HÉPATITE C & LES ENFANTS ?

Le 29 mai prochain se tiendra une conférence d’experts sur le thème comment traiter l’hépatite C en 2015 ? SOS Hépatites sera vigilante et présente à cette réunion, mais pour la préparer nous vous proposerons plusieurs témoignages de malades qui risquent d’être oubliés.

Commençons par évoquer la situation des enfants contaminés par le virus de l’hépatite C. Historiquement, il y avait des enfants contaminés par des transfusions rendues nécessaires par des gestes chirurgicaux dans les premiers mois de vie. Pourtant en 2015, (grâce à la sécurité transfusionnelle) les enfants porteurs d’hépatite C sont essentiellement contaminés à leur naissance et infectés par leur mère, car l’hépatite C se transmet de la mère à l’enfant. Une femme porteuse chronique du VHC a 3% de risques de  contaminer son enfant à la naissance.

Dans les années interféron/ribavirine, les enfants n’accédaient pas aux traitements car l’interféron ralentissait la croissance. Il fallait donc attendre la fin de l’adolescence pour faire un bilan et éventuellement traiter les enfants et le tout, avec l’autorisation de soins parentale.

Il y a quelques jours, j’ai rencontré Céline 13 ans, porteuse d’une hépatite C, contaminée par sa mère à sa naissance. Il y a 11 ans, j’avais fait connaissance de sa maman en cours de grossesse, j’avais largement insisté sur le faible risque de contamination, 3 %, elle m’avait répondu que ce risque lui avait semblé important et énorme. Je lui avais alors promis que même en cas de contamination nous pourrions traiter son enfant dans les années à venir. Avais-je été rassurant ? Malheureusement, Céline s’est contaminée et a grandi avec le virus de l’hépatite C. Pendant que la petite Céline grandissait, j’avais revu sa maman que nous avions alors traitée dans le cadre du programme d’éducation thérapeutique et, heureusement, elle avait pu guérir.

Il y a quelques jours, Céline est revenue en consultation avec sa grand-mère pour refaire son bilan. Pourquoi sa mère n’était pas là ? Etait-ce trop dur pour elle ? Ou simplement les aléas de la vie ? Lorsque je demandais à Céline comment elle vivait avec son virus, elle répondait qu’elle avait depuis son plus jeune âge appris à se méfier de son propre sang en mettant des pansements en cas de blessures et à ne le dire à personne, mais elle me racontait que récemment, elle s’était présentée à l’infirmerie de son collège et avait dû dévoilé son hépatite C, et là surprise ! L’infirmière lui avait alors reproché de ne pas l’avoir dit plutôt ! « Était-elle consciente des risques qu’elle faisait courir aux autres ? » Mais oui bien sûr, car elle a grandi avec cette interrogation.

Nous avons bien sûr réalisé un bilan complet et une évaluation de son atteinte hépatique mais que vais-je lui dire ? Céline est maintenant une jolie adolescente mais elle garde des souvenirs effrayés de l’année de traitement de sa mère. Vais-je lui dire que si elle a de la chance elle pourra être traitée c’est-à-dire avoir une atteinte hépatique sévère (supérieure à F2) ou bien avoir une hépatite minime et attendre encore car elle ne sera alors pas dans les indications de traitement ?! Mais que dire alors à cette jeune fille avant son entrée en sexualité ? Quid des transmissions sexuelles « exceptionnelles » ? Comment dire à un compagnon que l’on est porteuse du VHC ? Comment projeter une grossesse ? Ai-je le droit de lui dire que ce n’est pas grave de contaminer son bébé ?

ET SI LES ADOLESCENTES INFECTÉES ETAIENT PRIORITAIRES DANS L’ACCES AUX TRAITEMENTS INDEPENDAMMENT DE LA SÉVÉRITÉ DE L’INFECTION ?

Cette situation est exceptionnelle ? NON ! Avec plus de 100 000 naissances par an et avec 1% des mamans infectées par le VHC cela fait entre 800 et 1000 mères infectées et donc en situation à risque de transmission. Avec 3% de risques, ce sont donc chaque année 20 à 30 enfants qui vont être contaminés !

Nous appelons de nos vœux les études d’accès aux soins des adolescents et des enfants puisque les nouveaux traitements semblent le permettre. Le rapport d’experts du 29 mai en parlera-t-il ?

Pascal Mélin

Pour  en savoir plus, vous pouvez relire le blog « Jamais sans ma fille », car rien n’est simple.

JOURNÉE MONDIALE POUR LES ORPHELINS DU SIDA…

Le 7 mai sera cette journée ! Le SIDA continue de tuer un papa ou une maman chaque minute sur la planète. De nombreuses actions sont menées pour soutenir les malades, promouvoir le dépistage et favoriser l’accès aux soins. Mais qui se préoccupe des enfants orphelins par le SIDA avec parfois, comme seul souvenir de leur mère, le VIH ?

C’est à la fin des années 80 que la communauté internationale prend conscience que l’épidémie de SIDA fait des millions d’enfants des orphelins du SIDA. Actuellement, ce sont encore 250 000 enfants qui se contaminent en naissant chaque année et, c’est toutes les minutes qu’un enfant est orphelin du SIDA. On a l’impression qu’on a fait de gros progrès dans la mondialisation de l’accès au traitement, mais cela n’est vrai que pour une personne sur trois vivants avec le VIH.

