COVID-19 PERSONNES À RISQUE – SANS OPTION DE TÉLÉTRAVAIL

Vous écouter, vous informer, vous aider, vous soutenir, SOS Hépatites et Maladies du Foie

Conformément aux décisions gouvernementales, les personnes dont l’état de santé conduit à les considérer comme présentant un risque de développer une forme grave de la maladie Covid-19, dont les personnes admises en affections de longue durée (ALD) pour MALADIES CHRONIQUES ACTIVES DU FOIE (hépatites virales actives, maladie auto-immune du foie et autres, NAFLD/NASH) ET CIRRHOSES , TUMEUR MALIGNE (cancer primitif du foie), ainsi que pour TRANSPLANTATION D’ORGANE, doivent impérativement rester à leur domicile, en arrêt de travail, si aucune solution de télétravail n’est envisageable.

Elles peuvent désormais se connecter directement, sans passer par leur employeur ni par leur médecin traitant, sur le site declare.ameli.fr pour demander à être mises en arrêt de travail pour une durée initiale de 21 jours. Cet accès direct permet de ne pas mobiliser les médecins de ville pour la délivrance de ces arrêts. Cet arrêt pourra être déclaré rétroactivement à la date du vendredi 13 mars.

Les personnes souffrant de l’une des pathologies listées dans l’avis du HCSP mais ne bénéficiant pas d’une prise en charge en ALD par l’Assurance Maladie sont invitées à contacter leur médecin traitant ou à défaut un médecin de ville pour évaluer si leur état de santé justifie que ce dernier leur délivre un arrêt de travail.

Les personnes vivant au domicile d’une personne considérée comme vulnérable au regard des critères du HCSP peuvent également bénéficier d’un arrêt de travail délivré par leur médecin traitant, ou à défaut, un médecin de ville, lien 1, lien 2.

Les ALD concernées par le dispositif sont les suivantes :

  • accident vasculaire cérébral invalidant ;
  • insuffisances médullaires et autres cytopénies chroniques ;
  • artériopathies chroniques avec manifestations ischémiques ;
  • insuffisance cardiaque grave, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires graves, cardiopathies congénitales graves ;
  • maladies chroniques actives du foie et cirrhoses ;
  • déficit immunitaire primitif grave nécessitant un traitement prolongé, infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ;
  • diabète de type 1 et diabète de type 2 ;
  • maladie coronaire ;
  • insuffisance respiratoire chronique grave ;
  • maladies métaboliques héréditaires nécessitant un traitement prolongé spécialisé ;
  • mucoviscidose ;
  • néphropathie chronique grave et syndrome néphrotique primitif ;
  • vascularites, lupus érythémateux systémique, sclérodermie systémique ;
  • polyarthrite rhumatoïde évolutive ;
  • rectocolite hémorragique et maladie de Crohn évolutives ;
  • sclérose en plaques ;
  • spondylarthrite grave ;
  • suites de transplantation d’organe ;
  • tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique.

Les femmes enceintes dans leur 3e trimestre de grossesse peuvent également établir une demande d’arrêt de travail directement sur le site declare.ameli.fr.

Le champ des personnes concernées a été défini par le Haut Conseil de la santé publique dans un avis rendu le 14 mars 2020, mis à jour le 30 mars. Il s’agit des :

  • personnes âgées de 70 ans et plus (même si les patients entre 50 ans et 70 ans doivent être surveillés de façon plus rapprochée) ;
  • personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchite chronique…) ;
  • personnes atteintes d’insuffisances respiratoires chroniques ;
  • personnes atteintes de mucoviscidose ;
  • personnes atteintes d’insuffisances cardiaques (toutes causes) ;
  • personnes atteintes de maladies des coronaires ;
  • personnes avec antécédents d’accident vasculaire cérébral ;
  • personnes souffrant d’hypertension artérielle ;
  • personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique dialysée ;
  • personnes diabétiques insulinodépendantes non équilibrées ou présentant des complications secondaires à leur pathologie ;
  • personnes atteintes d’un cancer sous traitement ;
  • personnes avec une immunodépression :
    • personnes atteintes de pathologies cancéreuses et hématologiques, ou ayant subi une transplantation d’organe et de cellules souches hématopoïétiques,
    • personnes atteintes de maladies inflammatoires et/ou auto-immunes recevant un traitement immunosuppresseur,
    • personnes infectées par le VIH ;
  • personnes atteintes de maladie hépatique chronique avec cirrhose ;
  • personnes présentant une obésité avec un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40.

