ACCÈS UNIVERSEL AUX TRAITEMENTS CONTRE LE COVID-19

Communique de presse

15 avril 2020

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Accès universel aux traitements contre le COVID-19 : agir vite

Alors que l’épidémie de coronavirus SARS-CoV2 continue de se propager, la communauté scientifique mondiale s’active dans la recherche de traitements.  Si nous devons encore rester prudents en attendant des éléments probants issus de la recherche clinique, il est urgent de préparer dès maintenant les conditions d’un accès pour tous aux thérapies dont l’efficacité aura été démontrée. Toutes les solutions doivent aujourd’hui être explorées, notamment en s’appuyant sur les expériences et leçons du passé. Nous ne tolérerons aucun rationnement de l’accès aux soins, au Nord comme au Sud.

Les pistes thérapeutiques actuelles dans le traitement du COVID-19 sont diverses, regroupant des médicaments déjà utilisés pour d’autres indications, des traitements non commercialisés ou d’autres encore en phase de développement. Aujourd’hui, nos regards sont essentiellement tournés vers les résultats de ces essais cliniques qui bénéficient de financements publics sans précédents. Les défis auxquels nous devrons faire face sont pourtant nombreux et d’inquiétants signaux nous alertent.

Les prix de ces futurs traitements, potentiellement très différents en fonction de leur positionnement actuel, sont rarement évoqués. Ils seront pourtant une variable essentielle pour garantir un accès universel aux soins à l’échelle globale. La lutte contre les épidémies a montré que toute découverte ne constituait une réelle avancée que si elle était disponible pour toutes et tous.

Les prix des futurs traitements, une variable essentielle pour vaincre la pandémie
En 1996, l’arrivée tant attendue des trithérapies salvatrices contre le VIH/Sida, a été accompagnée d’intolérables inégalités d’accès aux traitements. Il aura fallu attendre la session extraordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies en 2001 pour marquer une première étape dans l’accès aux traitements pour les pays du Sud, pourtant les plus touchés par la pandémie.

En 2014, les prix des nouveaux traitements contre l’hépatite C ont conduit l’Etat français à rationner l’accès aux soins, en réservant pendant plus de deux ans les médicaments aux seules personnes à un stade avancé de la maladie.  Si les prix ont fortement baissé dans certains pays à revenus faibles grâce à l’arrivée de médicaments génériques, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’accès universel à ces traitements permettant d’éradiquer efficacement le virus.

La recherche avance, la coopération internationale recule
Anticipant de possibles résultats positifs d’essais thérapeutiques dans le traitement du COVID-19, la France et le Maroc réquisitionnent les stocks de Plaquénil, utilisé contre le paludisme et essentiel au traitement de maladies chroniques comme le lupus et la polyarthrite rhumatoïde. L’Inde limite l’exportation de médicaments et principes actifs pharmaceutiques utilisés dans le traitement des symptômes de la maladie en prévision de pénuries de principes actif venant de Chine. La préférence nationale semble être devenue la règle alors que la solidarité sanitaire internationale est incontournable dans la lutte contre la pandémie. Les limites de production des traitements potentiels sont un obstacle supplémentaire à l’accès universel dans un marché guidé par la logique de l’offre et de la demande.

Nous pouvons encore faire primer l’accès aux soins sur les intérêts économiques et financiers, notamment de certains industriels du médicament, mais il est grand temps d’agir.

France Assos Santé appelle le gouvernement à étudier tous les instruments internationaux existants et toutes les propositions visant à fabriquer massivement des médicaments ou des vaccins à bas prix [1].  Les mécanismes de fixation des prix doivent enfin être remis en cause en tenant compte notamment des investissements et financements publics au titre de la Recherche et du Développement.

Certains outils, comme les « patent pools » (partage de brevets) ou la licence obligatoire, ont déjà été utilisés avec succès, notamment pour lutter contre des maladies infectieuses (VIH, Tuberculose, Hépatite C) ; d’autres modèles sont à inventer. Toutes les pistes doivent être explorées, tous les dogmes renversés dans cette situation inédite de pandémie mondiale. La France doit agir au niveau international mais elle doit également montrer l’exemple en s’opposant par tous les moyens à des prix qui ne soient ni justes ni maitrisés.


[1] Le 23 mars, le Président du Costa Rica a écrit au Directeur général de l’OMS pour proposer la mise en commun de toutes les informations et connaissances disponibles concernant les technologies de santé destinées à lutter contre la COVID-19 (en particulier les brevets) et d’en garantir l’accès gratuit ou à bas coût dans tous les pays.