Albina du Boisrouvray, Fondatrice de FXB & Présidente d’honneur (Photo officielle du site FXB)

Dans les années 80, plusieurs personnes se sont engagées contre la pauvreté et les ravages du SIDA. On n’a retenu que les gens célèbres mais connaissez-vous Francois Xavier Bagnoud ? Il souhaitait parcourir le monde pour redonner aux enfants futur et dignité en retissant des liens sociaux. Malheureusement, il est décédé dans un accident d’hélicoptère au Mali. Mais ces parents, Albina du Boisrouvray et Bruno Bagnout fondent en 1989 l’association Francois-Xavier Bagnout (FXB) qui reprendra la défense et l’accompagnement des enfants orphelins du SIDA.

Cette mission est noble et respectable, elle est même reconnue par la journée du 7 mai qui est la Journée mondiale des orphelins du SIDA. Mais pourquoi ne pas être allé au bout de la réflexion en considérant aussi les hépatites B et C ? Avec plus d’un million de décès par an pour chacun de ces deux virus, ils sont responsables de milliers d’orphelins chaque année.

À l’heure où les associations luttant contre le VIH voient leur mission s’étendre aux hépatites virales, il faut penser à tout et à tous. Ebola, hépatites, SIDA et toute infection virale ne doivent plus être une cause pour devenir orphelin en 2015.

Pascal Mélin

SOS HÉPATITES SERA LA SEULE ASSOCIATION À FȆTER LES 40 ANS DU VACCIN CONTRE L’HÉPATITE B ET À RENDRE HOMMAGE A SON DECOUVREUR : LE PR PHILIPPE MAUPAS.

Monsieur le Président vous vous êtes trompé…

Le vaccin contre l’hépatite B, premier vaccin contre le cancer.

Lors de la présentation du troisième plan cancer, mardi 4 février 2014, François Hollande déclarait devant la presse :

« Le cancer du col de l’utérus est le seul – je dis bien le seul – pour lequel il existe un vaccin, et pourtant, en France, ce vaccin n’est administré qu’à 30 % des jeunes filles. C’est une source nouvelle d’inégalités. Certes, je connais les réserves que suscitent des campagnes mal conçues de vaccination mais ce vaccin a fait la preuve de son efficacité. Aussi, d’ici cinq ans, nous doublerons la couverture vaccinale contre le cancer du col de l’utérus, ce qui permettra son éradication à terme ».

Cette déclaration a été passée sous silence. Les vaccins contre le papillomavirus sont certes efficaces et protègent contre le cancer du col de l’utérus, qui est le plus souvent induit par ces virus. Cependant, le premier vaccin qui permet de protéger contre un cancer, le cancer du foie, est celui contre le virus de l’hépatite B. De surcroit, il s’agit d’une découverte française du Professeur Philippe Maupas, virologue, en 1976. Il y a donc presque 40 ans que nous avons un vaccin qui protège contre le cancer.

Philippe Maupas, inventeur du premier vaccin contre l’hépatite B, a un parcours atypique. Il a toujours été un admirateur de Pasteur et il commence ses études par une école vétérinaire. Il devient ensuite microbiologiste à l’institut Louis Pasteur à Paris. Il poursuit par un doctorat de pharmacie et passe également un doctorat en science. En 1974, il effectue un stage de 6 mois aux USA dans le service du Dr Baruch Samuel Blumberg, lauréat du prix Nobel de médecine en 1976 pour son identification du virus de l’hépatite B. Cette découverte de Blumberg ouvre la voie à la réalisation d’un vaccin. De retour en France, Philippe Maupas se lance sur la piste d’un vaccin et entreprend des études de médecine. Il est certain qu’un vaccin peut être produit et il a prouvé que le vaccin permettrait d’éviter bon nombre de cancer du foie. Sa thèse porte sur un sujet qui le passionne : « Hépatite B et cancer primitif du foie ». En 1975, le vaccin est découvert et son innocuité démontrée. Dès le mois d’octobre il s’inocule le vaccin et le propose au personnel médical. Il rencontre l’OMS et demande la mondialisation du vaccin. Dès 1977, il devient doyen de la faculté de pharmacie de Tour. En 1978, il entreprend un programme de vaccination au Sénégal où il trouve la mort dans un accident de la route le 4 février 1981 à l’âge de 41 ans. Avec quatre doctorats, une invention historique et plus de 150 publications internationales, il a permis de sauver des millions de vie et aurait tout naturellement dû recevoir le prix Nobel de médecine.

Merci monsieur Maupas, les Hépatants n’oublient pas ce qu’ils vous doivent : vous avez fait le lien entre l’hépatite B et le cancer primitif du foie et êtes le premier à avoir mis au point le vaccin contre les deux.

Les semaines, européenne (20 au 25 avril 2015) et mondiale (24 au 30 avril 2015) de la vaccination doivent être le temps de rappeler notre attachement à la vaccination. Le vaccin est une protection individuelle pour un bénéfice collectif.