Plus d’informations :

  1. Covid-19 : extension du téléservice declare.ameli aux personnes à risque élevé, version du 6 avril ICI
  2. Avis du Haut Comité de Santé Publique relatif à la prévention et à la prise en charge des patients à risque de formes graves de COVID-19 ainsi qu’à la priorisation des tests diagnostiques du 31 mars 2020, ICI.

PROTÉGER LES PLUS FRAGILES, C’EST SE PROTÉGER AUSSI

Communiqué de presse

17 mars 2020

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Protéger les plus fragiles, c’est se protéger aussi !

Appel de France Assos Santé à l’effort partagé de mobilisation et à la responsabilité sociale des entreprises

La maladie provoquée par le Covid-19 peut générer de graves complications touchant en majorité les plus fragiles et les plus âgés d’entre nous. Nous avons le devoir de les protéger et ce faisant, nous protégerons l’ensemble de la société française.

Nous savons désormais que les gestes barrières ne suffiront pas à freiner l’épidémie. La décision graduée de demander le confinement au domicile est désormais la mesure la plus efficace, mais elle doit s’accompagner d’une montée en puissance rapide des moyens permettant d’accueillir et de traiter les cas les plus graves.

Le constat de capacités restreintes en réanimation dans notre pays pourrait conduire à connaitre la même situation que dans le Nord de l’Italie. Les établissements de santé ont reporté les opérations programmées et non urgentes et devraient transformer blocs opératoires et salles de réveil en unité de réanimation. Malgré cette réponse, dans les régions les premières touchées, les médecins constatent et craignent un large débordement. France Assos Santé demande que toutes les mesures soient prises pour éviter au maximum d’avoir à « trier » et donc à sélectionner les patients.

C’est pourquoi France Assos Santé et les 85 associations qui composent cette union en appellent à la responsabilité sociale des entreprises françaises, à commencer par les grands groupes. Elles doivent contribuer à un effort de solidarité et, dans un élan d’humanisme, témoigner d’une « force d’âme exemplaire », selon les mots employés par le Président de la République lundi soir.

Au nom des patients et des usagers du système de santé français

  • Nous avons besoin de masques

La priorité absolue est de fournir en priorité les professionnels de santé, en établissements de soins et en ville, tous les personnels plus particulièrement exposés. Mais dès que possible la distribution de masques à la population est une mesure utile. Aussi, nous en appelons aux :

– Groupes et entreprises, à commencer par le secteur du textile, qui peuvent reconditionner et reprogrammer leurs moyens de production pour produire des masques en assez grande quantité. La décision de la société Italienne Miraglio,[1] qui va produire jusqu’à 75 à 100 000 masques par jour, doit servir d’exemple.

– TPE et PME locales qui peuvent contribuer à couvrir les besoins locaux de petits volumes en fabricant des masques (même en tissu). Cette voie mérite d’être explorée sans attendre.

– Aux personnes disposant d’un savoir-faire et éventuellement de machines à coudre pour confectionner des masques en tissu réutilisable. Le système D et la simplicité peuvent être utile. Un masque en sopalin ou en tissu peut raisonnablement être efficace à défaut d’autres options et dans l’attente de la fin de la pénurie [2].

  • Nous avons besoin de solutions hydro-alcooliques

Elles doivent être rendues disponibles partout en pharmacies, en petites et grandes surfaces, voire dans les commerces autorisés à rester ouvert. Nous prenons acte du décret permettant aux pharmaciens de fabriquer désormais ces gels hydroalcooliques et nous saluons l’initiative du groupe LVMH qui s’est engagé à produire en grande quantité du gel à destination des établissements de soins. Cet effort doit cependant être poursuivi afin de répondre également aux besoins de la population. D’autres entreprises doivent pouvoir s’engager et appliquer les principes guidant leur responsabilité sociale.