Contacts presse : communication@france-assos-sante.org – Tél. : 01 40 56 94 42

CRISE SANITAIRE COVID-19

Communique de presse

10 avril 2020

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Crise sanitaire COVID-19 : nos préoccupations sur la fin de vie

Au regard de la crise sanitaire actuelle, France Assos Santé fait état de ses préoccupations concernant les conditions accompagnant la fin de vie et les impacts qui en sont conséquents.

Les associations membres témoignent de situations parfois inédites qui interpellent l’éthique : les problèmes récurrents liés à la fin de vie sont exacerbés par l’extrême complexité d’un évènement exceptionnel. Les fins de vie dues au COVID-19 se surajoutent aux fins de vie en contexte habituel et un surtaux de mortalité de personnes COVID-19 est à prévoir. En outre, l’effet de masse anonymise et rend invisible les différents décès.

Des choix s’opèrent dans l’accès aux soins en fonction de critères qui ne sont pas toujours clairs, ni compris, et les pertes de chances sont nombreuses. Les inégalités sociales, territoriales, liées à l’âge, au degré de vulnérabilité (physique, psychique, social) sont renforcées.

Les conditions actuelles accompagnant la fin de vie sont d’une grande violence pour les malades, leurs proches et les équipes soignantes.

Consulter la note de France Assos Santé sur la fin de vie – crise sanitaire COVID-19

SOS HÉPATITES AU SEIN DE LA CONFÉRENCE NATIONALE DE SANTÉ

La Conférence Nationale de Santé (CNS) a adopté un avis relatif à la crise sanitaire du COVID-19, le 2 avril 2020, en urgence à l’unanimité des membres de sa Commission permanente. Cet avis et ses 7 recommandations ont été remis à M. Olivier VERAN, Ministre des Solidarités et de la Santé le 3 avril 2020.

Le réseau SOS Hépatites remercie, Hélène DELAQUAIZE, Présidente de SOS hépatites Paris-Ile-de-France, qui représente SOS hépatites Fédération à la CNS :

  • Nommée membre de la Conférence Nationale de Santé  pour la mandature 2020-2025, arrêté de nomination en date du 4 février 2020 pris en application du décret n°2019-1483 du 27 décembre 2019 paru le 29 décembre.
  • Nommée membre du Groupe de travail permanent sur les droits des usagers (GTPDU) par la Commission permanente réunie le 03 mars 2020.

 Les 7 recommandations de la Conférence Nationale de Santé :

  1. Associer une large combinaison de mesures est nécessaire pour faire face à la crise sanitaire et casser la dynamique épidémique en cours.
  2. Renforcer, encore et toujours, une communication honnête, transparente, fondée scientifiquement, organisée et adaptée aux différents publics cibles est indispensable et indissociable d’un climat de confiance entre les acteurs.
  3. Assurer la sécurité des professionnels du secteur sanitaire, médico-social et social de santé comme de toutes les personnes exposées doit être une préoccupation de chaque instant.
  4. Prendre en compte les situations de vulnérabilité ou précarité est un impératif sur le plan de l’efficacité et de l’éthique.
  5. Assurer la continuité des soins pour toutes les personnes le nécessitant et cela malgré le contexte de crise sanitaire.
  6. Amplifier au plus vite la dynamique de recherche scientifique en lien avec la pandémie COVID-19 est un investissement d’avenir.
  7. Mettre en débat les enjeux éthiques soulevés par la lutte contre le COVID-19 ne peut être différé.

Pour en savoir plus :

  • Covid-19 : avis et recommandations formulés par la Conférence Nationale de Santé sur la crise en cours, publication le 04/04/2020
  • L’intégralité de l’avis ICI

 

 

COVID : LES TRODS ON CONNAIT…

PCR, TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique), SÉROLOGIE, voilà du vocabulaire que l’on connait bien via notre expérience des hépatites virales.

La PCR, soit la recherche directe du virus n’éclaire que le présent.

Positif, le virus est là, négatif, il n’est pas là ! Mais où est-il passé ? on ne peut répondre à la question.

La sérologie permet d’explorer le présent récent et le passé. Elle recherche la réponse de l’organisme en face du virus. Il y a production d’anticorps et il y en a de deux types les IGM qui correspond à une production d’anticorps immédiate, ce sont les premiers à apparaître puis qui disparaissent pour laisser place aux IGG, anticorps durables qui resteront dans le temps.