Mais en 2015, l’individualisme sanitaire prévaut. Il est loin le temps de la variole ou l’état rendait obligatoire et légale la vaccination en assumant toutes les conséquences pour faire disparaitre ce fléau. Plus aucun politique n’oserait défendre une telle thèse. Les derniers vaccins obligatoires sont même remis en cause. Des parents s’opposent à la vaccination de leurs enfants. Le conseil constitutionnel a réaffirmé récemment le caractère légal et obligatoire de certains vaccins en rappelant que personne ne pouvait s’y soustraire. La seule saisie du conseil sur ce sujet pose cependant question.

A l’image d’autres pays européens, nous devons reprendre notre bâton de pèlerin et être pédagogiques auprès du grand public pour expliquer le bien fondé des vaccins.

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites Fédération

Nous regrettons qu’aucun journal n’est voulu faire paraitre cette tribune-hommage.

PRÉVENTION ALCOOL : IL Y A ENCORE DES PROGRÈS À FAIRE…

L’alcool fait de plus en plus de ravage depuis la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, tous les élèves reçoivent pendant leur scolarité une information sur le risque alcool.

C’est ce que ma fille de 15 ans vient de vivre dans son collège. Une séance de prévention lui a été proposée. Et comme toutes les équipes de prévention, elles cherchent comment capter l’attention des adolescents et comment faire passer au mieux les messages de prévention. Le dernier outil utilisé consiste en des lunettes déformantes qui sont censées retracer la vision perçue lorsqu’on est en état d’imprégnation alcoolique.

De retour de l’école ma fille m’a appelée pour me demander si c’était bien comme ça qu’on voyait le monde quand on avait bu. Depuis, elle souhaite expérimenter une ivresse pour confirmer ou infirmer ce qu’on lui a dit. Une telle action est-elle réellement une action de prévention ? Nous devons mettre en place des programmes de réduction des risques alcool mais il y a encore du chemin…

Pascal Mélin

L’HÉPATITE B EST LA MALADIE SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLE LA PLUS REPANDUE AU MONDE.

 

AFFICHE HBTout étre humain devrait étre vacciné avant son entré en sexualité et donc avant de s’exposer a ce virus 100 fois plus contagieux et transmissible que le VIH.

SOS Hépatites le rappelle avec une affiche

« Contre l’hépatite B, y a pas de plan B : vaccinez-vous ! »

Une bonne raison de se dépister ?

Si votre enfant a par contre été vacciné contre l’hépatite B, l’adolescence est le bon moment pour refaire le point sur les IST (infection sexuellement transmissible) en favorisant le débat avec un médecin par exemple ou en lui donnant des documents compréhensibles et adaptés à son âge, sans l’effrayer non plus. Il sera alors intéressant de faire contrôler par une simple prise de sang que le vaccin est efficace et protecteur. En cas de réponse négative le médecin pourra alors reprendre une nouvelle séance de vaccination. Attention il n’y a rien de pire de se croire protégé alors que l’on ne l’est pas !

Hépatite B : s’informer c’est déjà se protéger, se vacciner c’est la sécurité.

Pascal Mélin

 

 

LES PROGRAMMES DE VACCINATION EN AFRIQUE DE L’OUEST…

Une  réunion exceptionnelle s’est tenue en mars dernier à Lomé sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en partenariat avec UNICE, GAVI Alliance, la fondation Bill et Melinda Gates. Cette réunion était ouverte par le Premier Ministre togolais Monsieur Séléagodji Ahoomey-Zunu. Des représentants de toute l’Afrique de l’ouest et de l’Algérie étaient plus de 150  à échanger et débattre sur les résultats de l’année 2014.

Il existe à l’échelon de l’Afrique de l’ouest un plan stratégique régional qui se déroule de 2014 à 2020 qui se fixe  comme objectif ambitieux de pouvoir à l’horizon 2020 assurer une couverture vaccinale universelle. Pourtant ce sont encore 2,5 millions d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année d’une maladie qui aurait pu être évitée par vaccination. Dans les dernières années, on a vu des foyers de poliomyélite ressurgirent en Afrique par défaut de couverture vaccinale. La représentante de l’OMS au Togo le docteur Lucile Imboua a déclaré :

« La vaccination a permis d’éradiquer la variole, de réduire de 99% l’incidence mondiale de la poliomyélite depuis 1988 et de faire reculer de façon spectaculaire des maladies comme la rougeole, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, l’hépatite B et dernièrement enfin et pas des moindres, la méningite à méningocoque A »

Les pays riches semblent bien des enfants gâtés de la vaccination en la remettant en cause. Trop de personnes en 2015 rechignent à vacciner leurs enfants. On est choqué lorsqu’on met en parallèle la semaine européenne de la vaccination avec la semaine mondiale. Comparons leurs objectifs : l’accès à la vaccination contre la réalisation des rappels ?

