares militants tenterons parfois des actions de terrain pour porter les messages qui nous sont chers, vous les verrez peut être. Mais malheureusement il n’y a aujourd’hui en 2013 plus aucun budget pour soutenir ces actions.

PART_1369852374220Il y a deux ans des activistes étaient venus jeter des foies sanguinolents sur les marches de la Direction Générale de la Santé pour rappeler que le foie était un organe silencieux et qu’on en parlait pas  assez, cela avait eu le mérite de bousculer les yeux et les oreilles, les médias avait repris les événements.

Demain que devons nous faire ? La journée nationale ne doit pas être la « bonne action du moment » mais un véritable espace de résonance de diffusion, de démocratie sanitaire et de choix politiques.

On verra demain, on vous racontera.

Pascal Mélin

ELPA : BLAGUE

En parallèle du congrès européen d’hépatologie, en avril dernier, se tenait un symposium d’ELPA (association européenne des associations de malades du foie) dont le thème était l’accès compassionnel aux nouvelles molécules. Dans les premières minutes on nous annonçait que les malades seraient représentés.

Image1Tout naturellement je regardais la tribune en me demandant qui était le malade ? Au milieu de plusieurs personnes en costume cravate il y avait une personne en pull rouge qui dénotait singulièrement, était ce le malade ?

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Puis, lors de la première intervention, tous les costumés regardaient l’écran qui était à leurs pieds alors qu’une personne se retournait pour regarder l’écran géant. L’homme en rouge était le représentant des usagers, je n’avais plus de doute et je trouvais la situation plutôt cocasse alors qu’on cherche à montrer que les malades et les médecins doivent regarder ensemble dans la même direction pour mieux investir l’avenir.

Je souriais intérieurement en pensant que ce concept du « regarder ensemble dans la même direction » était quelque peu malmené, puis le représentant des usagers a pris la parole pour dire qu’il était urgent d’avoir accès aux nouvelles molécules et revendiquer de pouvoir se traiter comme on se bat et ce de la façon la plus digne possible, et selon son souhait : bravo. À la fin de ce symposium on apprenait, par son témoignage, qu’il y avait un deuxième patient qui lui était « encostumé » et que l’on avait donc confondu avec les médecins.

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Comme les patients doivent être au centre du dispositif, j’en ai déduit qu’ils avaient volontairement été placés au milieu de l’estrade, cernés par les médecins.

Argument majeur : ils parlaient entre eux !

Que faut-il en retenir ? Si les transaminases ne font pas l’hépatant, l’habit ne fait pas le moine, ni le costume le médecin. L’accès aux nouvelles molécules nécessite forcément que malades et médecins parlent le même langage, construisent le même avenir et c’est bien ce qu’à voulu montrer l’ELPA à travers ce symposium.

Merci aux deux représentants des usagers qui ont porté la parole collective de façon cohérente et militante.

Pascal Mélin

LA TÊTE A DES ÉTOILES

le-petit-prince-saint-exupery-etoile-lune_335Je voudrais vous rapporter une conversation entre une maman, suivie pour une hépatite C, et son fils de 6 ans, car il est des phrases pleines de tendresse qui nous éclairent sur un aspect de la prise en charge de la maladie.

Nathalie*, avant de débuter son traitement contre l’hépatite C, a pris le temps d’expliquer les choses à son fils et de lui dire qu’elle risquait de changer d’humeur durant les quelques mois à venir. Objectivement, Nathalie a bien fait car, lors d’une consultation, le père de Romain rapporte qu’à bientôt quatre mois de traitement, Nathalie est irritable, pleure pour un rien et ne supporte plus les remarques qu’on lui fait en prenant pourtant mille précautions. Elle réprimande souvent Romain en lui reprochant sa nonchalance d’enfant.

Ce dernier assiste à la consultation, mais regarde ses chaussures, probablement intimidé par l’hôpital. Je me tourne donc vers Romain et lui demande s’il y a des paroles que sa mère lui a dites et qui lui auraient fait de la peine. Sans hésitation, Romain répond par l’affirmative et poursuit alors avec cette phrase :

« Elle m’a dit dépêche toi, arrête d’avoir des étoiles plein la tête, tu rêves tout le temps. Moi je ne lui dis rien quand maman elle a des virus plein la tête, c’est un peu pareil non ? Moi je rêve aux étoiles et elle, à son virus, et c’est pour ça qu’on n’est pas comme d’habitude ! »

Jolie phrase pleine de magie, non ?