Face à une infection il faut distinguer plusieurs étapes :

  1. La fenêtre sérologique lorsque tout est négatif, après le tout début d’infection (trop tôt pour détecter).
  2. Apparition des IGM, on est alors au début de l’infection.
  3. Présence conjointe d’IGM et IGG, l’infection est présente depuis quelque temps et le processus de guérison s’enclenche.
  4. Il ne reste que des IGG, l’infection est ancienne et traduit la guérison ou une exposition ancienne.

Dans quelques jours, les sérologies pourront être accessibles dans les laboratoires même si elles ne sont pas encore à la nomenclature et donc non remboursées.

Mais ce que nous attendons, ce sont les TROD COVID avec les IGG et les IGM ce qui permettra la réalisation simple, de test au plus près des usagers, avec une simple goutte de sang prélevée au bout du doigt.

SOS Hépatites a formé des dizaines de TRODEURS !!! Ne pourrait-on pas sur la base du volontariat proposer à tous ces trodeurs de venir renforcer la dynamique de dépistage comme pour une maison de retraite par exemple ! A chaque EHPAD son trodeur !

SOS pourrait s’engager à faire une mise à niveau des connaissances de ces TRODEURS par la création d’une vidéo ? Qu’en pensez vous ?

Pascal Mélin

PS : On en est où des TROD VHB qu’on nous promet pour « dans trois ans » ? Aujourd’hui on a la preuve qu’un TROD peut être mis en place en quelques semaines… Mais pour ça il faut qu’il y ait une volonté politique !

DES VIRUS ET DES HOMMES

Il y a plus de familles de virus sur la planète que d’êtres humains !

C’est ce que nous apprennent les virologues et c’est ce que j’avais déjà rapporté en 2014 à voir ICI.

Pourtant il y a des virus partout et pour eux nous ne sommes qu’un support à leur multiplication.

Mais souvent ils font dysfonctionner l’organisme par lequel ils passent et peuvent en causer la mort !

On connait les virus des tomates, le virus de la mosaïque du tabac, le virus de la leucose féline (appelé aussi SIDA du chat), les animaux aussi ont leurs propres virus comme la grippe porcine ou bien encore les sangliers récemment dans le nord de la France.

Mais, il y a une particularité qu’il nous faut comprendre aujourd’hui : ce sont les recombinaisons virales…

Certains virus sont spécifiques à l’homme, d’autres à des animaux ou d’autres encore, à des plantes. Quand deux virus différents sont mis côte à côte, le plus souvent il ne se passe rien, mais parfois les parois fusionnent et alors ils échangent du matériel génétique entre eux. La plupart du temps il ne se passe rien et la nouvelle entité meurt mais parfois cela donne un nouveau virus avec des propriétés tout à fait différentes et la possibilité d’infecter de nouvelles espèces. C’est ce qui s’est passé avec le COVID-19, mais c’était déjà le cas avec la grippe aviaire.

Lorsque l’on concentre des animaux pour leur élevage ou pour leur vente (comme sur un marché) on va mettre en contact des virus en grande quantité alors que dans la nature ils ne se seraient pas rencontrés… On favorise ainsi la possibilité de recombinaison virale !

C’est donc bien vers l’homme et ses pratiques qu’il faut chercher le coupable. C’est à cause du confinement des animaux que nous voilà à notre tour confinés ! Cela pourrait être drôle si ce n’était pas aussi dramatique !

Espérons que cette fois nous en retiendrons quelque chose car la grippe aviaire, la vache folle, l’épidémie de grippe H1N1, n’avaient pas modifié nos comportements.

Aujourd’hui il est urgent de réfléchir pour faire autrement demain !

Mais les virus ce sont aussi les vaccins ! L’homme a toujours combattu les virus en cherchant des traitements (comme pour le VIH, l’hépatite C ou B) ou en cherchant des vaccins (grippes, fièvre jaune, etc). Lorsque l’on a une infection virale, on en guérit le plus souvent et bon nombre d’entre nous ont l’image que l’on guérit de notre rhume en le repassant à quelqu’un d’autre.

J’espère que cet épisode, aussi horrible soit-il ,va profondément changer la représentation que chacun a d’un virus et qu’une fois la crise passée on pourra parler autrement du dépistage de l’hépatite C pour guérir ou de l’hépatite B pour se vacciner !