  • Nous avons besoin de respirateurs

La mise en œuvre des soins pour les patients les plus graves nécessite l’accès à des équipements médicaux et donc les respirateurs. Le tri des patients par manque de respirateurs est inacceptable. Nous ne doutons pas de l’engagement des pouvoirs publics mais nous demandons que les entreprises réunies dans le SNITEM se mobilisent rapidement sous la bannière de leur syndicat et s’engagent pour tous les Français. Elles doivent engager leur responsabilité sociale.

  • Nous avons enfin besoin d’oxygène sous toutes ses formes

Aussi, nous comptons sur l’engagement de la Société AIR LIQUIDE, le plus gros fournisseur de gaz et fluides médicaux dans le monde. Nous demandons instamment que le gouvernement interroge cette entreprise et réunisse des experts pour étudier l’opportunité d’une prise en charge à domicile de ces formes sérieuses mais non critiques et qui ne pourront pas toutes être hospitalisées faute de lits et pour savoir si la mise à disposition d’oxygène à domicile permettrait de diminuer les risques de voir appliquer une « éthique de guerre » obligeant douloureusement les soignants à opérer un tri sur la base d’un constat de maladies associées, même s’il s’agit a priori de formes de pneumonie COVID-19 moins critiques.

[1]Miraglio est une entreprise qui réalise un chiffre d’affaire de près de 600 millions d’€. Elle est située dans la région de Turin, en Lombardie. En savoir plus ici.

[2]Testing the Efficacy of Homemade Masks : Would They Protect in an Influenza Pandemic? in Disaster Medicine and Public Health Preparedness, August 2013. Source : https://bit.ly/2Wh67ox


Contact presse : 01 40 56 98 80 – communication@france-assos-sante.org

LE RETOUR DU PORTEUR SAIN…

On n’entend parler que de ça : il y aurait des porteurs sains du coronavirus…

Nous, à SOS, c’est un combat que l’on connait de longue date, car c’est celui de l’hépatite B.

Pendant des années, des personnes se sont vues qualifiées de « porteurs sains de l’hépatite B », on a alors constaté l’effet dévastateur d’un tel qualificatif… Les patients n’ont retenu qu’un seul mot « sain » et résultat : pas de suivi, pas d’information de l’entourage et pas d’incitation à la vaccination pour les proches.

Hépatologues et malades au sein de SOS Hépatites se sont battus pour remplacer l’adjectif de « porteur sain de l’hépatite B » par « hépatite chronique inactive » ce qui a permis au patient de s’approprier son infection, de devenir un « malade sans traitement » mais d’accepter la surveillance.

Qu’il m’a fait mal d’entendre à nouveau ce terme de porteur sain pour le Covid-19… peut on enfiler l’habit de porteur sain lorsque l’on peut transmettre une maladie mortelle ? peut on être qualifié de porteur sain lorsqu’on doit être mis en isolement ?

Lutter contre un virus c’est d’abord lutter avec des mots en le qualifiant correctement alors :

« IL N’Y A PAS DE PORTEURS SAINS DU CORONA VIRUS MAIS DES MALADES DU COVID-19  INACTIFS »

C’est ce que nous avons compris après 25 ans de lutte contre l’hépatite B.

Pascal Mélin

CORONAVIRUS : LES PERSONNES À RISQUE

Le Haut Comité de Santé Publique considère que les personnes à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 sont les suivantes :

– personnes âgées de 70 ans et plus (même si les patients entre 50 ans et 70 ans doivent être surveillés de façon plus rapprochée) ;

– patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV

les malades atteints de cirrhose au stade B au moins

– les patients aux antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée, ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;

– les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur pathologie ;

– les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;

– les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée ;

– les femmes enceintes par analogie avec les séries publiées sur le MERS-CoV et le SRAS en dépit d’une petite série de 18 cas d’infections à SARS-CoV-2 ne montrant pas de sur-risque ni pour la mère ni pour l’enfant ;

les personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 40kg/m² : par analogie avec la grippe A(H1N1)