La vaccination est un droit essentiel qui devrait être ajouté à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Ils persistent de nombreux problèmes à surmonter, respect de la chaine du froid, traçabilité, priorisation sanitaire nationale, budget …les épidémies du virus ébola ont remis l’accent sur ces difficultés .Le premier ministre togolais a déclaré :

« La vaccination constitue une composante essentielle du droit humain à la santé et une responsabilité individuelle, collective et gouvernementale. Le rôle essentiel de la vaccination dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement est largement reconnu au sein de la communauté mondiale. Aussi les bénéficiaires de la vaccination sont-ils de plus en plus nombreux. L’accès et le recours aux vaccins parmi des tranches d’âge autres que les nourrissons, pour leur part, se développement actuellement »

Il faut pourtant donner un coup de chapeau à l’Algérie qui à l’échelon africain se présente comme un pays riche avec une politique sanitaire exemplaire. Les représentants algériens ont participé à ces travaux pour aider au mieux les autres pays.

Pascal Mélin

 

POUR CETTE SEMAINE MONDIALE DE LA VACCINATION, JE VOUS PROPOSE DE NOUS INTÉRESSER AUX NOURRISSONS CAR CE SONT EUX QUI ONT LE PLUS DE BÉNÉFICES À TIRER DE LA VACCINATION

BEBE BLOGUne bonne raison de se vacciner ?

Une bonne raison de se faire vacciner lorsqu’on est nourrisson ?

La réponse nous est apportée par les immunologistes. En effet, c’est chez le jeune enfant que les bénéfices immunitaires sont les meilleurs et les plus durables. Car à partir de 25 ans notre immunité baisse inexorablement pour être immunologiquement considéré comme un vieillard à partir de 35 ans. Le vaccin contre l’hépatite B n’est pas obligatoire mais recommandé. Contrairement aux autres vaccins qui concernent des maladies que l’on peut attraper à tout âge, il est parfois difficile de prendre la décision de vacciner son bébé alors que les principaux facteurs de contamination se situent au-delà de l’adolescence, mais comme une de nos affiches le rappelait « le B.A-BA c’est de vacciner bébé contre l’hépatite B » !

Une bonne raison de se dépister ?

Lorsque l’on est une maman enceinte la plupart des pays développés rend obligatoire le dépistage de l’hépatite B en cours de grossesse, pourquoi ? Parce que la transmission au bébé se fait presque dans 90% des cas avec un passage très important à la chronicité. Mais surtout il existe, si la future maman est porteuse de l’hépatite B, des traitements à mettre en place pour éviter la contamination des nouveau-nés et qui sont alors très efficaces. Plus de 10 % des femmes enceintes chaque année sur la terre sont porteuse chronique de l’hépatite B. C’est pourquoi SOS Hépatites réclame d’urgence le développement des TROD VHB (test rapide d’orientation diagnostique contre le VHB) et son accessibilité dans tous les lieux de suivis de grossesse ou d’accouchement au monde.

UNE VACCINATION UNIVERSELLE POUR UN DEPISTAGE MONDIALE.

Parce qu’en 2015 il est inacceptable de naître et de commencer sa vie par une contamination !

Pascal Mélin

L’ASSOCIATION SOS HÉPATITES CHAMPAGNE ARDENNE ORGANISE SA JOURNÉE NATIONALE DES HÉPATITES LE 2 JUIN.

L’inscription à la journée est gratuite .

Si vous le souhaitez, vous pouvez vous restaurer sur place en nous l’indiquant avant le 11 mai (pour la réservation des repas), celui-ci est au prix de 15`€.

Accès au programme du 2 juin 2015 & au bulletin d’inscription: Cliquez sur ce lien

Pour tous renseignements complémentaires:

Melle Nathalie MASCETTI

Assistante de Direction

SOS Hépatites Champagne Ardenne

5 bis impasse Louis Gabriel Croison

08000 CHARLEVILLE-MEZIERES

03 24 26 68 95

 

 

 

 

 

 

POUR CONCLURE CE 50 EME CONGRES DE L’EASL, JE VOUS PROPOSE DE LIRE OU DE RELIRE L’ÉDITORIAL DE PHILIPPE SOGNI DANS LA LETTRE L’HÉPATOGASTROENTÉROLOGUE. MERCI PHILIPPE.

« Priority Policy » ou l’art politique de ne rien faire

Par Philippe SOGNI

(e-journal du 26 Avril 2015, La Lettre de l’Hépatogastroentérologue)

Mettre des priorités en politique est nécessaire mais ces priorités doivent être dictées par l’intérêt général et ne doivent pas conduire à la négligence du reste. Dans ce dernier cas, on est dans le général, le court terme et l’individualisme que l’on reproche tant à nos civilisations modernes.

Il n’est qu’à voir les boat-people méditerranéens sombrant avec leur « cargaison » pour mesurer la distance (le recul) que nous avons accomplie entre l’accueil des boat-people vietnamiens en 1979 et les non-décisions européennes et françaises de ces derniers jours. Bien sûr, il n’y a plus Jean-Paul Sartre et Raymond Aron se réconciliant sur le perron de l’Elysée pour plaider cette cause. Bien sûr, l’Europe n’est plus celle des Trente Glorieuses, encore auréolée de la réconciliation franco-allemande et aveuglée par la société de consommation. Bien sûr, le budget de la France n’est plus ce qu’il était. Bien sûr, le Moyen-Orient est un bourbier dangereux. Bien sûr tout se discute à Bruxelles où l’on parle de « Priority Policy » et de budget, plutôt que d’Europe. Bien sûr que les prises de décisions s’y font à l’unanimité, ce qui est une aberration démocratique… Bien sûr !