D’ailleurs la Semaine Européenne de la Vaccination c’est pour bientôt ! Quelle place va t-on lui donner ?

Pascal Mélin

NOTRE CERVEAU NE VEUT PAS DU COVID…

Certains appellent cela l’acceptation mais face à la découverte d’une maladie, le cerveau commence souvent par la refuser.

A SOS Hépatites, on connait bien le phénomène… Je me souviens d’un gaillard lors du roadtrip de Bourgogne, les militants venaient de lui réaliser un TROD VHC qui était positif et on lui expliquait qu’il fallait faire une PCR, que dans 30 % il pouvait y avoir guérison spontanée. Il s’est levé en déclarant « Et bien moi, c’est ça, je suis dans les 30%, j’ai guéri spontanément, salut ! ». Mais l’info était donnée, on sait qu’il faudra du temps, mais il finira par revenir…

Pour le COVID-19 c’est pareil ! Voici ce qui m’est arrivé, un patient suivi pour une maladie VIH m’a contacté par téléphone en me disant :

« Il faut que je vous vois d’urgence, mon traitement contre le SIDA ne marche plus !

– Ah bon, pourquoi ?

– Ça me « refait » comme avant, j’ai de la diarrhée, des douleurs partout et je suis fatigué donc mon traitement ne marche plus ! ».

En fait il s’agissait d’une infection à COVID-19, mais son cerveau ne pouvait l’accepter… Je vous rassure, tout se passe bien pour lui.

Mais l’acceptation est d’autant plus difficile que la maladie renvoie à d’autres expériences.

Il n’y a pas plus aveugle que le cerveau qui ne veut pas voir…

Pascal Mélin

SEMAINE EUROPÉENNE DE LA VACCINATION 2020

En raison de l’actualité COVID-19, qui demande la mobilisation de toutes et de tous, tous les événements physiques de la Semaine de la Vaccination (SEV) 2020 ont été annulés.

Face au COVID-19, la science n’a jamais autant avancé en si peu de temps. Plusieurs propositions thérapeutiques et de vaccins préventifs sont en cours de développement !

Le réseau SOS Hépatites, partenaire officiel de la SEV, vous propose de partager largement le quiz en ligne sur la vaccination en général et contre les hépatites virales en particulier : « Semaine de la Vaccination 2020 – TESTEZ VOS CONNAISSANCES VACCINATION en 10 questions ! ». N’oubliez pas de consulter les réponses. A vous de jouer ! QUIZ SPÉCIAL SEV 2020 – 134 réponses le 18/06/2020, dont la vôtre ? Découvrez l’ensemble des résultats ICI.

Créée en 2005 par l’Organisation mondiale de la santé, la Semaine de la vaccination se déroule aujourd’hui dans près de 200 pays du monde et vise à élargir la couverture vaccinale. Cette année, la Semaine européenne de la vaccination aura lieu du 20 au 26 avril et a les 3 principaux messages :

1) Année des sages-femmes et du personnel infirmier, car chaque jour afin de préserver la santé des mères et leurs bébés, la santé de tous, le personnel infirmier et les sages-femmes se battent pour la vaccination.

2) Une protection globale de la santé, car tout le monde a le droit à un accès équitable à la vaccination qui prévient les maladies et constitue une base solide pour la santé et le bien-être tout au long de la vie.

3) Prévention des maladies, car la vaccination est un moyen sûr et efficace de prévenir beaucoup de maladies et leurs graves complications, comme la vaccination contre l’hépatite B qui protège des affections chroniques et du cancer du foie causés par cette maladie.

C’est le temps fort de communication sur les enjeux et l’importance de la vaccination. Profitez-en pour vous demander : suis-je à jour avec mes vaccins ? Quelles sont les maladies dont les vaccins nécessitent des rappels jusqu’à 65 ans et plus ? Dois-je me protéger contre une autre maladie ?

Vérifiez-le ICI, calendrier simplifié des vaccinations 2020

 

Et souvenez qu’on se protège et on protège les autres.

OXYGÈNE : ÉVITONS LA PÉNURIE

Communiqué de presse

26 mars 2020

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Oxygène : évitons la pénurie, mobilisons nos énergies pour sauver des vies

Face à la demande massive d’oxygène pour tous les patients qui doivent être soignés à leur domicile et en EPHAD, France Assos Santé lance un appel d’extrême urgence à tous les professionnels. En effet, le nombre de lits d’hospitalisation, de lits de réanimation et de respirateurs ainsi que les effectifs de personnels des établissements de santé ne pourront certainement pas suffire à accueillir tous les patients infectés victimes de formes COVID-19 sévères.