– les personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise :

  • médicamenteuses : chimiothérapie anti cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive,

  • infection à VIH non contrôlé avec des CD4 <200/mn³

  • Consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souche hématopoïétiques,

  • atteint d’hémopathie maligne en cours de traitement,

  • présentant un cancer métastasé,

En conséquence, le HCSP recommande les conduites à tenir suivantes pour ces patients dans le contexte de l’épidémie COVID-19 liée au virus SARS-CoV-2au stade 2comme au stade 3 de diffusion épidémique:

– Restreindre drastiquement voire interdire les visites dans les établissements d’hébergements collectifs dans lesquels des personnes à risque sont hébergées et remplacer ces visites par des moyens de communication alternatifs évitant les conséquences psychologiques de ces mesures d’exclusion.

– Interdire toute sortie aux personnes à risque résidant en hébergement collectif à l’extérieur de ces établissements.

– Contre-indiquer aux personnes à risque l’utilisation des moyens de transport collectifs pour privilégier les moyens de transports individuels.

– Demander à ces personnes de limiter les déplacements individuels aux seuls déplacements essentiels.

– Contre-indiquer pendant la période épidémique toute activité collective: spectacles, rencontres sportives, foires et salons, grands rassemblements.

– Limiter les contacts avec les enfants âgés de moins de 10 ans.

– Limiter les activités, professionnelles, sociales, cultuelles éducatives et associatives non essentielles.

– Veiller à l’application de mesures barrières renforcées par l’entourage de ces personnes: lavage des mains toutes les heures, port d’un masque chirurgical dès le début de symptômes et éventuellement exclusion de personnes de l’entourage de personnes potentiellement malades.

– Mettre en œuvre systématiquement pour ces personnes des moyens de communication alternatifs dans le cadre de leurs activités d’apprentissage ou professionnelles : e-learning, travail à distance, téléconférences…..

Ces mesures pourront être levées lorsque le pic épidémique sera passé et que l’entourage de ces personnes aura acquis une immunité permettant de faire une barrière autour d’eux. Ce point devra être réévalué en fonction de l’évolution des connaissances.

L’intégralité des recommandations du HCSP à consulter ICI.


https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/article/coronavirus-qui-sont-les-personnes-fragiles

C’EST L’HISTOIRE D’UN MEC… QUI A UNE HÉPATITE DELTA

C’est l’histoire d’un patient qui s’appelle Monsieur D mais que ses amis appellent amicalement « Didiche ».

Je pense que Didiche se reconnaîtra, il restera anonyme mais son histoire mérite d’être racontée à tous.

Didiche a 20 ans, il est insouciant et présente parfois des coups de fatigue… Des analyses sont réalisées, on découvre que son foie souffre et qu’il est porteur de l’hépatite B. Mais la charge virale est négative donc le virus ne se réplique pas et ça ne peut donc pas expliquer la souffrance hépatique.

Les médecins lui proposent alors la réalisation d’une biopsie hépatique pour comprendre. Didiche est effrayé par la biopsie qu’il refuse, quitte l’hôpital et tout naturellement oublie cette hépatite B, considérant qu’il n’avait pas lieu de s’inquiéter vu qu’on lui avait déclaré qu’elle était inactive.

A 50 ans, il a des cailloux dans la vésicule, l’un de ces petits cailloux descend dans le cholédoque et se bloque. Il fait alors une pancréatite aiguë et devient tout jaune, on redécouvre alors qu’il est porteur d’une hépatite B…

L’hépatite B semble toujours inactive, alors une fois passé l’épisode de pancréatite aiguë on pousse plus loin les examens et on découvre que Didiche est en fait porteur d’une hépatite Delta en plus de son hépatite B, ce qui explique tout depuis le début.

Oui, mais il est maintenant en stade de cirrhose ! Le traitement est débuté mais malgré cela les choses se compliquent… et aujourd’hui Didiche se bat contre un cancer du foie pour obtenir une guérison et peut être une greffe de foie.