Les choix pour la santé en France sont du même ordre. Les choix ne doivent pas conduire à la négligence. On ne peut pas choisir entre le traitement du cancer, de l’hépatite C, du diabète ou encore de l’alcool. On prend tout ! Et on commence par traiter les personnes qui en ont le plus besoin. Et ceux qui en ont le plus besoin, on l’évalue par des critères objectifs : mortalité, morbidité, qualité de vie… On en évalue les besoins actuels mais également futurs ; on fait de la prospective (Oh le gros mot !). Toutes ces données sont connues, moulinées, rapportées par les chercheurs… Bref du lourd et pas des conférences de presse ministérielles.

Les mots importants ne sont pas « choix » mais « répartition », pas « négligence » mais « priorisation », pas « préférence nationale » mais « universalité ».

 

NE PAS SE TAIRE : HEPATHERe…

Le dernier jour de l’EASL se consacrait aux late breaker  c’est-à-dire les dernières communications.

L’ANRS (Agence Nationale pour la Recherche sur le Sida et les Hépatites)  a débuté depuis 2013 le recrutement d’une cohorte de 17000 patients porteurs d’hépatite B ou C appelé Hépater. A ce jour, 3500 patients ont déjà été traités antiviraux directs et permettent donc d’avoir des données dans la vrai vie. 409 patients ont été traités par sofosbuvir et daclatasvir avant juillet 2014  pendant 12 ou 24 semaines avec ou sans ribavirine (92 avec et 317 sans). Il ressort de cette observation dans la vraie vie que le principal facteur d’échec est d’être porteur d’une cirrhose ou d’avoir été pré-traité. Si l’on utilise de la ribavirine on peut obtenir presque 100% de guérison. A l’heure où les traitements des personnes atteintes d’hépatite C  doivent être contenus dans une enveloppe financière fermée, il est intéressant de constater que chez les nouveaux patients un traitement de 3 mois en tri thérapie par sofosbuvir /daclastavir/ribavirine fait aussi bien que sofosbuvir / daclastavir pendant 6 mois. Ce qui permettra de faire des économies significatives et de ne traiter les patients que 3 mois mais attention aux effets secondaires de la ribavirine (anémie). Que de progrès !

Génotype 4 quoi de neuf ? Peu de données sont disponibles avec les nouveaux traitements. Grâce à Hépather, 82 patients (dont 67 cirrhotiques) présentaient une infection avec un génotype 4. Les traitements par sofosbuvir/daclatasvir faisaient aussi bien que ceux par sofosbuvir/simeprevir avec plus de 90 % de guérison.

Pour l’hépatite B, alors que l’on imaginait des traitements à vie, l’étude FINITE: 45 patients porteurs du VHB et traités par ténéfovir  ils étaient tous avec une charge virale indétectable. Ils ont été divisés en 2 groupes. 21 ont poursuivi le tenofovir et sont restés indétectables. Pour les 21 chez qui le traitement a pu être arrêté à 48 semaines, 3 ont dû reprendre un traitement, 15 avaient des transaminases normales, 1 avait une charge virale inférieure à 2000UI/ML et 2 avaient éliminé l’Antigène HBS. Cette étude laisse l’espoir à des arrêts de traitements possibles mais de façon sauvage bien sûr. Il doit y avoir un strict contrôle médical.

Enfin coup de chapeau à l’étude ALLY3 qui s’intéressait au traitement par sofosbuvir/daclatasvir chez les co-infectés VIH-VHC qui peuvent être maintenant considérés comme des patients comme les autres puisqu’on obtient 97 % de traitement  mais les traitements ne peuvent être d’une durée inférieure à 3 mois.

Devant toutes ces bonnes nouvelles l’enjeu reste maintenant le dépistage pour tous et l’accès au traitement.

Pascal Mélin

Dans les milliers de posters présentés à EASL, il se cache toujours des perles que nous présenterons dans les semaines à venir … Merci de nous avoir suivi .

 

EASL. L’HEPATITE C ENCORE & TOUJOURS …

L’étude japonaise GIFT-1 a été présentée par Sato ce samedi. Elle concernait l’association Ombitasvir/Paritoprevir/ritonavir avec ou sans cirrhose et était utilisée en double aveugle contre placébo pour valider efficacité et tolérance de cette combinaison thérapeutique. Ce sont 363 patients qui ont été traités avec un résultat global de 94,6 % de guérison. Les seuls effets secondaires retrouvés consistaient en 16,7% de rhinopharyngite, 8,8% de maux de crâne et 5,1 % d’œdème périphérique. A priori rien d’insurmontable, mais on attend confirmation dans la vrai vie …

Le Dr Coilly a présenté les résultats de la cohorte CUPILT de l’ANRS. Cette étude s’intéressait aux patients greffés du foie présentant une récidive de juillet 2013 à novembre 2014, ce sont 335 patients qui ont été inclus et retraités par SOFOSBUVIR/DACLATASVIR plus ou moins ribavirine. On obtenait un taux de guérison à 96% avec des effets indésirables essentiellement dus à la ribavirine. Tous les marqueurs de la fonction hépatique s’amélioraient, ce qui est bien sur spectaculaire malgré quelques échecs et la constatation de l’acquisition de résistance virologique.