Nous le savons. Les patients contraints de rester à domicile seront de plus en plus nombreux. Parmi eux, certains développeront des formes sévères nécessitant une mise sous oxygène, faute de quoi, ils pourraient mourir en nombre de détresse respiratoire. Nous le refusons.

Nous n’accepterons pas un scénario identique à celui des masques : oui, nous avons besoin d’oxygène, et oui, il est possible d’en produire plus.

Lorsque l’on ne peut pas disposer de l’ensemble des ressources idéalement nécessaires et qu’il s’agit de porter alors assistance à personnes en danger, une procédure dite « dégradée » doit être mise en place.

C’est pourquoi, dans le souci d’anticiper afin de prévenir des décès évitables, France Assos Santé, union des associations de patients, en appelle à toutes les entreprises qui œuvrent dans le secteur de la fourniture de l’oxygène médical pour apporter, sans délai, leur concours et leurs compétences. Chacun doit faire son inventaire : il existe très certainement des entrepôts et des réserves de matériels qui pourraient être adaptés.

Cet appel concerne en premier rang tous producteurs et fournisseurs d’oxygène, dont Air Liquide est le leader mondial, et toutes les entreprises qui pourraient se reconvertir provisoirement et s’adapter aux besoins pour répondre à la demande, ainsi qu’à toutes celles qui fabriquent le matériel nécessaire à l’administration d’oxygène : concentrateurs d’oxygène (extracteurs), réservoirs (cuves) d’oxygène liquide, humidificateurs (barboteurs), lunettes nasales, sondes nasales, masques d’oxygène de différentes tailles, masques, tubulures, capteurs, etc…. Le Gouvernement pourrait notamment rappeler les ouvriers volontaires et remettre en marche en urgence l’usine Luxfer, dans le Puy de Dôme, fabricant d’obus, fermée il y a juste quelques mois.

Cet appel concerne aussi les ingénieurs biomédicaux et tous les ingénieurs compétents en fluides et matériels ainsi que les techniciens capables de remettre en état ou d’adapter les matériels à un usage médical. Même des amateurs initiés peuvent aider à sauver ces patients.

Les professionnels de la plongée, les grandes surfaces de sport qui disposent de matériel pouvant être utilisé, et tous ceux qui disposent de matériel (obus de gaz, manodétendeurs, tubulures, masques à oxygène, etc.) doivent réagir et s’unir pour apporter leur concours.

Enfin, c’est un appel aux prestataires de services de santé à domicile, fournisseurs de matériels, acteurs du soin en ville, du médecin à l’aide à domicile, qui devront assister ces patients en souffrance et les aider.

N’oublions pas que l’ensemble de ces acteurs doit pouvoir disposer de l’ensemble des moyens de protection individuelle pour pouvoir porter secours aux autres en toute sécurité. Attention, il faudra soigner ces nouveaux patients urgents à leur domicile ou en EPHAD, sans priver pour autant d’oxygène tous ceux, qui en ont déjà besoin et sont déjà dépendants d’oxygène justifié par la présence d’une maladie aïgue ou chronique. Et c’est pourquoi, la demande sera massive. Mobilisons-nous et agissons !

Contacts presse :
communication@france-assos-sante.org – Tél. : 01 53 62 40 37

GRACE AU CORONAVIRUS, JE SUIS DEVENU GÉGÉ…

Depuis plus de quatre ans que ce blog existe j’ai souvent raconté des tranches de vie… Aujourd’hui l’arrivée bouleversante du coronavirus m’a amené à vivre des expériences émotionnellement très fortes, en voici une.

Les patients infectés par le COVID 19 sont hospitalisés dans un service d’isolement appelé service de cohorting. Je suis appelé la nuit car une vieille dame malade crie et tape contre le mur en appelant « son Gégé ». Toute l’équipe essaye de raisonner la vieille dame mais elle semble effrayée lorsque nous arrivons avec nos blouses d’isolement, nos charlottes et nos masques de protection.

Fatigué et à bout d’arguments, je l’entends pleurer derrière la porte, tu es là mon Gégé, viens me chercher, répète-t-elle.