On ne le dira jamais assez, toutes les personnes porteuses de l’hépatite B doivent être systématiquement dépistées de l’hépatite Delta, car 1 à 3 % des hépatites B en France sont en fait des hépatites B et D.

Et il faut se méfier d’une hépatite B que l’on pense inactive…n’y a-t-il pas une delta qui se cache ? et oui, une hépatite peut en cacher une autre.

Mais le plus tôt on sait, le mieux on soigne !

Pascal Melin

CORONAVIRUS : DES MESURES COURAGEUSES FACE À L’ÉPIDÉMIE

Coronavirus : des mesures courageuses face à l’épidémie

Face à la progression de COVID-19, France Assos Santé, conformément à sa mission d’information du public, a sollicité expressément le cabinet du ministre des Solidarités et de la Santé pour une rencontre avec les associations de patients afin d’échanger sur la situation et les dispositions à prendre pour protéger les personnes les plus exposées.

Selon les observations des épidémiologistes internationaux, la distanciation sociale est la mesure la plus efficace que peut prendre un gouvernement compte tenu des caractéristiques de l’épidémie. En particulier d’après les auteurs de la revue The Lancet du 6 mars 2020, c’est, au stade actuel, la seule mesure qui aura un impact potentiel. La contagiosité du coronavirus est en effet très élevée ; elle est possible deux jours avant l’apparition de symptômes. Ainsi jusqu’à 60% de la population pourrait être contaminée.

La communication du Ministère des Solidarités et de la Santé tient d’ores et déjà compte de ce constat international et scientifique. Il s’agit désormais de freiner la rapidité de l’épidémie pour ne pas submerger les hôpitaux (comme en Italie aujourd’hui avec une semaine d’avance sur la France).

Le but est de ralentir la vitesse de progression de l’épidémie, notamment pour permettre au système de santé de ne pas être rapidement submergé par les cas graves en très grand nombre qui vont nécessiter une prise en charge médicale quelle qu’elle soit (notamment le passage en réanimation). Les modèles actuels tablent hypothétiquement sur un impact en termes de mortalité 3 à 4 fois plus important que la grippe. Les mesures de distance sociale sont éventuellement de nature à diminuer ce chiffre comme en Chine. Le confinement strict de la population permettrait en théorie une réduction de 60% des transmissions.

C’est pourquoi, France Assos Santé demande que les mesures de distance sociale ou d’isolement à domicile s’appliquent sans attendre aux populations les plus exposées :

  • Concernant les personnes âgées de plus de 60 ans : la restriction des visites en EHPAD va se généraliser et sera renforcée dans les jours à venir. Des mesures concernant les personnes âgées à domicile doivent être très rapidement envisagées, en particulier en suivi médical et en approvisionnement en denrées et en eau en cas de confinement.

  • Les patients et personnes à risque, parmi lesquels un grand nombre de personnes sont des actifs, devraient pouvoir le plus rapidement possible de rester à la maison (télétravail, aménagements etc…)

Ces populations plus exposées ainsi que leurs proches auront à s’organiser en cas de confinement d’assez longue durée. Ainsi, il conviendrait que les sorties soient réduites jusqu’à ce que des masques soient disponibles ou autre mesure de protection. Ces mesures, destinées à limiter l’impact de l’épidémie sur ces deux populations, ont aussi l’intérêt de permettre aux équipes soignantes de prendre en charge les autres urgences (accidents, cardiovasculaires, etc…), bénéficiant ainsi à tous.


Source : How will country-based mitigation measures influence the course of the COVID-19 epidemic ? The Lancet, Published on line. March 6, 2020 

TABLE RONDE RÉGIONALE DE GUADELOUPE

Dossier de presse

12 mars 2020

PDF

Dans le monde

La plus meurtrière et répandue des hépatites virales est l’hépatite B. L’hépatite B est également une infection sexuellement transmissible (IST). Le virus de l’hépatite B (VHB) est extrêmement contagieux : dix fois plus que le virus de l’hépatite C, cent fois plus que le virus du sida. Il se transmet par contact avec le sang – contact direct du sang d’une personne non contaminée avec le sang d’une personne infectée – et d’autres liquides biologiques (le sperme, les sécrétions vaginales, le lait maternel).

