« Docteur, on a toujours été fragile du foie dans ma famille mais moi ce n’est pas des gamma GT que j’ai mais des gamma GTI à quatre chiffres, c’est grave ? »
Je ne pouvais pas m’empêcher un sourire, alors oui il existe aujourd’hui des fragilités hépatiques familiales. Mais pour ce patient le problème n’était pas génétique mais acquis. Car il est issu d’une famille consommateur excessif d’alcool ce qui place le problème dans l’acquis et le culturel. Mais comment expliquer cela ?
Le premier temps est de ne pas tomber dans le piège de la cause alcool et de chercher une autre cause à cette souffrance hépatique. En effet, les hépatites virales sont plus fréquentes chez les malades en souffrance avec l’alcool mais nécessite des dépistages systématiques. Alors que proposer ? Un dépistage ? Oui mais pas seulement. On peut expérimenter une période sans ou avec moins d’alcool pour voir son impact sur les gamma GT. De cette expérimentation il pourra alors naitre la prise de conscience de l’effet alcool sur l’hépatotoxicité.
Les gamma GT ne sont pas avoir comme une souffrance hépatique mais comme une adaptation. L’adaptation n’étant alors que la preuve d’une surcharge d’activité mais quelle est-elle ? La commission des permis de conduire continue de demander un dosage régulier des gamma GT pour évaluer et surveiller la consommation d’alcool. Mais l’augmentation des gamma GT n’est en lien avec l’alcool que dans 60% des cas. Alors ne tombons pas dans le piège gamma GT égale alcool. On peut avoir son permis de conduire retiré pour une consommation d’alcool et ne pas réussir à le récupérer à cause d’une hépatite virale.
Pascal Mélin