Puis dans un moment de fatigue je lui réponds « oui, je suis là. »

Et elle s’apaise instantanément et la conversation commence.

« Oh! tu es venu comme c’est gentil !

– Oui bien sur je ne pouvais pas te laisser loin de ta maison.

– Après tout ce temps tu es venu ?

– Oui bien sur, c’était important d’être là.

– Oh mon Gégé tu sais que je n’ai jamais cessé de t’aimer ?

– Oui.

– Mon Gégé je sais que je vais mourir mais avant de mourir tu veux bien faire quelque chose pour moi ?

– Quoi ?

– Avance et baisse ton machin je voudrai voir une dernière fois ton sourire. »

Je me suis avancé et j’ai écarté mon masque et voici ce qu’elle m’a répondu avec un grand sourire : « merci mon Gégé, je suis heureuse, je vais pouvoir dormir » elle s’est retournée et s’est endormie…

Les infections virales nous font vivre des moments forts et plein d’émotion. Face au virus, nous devons rester humains…

Pascal Mélin

ASSURANCE MALADIE ET AIDE MÉDICALE ETAT

 

Communiqué de presse

24 mars 2020

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Assurance Maladie et Aide médicale Etat :

Face au risque de rupture des droits, il faut prendre une mesure généralisée de simplification des démarches

Dans un courrier du 19 mars 2020, l’Observatoire du Droit à la Santé des Etrangers (ODSE) et l’UNIOPSS, en lien avec France-Assos-santé, ont demandé au Ministre de la Santé de simplifier des démarches d’ouverture et de renouvellement des droits à la protection maladie dans le contexte des mesures de confinements liées à l’épidémie du virus Covid-19.

Compte tenu des risques de rupture de protection maladie dus aux contraintes sur les déplacements qui impactent tant les personnes concernées que les capacités d’action des caisses gestionnaires, il a été demandé au Ministre de prendre une mesure généralisée de simplification des démarches :

  • Pour les bénéficiaires ayant des droits ouverts au 1er mars 2020 par une prolongation automatique de 4 mois des droits à l’Assurance maladie et à l’AME.

  • Pour les personnes ayant une demande en cours d’instruction (première demande et renouvellement) par un traitement accéléré de leur demande.

  • Pour les bénéficiaires potentiels par une simplification des pièces à fournir et la mise en œuvre du mécanisme de présomption des droits.

  • Par la mise en œuvre d’un Principe de rétroactivité à compter du 16 mars 2020 pour toute demande de protection maladie déposée jusqu’au 16 juillet 2020, afin de tenir compte du probable « non-recours » induit par les restrictions actuellement en cours du fait de l’épidémie.

  • Par la prise en compte des titres de séjour automatiquement prolongés par le ministère de l’intérieur.

  • Par l’abandon du projet de réduction de la durée de maintien des droits à l’assurance maladie.

Contact :
Didier Maille, coordinateur du Pôle social et juridique du Comede ; didier.maille@comede.org


L’ODSE est constitué des organisations suivantes :
ACT UP Paris, ACT UP Sud-Ouest, AFVS (Association des familles victimes du saturnisme), AGS (Alliance pour une gestion solidaire), AIDES, ARCAT, LA CASE DE SANTE (Centre de santé communautaire – Toulouse), CATRED (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits), CENTRE PRIMO LEVI, CIMADE, COMEDE (Comité pour la santé des exilés), CoMeGAS, CRETEIL-SOLIDARITE, DOM’ASILE (Domiciliation et accompagnement des demandeurs d’asile), DROITS D’URGENCE, FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-es), FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), GAIA Paris, GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), la LIGUE DES DROITS DE L’HOMME, MEDECINS DU MONDE, MEDECINS SANS FRONTIERES, MIGRATIONS SANTE ALSACE, le MOUVEMENT FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL, MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), RESEAU LOUIS GUILLOUX, SIDA INFO SERVICE, SOLIDARITE SIDA, SOS HEPATITES.

BRAVO AU PRAGMATISME GUADELOUPÉEN…

Il y a une semaine, alors qu’on ne parlait déjà que du coronavirus, SOS hépatites Guadeloupe et la fédération nationale avons maintenu la dernière table ronde des Etats Généraux de l’Hépatite B, qui se tenait à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.

De nombreux professionnels étaient présents mais je voudrais rendre hommage au pragmatisme des médecins généralistes guadeloupéens, voici l’histoire :

Un médecin de caisse était présent, un représentant des médecins généralistes, un virologue hospitalier, un biologiste de ville, et des malades avec SOS hépatites pour représenter les usagers.