Le Pr Bourliére réévoque la place de l’interféron chez les patients porteurs d’hépatite B chronique. Cette étude multicentrique a concerné des patients porteurs chroniques du VHB AgHBe- traités depuis plus d’un an par traitement oral et qui avaient tous une virémie indétectable mais toujours un portage chronique de l’AG HBS. De janvier 2011 à juillet 2012, cette étude multicentrique a proposée à 183 patients  de bénéficier de l’adjonction à leur traitement d’une injection hebdomadaire d’interféron (pégasys) par tirage au sort la moitié a été surveillée et l’autre moitié traitée. Les résultats était positifs mais faibles dans le groupe recevant l’interféron on retrouvait 7/90 patients qui éliminaient l’AG HBS et pouvaient être déclarés guéris (8%°) contre 1 seul malade dans le groupe contrôle. Il semble bien que l’interféron puisse booster l’efficacité des antis viraux pour dans certain cas permettre une guérison. Ne rangeons pas trop vite l’interféron.

Pour l’hépatite delta, les espoirs viennent de la présentation  faite par l’équipe turque de Yurdayin  qui a montré l’efficacité du LONAFARNIB associé à un boosting de ritonavir. Dans cette étude 15 patients ont été sélectionnés, plusieurs dosages thérapeutiques ont étés testés. Le Lonafarnib seul est efficace mais c’est à dose pleine et en association avec le ritonavir qu’on retrouve les meilleurs résultats  avec une baisse moyenne de 3,45 log à 8 semaines et même un patient qui a négativé sa charge virale. On retrouvait peu d’effet secondaire et donc une bonne tolérance et les auteurs indiquaient la poursuite du développement de cette molécule.

Le Dr Nyberg a présenté les résultats suggérant que les patients infectés par le VHC présentaient plus de cancer que les patients non VHC, en ayant écarté  les cancers liés comme le cancer du foie le lymphome, le cancer du rein ou de la prostate, en tenant compte  du poids différent de la consommation d’alcool ou de tabac. Sans donner d’explication ces résultats jettent le trouble et la question qui vient naturellement c’est de se demander si ce risque constaté disparait après guérison ?

Pour finir un coup de chapeau à l’équipe du Dr Ramiére de Lyon et qui a répondu à une question franco-française. Il a repris le statut vaccinal sur la population du grand Lyon et a montré que la politique vaccinale contre le virus B avait permis de contrôler l’épidémie B mais que celle-ci était repartie à la hausse depuis les soupçons qui avaient pesé sur le vaccin .

Enfin une alerte, l’équipe hollandaise  de Coenen a présenté les résultats de suivi de dépistage hépatite B et C chez une cohorte de migrants chinois. De 2009 à 2013 4423 patients ont été testés  et l’on a pu mettre en évidence un portage chronique de l’antigène HBS chez 6 % d’entre eux. Cette étude visait à montrer l’accès aux soins d’une population migrante, spécifique et concernée mais attention à ne pas favoriser la discrimination et l’exclusion … d’ailleurs n’y aurait-il pas un vaccin efficace pour se protéger ?

Pascal Mélin

EASL. L’ALCOOL AUSSI …

Ce deuxième jour a vu la communication orale de Nathalie Ganne de Bondy qui présentait les résultats du suivi d’une cohorte belgo-française de cirrhose alcoolique compensée. De 2010 à septembre 2014, 20 centres ont recruté 492 patients avec des cirrhoses alcooliques qui ont été suivi. Pour l’alcool 65% étaient abstinent ,15% consommaient moins de 7 verres par semaine la plus part étaient fumeurs (présent ou passé) et 21% présentaient un syndrome métabolique. Sur un suivi médian de 1 an, 50 patients (11%) ont vu apparaitre un nodule dont seul 14 ont été confirmé comme un cancer du foie, sans corrélation avec la consommation actuelle d’alcool ou le syndrome métabolique. Pendant cette période, 28 patients sont décédés mais l’étiologie hépatique n’était retenue que dans 54 % des cas. Les auteurs vont continuer de suivre cette cohorte qui va permettre de réécrire l’histoire naturelle des cirrhoses alcooliques et de confirmer que lorsqu’un nodule apparait il n’est cancéreux que dans 28 % des cas. Le message à tous les cirrhotiques qui ont peur à chaque échographie de surveillance : il y aura peut-être plus de peur que de mal.

Les réinfections chez les usagers de drogues ont été analysées par l’équipe scandinave de Midgard, ils ont suivi pendant 7 ans après leur guérison virologique 161 patients : 40 % avaient des pratiques d’injection pendant la période de surveillance. 12 re-contaminations ont été retrouvées soit un taux de re-contamination de 1,8 /100 patients années traités guéris.

Les rechutes après utilisation du sofosbuvir ont été présentées par Svarovskaia de chez Gilead. Pour cela 8 études de phase 3 avec le sofosbuvir ont été analysé. Sur 1154 répondeurs virologiques à S12, seuls 1142 l’étaient encore à S24 soit 1%. De plus certaines étaient des recontaminations. Il était alors réalisé une comparaison entre la souche pré traitement et celle post traitement. D’où l’importance des sérothèques.

