LA GREFFE RATÉE…

Voici une triste histoire qu’il me semble important de vous rapporter.

Un patient que je suis depuis 2 ans est porteur d’une hépatite B en stade de cirrhose avec un traitement antiviral qui permet de bloquer la multiplication du virus de l’hépatite B.

Malheureusement, la surveillance de ce patient a permis de voir arriver un nodule dans le foie. Les caractéristiques de ce nodule et son évolution ne laissaient aucun doute sur son caractère cancéreux. Après plusieurs discussions avec des équipes spécialisées, il a été décidé d’orienter le patient vers une greffe de foie.

Les bilans ont été réalisés et ont confirmé que le patient était accessible à la greffe. Il a donc été mis en liste d’attente.

Depuis quelques semaines son état s’est dégradé, le patient a donc été hospitalisé.

Sa délicatesse est telle que le patient avait peur de déranger avec son téléphone portable… Il l’a donc réglé en mode « vibreur ».

Et un matin nous avons découvert que l’équipe parisienne avait tenté de l’appeler pour être greffé. Malheureusement, faute de pouvoir le joindre la greffe a été proposée à un autre malade.

Rater une greffe alors que vous êtes hospitalisé, c’est le comble ! Mais nous n’avions pas penser à informer l’équipe de transplantation de la localisation du malade…

De nombreux patients en attente de greffe sont inquiets à l’idée de ne pas entendre la sonnerie du téléphone, jusque-là j’en souriais.

À l’avenir, je serai plus vigilant et à l’écoute.

On attend que le téléphone sonne à nouveau…

Pascal Mélin