On a entendu les difficultés de prescription pour les marqueurs de la sérologie de l’hépatite B. Le biologiste de ville nous expliquant que lorsqu’il reçoit une ordonnance où figure « Anticorps HBc », il ne peut que réaliser cette analyse et ne peut en aucun cas faire d’autres marqueurs ni les facturer, pareil pour une prescription « Antigène HBs ».

Alors que lorsqu’il est noté « sérologie d’hépatite B » il peut réaliser ce qu’il veut et les analyses seront remboursées !

On a aussi parlé d’accès aux soins, d’accès à la PASS (Permanence d’Accès aux Soins de Santé qui semble compliqué au CHU de Pointe-à Pitre), migrants et dépistage, etc.

Et à la fin de journée, le médecin généraliste a pris la parole pour dire « moi ce soir, je dis quoi à tous les médecins de la Guadeloupe ? »

Tout le monde se taisait ne sachant quoi répondre et ce même médecin généraliste a proposé : « je peux envoyer un mail à tous les médecins généralistes de Guadeloupe en leur recommandant de simplifier leur prescription autour de l’hépatite B et en demandant systématiquement : sérologie de l’hépatite B ». Cette proposition a été validée par le médecin de caisse et le biologiste présent !

Merci et bravo pour ce pragmatisme ! Avec une telle procédure, on simplifie le travail de chacun. C’est tout à fait l’esprit de SOS Hépatites et celui des Etats Généraux de l’Hépatite B !

J’en profite une nouvelle fois pour remercier toute l’équipe de SOS hépatites Guadeloupe pour cette organisation parfaite et merci à ceux qui ont fait le déplacement de Cayenne pour participer à cette table ronde.

Pascal Mélin

PANDÉMIE DE COVID-19 : LA SITUATION EN AFRIQUE

Communiqué de presse

Dakar, le 19 mars 2020

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Pandémie de Covid-19 : l’ONG internationale ALIMA alerte sur la gravité de la situation en Afrique et appelle à l’urgence d’acheminer les personnels, médicaments et matériels nécessaires à toutes les activités humanitaires

L’épidémie de Covid-19 a touché plus tardivement les pays africains, mais le nombre de personnes contaminées ne cesse d’augmenter depuis plusieurs jours : 30 pays sur 54 sont désormais concernés, avec environ 500 cas détectés.

Le taux de mortalité susceptible d’être 3 à 5 fois supérieurs à ceux du reste du monde

Les équipes d’ALIMA connaissent, pour les avoir vues en Chine ou en Europe, les courbes de progression de la pandémie. Son arrivée plus tardive en Afrique ne signifie pas que le continent sera moins durement touché, comme le souligne notamment l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Dans des pays dont les systèmes de santé font partie des plus fragiles au monde, avec des moyens très inférieurs à ceux qui sont mobilisés en Europe, en Chine ou aux Etats-Unis, la situation est potentiellement catastrophique.

Les moyens humains et matériels, comme les lits d’hospitalisation et de réanimation, étant très largement insuffisants, le taux de mortalité lié au Covid-19 risque d’être 3 à 5 fois supérieur à celui que connaît le reste du monde.

Bien que 43 pays africains soient désormais en capacité de diagnostiquer les malades de Covid-19, la pénurie chronique de matériel et de personnel médical qualifié, qui existe déjà dans de nombreux pays, rendra d’autant plus difficile la riposte face à l’épidémie de Covid-19. En effet, la quasi-totalité des hôpitaux en dehors des capitales ne sont pas équipés pour prendre en charge les soins intensifs ou mettre les patients sous respirateur.

« C’est juste une question de jours avant que le virus ne se propage davantage sur le continent africain. Or, en Afrique subsaharienne les systèmes de santé sont déjà très fragiles. Si l’épidémie se propage dans ces régions, il faudra s’attendre à un taux de mortalité beaucoup plus élevé que dans le reste du monde » déclare Augustin Augier, directeur général d’ALIMA

Alors que la pandémie de Covid-19 menace désormais tout le continent, il est crucial que les structures de santé en Afrique puissent disposer des moyens humains, matériels et techniques suffisants.