Tu as raison Romain. Le virus de l’hépatite C prend la tête, il se multiplie dans le cerveau et pendant le traitement, une fois sur trois, il engendre des dépressions et très souvent des changements d’humeur. Le malade devient quelqu’un d’autre pour lui et son entourage.

On a beaucoup parlé des effets indésirables psychogènes ces dernières années mais peut-être a-t-on tendance à les minimiser en pensant aux nouveaux traitements sans Interferon qui vont arriver d’ici un an. Pourtant, il est fondamental de suivre l’humeur des malades. En effet, prendre un traitement entraine intrinsèquement une modification du mode de vie pouvant induire un changement de l’humeur dont il est impératif de s’occuper, d’autant qu’il est susceptible d’avoir un impact sur l’entourage proche.

Et en cas d’échec du traitement, on peut même se préoccuper de savoir qui est en mesure de proposer une aide pour gérer et dépasser les répercussions morales, familiales et sociales.

Les associations, les malades et les familles volontaires qui ont vécu de telles situations ne sont-elles pas les plus à même d’accompagner de tels événements de vie ?

Merci Romain d’avoir la tête pleine d’étoiles car  l’image est beaucoup plus belle que celle d’une tête pleine de virus et aussi parce qu’elle me rappelle mon fils qui aime citer Oscar Wilde en disant qu’il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles.

Romain, quand ta maman sera guérie, elle te fera certainement remarquer que tu es sans cesse dans la lune…

Pascal Mélin

*Les prénoms ont été modifiés

AU JEUX DES PRONOSTICS, LES MÉDECINS N’ONT PAS TOUJOURS RAISONS

Les médecins ne sont pas devins, c’est ce que m’a rappelé Hélène, une femme de 77 ans prise en charge quelques années auparavant.

Elle avait été envoyée par son médecin traitant pour amaigrissement et syndrome dépressif. Le bilan, réalisé rapidement, avait alors révélé non seulement une cirrhose, inconnue jusqu’alors, mais également une volumineuse tumeur du foie qui s’avérait être un cancer.

Après avoir pris connaissance du diagnostic, la patiente demandait à ce que je l’aide à dire les choses à ses enfants et petits enfants et c’est ainsi que son petit fils, en aparté, me posa la question fatidique suivante: « Pouvez-vous m’assurer que ma grand-mère, qui m’a élevé, sera encore là en juin ? Je voudrais absolument qu’elle assiste à mon mariage. » Nous étions fin novembre, il pleuvait tous les jours, le ciel était bas, la lumière nous manquait cruellement et le mois de juin me semblait très, très loin.

Alors j’ai répondu sur un ton laconique qu’au jeu des pronostics les médecins avaient souvent tort, mais que s’il souhaitait absolument que sa grand-mère soit présente à son mariage il devait l’avancer et se marier dans les trois mois à venir. Ma réponse a dû paraitre quelque peu violente mais je n’en voyais pas d’autre possible.

Le mariage eut lieu en janvier et Hélène était rayonnante et heureuse de ce qu’elle qualifiait de « blague faite à la famille ». En consultation elle amenait les photos du mariage plutôt que les images de scanner, nous les regardions ensemble et le temps passait, nous faisant mentir, ce qui ne me posait pas de problème particulier, bien au contraire !

Le mois de juin puis l’été sont arrivés, Hélène était toujours parmi nous et sa dépression semblait s’être éloignée. Les mois passant, Hélène semblait indestructible malgré son cancer du foie qui pourtant la rongeait comme le prouvait les examens radiologiques.

En septembre elle est arrivée à la consultation toute excitée à l’idée de nous annoncer qu’elle allait être arrière grand-mère et après l’avoir félicitée pour cette bonne nouvelle, qui lui était quand même étrangère, je lui demandais si elle pensait voir ce bébé. Sans la moindre hésitation elle répondait par l’affirmative et je compris alors qu’Hélène avait bien plus confiance en la vie que moi.

La naissance eut lieu en janvier de l’année suivante comme pour fêter cette première année de mariage et cette première année de survie. En juillet, à l’occasion d’une consultation, elle brandissait les photos du baptême, en insistant sur celle qui la montrait avec son arrière petit fils dans les bras.