Pour les personnes en échec des nouvelles thérapies, l’espoir vient de la présentation de l’étude de phase 2 SALVAGE. Le recrutement a consisté à recruter 79 personnes en échec de traitement par interféron, ribavirine avec télaprevir/bocéprévir/siméprévir. 43 % étaient cirrhotiques. Ils ont tous bénéficié d’un traitement par grazoprevir (GZR un inhibiteur de protéase NS3/4A), de l’elbasvir (EBR inhibiteur de la NS5A) et de la ribavirine. Seul un patient n’a pas fini son traitement. Les souches virales ont été analysées pour 78 patients, 43,6% avaient un virus variant pour la NS3, 10,1% étaient variants pour la NS5A et 6 d’entre eux avaient un variant pour les deux protéines. Le taux de réponse virologique en fin de traitement était de 100%. A 12 semaines, 96,2 % des patients étaient guéris seuls 3 étaient rechuteurs. Pour les patients présentant une infection avec un variant mutant, le taux de guérison était de 91,2%.

Une équipe autrichienne nous invite à considérer l’hépatite C comme une cause potentielle de maladie cardio vasculaire. Pour arriver à cette conclusion, ils ont travaillé sur la base de données américaines (NIS et Nationwide) qui comprend les dossiers de tous les patients hospitalisés chaque année soit 7 millions de dossiers par an. Ils retrouvaient que 1,9 % des patients étaient infectés par le VHC. Les résultats sont sans appel, les personnes infectés ont deux fois plus de chance de présenter un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral, 88% de maladie coronarienne et un peu plus d’insuffisance cardiaque. Cette étude amène de l’eau à notre moulin quand nous affirmons qu’il ne faut pas traiter les patients uniquement en fonction de leur atteinte hépatique.

Maintenant la question devient : après guérison, le risque cardio-vasculaire s’abaisse-t-il de façon significative ? A suivre…

Pascal Mélin

Jeudi. L’EASL SOUVRE SUR LES STEATOHEPATITES…

Les communications orales, en séance plénière, sont la sélection des meilleures communications proposées auprès du comité scientifique d’organisation. Cette année, la première communication orale était présenté par l’anglais Armstrorg qui présentait les résultats en double aveugle contre placebo, du LIRAGLUTIDE qui semble une molécule prometteuse pour réduire la stéatose hépatique. Ensuite,  le Pr Manns de Hanovre a présenté les résultats de l’étude SOLAR 2  qui a confirmé que l’association sofosbuvir/ledipasvir/ribavirine  permettait maintenant de traiter et de guérir l’hépatite C, même en situation de post- greffe ou de cirrhose décompensée. Pour le traitement des varices œsophagiennes, en cas de cirrhose, le seul traitement qui avait montré son intérêt était les bêta- bloquants.  L’équipe de Baik en Corée a montré que ces derniers pouvaient gagner en efficacité en y associant le Rifaximin. La cancérologie aussi, était à l’honneur, alors que l’équipe française menée par Schulze présentait des résultats sur la génomique de 243 tumeurs hépatiques permettant d’envisager de nouvelle cible pour les traitements anti cancéreux, c’est une voie importante dans le principe de développement des tumeurs et des traitements possibles. Cancérologie aussi, pour l’équipe  japonaise de Park qui a testé le TSU-68 (ORANTINIB) avec une bonne tolérance.

Pour l’hépatite C, nous voyons arriver les premiers patients en échec  d’un traitement antiviral direct (DAA direct acting antiviral) l’équipe espagnole de Forns qui a proposer  un traitement par GRAZOPREVIR/ELBASVIR/RIBAVIRINE dans le cadre de l’étude internationale C-SALVAGE qui permet de guérir définitivement la majorité des patients.

Pascal Mélin

 

 

 

 

 

N’OUBLIEZ PAS LE CANCER DU FOIE…

À l’avis de tous, l’hépatocarcinome (CHC ou cancer du foie) était le grand absent de ce 50ème congrès de l’EASL. L’effroyable réputation de ce cancer n’est plus à faire, pourtant dépisté à temps, peu ou pas symptomatique, son pronostic n’est pas si sombre. Mais pour intervenir le plus tôt possible, encore faut-il avoir posé le diagnostic de cirrhose du foie car plus de 3 cancers du foie sur 4 surviennent sur un foie préalablement cirrhotique.

Mais pourquoi cet essoufflement de communication à l’EASL, la recherche est-elle en panne ? Les hépatologues sont-ils attirés par l’appel des chimères de la réussite des traitements de l’hépatite C ? On ose espérer que cette attirance n’est pas que financière. On espère aussi que l’espoir de guérison la plus large possible de tous les malades porteurs d’hépatite C n’amène pas à croire que le CHC va disparaitre. La recherche contre le cancer du foie doit se poursuivre et s’intensifier car il restera dans le TOP 10 des cancers sur la planète dans les 20 ans à venir. La possibilité de guérir l’hépatite n’aura d’impact sur le nombre de cancers du foie que dans les pays riches et pas avant plusieurs années… Plus que jamais nous avons besoin de comprendre les mécanismes de cancérisations, l’hétérogénéité de ses causes et mécanismes des différentes cibles génétiques qui peuvent se transformer ou s’activer et donc devenir la cible de traitement.