Des restrictions empêchant le maintien des actions humanitaires

La communauté internationale doit impérativement prendre conscience de la gravité de la menace qui pèse sur les pays africains, et notamment ceux de l’Afrique subsaharienne. La réponse doit être collective et globale, au risque, au-delà du drame humanitaire prévisible, de voir le virus réintroduit plus tard en Europe, alors qu’il aurait été tout juste temporairement éliminé.

Les mesures, pour la plupart préventives, prises par les pays africains sont légitimes et bienvenues. Pour autant, certaines d’entre elles rendent quasiment impossible la circulation du personnel humanitaire et l’acheminement de matériels, indispensables à l’aide humanitaire, alors que les besoins pour lutter contre le Covid-19 vont s’accroître et que se profilent des périodes de malnutrition et de paludisme.

Plusieurs pays ont interdit tous les vols internationaux et parfois intercontinentaux : l’envoi d’experts ou de médecins d’un pays d’Afrique à un autre est devenu impossible et le matériel médical ne peut plus être acheminé dans les zones touchées.

Depuis fin janvier, fortes de leurs expériences en gestion des maladies infectieuses et notamment sur l’épidémie d’Ebola, les équipes d’ALIMA se sont préparées à intervenir sur le continent africain.

Cependant, les mesures de sécurité, de confinement et de fermetures des frontières rendent impossible une riposte globale face à la propagation du virus.

Les premières actions mises en place par ALIMA pour lutter contre le Covid-19

ALIMA a été sollicitée par les autorités de plusieurs pays africains :

  • Au Sénégal​, où elle intervient en collaboration avec l’Institut Pasteur de Dakar et l’hôpital Universitaire de Fann et travaille sur la prise en charge des cas suspects et confirmés.
  • Au Cameroun​, où elle apporte un soutien technique essentiel, en renforçant la capacité de prise en charge des hôpitaux et les équipes du personnel médical. Ces deux actions seront financées pour une durée de 3 mois par la Fondation Bill & Melinda Gates, déjà partenaire d’ALIMA.
  • Au Burkina Faso​, où le 1e​ r mort a été annoncé hier par l’OMS, ALIMA organise progressivement son soutien aux structures officielles de santé afin de garantir la sécurité des patients et du personnel de santé, de manière à accroître la capacité de riposte sous la coordination nationale.

« Ces derniers mois, le pays a été particulièrement affecté par les attaques des groupes armés, les structures de soins sont déjà en difficulté et ne seront absolument pas en mesure de tester et traiter les malades Covid-19. Les équipes locales d’ALIMA vont tout faire pour apporter leur expertise technique nécessaire afin d’appuyer les autorités dans la coordination de la réponse au Covid-19. » s’alarme Richard Kojan, médecin anesthésiste réanimateur et Président d’ALIMA, de retour d’une mission au Burkina Faso

Alors que l’OMS appelle les pays africains à se préparer au pire face à l’épidémie du Covid-19, ALIMA réaffirme l’importance de mettre en place le plus rapidement possible des dispositifs de laisser-passer pour toutes les ONG. Cette initiative permettrait d’accompagner le continent dans la lutte contre ce virus, et de manière générale de continuer à faire face à toutes les crises et urgences sanitaires en Afrique.


A propos d’ALIMA

ALIMA (The Alliance for International Medical Action) est une ONG médicale humanitaire créée en 2009, qui a pour objectif de fournir des soins de santé de qualité aux personnes les plus vulnérables, en zone de forte mortalité lors de situations d’urgence et de crises. ALIMA s’appuie sur un mode opératoire fondé sur le partenariat avec des acteurs humanitaires nationaux, des médecins locaux et la société civile sur place, et s’est ainsi imposée comme un acteur incontournable de l’humanitaire médical en Afrique. L’ambition d’ALIMA est de révolutionner l’aide médicale d’urgence et de transformer la médecine humanitaire en favorisant la recherche, l’innovation pour renforcer l’impact des actions humanitaires. En 10 ans, ALIMA a traité plus de 5 millions de patients dans 14 pays et a lancé environ 30 projets de recherche sur la malnutrition, le paludisme, le virus Ebola et la fièvre de Lassa. Son action lors de l’épidémie d’Ebola a été récompensée par plusieurs prix internationaux : en 2015 par l’Union Européenne avec le « prix de la santé», puis en 2019 par Bill Gates avec le prix « Game Changing Innovator » pour le développement de la technologie de la CUBE (Chambre d’Urgence Biosécurisée pour les Epidémies)​.
https://www.alima-ngo.org/fr
​https://twitter.com/ALIMAong