Un homme célibataire de 33 ans a demandé un dépistage des maladies sexuellement transmissibles à son médecin.
Celui-ci a donc fait réaliser un test standard comprenant SIDA, hépatite B, chlamydiae et hépatite C.
Tous les tests sont revenus négatifs excepté pour l’hépatite C.
Son médecin, n’étant pas très pointu sur la question lui a proposé de venir me voir.
Le patient a téléphoné pour prendre un rendez-vous, mais honteux de ce qu’il pensait être une IST, n’a pas souhaité donner la raison de sa consultation au téléphone.
Un rendez-vous lui a donc été proposé à 3 mois. Dommage !
Trois mois d’attente et de questions alors que la consigne est de recevoir les nouveaux patients atteints d’hépatites virales sous 15 jours.
Le jeune homme est là, inquiet, il pense que l’hépatite C est une maladie sexuellement transmissible et cherche qui aurait pu le contaminer…
Je lui réexplique les modes de transmissions et conclus que l’hépatite C n’est pas une IST (infection sexuellement transmissible).
Oui, mais voilà, nous avons beau chercher ensemble dans sa vie passée, aucun mode de contamination n’est évident. Il fait partie des 20% de gens qui ont une contamination non retrouvée.
Il m’explique alors qu’il y a deux ans, il n’avait rien, qu’il avait déjà demandé un bilan identique à la recherche d’IST à son médecin, mais la sérologie du VHC n’y figurait pas.
Les représentations du médecin et ses réflexes de prescriptions ont semble-t-il évolué…
Je sème le trouble dans les pensées du jeune homme en évoquant une possible transmission maternelle, mais il ne parle plus à sa mère depuis 16 ans et ne souhaite pas l’informer ni explorer cette piste.
Je lui demande alors ce qu’il connaît de la maladie et il me répond :
- Mon médecin ne savait pas trop, je n’en ai parlé à personne, j’ai juste cherché des infos sur internet.
- J’ai vu que ça donnait le cancer.
- Que les traitements étaient difficiles et ne marchaient pas très bien.
Alors, comme je sentais bien que j’étais foutu, j’ai démissionné de mon boulot et j’ai un peu picolé depuis trois mois en attendant mon rendez-vous…
En quelques phrases il venait de résumer tout ce contre quoi je me bats chaque jour.
NON, vous n’êtes pas foutu, et OUI il existe des traitements bien supportés qui vont vous guérir en trois mois !!!
Je venais de lui crier cela comme pour m’excuser de toute l’angoisse qui le rongeait depuis trois mois.
Je l’invitais alors à appeler notre ligne d’écoute, à aller sur le site de SOS hépatites, visiter notre plateforme d’informations pour être au courant des dernières nouveautés, de lire notre newsletter, et bien sûr nous allions le traiter et le guérir de ce virus…
Il faut rester humble, rien n’est jamais gagné, c’était le message que ce jeune homme me délivrait, il faut :
- poursuivre l’information toujours et encore,
- lutter contre l’isolement, la peur et la honte pour ne pas laisser naître et grandir ce sentiment d’exclusion…
Le retour de l’AFEF nous ramène à la vraie vie, celle des malades, loin des études randomisées en double aveugle.
Cette vie, où quand on doit répondre à la question : « Vous êtes sûr que je vais guérir, Docteur ? »
On peut maintenant répondre « OUI » et quel bonheur de voir l’angoisse d’un jeune homme anxieux se transformer en un magnifique sourire…
Pascal Mélin
D’où l’importance de la mise à jour des sites de santé ! Qui a laissé des informations obsolètes ? Grrr, il n’y a pas que Wikipédia qu’il faudrait pouvoir corriger.
Très bien, mais encore faut-il être suffisamment détruit pour avoir droit au traitement. ( à moins d’habiter en Inde ou dans un pays d’Afrique du nord, nous, Français, n’avons pas la chance de se voir proposer un traitement.)
Qu’en est-il des promesse de notre ministre de la santé ?
Le mois de septembre est passé et c’est silence radio.
Combien d’années encore à nous mener en bateau?
Mon épouse est au bout du rouleau avec une hépatite c depuis plus de 40 ans. Elle a travaillé la moitié de sa carrière à mi-temps car trop faible, elle a une toute petite pension.
Qui se soucie de tout cela?
Maintenant il faut attendre que le foi soit encore plus abimé pour vous traiter.
Vive la France, vive les laboratoires pharmaceutiques.
Quelle honte!