L’hépatite B est responsable de près de 900 000 décès, des suites d’une cirrhose ou d’un cancer du foie. Parmi les 250 millions de personnes vivant avec le VHB, environ 80% n’ont accès ni au dépistage ni aux traitements.

L’hépatite B, c’est aussi 1 100 000 nouvelles contaminations par an.

En France et en Guadeloupe

La France fait partie des pays de faible endémie pour le virus de l’hépatite B.

La Guadeloupe est, quant à elle, une zone de moyenne endémie. La prévalence de l’hépatite B y est 3 fois plus élevée qu’en France métropolitaine (1.41% versus 0.3%). Elle a cependant diminué de moitié depuis l’introduction de la vaccination dans le calendrier vaccinal des nourrissons de Guadeloupe au début des années 90.

On peut estimer à près de 6000 le nombre de Guadelopéen(ne)s porteurs d’une hépatite B ; pourtant, un grand nombre d’entre eux l’ignorent !

Il existe des centres de dépistage, notamment anonymes et gratuits, des traitements permettant de stabiliser la maladie, et surtout un vaccin très efficace.

Lancement des 1ers Etats Généraux de l’Hépatite B

Face à une telle situation, SOS Hépatites s’est associée à un grand nombre de partenaires (associations de personnes vivant avec l’hépatite B, professionnels de santé et institutions de santé), pour mettre en lumière l’hépatite B, mais aussi l’hépatite D (delta) une infection du foie qu’on ne retrouve que  chez les personnes atteintes d’hépatite B.

C’est à l’occasion de la 8ème Journée mondiale contre l’hépatite destinée à sensibiliser le public aux hépatites virales, le 28 juillet 2019, que SOS Hépatites et les initiateurs des États généraux de l’hépatite B ont rappelé qu’en France, l’hépatite B ne doit plus être la laissée pour compte des politiques de santé publique et ont lancé les 1ers Etats Généraux de l’hépatite B !

Les enjeux des 1ers États Généraux de l’Hépatite B sont d’améliorer le quotidien des différentes populations concernées par l’hépatite B et d’optimiser les stratégies de prévention, de dépistage, de vaccination ou de parcours de soins.

Les réalités des personnes vivant avec l’hépatite B, leurs parcours, leurs attentes, mais aussi des échanges entre patient.e.s et acteurs régionaux de la prise en charge de l’hépatite B – pour compiler des constats partagés et élaborer des propositions communes d’amélioration – sont au cœur des travaux, ancrant le projet États Généraux de l’Hépatite B dans la démarche de démocratie sanitaire.

Pour télécharger le dossier de presse complet, cliquez ici.


CONTACTS PRESSE

Docteur Eric Saillard, Président SOS hépatites Guadeloupe

eric.saillard@chu-guadeloupe.fr,06.90.43.43.53

Michèle Questel, Secrétaire

michele.questel@gmail.com, 06.90.27.57.60


PRÉPAREZ VOS MOUCHOIRS !

Les mouchoirs seront le sujet de ce blog, mais laissez-moi commencer par vous raconter un souvenir d’enfance.

Dans les années 70, on utilisait des mouchoirs en tissu que l’on faisait bouillir lorsqu’on les lavait. Je me souviens d’ailleurs avoir reçu en cadeau, de la part d’une de mes tantes, des mouchoirs brodés à mes initiales.

A cette époque les mouchoirs brodés à ses initiales étaient, avec la première montre offerte, le signe de son entrée dans le monde des adultes.

Quelques années plus tard les infectiologues et les médecins nous expliquent que les mouchoirs en tissu sont des réservoirs à microbes et ne doivent donc pas se prêter… On est au début des années 80 et les mouchoirs en papier à usage unique font leur apparition.

On entrait dans une nouvelle ère, celle où l’on offre un mouchoir comme une clope… Mais le prince charmant se prenait alors des vents en ramenant le mouchoir en papier à une belle princesse inconnue !