Passé ce temps, Hélène a semblé se rendre à la maladie en expliquant avec humour qu’elle avait fait assez d’heures supplémentaires et qu’il ne fallait pas abuser. Elle s’est éteinte paisiblement accompagnée et entourée des siens.

Bien évidemment, certains chercheront à expliquer et rationaliser cette histoire par le type de la tumeur, l’âge de la patiente etc. Pour ma part, j’ai souhaité retenir qu’au jeu des pronostics les médecins n’avaient pas toujours raison et qu’il fallait aussi compter sur les ressources internes de chacune des personnes que nous suivions pour avancer et faire ensemble un pied de nez aux pronostics les plus sombres.

Pascal Mélin

LES PREMIERS COMBOS

Les premiers combos arrivent dans le traitement de l’hépatite C.
Mais qu’est-ce qu’un combo ? Un combo est un comprimé unique regroupant au moins deux principes actifs.

Cette association est habituelle dans le traitement de l’hypertension et l’on se souvient aussi du premier combo dans le VIH, le combivir associant AZT et lamivudine puis de l’atripla regroupant une trithérapie dans un seul comprimé. Pour qu’un combo voit le jour, l’obstacle majeur est plus souvent administratif que technique puisqu’il s’agit de regrouper des molécules appartenant à des firmes pharmaceutiques différentes.

Les problèmes techniques sont la plupart du temps susceptibles d’être réglés rapidement alors que les problèmes juridiques entre laboratoires sont d’une complexité majeure.
Une autre situation est d’imaginer que les deux molécules appartiennent au même laboratoire, ce qui serait alors facilitant. C’est le cas pour les laboratoires Abbott et Gilead qui possèdent des couples de futures molécules actives contre l’hépatite C. Un premier combo a été mis au point visant à faciliter la prise et une meilleure adhérence des patients au traitement. Mais ce combo, avec très peu d’effets secondaires, est victime de sa facilité de prise et de sa tolérance dans le cadre des études d’évaluation.

En effet un médecin participant à l’une de ces études, nous confiait en marge du dernier congrès que des patients en échec avec des tri-thérapies avaient dans un premier temps du mal à croire en l’efficacité de ce nouveau traitement composé d’UN seul comprimé. Puis, le doute initial laissant rapidement la place à une certaine satisfaction liée à l’amélioration de leur qualité de vie, les patients refusaient alors de se rendre aux trop nombreuses consultations prévues dans le cadre du protocole d’étude.
Pour toute maladie chronique, l’objectif est bien d’améliorer la qualité de vie des patients et de les aider à vivre au mieux avec leur maladie. Or l’hépatite C est une pathologie chronique à part puisque l’on peut désormais en guérir.

Néanmoins, cette guérison passe par une adhérence au traitement la plus optimale possible et concernant les combos contre l’hépatite C, le (légitime) bénéfice lié à l’absence d’effets secondaires peut faire craindre des oublis de prises médicamenteuses plus fréquents.
Dans le cas des traitements contre l’hépatite C, une meilleure tolérance serait elle antinomique avec la compliance ? Si l’amélioration de la qualité de vie est susceptible d’aider les malades à oublier la maladie, il n’en demeure pas moins que l’adhérence à ce nouveau traitement doit être la meilleure possible pour augmenter les chances de guérison.
Il est urgent que les équipes d’éducation thérapeutique se sentent interpellées par cette problématique qui semble bien à l’opposé de nos préoccupations actuelles puisque cette fois-ci, il s’agit de ne pas oublier sa maladie pour mieux l’oublier après.

SOS Hépatites sera présent pour accompagner ce progrès pour qu’il puisse bénéficier au plus grand nombre, car notre devise est et reste :« Préparer l’avenir pour vous, pour mieux vous préparer à l’avenir ».

Pascal Mélin

MICHEL BONJOUR, MADAME DE FONTENAY

Michel Bonjour, Madame de Fontenay, il nous les fera toutes…

genevièveIl n’y a pas d’heure pour militer et porter la parole de SOS Hépatites, c’est ce que nous rappelle Michel Bonjour. Il a en effet été pris en flagrant délit de communication et de recherche d’une marraine pour faire entendre notre voix. Lors d’une formation qu’il effectuait il y a quelque temps sur Paris, Michel Bonjour découvrit que dans la salle voisine Geneviève de Fontenay tenait une conférence.

Alors n’écoutant que son courage et soucieux d’éviter de futur contamination, il se rua sur madame de Fontenay avec la fougue qu’on lui connait pour convaincre Geneviève.