La lutte contre le cancer du foie doit être l’exemple de compétences synergiques et cohérentes entre hépatologues mais aussi chirurgiens, radiologues, infectiologues, biologistes, anatomopathologistes, transplanteurs, addictologues, psychiatres et psychologues, radiologues interventionnistes, cancérologues, radiothérapeutes et infirmières d’éducation thérapeutique. Les techniques chirurgicales se développent, les appareils de radiothérapie stéréotaxique, les chimiothérapies, les chimio-embolisations, les traitements par radiofréquence et la greffe qu’elle soit familiale ou non. On imagine bien que la prise en charge d’un cancer du foie est une partition qui doit être jouée par un orchestre symphonique mais il faut un chef d’orchestre… Qui est-ce ?

Les malades attendent beaucoup d’améliorer la cohérence des soins en cas de cancer du foie. Où sont les plateaux techniques en France aujourd’hui ? N’a-t-on pas de très bons centres de greffe, d’autres très bons centres de cancérologie et d’autres centres encore de radiothérapie. Quand pourra-t-on établir une carte des offres de soins en cancérologique hépatique ? Qui est capable d’offrir une expertise complète et un plateau d’offres de soins cohérent en 2015.

Alors n’oubliez pas le cancer du foie, messieurs ou mesdames les hépatologues, les malades aujourd’hui sont les cirrhotiques de demain et les cancéreux des prochaines années. Nous attendons des conférences européennes monothématiques sur la prise en charge du CHC et nous vous donnons rendez-vous à Barcelone en avril 2016 pour prendre connaissance des progrès qui se préparent car nous n’en doutons pas !

Pascal Mélin

LA FRANCE VA-T-ELLE RESTER DANS L’EUROPE ?

C’est la question qui se pose aujourd’hui à Vienne autour du 50ème congrès de l’EASL. En effet, les experts européens de l’EASL se sont concertés et viennent, en parallèle du congrès, de présenter leurs recommandations pour le traitement et la prise en charge des personnes infectées par le virus de l’hépatite C en 2015.

Le 29 mai prochain, le même événement se déroulera en France sous l’égide de l’AFEF (Association Française pour l’Etude du Foie), les experts français présenteront leurs propres recommandations.

Alors, les propositions françaises seront-elles congruentes aux européennes ? Nous allons analyser de très près les textes et nous tiendrons compte des propositions européennes mais également de toutes les conclusions que nous avons fait remonter lors de notre dernier forum : « Des attentes des soignants aux besoins des malades ».

Vous trouverez ci-dessous le lien pour obtenir ces recommandations européennes.

Pascal Mélin

http://www.easl.eu/

ELLE ÉTAIT VACCINÉE MAIS PAS PROTÉGÉE…

Ce titre est provocateur pendant la Semaine de la vaccination, mais il correspond à une réalité.

J’ai pu rencontrer il y a deux ans une aide-soignante dans le cadre des consultations post-accident de travail. En effet, comme tous les soignants, elle avait au début de ses études, bénéficié d’une vaccination systématique contre l’hépatite B. Mais lors d’une piqure accidentelle avec le sang d’un malade, elle bénéficie d’un bilan de dépistage VIH/VHC et le contrôle de la protection contre l’hépatite B. Et surprise, on découvre qu’elle n’est pas protégée contre le VHB car elle n’a pas d’anticorps protecteurs. Le protocole professionnel prévoit que l’on refasse une nouvelle séance de vaccination, ou des injections, ou des injections de rappel si le taux d’anticorps n’est pas suffisant.

Avant de reprendre la vaccination, on décide d’approfondir le bilan et là, on découvre que la patiente est porteuse chronique d’une hépatite B. Comment en est-on arrivé là ?

Deux hypothèses sont possibles :

1. La patiente fait partie des rares patients chez qui le vaccin n’a pas été efficace et elle a été malheureusement contaminée et n’a pas guérit spontanément pour devenir porteuse chronique.

2. Lors de sa vaccination, la patiente était déjà porteuse de l’hépatite B de façon chronique, ce qui explique l’inefficacité de la vaccination.

En poursuivant les explorations et devant l’origine géographique de la patiente, on décidait de réaliser un dépistage familial. On découvrait alors que sa mère était porteuse chronique tout comme sa sœur. L’explication était là, nous étions en présence d’une hépatite B dont l’origine était maternelle, c’est sa mère qui l’avait contaminée au moment de sa naissance…

Cette histoire nous rappelle un point important.

Lorsqu’on va vacciner des adultes, il est possible d’arriver après l’hépatite B et de vacciner des personnes de bonne foi en espérant les protéger, alors, que l’on arrive déjà trop tard. Seuls les nourrissons nés de mère non porteuse d’hépatite B (dépistage obligatoire au cours de la grossesse) peuvent être vaccinés sans aucune hésitation. Chez les ados, on se retrouve dans les programmes de vaccination de rattrapage  avant l’entrée en sexualité. Chez les adultes, il faut se poser la question de l’intérêt d’un dépistage préalable.

Pascal Mélin