Nous sommes maintenant dans les années 2020, le règne du mouchoir en papier est absolu. Il y a quelques mois, ma fille est arrivée en me disant que pour faire des mouchoirs en papiers on abattait trop d’arbres et que cela polluait la planète. Elle m’expliquait alors que des gens géniaux proposaient un nouveau concept éco-responsable « les mouchoirs en tissu, à faire bouillir et réutilisables »… Je lui racontais alors mon histoire pour lui expliquer que ce n’était pas une nouveauté ! En moins de deux générations on avait oublié et réinventé les mouchoirs en tissus.

Puis la semaine dernière le coronavirus pointe son nez et sa médiatisation dans tous les sens… Et là, on a pu entendre les consignes des virologues et des infectiologues : « surtout n’utilisez pas les mouchoirs en tissu mais uniquement en papier et à usage unique ! »

Décidément les virus influencent les comportements humains et les effets de mode…

Entre l’hygiène et la sauvegarde de la planète on devrait pouvoir trouver une entente, non ?

Pascal Mélin

LA JOURNÉE MONDIALE DE L’OBÉSITÉ N’EST PAS HÉPATANTE

Et oui, vous êtes passé à côté de la journée mondiale de lutte contre l’obésité, avec cette actualité virale à souhait qui n’a pas mis cette journée à la place que l’on aurait pu souhaiter.

L’épidémie d’obésité gagne du terrain en France comme en Europe mais c’est en Martinique que l’on enregistre jusqu’à 25 % des adultes arrivés au stade de l’obésité !

L’obésité est la semence de la NASH et même si l’on ne veut pas toujours l’admettre, les obèses sont hépatants.

J’ai bien écouté et cherché ce qui avait pu se dire sur cette journée de l’obésité. On a parlé de l’impact de l’obésité sur les articulations, on a parlé du lien entre l’obésité et les risque cardio-vasculaire ! On a même fait le point sur la plus grande fréquence de certains cancers !

Mais je n’ai rien entendu sur le lien entre obésité et NASH ! Pourtant le lien est clairement établi tant au niveau épidémiologique qu’au niveau hépatologique, les preuves sont là et les médicaments spécifiques pointent le bout de leur nez ! Les études ont mêmes prouvé qu’une perte de 10% du poids corporel permettait de faire disparaître la NASH, c’est encourageant !

Alors oui, aujourd’hui il nous appartient d’expliquer aux personnes obèses qu’elles sont hépatantes et d’en convaincre la population générale.

Obésité et NASH, les liaisons dangereuses !

Alors, que vous soyez soignant ou malade, n’oubliez pas que derrière un obèse il y a peut être une maladie du foie qui doit être dépistée et prise en charge.

Pascal Mélin

HÉPATITE B POURQUOI ON S’ARRÊTE EN ROUTE ?

Je voudrai vous faire part de mon expérience médicale et dans le même temps m’interroger sur ma pratique.

Il faut dépister l’hépatite B, nous sommes de nombreux médecins à avoir relevé ce défi. Dépister l’hépatite B et également le VIH et le VHC. Quand on pense à dépister un virus, on se doit de dépister les trois. Dépister pour amener aux soins évidemment…

Mais c’est oublier que contre l’hépatite B il existe un vaccin.

J’ai l’impression que j’ai deux modules bien différenciés en tête : le module dépistage et le module vaccination. Pourtant ces deux modules devraient s’articuler…

Lorsqu’on dépiste un patient c’est parce qu’il existe des traitements pour bloquer l’hépatite B.

Lorsqu’un dépistage de l’hépatite B est négatif, il faut absolument poursuivre avec la question : cette personne doit elle être vaccinée ?

Et si oui, ai-je les moyens de vacciner là où je travaille ? Hôpital, structure associative, CSAPA, CAARUD ?

On ne doit plus après un dépistage reporter la vaccination à un autre professionnel, ne plus renvoyer au médecin traitant ou à l’addictologue… Dépister c’est protéger, protéger c’est vacciner !

L’hépatite B on ne peut plus s’arrêter en chemin :

DÉPISTER C’EST BIEN, VACCINER C’EST MIEUX !

