UNE FOIS TOUS LES SIX MOIS, C’EST UN MINIMUM…

L’ANRS (Agence nationale de Recherche sur le SIDA et les Hépatites) a créé la cohorte CIRVIR en mars 2006 pour connaitre l’histoire naturelle des cirrhoses d’origine virale C ou B.

De mars 2006 à juin 2012, ce sont 35 centres répartis à travers la France qui ont inclus 1671 patients porteurs d’une cirrhose virale B ou C (1323 de l’hépatite C, 317 de l’hépatite B et 31 des deux).

Le principe était de collecter des données de la vraie vie.

Aujourd’hui, en 2016, la cohorte CIRVIR apporte ses premiers résultats.

Il est habituellement admis que le foie cirrhotique doit être contrôlé tous les 6 mois pour surveiller l’éventuelle apparition d’un cancer du foie.

Pour les 1671 patients avec un suivi moyen de 51 mois : 187 patients (soit 11,2%) ont présenté un cancer du foie, 114 (soit un peu plus de 2 patients sur 3) ont eu un traitement à visée curative : 15 – une greffe, 21 – une résection chirurgicale, 76 – un traitement par radiofréquence, 2 – une résection et une radiofréquence. Pour les 73 patients restants la prise en charge consistait en une prise en charge palliative avec des soins de confort.

Pour 113 patients (61,1%), le groupe A, la dernière surveillance datait de moins de 7 mois et 74, le groupe B de plus de 7 mois.

Le groupe B avec l’examen radiologique tardif avait 2,46 fois plus de risque d’avoir une tumeur sans objectif curatif. De même, l’origine africaine générait 4,09 fois plus de risque d’être en soins de confort.

Si l’on regarde la survie des patients après le diagnostic, à 3 ans ils étaient 60,6% dans le groupe de ceux ayant eu un examen à moins de 7 mois, groupe A contre 46,2% dans le groupe B ce qui est quand même très significatif…

CIRVIR confirme donc que la surveillance optimale d’une cirrhose virale nécessite une surveillance radiologique tous les 6 mois afin de dépister un cancer du foie à un stade où les prises en charge curatives sont encore possibles.

Pascal Mélin