Cirrhose, un mot que notre cerveau rejette et pour lequel il est prêt à imaginer toutes les alternatives possibles pour trouver une explication.
Voici la dernière qu’il m’ait été donné d’entendre, cela pourrait être drôle si ce n’était pas la vérité.
Un homme est hospitalisé pour une première décompensation œdémato ascitique. Ce qui signifie que, tout à coup, sa cirrhose du foie empêche les fonctions vitales d’être assurées, et en conséquence, un volume d’eau important s’accumule dans son ventre. On appelle cela l’ascite.
On lui explique alors, au vu des premiers examens qu’il a une cirrhose, qu’on va en chercher la cause et le traiter.
Voici sa réponse :
« Je ne comprends pas pourquoi vous me dites que j’ai une cirrhose, je n’ai jamais bu docteur ! Il faut me croire. Je ne comprends pas. C’est peut-être parce que lorsque j’étais jeune je faisais beaucoup de sport, je transpirais beaucoup. Aujourd’hui j’ai vieilli, je ne fais plus de sport, c’est peut-être ça ? Je ne transpire plus et toute cette eau est restée à l’intérieur et s’est mise dans mon ventre ? »
L’annonce d’une cirrhose est une sidération au même titre que l’annonce d’un cancer. On bloque dans un premier temps cherchant une explication, il faut trouver une cause, et souvent ce n’est pas rationnel.
Il faut du temps au malade pour accepter des diagnostics là où parfois la médecine s’emballe dans sa technicité. Alors il faut redire les choses pour arriver peut-être à l’acceptation.
#associationessentielle
Pascal Mélin