Pascal Mélin

ALERTE CO-ADMINISTRATION SOFOSBUVIR (TRAITEMENT HÉPATITE C) & AMIODARONE (ANTIARYTHMIQUE)

SOS hépatites et maladies du foie invite, toujours et encore, à être acteur de sa santé. Cela se traduit notamment par une attention et information avant, pendant et après tout traitement.

Dans notre brochure C’Mon traitement, SOS Hépatites a déjà attiré votre attention sur la co-administration d’un traitement de l’hépatite C contenant du sofosbuvir et du traitement antiarythmique l’amiodarone (anti arythmique utilisé pour supprimer les rythmes accélérés du cœur) !

ALERTE SANITAIRE DE L’ANSM DU 19 FÉVRIER 2020 

Lors de sa réunion de janvier 2020, le Comité pour l’Évaluation des Risques en matière de Pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a revu l’ensemble des cas de bradyarythmie (ralentissement du rythme cardiaque, qui devient trop lent par rapport à la normale) rapportés lors de la co-administration du sofosbuvir avec l’amiodarone.

En raison d’un risque de bradycardie sévère et de troubles de la conduction, l’amiodarone ne doit être utilisée chez les patients traités par sofosbuvir qu’en cas d’intolérance ou de contre-indication aux autres traitements antiarythmiques et une surveillance adaptée doit être mise en place dans le cas où le recours à l’association serait inévitable. Ainsi, si l’utilisation concomitante de l’amiodarone est jugée nécessaire, il est dorénavant recommandé que tous les patients (et non plus seulement les patients à haut risque de bradyarythmie) fassent l’objet d’une surveillance continue pendant 48 heures en milieu hospitalier adapté après le début de la co-administration. De plus, il est dorénavant recommandé de mettre en place par la suite une surveillance journalière de la fréquence cardiaque du patient, en ambulatoire ou par le patient lui-même, pendant au moins les deux premières semaines de traitement.

Compte tenu de la longue demi-vie de l’amiodarone, une surveillance cardiaque spécifique doit être également mise en place chez les patients qui ont arrêté l’amiodarone au cours des derniers mois et qui doivent débuter un traitement contenant du sofosbuvir.

Plus d’informations sur le site de l’ANSM.

Une question, une écoute, un soutien, contacter notre numéro vert 

CORONAVIRUS

Alors qu’à ce jour plusieurs cas ont été recensés en France, la situation reste très évolutive et nécessite sans attendre de déployer des moyens préventifs à la hauteur. Dans ce contexte, France Assos Santé souhaite rappeler les comportements adaptés en cas de doute ou de constat de signes susceptibles de faire penser à la maladie due au coronavirus et interpelle les autorités sur l’extrême vigilance à porter aux populations les plus fragiles (notamment aux personnes malades et âgées) et à renforcer drastiquement l’information à l’endroit du grand public sur les gestes élémentaires de protection individuelle et collective.

Transparence et information du public
La préparation à une possible « épidémie » du nouveau coronavirus Covid-19 en France nécessite de déployer d’importants dispositifs d’information à l’égard du grand public. La plus grande transparence sur l’évolution des cas, aujourd’hui couplée à des mesures d’endiguement, s’impose bien sûr mais ne suffit pas: les gestes barrières d’hygiène, les contacts clés (y compris le non-recours aux urgences sous peine de saturation des effectifs et de contamination) doivent être l’objet d’une campagne nationale.

Vigilance accrue en ce qui concerne les personnes fragiles, notamment les personnes malades et âgées
Dans l’état actuel des connaissances, la contamination au coronavirus Covid-19 peut être plus grave pour les personnes malades et âgées et chez les personnes présentant une maladie chronique ou une immunité affaiblie. Ces personnes plus vulnérables doivent être identifiées au plus vite, en mobilisant tous les acteurs de soins, y compris les professionnels de santé de terrain et les établissements médico-sociaux. Les risques étant réels, la prévention est la seule arme disponible actuellement afin d’éviter que des populations déjà fragiles restent au bord de la route.

Consulter la note d’information de France Assos Santé à l’intention des patients, malades et usagers du système de santé