Il est urgent et fondamental que toutes les concurrentes au titre de miss France soient vaccinées et protégées contre l’hépatite B, principale maladie sexuellement transmissible au monde.

Cette vaccination n’a, comme nous le savons tous, qu’un intérêt préventif avant la mise en place d’une activité sexuelle, ce qui de toute façon est différée chez les candidates au titre suprême.

Mais trêve de plaisanterie, au dire de Michel Bonjour, Madame de Fontenay a été très sensible au combat de SOS Hépatites et nous a même encouragés.

Peut-être qu’un jour les candidates au titre de miss France rappelleront leur attachement à la vaccination contre l’hépatite B plutôt que de nous révéler leur mensuration ? Cela pourrait faire une belle campagne de communication.

Merci Michel, après Geneviève qui sera la prochaine ?

Pamela Anderson, qui a elle même hébergé une hépatite C avant d’en guérir ? « Alerte à  Malibu » cachait une célébrité hépatante.

Pascal  Mélin

BILAN PRÉNUPTIAL

« Pour le bilan prénuptial… on fait comment maintenant ? »

Je suis bien évidemment favorable au « mariage pour tous » en tant que citoyen. En revanche, je me retrouve en difficulté dans mon rôle de médecin. En effet que fait-on du bilan prénuptial ? La loi imposait depuis 1942 deux consultations médicales séparées et des examens biologiques visant à l’élaboration d’un certificat médical à fournir en mairie pour déposer une demande de mariage et publier les bans. Le législateur, dans sa grande sagesse, persuadé que l’on se mariait avant de faire des enfants, avait imaginé un dispositif de prévention dans le champ de la santé en demandant certains tests biologiques. Ces tests comportaient celui de la syphilis, puisque des traitements existent et permettent d’éviter sa transmission dans le couple ou de la mère à l’enfant, le groupe et le rhésus sanguin afin de dépister tout risque d’incompatibilité mère/enfant, la rubéole et la toxoplasmose pour prévenir le risque de transmission de ces maladies à l’enfant et les malformations qu’elles sont susceptibles d’engendrer.

Ces bilans prénuptiaux étaient destinés non pas seulement au dépistage de maladies chez les futurs mariés mais bien à la prévention de risques évitables autour d’une future grossesse. En revanche, le test du VIH n’était pas obligatoire mais simplement conseillé et à l’inverse le test de la syphilis fut retiré de ce bilan et non recommandé depuis, alors que l’on assiste à une recrudescence de l’épidémique de cette maladie. Et puis finalement, ce bilan prénuptial n’a plus été obligatoire en 2008 au prétexte que 50 % des enfants naissaient désormais en dehors des liens du mariage.

Le mariage pour tous devrait nous amener à repenser la question de ce bilan. En effet, à l’heure où l’on peut regretter certains temps de bilans et de dépistages en matière de santé tels que le service militaire ou encore le mariage, peut-être serait-il intéressant aujourd’hui dans le cadre du mariage pour tous de réfléchir à un nouveau bilan, sérologique notamment ? Ces examens ne viserait plus la sécurité du futur bébé puisque ces tests ont étés redirigés vers les gynécologues obstétriciens qui suivent les grossesses mais pourraient avoir pour objectif de dépister certaines infections transmissibles les plus courantes comme la syphilis, le VIH, l’hépatite B  ou encore l’hépatite C.

Peut-être allez-vous penser que ces quelques réflexions ne constituent qu’un rêve de prévention mais en tous les cas, cela fait un bien fou de le partager avec vous en l’écrivant.

Pascal Mélin

LES UNIVERSITÉS DE PRINTEMPS

SOS hépatites va comme chaque année organiser ses universités de printemps.

En 2013, elles se tiendront à Sète cette ville si chère à George Brassens. Pendant 48 heures, 50 militants et responsable associatif vont se former, échanger et réfléchir au développement politique de notre association.

Ce temps est pour nous le gage de rester en phase avec toutes les attentes de la population et d’y trouver les réponses les plus adaptées.

Cette année nous allons travailler sur les nouvelles molécules, la cirrhose et le futur rapport d’expert. Cela nous promet encore de grand moment et des courtes nuits à refaire un monde Hépatant.

Nous reviendrons bien sur vers vous pour partager tout cela avec vous tous.

Pascal Mélin